𝐏𝐑𝐎𝐌𝐄𝐍𝐎𝐍𝐒-𝐍𝐎𝐔𝐒 𝐃𝐀𝐍𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐁𝐎𝐈𝐒...
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- PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS... -
OF HONEY AND MYSTERY ;; #PROMPT NO.2 ;; #"REMATCH"
PRAIRIES • BOYWITHUKE
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AU FIN FOND DES BOIS, pas un bruit n'était perceptible à l'exception de celui de la fine brise estivale soufflant dans les feuilles. Temari retenait presque son souffle, n'osant bouger une main, un orteil, s'appliquant à s'effacer des branches. L'odeur des chênes et de terre mouillée, elle en avait plein les narines. Et malgré qu'elle n'était d'habitude particulièrement une partisante du moindre effort, elle se serait bien endormie ici, contre cette grosse branche au creux de l'arbre...
— Eh, Temari, je t'ai trouvée !
Subitement tirée de sa douce rêverie, la blonde manqua de sursauter en entendant la voix du jeune homme s'élever plus bas.
Baissant les yeux, elle ne tarda pas à apercevoir Shikamaru à travers le feuillage de son refuge, et, pestant, se pencha vers son tronc strié avant de se laisser glisser tout son long, quittant son perchoir au profit de son compagnon.
— J'ai encore gagné, crâna-t-il les mains dans les poches en adressant à la jeune femme un sourire en coin.
Pas que cela ne l'atteignait réellement, après tout, gagner au cache-cache n'était pas réellement gratifiant. C'était juste que Temari faisait la moue à chaque fois et que c'était adorable.
— Je veux une revanche, réclama-t-elle, lui laissant encore une fois la tâche de compter.
Il l'avait déjà fait une dizaine de fois au moins depuis qu'ils avaient commencé à jouer, et n'avait sans doute eu l'occasion de se cacher qu'une seule fois ou deux. Mademoiselle voulait absolument gagner, et lui faisait recommencer les parties à chaque fois qu'il la trouvait un peu trop rapidement. Soit à chaque fois.
Cela devait faire deux heures qu'ils s'étaient réfugiés au fond des bois, au début, cela avait même été sa propre idée. Elle s'était installée en ville il n'y avait pas si longtemps que cela en soi, et elle n'avait jamais vraiment eu le temps de faire une vraie promenade dans la forêt en périphérie de la cité.
Shikamaru avait immédiatement accepté de transformer leur rendez-vous près du domaine abandonnée en simple marche parmi les arbres, et n'avait pu s'empêcher de lui glisser tandis qu'ils la pénétraient qu'enfant, il avait eu l'habitude d'organiser de grandes parties de cache-cache, avec Naruto, Ino, Choji, et les autres.
Et malgré qu'elle ait aussi souvent joué à ce jeu avec ses frères, elle ne l'avait jamais fait dans une forêt. Il n'y en avait pas là où elle vivait auparavant. Et elle était persuadée que l'ambiance devait être totalement différente dans un tel environnement, où il était si facile de se laisser disparaître derrière un tronc ou des branchages.
Enfin, sauf pour elle visiblement.
— Tes cheveux sont facilement visibles, même de loin, lui avait maintes fois expliqué Shikamaru, le blond contraste sur le vert ou le brun de la forêt. Il suffit juste de savoir ce que l'on cherche, et le tour est joué.
Et elle n'en doutait pas, seulement, elle tenait absolument à remporter une partie durant laquelle elle se cachait. Le fait que son camarade la connaissait par cœur était déjà un handicap, mais ses cheveux, c'était clairement la cerise sur le gâteau.
Pour elle, gagner s'avouerait donc extrêmement valorisant, même dans une activité aussi futile qu'un jeu de cache-cache. Et elle détestait perdre. Alors elle demandait revanche, et recommençait. Encore et encore. Jusqu'à ce que le soleil se laisse chuter dans le ciel, et peigne de doré les nuages...
