𝐌𝐘𝐓𝐇𝐄𝐒 𝐄𝐓 𝐋𝐄́𝐆𝐄𝐍𝐃𝐄𝐒 - 𝟏
ⱄⰔ
- MYTHES ET LÉGENDES.1 -
OF HONEY AND MYSTERY ;; #PROMPT NO.5 ;; #"ANBU SHIKAMARU"
ICARUS & APOLLO • RIPTO
◁◁ I I ▷▷
♡ ⇄ ⁰⁰ ²⁵ ━━━━●━━━━━━━━ ⁰² ⁵⁹ ↻
ILS SE TENAIENT L'UN PRÈS DE L'AUTRE, immobiles et silencieux. Une peinture que seule une brise automnale troublait, entre des milliers de livres et quelques mystiques objets. Ils étaient de retour dans leur chaumière abandonnée.
Le séjour avait conservé son état pathétique, malgré le fait qu'ils avaient pris soin d'en dégager toute chose dangereuse, et du reste, la cuisine et les salles d'eau n'avaient toujours pas été approchés. Cela ne les avaient cependant pas empêchés d'aller à nouveau s'aventurer dans la bibliothèque dans le but de la rendre plus chaleureuse. Enfin, au moins, Temari était parvenue à convaincre Shikamaru que s'il tenait tant à sa trouvaille, il allait falloir penser à la rénover un minimum. Et lui avait finalement accepté de s'y mettre.
Leur première mission était de se débarrasser de tout ce qui était hors d'état —soit la plupart du mobilier— ainsi que de répertorier tout ce dont ils auraient besoin de remplacer. Ils comptaient s'en tenir au strict minimum et avaient déjà une idée d'ensemble de ce qu'ils avaient l'intention de se procurer, mais une liste détaillée ne pouvait faire de mal.
Enfin, tout cela n'avait été que leur plan de départ, et malheureusement, il n'avait pas tardé à être oublié...
— Anbu, lut-il, unité de shinobi spéciale et extrêmement réservée à laquelle était décernée la garde personnelle des Kage, ainsi que multiples missions à hauts risques, comportant entre autre la récolte d'information et la mise à mort d'ennemis.
Délicatement appuyée à son épaule, la blonde gardait comme lui les yeux posés sur l'épais ouvrage ouvert sur ses cuisses, déchiffrant les caractères en partie effacés sur les pages jaunis par le temps.
— Il est drôle, le jeu de mot avec "côté obscur", lâcha-t-elle subitement. Tu crois qu'il a été fait exprès ?
— Je suppose que oui, lui répondit-il, mais laisse-moi lire au lieu de me couper comme ça.
Elle fit la moue mais le laissa reprendre, l'écoutant poursuivre sa lecture :
— Les membres de ce groupe étaient dotés de masque de porcelaine peints de motifs rappelant la plupart du temps des animaux, malgré qu'en fonction du pays, l'esthétique de ces masques pouvaient changée. Ils possédaient aussi un certain uniforme, ainsi qu'un tatouage marquant leur épaule sous la forme d'une sorte de spirale.
— On dirait une secte bizarre, tes Anbu... maugréa la blonde avant de se laisser tomber sur ses genoux, écrasant de son poids le malheureux ouvrage.
— Galère, fais attention au livre ! Va sur un fauteuil si tu veux te prélasser et laisse mes jambes en paix !
— Eh ! s'emporta-t-elle, si je veux me reposer sur tes jambes, je le ferais !
Il leva les yeux au ciel en la voyant se rassoir sur le tapis moisi pour saisir le lourd volume et l'envoyer valdinguer à l'autre bout de la pièce avant de revenir se serrer contre lui comme si ne rien était.
L'envie de la repousser et d'aller vérifier si le livre n'était pas abîmé l'oppressait, mais il se retint et resta sagement immobile, se doutant que s'il osait un tel geste, il ne tarderait pas à voir le malheureux bouquin rejoindre les canards dans leur lac.
