𝐑𝐄𝐌𝐈𝐒𝐄
ⱄⰔ
- REMISE -
OF HONEY AND MYSTERY ;; #PROMPT NO.13 ;; #"STAG/BACHELORETTE"
MOONLIGHT • CHASE ATLANTIC
◁◁ I I ▷▷
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LE PRINTEMPS SUCCÉDA À L'HIVER PRESTEMENT, et les beaux jours ne se firent pas prier pour le suivre. Les températures remontaient, entraînant dans leur danse longues journées et agréables promenades. Ce qui donna la superbe occasion à une certaine blonde de tirer dehors un malheureux flâneur.
— J'en peux plus...
— Sérieusement ? Ça ne doit pas faire trois heures qu'on est là !
Shikamaru répondit d'un grognement, se laissant tomber en arrière sur l'herbe chauffée par le soleil. Restée assise, Temari s'arrosait le visage d'eau à l'aide de sa gourde, tentant comme elle pouvait de se rafraîchir. Ils avaient passé la matinée à s'occuper du séjour de la vielle chaumière, le vidant des meubles gorgées d'eau et des accessoires gâtés. Le tout avait été remiser à l'arrière de la maison en attendant qu'un moyen efficace de s'en défaire soit trouvé —et qui était autre que l'initiative de tout mettre en feu qu'avait avancé la blonde.
Mais Shikamaru s'était plaint, et maintenant, ils étaient dehors à prendre l'air en guise de pause. Pause qu'il ne se privait pas de pleinement apprécier.
Les rayons de soleil filtraient admirablement à travers les nuages, qui avaient cette forme ondoyante et imprécise qu'il préférait, et les brins d'herbe lui chatouillaient agréablement le cou. Tout était parfait. De quoi lui assurer une bonne petite sieste...
— On y retourne ?
Ah oui, sa galère. Il avait légèrement oublié sa présence...
— Nara ? répéta-t-elle en élevant la voix, constatant ses paupières closes et son manque de réaction. Hé ! Ne me dis pas que tu dors déjà !
Il entendit le bruissement de l'herbe, et prédisant l'approche de le jeune femme, s'efforça de rester immobile et de réguler sa respiration de sorte à la faire paraître lente et profonde. Ses paupières s'assombrirent, et il la sentait désormais par-dessus lui.
Il bondit sur l'occasion et saisit dans ses bras sa gracile silhouette, l'empêchant d'accomplir son initial dessein. En un instant, leurs positions se retrouvaient inversées et il la maintenait plus ou moins immobile sous sa personne, le dos contre l'herbe et ce visage affichant une mine révoltée tourner vers le sien.
Son regard était noir, et elle s'agitait en tout sens, tâchant de se débattre en le criblant de coups afin de se libérer de son emprise.
— Nara, lâche-moi tout de suite ! s'écria-t-elle, enfonçant en dernier recours ses ongles dans la chair de ses pauvres poignets. Ou sinon, je te jure que je vais te faire joliment comprendre à quel point la présence de ces os dans ton corps est une bénédiction...
Il grimaça de douleur, voyant déjà le sang qui perlait doucement des marques dont cette démone s'amuser à orner ses avant-bras.
— Galère, calme-toi !
— T'as qu'à me lâcher !
— Et si tu le fais, tu te retiendras de me tuer ?
— J'ai l'air d'avoir l'intention de t'épargner ?
Il leva les yeux au ciel en retenant un gémissement alors qu'un élancement parcourait le tibia qu'elle était venait d'atteindre, et pourtant, céda.
Mais si finalement il la libérait, c'était uniquement pour plus confortablement l'embrasser, sachant qu'ainsi il se réservait les plus grandes chances d'échapper à sa sentence originelle.
Elle répondit tout de même à ses cajoleries après un certain temps, et consentit à accueillir les baisers dont il couvrait son visage, laissant malgré elle échapper un petit rire tandis que l'une de ses attentions déposées au creux de son cou la chatouilla.
— Morphée, on doit quand même y retourner si on veut en terminer avec le salon, lui glissa-t-elle alors que repu, il se contentait désormais de la câliner, allongé sur l'herbe à ses côtés.
— Hn... grogna-t-il à moitié le nez dans ses boucles miel, encore mieux installé qu'auparavant.
Elle n'était pas cruelle au point de le tirer d'un si bon repos, si ?
Et si.
Ne le voyant daigner lui offrir une réponse convenable, Temari se redressa vivement avant de prendre la direction de leur antique demeure, l'obligeant subtilement à la suivre. D'un côté, il ne la laisserait pas seule plus de cinq minutes dans la bâtisse, et d'un autre, il savait parfaitement ce qu'il en était de son sort si elle venait à devoir retourner le récupérer.