— Je t'ai vue !
Perdu.
— Trouvée !
Encore.
— Temari.
Et encore...
Alors que la jeune femme s'extrayait du buisson dans lequel elle s'était camouflée, elle entendit le Nara laisser échapper un bâillement particulièrement long, lui faisant lever les yeux vers lui tandis qu'elle passait sa main dans ses habits pour en chasser la poussière :
— Galère, ce n'est pas pour faire mon flemmard ou quoi que ce soit, mais je suis vraiment fatigué là... Et la nuit va bientôt tomber, à continuer de jouer tu vas finir ou par te perdre, ou te blesser.
— Au moins, si je me perds, ça voudrait dire que j'ai gagné, grommela-t-elle à voix basse pour elle-même, mais le jeune homme l'entendit et, lui attrapant la main, balaya bien vite cette stupide idée :
— Hors de question qu'on joue de nuit j'ai dit. Je ne veux pas avoir à ramasser une galère à la petite cuillère après qu'elle se soit foulée la cheville ou autre. Si tu veux, on reviendra demain, promis. Même si dimanche il risque d'y avoir bien plus de monde...
— Va pour demain alors.
Mais la mauvaise humeur de Temari ne s'en alla pas, et embruma de noir tout ce qui l'entourait. Et si elle était mignonne quand elle boudait, la voir ainsi le peina profondément —et lui fit rapidement comprendre qu'il devrait revoir ses instincts de survie s'il ne tenait pas à finir avec un bleu au moindre mot de travers. Mais gardons la première impression.
— Tu veux qu'on dîne dehors avant de rentrer ? lui proposa-t-il dans l'espoir que la perspective d'un repas au restaurant chasse son nuage sombre.
— Je suis sale, je préfère rentrer, rétorqua-t-elle sèchement.
— On pourra y aller après, je pourrais te récupérer chez toi et-
— Non merci. Tu n'es pas le seul à être fatigué, et j'aimerais pouvoir me reposer aussi.
Il resserra inconsciemment sa poigne sur la main de la blonde, déçu, et préféra continuer leur route en silence.
— Tss..., soupira-t-elle finalement au bout de quelques secondes. C'est entendu Pleurnichard, on peut passer la soirée chez toi si ça te chante.
Il lui sourit et elle se contenta de lever les yeux au ciel, trouvant qu'il agissait de plus en plus souvent comme un enfant.
Et cela lui allait plutôt bien à vrai dire.
Il se sentit soudainement mieux, le nuage morose semblait s'être bel et bien en aller. Sans même y prêter attention, il se mit à balancer d'avant en arrière sa main, entraînant avec elle celle de la blonde, d'abord doucement, puis un peu plus vite avec les minutes qui passaient.
♪ Promenons-nous dans les bois ♪
♪ Pendant que le loup n'y ait pas ♪
♪ Si le loup y était... ♪
Un rire glissa dans l'air frais d'été et il se stoppa dans son entrain mélodique, se rendant compte que peut-être la chansonnette n'était pas uniquement perçue par son esprit.
Il avait chanté à voix haute.
— Et si le loup y était ? taquina Temari à sa droite, narquoise. Que se passera-t-il, petit bébé ?
— Tss... soupira-t-il en détournant le regard, les joues légèrement rouges. Tu n'as jamais entendu la comptine ? ajouta-t-il, désormais plus ennuyé qu'embarrassé.
Elle secoua négativement la tête et cette fois-ci sa gêne s'évapora pour de bon, remplacée par un étonnement total
— Vraiment ? Tout le monde la connait.
Elle se vexa :
— Et bien, pas tout le monde, vu que moi non, se rebiffa-t-elle.
— C'est une comptine pour enfants. Et si le loup y était... Il nous mangerait, reprit-il pour répondre à sa précédente question malgré qu'il doutait qu'elle soit réellement intéressée par la chanson.
