𝐑𝐄́𝐏𝐈𝐓
ⱄⰔ
- RÉPIT -
OF HONEY AND MYSTERY ;; #PROMPT NO.10 ;; #"ACCIDENTAL PDA"
SCARED OF THE DARK • BOYWITHUKE
◁◁ I I ▷▷
♡ ⇄ ⁰⁰ ²⁵ ━━●━━━━━━━━ ⁰³ ⁰³ ↻
LA PREMIÉRE CHOSE QUI LE FRAPPA À L'EXTÉRIEUR FUT L'AIR FRAIS. Rien à voir avec la petite brise d'été ou le vent frais d'automne. Dehors, il avait l'impression que le souffle du ciel venait le refroidir jusqu'aux os, le gelant de l'intérieur. Il grelottait. Mais il ne prit tout de même pas la peine de retourner à l'intérieur à la recherche d'un manteau ou d'une quelconque veste. Il n'avait pas le temps. Il avait déjà trop attendu.
Pressant le pas, il brava alors le froid, se dépêchant d'atteindre l'immeuble de Temari. Plus il allait vite, moins de temps il passera à l'extérieur. Et sachant qu'elle devait habiter à plus d'une dizaine de minutes, accélérer était la seule option qui s'offrait à lui s'il ne tenait pas à finir en glaçon.
Le visage rougi par l'hiver, il finit par se présenter plutôt que prévu face au logis de la blonde. Et, frigorifié, il jugea plus simple de directement sonner à l'interphone que d'attendre l'entrée ou sortie d'un de leur voisin. En premier lieu, cela constituera un test pour savoir si la fratrie lui accorderait le passage. Car il faisait certes confiance à Neji, mais il connaissait leur ego pour avoir côtoyer durant des mois l'une de ses plus grandes manifestations. Et il ne doutait pas du fait que les frères soient réticents à ce qu'il pénètre leur chez-eux. Le désespoir n'accordait pas tout, dans le fond.
Et en second lieu... Il tenait à pouvoir parler à la jeune femme avant de se transformer en bonhomme de neige.
Il promena ses doigts engourdis sur le clavier numérique, cherchant leur nom de famille parmi tous ceux des habitants.
"No Sabaku"
Et il pressa le bouton.
Aucun mot ne lui fut glisser. Il crut même un instant qu'ils avaient décidé de l'ignorer, ou bien qu'ils n'étaient pas là. Que la jeune femme avait encore fait une bêtise, et qu'ils étaient à nouveau partis la récupérer. Il s'inquiéta. Mais le grésillement de la porte du hall le rassura.
Ils l'avaient laissé passer.
Il pénétra l'immeuble et, le numéro six aperçu sur l'interphone virevoltant dans son esprit, prit en vitesse la direction de l'ascenseur. Il y croisa une vielle dame en compagnie de son caniche qui les dévisagea, lui et le simple sweat à capuche pour lequel il avait opté, surprise. Mais il ne lui accorda pas une miette de son attention, la tête pleine des divers scenarios qui pourraient se réaliser.
Et si ses frères décidaient de l'interroger avant de le laisser voir leur sœur ? S'ils l'avaient uniquement laissé passer pour plus facilement l'atteindre ? Si tout ceci n'était qu'un piège ? Peut-être qu'en réalité, Neji désirait vraiment sortir avec Temari, et qu'il avait fait tout cela uniquement pour pouvoir plus facilement se débarrasser de lui. Peut-être qu'en réalité, Temari était déjà passée à autre chose. Peut-être qu'en venant chez lui, Naruto, Choji ou Ino avaient déjà tenté de l'en informer. Peut-être que c'était ce qu'ils avaient fait, et qu'ils ne les avaient tout simplement pas entendu. Peut-être qu'en vérité, il était le seul encore à la traîne, et incapable de tourner la page.
Le carillonnement de l'ascenseur se stoppant finalement le tira de ses pensées turbulentes, et le força à traîner son misérable être hors de la cabine. De toute manière, il ne pouvait plus reculer. Sa décision était prise. Si Temari n'avait pas besoin de discuter, lui, si. C'était tout ce qu'il lui restait pour pouvoir avancer.
Alors une nouvelle fois, il fit un pas.
---
Le sixième étage était l'avant-dernier de l'immeuble, et n'était clairement pas le plus habité. De ce fait, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour retrouver l'appartement de la jeune femme. Le courage pour sonner par contre, si.
Il remarquait tout juste que sa main tremblait. Sous ses yeux, le nom affiché par-dessus la sonnette dansait. Il soupira.