Donc, en soupirant, il détacha son corps languide du sol, se mettant machinalement en route derrière la silhouette déjà lointaine de la jeune femme et pressant le pas alors qu'elle se retournait pour lui crier de se hâter.
Comme si les efforts qu'ils fourniraient à la mise en ordre du salon ne suffiraient pas à la l'épuiser, pensa-t-il avant de libérer un long soupir.
⚘
— Kakashi organise l'enterrement de vie de garçon d'Asuma.
— Tu y es invité ? lui demanda-t-elle, même si elle devinait déjà la réponse.
Il hocha tout de même la tête, portant dans ses bras le tas de bûches humides emplissant quelques instants auparavant le foyer.
— Je crois qu'une fête était aussi prévue pour Kurenai, reprit-il plus tard après s'être débarrasser du bois mort, retrouvant Temari dans le séjour désormais entièrement vide.
Elle ne répondit rien, occupée à observer dans les moindres détails la pièce. Ses yeux parcouraient les recoins couverts de papier peint gondolé et les planches brunâtre du parquet, et il craignit même un instant qu'elle ne l'eut pas entendue. Mais elle releva subitement les yeux vers lui et, l'air ennuyé, déclara :
— C'est super pour elle alors, elle va pouvoir s'amuser aussi.
— T'y es aussi invité. À la fête des filles, je veux dire.
— Je verrai si j'irais, lui lança-t-elle avec nonchalance, clairement pas intéressée par l'idée.
Il crut donc bon de préciser :
— Je crois que tu devrais quand même y aller. Ça ferait plaisir à Kurenai.
Elle ne le regardait pas, désormais préoccupée par l'état des fenêtres.
— Tem' ?
Prenant finalement la peine de lever les yeux vers lui, elle préféra ignorer ses dernières paroles et lui demander :
— Tu n'aurais pas vu mon sac ? Il a disparu.
Elle regardait partout autour d'elle, cherchant du regard le sac en bandoulière qu'elle amenait lors de leurs expéditions.
— Dans la bibliothèque, tu as dû le laisser là-bas toi à l'heure.
Des meubles qu'ils s'étaient vu mettre de côté, l'immense pendule avait bien été la seule à être épargnée. Ils n'avaient vraiment su deviner si c'était parce que le bois synthétique ou parce qu'il était de qualité et verni, mais n'était-il que la grande horloge avait été la seule épargnée du temps et de l'humidité. Certes, elle ne semblait pas fonctionner, mais sans doute que quelques réparations rudimentaires devraient suffire à la remettre en l'état. Et dans le pire des cas, elle restait une très bonne décoration.
Tout de même, ils s'étaient entendu sur la question de la garder. Et malgré le fait qu'ils avaient dû user corps et âme pour la transporter jusqu'à la bibliothèque, tirant, poussant, portant, s'arc-boutant en tout sens et suant jusqu'à la dernière goutte d'eau de leurs malheureux corps —qui aurait cru qu'un vieux pendule pourrait s'avouer aussi lourd ?— ils étaient parvenus à la transporter dans leur pièce favorite.
Et tant pis pour les petits désagréments ayant accompagnés son déplacement.
Il se traîna derrière Temari tandis que celle-ci fonçait vers la pièce indiquée, affolée à l'idée d'avoir perdu son sac, ennuyé par ses précédentes réactions. Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle ne voulait pas assister à l'événement, même lui qui était bien le dernier à trouver plaisir dans ce genre de festivités avait accepté d'y participer.
Évidemment, le lien qu'il avait tissé avec le Sarutobi était bien plus étroit que celui qu'elle partageait avec Kurenai (après tout, elle n'était en ville que depuis un peu plus de deux ans) mais il savait qu'elle appréciait la future mariée, et qu'elle ne chercherait jamais à la froisser.
Alors pourquoi refuser de venir à son enterrement de jeune fille ? Il l'avait vue assister à bien d'autres fêtes, et il doutait fortement qu'Ino ou Sakura aient eu à faire de gros efforts pour la traîner en soirées ou encore en boîte.
Lui cachait-elle encore une fois quelque chose ? Un mauvais souvenir ou une nouvelle peur ?
L'idée pouvait paraître ridicule, mais il avait appris à s'attendre de tout de la part de la blonde. Ce n'était pas comme si elle avait pris la peine de l'épargner de ses pires fantaisies depuis qu'ils se connaissaient. Et puis, il savait qu'elle n'avait pas grandi dans le même environnement, ni évolué dans la même société. Elle avait une culture bien différente de la sienne, et il avait largement eu le temps d'en faire les frais. Peut-être que chez elle, ce genre de fête s'organisait différemment, ou avait une connotation spécifique ?
Là était bien le mystère à percer.