— Une comptine pour des enfants, hein ?
— Bah, ils éviteront au moins de se perdre dans les bois.
⚘
Ils arrivèrent dans son appartement bien plus tard, et tout aussi éreintés l'un que l'autre. Tandis que Temari s'enfermait dans la salle de bain, lui décida de leur commander des pizzas. Il n'avait pas le courage de préparer quoi que ce soit, et il présumait que la blonde ne risquait pas d'adorer l'idée d'avoir à préparer le dîner après leur promenade.
Reposant son téléphone sur le comptoir de la cuisine, il jeta un coup d'œil dans le réfrigérateur, pour remarquer qu'il était à court de boissons. Il allait falloir en racheter. Tandis qu'il laissait ses chaussures, il cria donc rapidement à Temari depuis l'entrée :
— Le frigo est vide, je sors à la supérette nous acheter de quoi boire ! Je te laisse fouiller dans mes affaires pour te trouver de quoi t'habiller pour la nuit !
Il ne reçut pas de réponse, mais savait qu'elle l'avait sans aucun doute entendu. Au pire, il n'allait pas tarder.
Shikamaru fut de retour qu'au bout d'un quart d'heure, le libre-service vide et seulement situé au coin de la rue. Posant le pack de canettes qu'il venait d'acheter dans la cuisine, il entendit une voix s'élever dans son dos, l'odeur de son shampoing emplissant l'air environnant.
— Il n'y avait presque rien dans ton placard, grogna-t-elle, ça fait des jours que t'as pas fait la lessive. Et le frigo est vraiment vide. À ce stade, il sera plus utile débranché. Comment ça se fait que tes parents t'ont laissé vivre seul ?
Il laissa glisser remarques de la blonde et se contenta en quittant la pièce de cueillir la jeune femme appuyée contre le chambranle, la prenant dans ses bras et nichant son nez dans le creux de son cou. Elle le repoussa en se plaignant du cadre de la porte s'enfonçant dans son dos, et alors qui la traînait vers le canapé pour reprendre ses câlineries, le Nara ne put s'empêcher de lui faire remarquer, détaillant avec soin la silhouette habillée de son haut gris orage:
— Mon t-shirt vert te va mieux.
— Si tu le dis, se contenta-t-elle de lui répondre en passant ses doigts dans l'élastique retenant en un simple catogan ses cheveux, le laissant tomber dans un coin du sofa.
Elle s'amusa à promener ses doigts à travers ses mèches sombres jusqu'à chasser la moue tordant les traits de son visage, et doucement, il se laissa aller contre elle, reprenant leur précédente position, embrassant la peau de son cou, et elle se serra contre lui, et le laissa saisir sa taille entre ses larges mains, et ils ne surent où ils en étaient lorsque la sonnerie retentit à l'entrée.
Temari soutint le regard de Shikamaru pendant de longues secondes avant que ce dernier ne daigne se relever, acceptant son sort et s'en allant ouvrir la porte au livreur.
Lorsqu'il revint avec les cartons à pizza encore chauds, il fut accueilli par le large sourire de la blonde, et il sut que la soirée n'aurait pu mieux se finir alors qu'ils se retrouvaient face à un plateau d'échecs quelques temps plus tard, elle se renfrognant en se voyant perdre pour la deuxième fois et lui s'amusant de ses joues gonflées de frustration.
— J'ai gagné, souffla-t-il en faisant du bout de l'index chuter son roi sur le plateau, et lui faisant lever les yeux au ciel.
— Je veux ma revanche. Encore.
— J'ai l'impression que tu prends tout ça un peu trop à cœur, soupira-t-il en replaçant les pièces sur le plateau, la jeune femme ne prenant la peine de décroiser les bras et de lui venir en aide. On est pas à la guerre non plus, ce n'est pas parce que tu perds une partie que c'est la fin du monde...
— Je n'ai jamais dit que c'était la fin du monde, je veux juste refaire une partie, j'ai le droit, non ? En plus j'ai assez perdu pour une année entière.