Il fallait qu'ils se calment, lui et son cœur. Ne manquerait plus qu'il fasse une syncope sur le paillasson de la blonde. Il ne sut pourquoi l'idée tira de lui un petit rire, sans doute par la faute de la nervosité. Mais il trouva dans le mince sourire tordant désormais ses lèvres l'aplomb nécessaire à pour sonner. Alors, ce fut ce qu'il fit.
Depuis le palier, il entendit la fratrie s'agiter à l'intérieur, et des exclamations étouffées jaillir çà et là, suivis des bruits de pas précipités en direction de l'entrée. Le temps qu'on lui ouvre, il crut une éternité écoulée.
La porte entrebâillée, il reconnut immédiatement le plus âgé des benjamins. Kankuro.
— Entre, lui glissa-t-il.
Il entra donc, et distingua assez vite un menu Gaara caché dans l'ombre de son aîné. Pourtant, cela ne privait pas le rouquin de longuement le dévisager, et ce dernier en profitait bien pour l'observer sous toutes les coutures. Lui ne parvenait pourtant pas à spécifier la moindre émotion sur les traits du cadet, comme si sa présence avait accompli le miracle de lui faire oublier l'état de sa sœur.
Contrairement à Kankuro. Il lui donnait l'impression de vouloir lui jeter un regard accusateur, mais l'inquiétude était parvenue à transformer cela en un sombre mélange d'espoir et regret.
C'était perturbant, et il préféra poser les yeux sur la plante verte du salon qu'il pouvait apercevoir depuis l'entrée. De ses talons, il retira ses baskets, cherchant dans le geste à éviter l'embarras de l'immobilité. Le silence était déjà bien lourd, et les deux hommes scrutant le moindre de ses mouvements ne l'arrangeait en rien.
Il ne savait pas pourquoi, mais qu'importe le plan choisi parmi ceux qu'il avait imaginés, tous partaient du principe qu'il croiserait Temari dès son arrivée, si ce n'était elle qui lui ouvrait la porte. Il se sentit stupide de n'avoir prévu cela. Gaara chassa vite l'idée :
— Sa chambre est celle au fond du couloir, finit-il par simplement lui apprendre. Vas-y doucement.
Il acquiesça, et s'empressa de s'évaporer en direction du couloir. L'ambiance était pesante. Horriblement pesante. Insupportable. Il se demanda si cela risquait de se reproduire lorsqu'il retrouverait Temari, si elle aussi allait seulement le fixer pendant longtemps avant de le renvoyer en direction de la sortie. Et soudain, des centaines de possibilités inédites naquirent dans son esprit, et il se sentit à nouveau saisi de panique.
Et si...
"Chut."
La porte était devant lui. La poignée à quelques centimètres de sa main. Et derrière, Temari. Sa reine. Son soleil. C'était le dernier moment à choisir pour angoisser. Il avait passé ces dernières vingt-quatre heures à le faire, n'était-ce donc pas assez ? Alors, comme il avait désormais pris l'habitude de le faire, il inspira un bon coup, abaissa la poignée, et poussa la porte.
Et comprit immédiatement que c'était ses frères qui avaient répondu à l'interphone, et qu'ils avaient manifestement omis de prévenir leur chère sœur de sa venue inopinée.
---
L'entendant entrer, elle s'était immédiatement redresser de son lit, et le dévisageait désormais, assise et misérablement habillée d'un pauvre pyjama. Saisi par cette vue, il s'immobilisa, et ne put que stupidement se perdre dans son regard bleu-vert. Elle était si terne...
Sans y prêter attention, il s'avança vers elle, s'approchant lentement, comme par instinct. Elle était toute pâle, toute cernée. Fanée. Il voulait la serrer dans ses bras, la réchauffer, faire à nouveau briller le soleil. Il ne pouvait pas la laisser comme cela.
— Arrête.
Il se stoppa instantanément à l'entendre de sa voix, son ton ferme et assuré.
— Arrête, répéta-t-elle, je croyais t'avoir déjà dit que c'était fini. Je ne suis pas prête à te revoir. Sors.
— Tu ne seras jamais prête Temari.
Elle mordit sa lèvre inférieure, son allure décidée s'effritant. Elle ne s'attendait pas à autant d'hardiesse de sa part.
— Tem', commença-t-il, mais elle le coupa.
— Ne m'appelle plus comme ça.
Elle vit son regard s'attrister mais n'en montra plus que cela. Ils n'étaient plus ensemble. Il n'avait plus droit ni raison de la surnommer ainsi.
— Temari, reprit-il donc, je crois qu'on devrait parler. J'ai réfléchi, et... Disons que je n'ai pas vraiment eu voix au chapitre la dernière fois. Je ne te force à rien, si tu ne tiens plus à me revoir après aujourd'hui, je t'assure que tu ne me reverras plus. Je veux juste qu'on se présente franchement nos points de vue, et, si tel est ton choix après notre discussion, que je puisse te dire un vrai au revoir.