— Nara, tu vas bien ? s'exclama subitement l'intéressée en claquant ses doigts sous son nez, le tirant de ses réflexions.
Il releva les yeux vers elle, et la vielle demeure ainsi que le sac a bandoulière maintenant retrouvé lui revinrent à l'esprit.
— Il faut qu'on décide quoi faire du salon, crut bon de préciser la blonde en voyant son état, l'entraînant derrière elle tandis qu'elle se redirigeait vers la dite pièce. Le plancher est mort, les murs, pareils, et les fenêtres sont aussi à réparer. T'es bien sûr de vouloir t'occuper de tout ça ?
Elle se tourna vers lui alors qu'elle formulait sa question, haussant un sourcil en sa direction. Il était vrai que la plupart du temps, il n'était impliqué dans aucun projet, et préférait s'en tenir à son train-train quotidien. Mais il l'aimait, à cette maisonnette et il voulait bien y mettre un peu du sien, pour une fois.
— L'effort ne me gêne pas, finit-il donc par lui répondre.
— C'est surprenant, mais je m'en étais déjà douter, lui rétorqua-t-elle. Je parlais de l'argent là.
Oh, c'est vrai. Il y avait vaguement penser, mais l'idée avait préféré s'envoler de son esprit à tir d'ailes manifestement (le déni, comme certains diraient...).
— Bah, on se débrouillera, lâcha-t-il en haussant les épaules, préférant ignorer ce souci pour l'instant.
Il avait des économies, et devrait parvenir à s'en sortir durant un temps au moins. Et pour les pièces restantes... Ils aviseraient le temps venu.
La blonde leva les yeux au ciel mais ne l'assomma d'aucune remarque supplémentaire, laissant tomber son sac sur le parquet nu avant d'en extirper un calepin et un stylo.
— Attrape, lui lança-t-elle en lui tendant son matériel, et prends note des mesures. Correctement.
Il se retint de soupirer et ce contenta de réceptionner ce qu'elle lui présentait. Il n'avait pas manqué la manière dont elle avait appuyé sur le dernier mot, et savait à quoi s'en tenir. Une virgule de manquer et elle ne le louperait pas.
Son perfectionnisme était sans doute apprécier par d'autres, mais pas par lui.
Il se laissa tomber au sol et croisa les pieds, ouvrant le carnet à une page vierge avant de s'armer de son stylo. Temari, elle, farfouillait au fond de son havresac, vidant son contenu sur le sol avant de finalement parvenir à en tirer l'objet de ses recherches.
Brandissant le mètre à ruban, elle s'approcha du cadre des fenêtres par lequel elle avait manifestement décidé de commencer.
— Pourquoi tu ne veux pas aller à l'enterrement de jeune fille de Kurenai ? lui demanda-t-il en observant ses épaules se soulever tandis qu'elle étirait la bande de l'outil, ses yeux déchiffrant les nombres qu'elle affichait.
— Je n'ai jamais dit ça.
Il voulut ajouter quelque chose, mais elle le coupa :
— Largeur de la fenêtre, 116 centimètres. Note.
Il le fit machinalement, lui glissant tandis que l'encre recouvrait les premières lignes de la feuille.
— Ce n'est pas comme si tu paraissais enchanter par l'idée. D'habitude t'aimes bien ce genre de fête pourtant.
Elle ne répondit, et il ne put rien lui reprocher. Ce n'était pas une question. Elle déclara finalement, le forçant à relever :
— Hauteur, 178 centimètres.
— Temari-
— T'as noté ? lui demanda-t-elle brutalement.
— Oui, c'est fait, maugréa-t-il avant de reprendre. Tu peux me dire ce qui ne vas pas maintenant ?
Elle soupira longuement en s'éloignant de la fenêtre au profit d'un coin de la pièce, s'attaquant aux murs.
— Rien.
— Temari.
Il l'entendit grommeler quelque chose avant qu'elle ne se décide à avouer, prenant soin de tout de même lui tourner le dos.
— Disons que ça s'est mal passé la dernière fois que j'ai croisé Kurenai.
Il la dévisagea —ou plutôt, dévisagea son dos— stupéfait, n'ayant pas le moins du monde suspecter ce problème-ci.
— Qu'est-il arrivé ?
— Largeur du séjour : 3,15 mètres, se contenta-t-elle de lui rétorquer.
Elle tirait sur l'extrémité du mètre qu'elle avait coincé derrière la dernière planche du parquet pour pouvoir mesurer avec plus de commodités, et il préféra attendre quelques instants avant d'à nouveau formuler sa question. Cette idiote allait se mettre des échardes plein les doigts, il en était certain. Mieux valait éviter de faire accroître sa mauvaise humeur.
Il finit tout de même par approcher la jeune femme lorsqu'un juron lui échappa, un minuscule fragment de bois piqué sous la peau de son doigt.