— Quoi, encore cette histoire de cache-cache ? Je t'ai déjà dit que ce n'était pas de ta faute !
— Vous trouviez toujours Ino quand vous étiez petits ? contra-t-elle, faisant bouger une première pièce.
— Ino était bien plus menue et avait les cheveux bien plus courts, et nous étions petits ! On ne faisait pas attention à ce genre de détails ! Et encore, elle perdait souvent quand même, rétorqua-t-il, jouant à son tour.
— Une gosse de neuf ans arrivait à te battre !
— Une gosse de sept ans...
— C'est pire, le coupa-t-elle.
— Face à un gosse de sept ans aussi !
— Cela n'empêche que j'aurais pu arriver à gagner au moins une fois... rouspéta-t-elle en réalisant un nouveau mouvement.
— Tu retenteras ta chance demain, je t'ai promis qu'on retournerait dans la forêt.
— Mmh-mmh, maugréa-t-elle sans réelle conviction.
Mais c'était à peine si elle regardait le plateau, et semblait avoir le regard dans le vide à chaque fois qu'elle avait bougé l'une de ses pièces. Il ne pouvait pas s'empêcher de la dévisager, se demandant si cela l'atteignait réellement à ce point. Peut-être que le lendemain...
— Échec, l'entendit-il lui lancer avant qu'il ne déplace rapidement un pion.
Sûrement que le lendemain, il pourrait faire semblant de perdre. Pas la première fois, elle était intelligente, elle remarquerait qu'il avait fait exprès, mais à la troisième ou quatrième partie, peut-être que si elle ne l'avait toujours pas remportée...
Le bruit d'un objet de bois chutant sur le linoléum le tira subitement de sa transe, et il se pencha pour rattraper l'une des pièces mangées qui venait de rouler sur le sol pour constater qu'il tenait entre les mains un roi noir.
Son roi, en fait.
Il releva les yeux du sol, déconcerté, pour croiser le regard brillant de malice de Temari qui le fixait par-dessus le plateau, les coudes sur la table basse et la tête soutenue par ses mains. Un sourire narquois graciait ses lèvres, et sans qu'elle n'ait besoin de prononcer les fameux mots, il avait compris.
Elle se fit tout de même un plaisir de les prononcer :
— Échec et mat.
Et un instant plus tard :
— J'ai gagné ! Youhou !
— Tu m'as roulée en beauté Galère. J'ai vraiment cru que tu n'allais pas bien... grommela-t-il.
— Ç'aurait été le cas si j'avais perdu encore une fois, se défendit-elle sans pourtant que l'immense sourire qu'elle affichait ne quitte son visage.
Temari radiait. Elle l'avait enfin battu !
— N'empêche, s'opposa-t-il, tu n'as pas vraiment gagné.
— Bien sûr que si ! se récria-t-elle, furibonde. Les échecs sont un jeu de stratégie, et la manipulation peut parfaitement être une stratégie, une excellente même. Je t'ai juste mis hors d'état de me nuire sur le plateau.
Il réfléchit, et force était d'admettre que de ce point de vue, son jugement n'était pas totalement faux. Même si jamais il n'utiliserait une telle technique pour arriver à ses fins durant une partie.
— Eh bien bravo, je suppose, finit-il par la féliciter, et son sourire, disparu par leur précédente altercation, refit surface.
— Mais demain, reprit-il tandis qu'elle venait se blottir contre lui toute heureuse, ne compte pas sur moi pour te ménager au cache-cache.
Elle releva immédiatement la tête et darda sur lui un regard sombre :
— Ne me dis pas que tu comptais me ménager quand même...
— Non, pas du tout... C'était juste une façon de parler.
Et il pressa de sa main la tête de la jeune femme contre lui, caressant doucement ses boucles dorées.
Elle n'avait pas besoin de le savoir après tout.
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