Elle hocha la tête, acceptant les conditions. Elle s'était sacrément laissée emportée la dernière fois, elle lui devait au moins ça.
Bon, peut-être qu'une part d'elle voulait aussi le revoir. Il lui avait tellement manqué... Et puis, quelques minutes en sa compagnie ne détruiront pas toutes ses journées où elle s'était efforcée de rester loin de lui, n'est-ce pas ?
Il fit quelques pas supplémentaires, s'avançant vers son lit tout en guettant sur son visage toute réaction négative. Mais elle ne voyait d'un mauvais œil sa proximité, et le laissa sans piper mot s'installer sur son lit à ses côtés.
— Alors, pourquoi tu es partie ?
Elle retint son souffle et leva le regard vers lui. Plongea son regard droit dans le caramel tandis qu'elle expirait lentement. Il ne voulait pas perdre de temps, à ce qu'elle voyait. C'était d'accord.
— Parce qu'il valait mieux cela pour nous deux.
— Et pourquoi ? redemanda-t-il.
— Parce que tu ne pouvais continuer à être blessé, et je ne pouvais vivre avec l'idée que je te blessais.
Du tac au tac. Simple, rapide, efficace. Elle avait rejoué la scène du départ des milliers de fois dans sa tête, et cela lui avait offert maintes fois l'occasion de revoir certaines répliques. Elle ne savait cependant pas si elle était heureuse de pouvoir les utiliser.
— Peut-être que la situation me convenait, contra-t-il.
— Pas à moi en tout cas. Je ne suis pas sadique à ce point Shikamaru, tu crois vraiment que de savoir que tu as mal m'est égal ?
Sa voix s'était étranglée sur les dernières lignes. Zut.
On inspire. Retrouve son calme. Et la voilà à nouveau maîtresse d'elle-même.
Mais il la connaissait. Voyait le masque et ses failles. Et sans pouvoir retenir ce geste qui parut si naturel à son être, il s'empressa de saisir sa main, la pressant chaleureusement dans la sienne.
— On n'est plus ensemble ! s'écria-t-elle en le voyant faire, mais sans parvenir à dégager sa main de son emprise.
Il resserra sa poigne, la tirant à lui un doux sourire sur les lèvres.
— Mais en tant qu'ami, Temari ? On est toujours amis, non ?
Elle ne sut si c'était l'idée qu'il se soit déjà résigner au fait qu'ils n'étaient que camarades, ou si c'était parce qu'elle aussi, bientôt, allait devoir si faire, mais lorsqu'il la serra dans ses bras, elle ne présenta aucune marque d'opposition. Il déposa sa seconde main sur sa chevelure décoiffée et pressa doucement son visage contre son épaule, et le barrage s'effondra.
Les vagues cognaient en elle, faisant chavirer son cœur et noyant les dernières miettes de ses convictions. Tout se balançait et cognait, s'écrasant de parts et d'autres jusqu'à ce qu'un torrent afflu. Un déluge l'engloutit, jaillissant de ses yeux et immergeant de bleu le monde l'entourant. Elle débordait sur lui, se déversait sur son roc, toute ruisselante qu'elle était. Les yeux rougis et le souffle court, le nez qui coule et les mains qui se cramponnent, elle était dégoutante et dégoulinante, un tas de détresse et désespoir qui s'écrasait avec misère.
Et lui continuait à poser son regard plein d'affection sur elle, la serran fort et l'incitant à tout vider.
— Désolé, souffla-t-elle dans son cou. Désolé désolé désolé...
Elle le submergea d'excuses comme de pleurs, l'entraînant dans sa noyade. Mais sans le moindre mot, il la berça doucement jusqu'à ce que l'orage s'arrête, que les flots s'apaisent et redescendent lentement. Elle sentit alors que d'autres bras l'étreignaient, et reconnut bien vite de qui il était question. Gaara lui tendit un mouchoir alors que les sanglots se retiraient d'eux-mêmes, et elle sentait Kankuro masser doucement son dos.
Elle ne savait pas combien de temps elle avait passé à pleurer, ni à quel point elle avait été bruyante. Elle savait seulement que désormais, elle allait déjà mieux. Pas bien, mais mieux. Et c'était déjà un gros pas.
Shikamaru, la sentant doucement se redresser, en profita pour vivement presser ses lèvres contre sa joue.
— C'est pas amical ça, se contenta-t-elle de lui faire remarquer dans un soupir, sa tête faiblement poser sur son épaule.
— C'est ce que tu veux, lui répondit-il, et si tu n'en veux pas, dis-le moi.