— Laisse-moi voir, quémanda-t-il accroupi près d'elle, mais elle refusa sec sa demande.
— C'est rien, je m'en occuperai plus tard.
— Galère, tu ne pourrais pas juste me laisser t'aider pour une fois ?
— Je me débrouille parfaitement seule, assura-t-elle en s'emparant de son mètre, prête à reprendre sa mission.
Il ne put que rouler des yeux et saisir de force son doigt, recevant une décharge de menaces auxquelles il préféra faire fi.
— Il va nous falloir une pincette, constata-t-il finalement à regret, libérant son poignet.
— Tu vois ? Tu ne peux rien faire de plus.
— Pour ça, peut-être, mais pas pour cette histoire avec Kurenai. Alors tu pourrais m'expliquer ce qu'il s'est passé ?
Ce n'était pas l'approche la plus fine qu'il aurait pu trouver, mais il n'avait ni le courage ni l'énergie d'en faire plus. De toute manière, il savait que Temari était consciente du fait qu'il n'aurait aucun problème à se tourner vers l'intéressée si elle refusait de parler. Et il doutait fortement que l'idée l'enchante.
— Tss... On s'est juste... en quelque sorte disputé après que je t'ai lâché, c'est tout. Tout le monde s'inquiétait pour toi et elle a voulu me parler en tant que femme, mais je l'ai renvoyé en lui claquant la porte au nez.
— C'est tout ?
— Et peut-être bien que je l'ai un peu insultée, avoua-t-elle légèrement embarrassée avant de se reprendre. Mais j'était vraiment pas d'humeur à voir quiconque, et j'ai mal pris ce qu'elle m'avait dit.
— Tu n'as qu'à t'excuser, proposa-t-il.
Elle fit la moue, manifestement pas convaincue du tout.
— Ce que tu lui as dit était si vulgaire que ça ? lui demanda-t-il, perturbé par sa réaction.
Mais elle se contenta d'hausser les épaules et de garder le regard fermement coller au sol, ne l'avançant pas.
— Tem', t'as demandé pardon à Neji mais t'arrives pas avec Kurenai ? Vraiment ?
Ses sourcils se froncèrent face à l'accusation, et avec ses joues rosées, cela offrait un contraste bien particulier.
— C'est pas la même chose, Neji est plus proche de moi, et n'avait pas l'air de m'en vouloir même avant que je m'excuse. Alors que de l'autre côté, je n'ai pas parlé à Kurenai depuis des jours. Depuis qu'on se soit insulté, en fait.
Il hocha machinalement la tête, comprenant son souci.
— Mais Temi', tu sais, je ne crois pas qu'elle t'en veuille tant que ça...
— Je l'ai vraiment blessée, je le sais, avoua-t-elle, et il décida de la croire, n'en demandant pas plus. Elle doit me détester, ajouta-t-elle dans un soupir qu'il doutait devoir entendre.
— Kurenai ne te haïra jamais pour ça. Je ne sais même pas s'il lui est déjà arrivé d'haïr quelqu'un.
— Si tu le dis...
Mais elle n'avait pas l'air convaincu.
Il soupira avant de reprendre :
— De toute manière, tu ne pourras pas l'éviter toute ta vie. Il va falloir que tu t'excuses à un moment ou à un autre. Envoie-lui un message, ou appelle-la pour lui proposer un rendez-vous.
— Nara, je ne suis pas aussi lâche que toi, lui rétorqua-t-elle, je peux aller la voir en personne.
— J'ai dit ça à cause du mariage, soupira-t-il, elle doit être débordée.
— Mmh, pas faux...
— Envoie-lui un message, répéta-t-elle.
Il la regarda droit dans les yeux, la forçant à le faire. Il n'avait pas l'habitude de se montrer autoritaire, la plupart du temps, il n'avait même pas la force de l'être. Mais tous deux savaient qu'elle devait le faire.
Alors elle hocha simplement les épaules et s'empara du téléphone qu'elle lui tendait —elle n'avait pas le contact de Kurenai—, cherchant un instant dans son répertoire puis tapotant sur le clavier pendant quelques secondes avant de tourner l'écran vers lui.
Il déchiffra sans peine le message envoyé, signé par le prénom de la blonde, et sourit :
— Content ? lui lança-t-elle.
— Oui, très content même.
Elle se redressa vivement et lui lança l'appareil, ne lui donnant le temps de le rattraper.
— Hé, c'est pas ton téléphone ! s'écria-t-il.
Mais si elle se retourna vers lui, ce fut uniquement pour lui adresser un sourire moqueur avant de lui intimer violemment :
— Allez, maintenant, on s'y remet pour de bon !
Peut-être qu'il aurait dû tenter de prolonger la conversation.
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