— J'en veux.
---
Elle s'était assoupie sur son épaule, et il ne put s'empêcher de remarquer qu'au final, ils n'avaient pas vraiment parler. Tant pis, ils trouveraient bien le temps de discuter plus tard. Les deux frères s'étaient retirés, lui offrant quelques minutes pour respirer. Et lui usait ces quelques minutes à observer de son malheureux angle de vue le moindre détail caractérisant la blonde.
Il se demandait ce qu'ils en étaient d'eux désormais. S'il avait encore une chance de la récupérer. Sans doute que oui. Sans doute que non. Au moins, les benjamins l'avaient acceptés. S'il n'avait pas de copine, il aurait peut-être deux nouveaux amis.
Un détail lui revint alors en tête, et se tordant le moins possible pour ne par perturber le sommeil de la jeune femme, il s'efforça d'atteindre la poche arrière de son jean où il avait laissé son téléphone. Et du mieux qu'il put, il saisit un cliché de leurs deux mains rester liées.
" Envoyé à Neji "
---
— Arrête de rigoler.
Elle ne se stoppa pas le moins du monde, ses rires ne trouvant que matière à redoubler en apercevant son air pathétique. Mais que voulait-il, ce n'était pas de sa faute s'il avait une allure ridicule habillé du manteau de Kankuro. Il n'avait qu'à faire l'effort d'avoir une carrure plus imposante s'il ne voulait pas avoir l'air de nager dans l'habit.
Le Nara soupira avant de lever les yeux au ciel, la laissant saisir son bras et le traîner dans les allées de la ville. Bien sûr, il la connaissait bien mieux qu'elle, mais Temari avait tenu à ce qu'ils y fassent un tour quand même. Elle s'était lâchée, alors c'était à son tour d'être "soigné". Et après des semaines enfermées sans le moindre rayon de soleil, quoi de mieux qu'une promenade ?
Mais évidemment, il avait fallut qu'elle décide qu'une marche en ville lui serait bien plus profitable qu'une dans la forêt, et leur permettrait de redécouvrir les plaisirs de la civilisation. Les affres oui. Il pariait qu'elle faisait tout cela plus pour l'embêter.
Enfin, si elle retrouvait goût à ses taquineries, ce ne pouvait être qu'une bonne nouvelle. Peut-être qu'elle forçait un peu cette bonne humeur, c'était ce qu'il supposait le plus probable. Mais il l'avait rassurée du mieux qu'il pouvait, maintenant, il ne pouvait que rester à ses côtés, et patienter. Et ce n'était pas si grave que cela si, pour éviter que son empressement —ou stupidité comme elle le disait si bien— qui lui avait fait oublié sa veste ne le fasse maintenant tomber malade, il devait enfiler le manteau trop large de son frère.
C'était ce qu'il se forçait à croire en tout cas.
— Allez pleurnichard, tu ne vas pas faire la tête, si ? lui lança-t-elle moqueuse tandis qu'ils avançaient l'un à côté de l'autre dans la rue passante.
Il haussa les épaules, et fit mine de contempler le restaurant qu'ils venaient de rencontrer. Comme s'il n'avait pas passé des soirées entières ici avec le reste du groupe à se remplir la panse et vider son portefeuille. Mais son observation machinale ne tarda pas à se transformer en véritable intérêt lorsqu'à l'intérieur, il aperçut le groupe en question en train de déjeuner. Immédiatement, Naruto l'aperçut et lui fit un large signe de la main, attirant l'attention de ses compagnons.
Mais la blonde n'avait rien vu, et occupé à le regarder lui, se mit vivement sur la pointe des pieds pour déposer un chaste baiser sur sa joue.
— Voilà, je me suis excusée, reprit-elle en lui souriant, espérant ainsi le voir deviner ses réelles intentions.
Mais lui écarquilla les yeux et, le visage embrasé, fit un rapide geste en direction de la vitrine du restaurant, depuis lequel de leur table leurs amis avaient sans doute pu tout apercevoir. Déjà, il voyait Ino et Naruto qui avaient laissés de côté leur repas courir les rejoindre à l'extérieur.
Elle rougit à son tour avant de se justifier piteusement :
— C'était... accidentel ?
— Je fais au moins dix centimètres de plus que toi et je me tenais droit, lui fit-il remarquer. Ça ne peut pas être accidentel !
— Qui sait ? Allez, ais au moins l'air heureux d'être à nouveau avec moi ! Ils arrivent, ajouta-t-elle.
Il roula des yeux mais ne prit pas la peine de lui faire remarquer que quelques heures auparavant, elle refusait presque qu'il lui prenne la main. Pourquoi devait-il la supporter déjà ?
À oui, il l'aimait.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top