Le caractère impétueux de la jeune femme devenait de plus en plus difficile à contenir, et ses crises à leur tour se faisaient de plus en plus récurrentes. Son appartement, à chacune de ses visites, paraissait avoir bravé un ouragan, et c'était sans parler de leurs disputes. Même lui avait du mal à se contenir face à elle parfois, et ils s'étaient de nombreuses fois quittés de façon brutale, et sans avoir pris la peine de se rabibocher.
Il l'aimait, certes, mais avait bien parfois du mal à supporter cette facette de sa personnalité. Elle n'était pas ainsi au début, n'est-ce pas ? Il n'en avait pas le souvenir, mais peut-être était-ce parce qu'ils ne passaient pas autant de temps ensemble à l'époque. Ou parce qu'elle avait au moins eu la décence de ne pas se montrer aussi envahissante avec lui, chose qu'elle se sentait le droit d'être désormais qu'ils étaient ensembles.
Mais cela passerait sans doute avec le temps, sûrement qu'elle était de mauvaise humeur ces derniers jours. C'était du moins ce qu'il tentait de se convaincre alors qu'il étouffait un long soupir, avant de sentir la blonde se retourner contre lui pour pouvoir croiser son regard et lui adresser un petit sourire, lui faisant oublier ses doutes et saisir son visage pour quelques baisers échangés.
Elle se laissait au moins de plus en plus souvent aller, et souriait en sa présence plus souvent aussi, et cela lui allait si bien...
— Hé, lui glissa-t-elle doucement en se serrant un peu plus contre lui, tu serais devenu Anbu toi ?
— Mmh ?
— Comme dans le livre idiot, précisa-t-elle en le voyant hausser un sourcil. Je veux dire, t'aurais pu faire un sympa guerrier de l'ombre...
— J'en sais trop rien, finit-il par lui répondre, sa main caressant machinalement sa chevelure dorée, ça a l'air quand même sacrément galère toute cette histoire, tu ne trouves pas ?
— De toute manière, tout est galère pour toi, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.
Souriant à son tour, il ne put se retenir et rétorqua, cynique :
— Oui, et surtout toi.
Il la sentit lui décocher une bourrade au ventre et lui accorda la victoire en laissant échapper un petit cri de douleur, satisfaisant la jeune femme qui se réinstalla confortablement contre lui avant de reprendre :
— Admettons, vu que le gros flemmard que tu es ne semble pas très joyeux à l'idée d'un tel statut, que je t'ai forcé à rejoindre cette secte bizarre... Que ferais-tu ?
La voyant fermer les yeux et doucement se reposer contre lui, il saisit finalement ce que cette idiote désirait et, réfléchissant le regard perdu par la fenêtre qu'il apercevait facilement depuis sa position, conta paisiblement :
— Si je devais être Anbu, malgré que je me vois mal le devenir de mon plein gré, je suppose que je le deviendrais pas vraiment tôt, mais peut-être autour de la vingtaine ? Je ne sais pas si les missions peuvent être choisies ou non, une certaine idiote ne m'a pas laissé le temps de lire tout le chapitre (un nouveau coup lui fut asséné en guise de réponse) mais, reprit-il, si c'est possible, je suppose que j'éviterais toutes les missions trop longues, et toutes celles d'assassinats. Je ne sais pas ce que je ressentirais en tuant quelqu'un, et je ne préfère pas l'apprendre...
Elle saisit silencieusement sa main dans la sienne, mais ne pipa mot, et il vit en cela un signe qu'il devait poursuivre son récit :
— Visiblement, ces Anbu portent des masques d'animaux, alors je suppose que pour moi, il sera en forme de cerf. Malgré que je vois mal comment l'artisan qui devra se charger de la fabrication du mien se débrouillera avec la ramure... Peut-être que je devrais me contenter de simple pédicules de bois... Enfin, ça m'est égal, de toute façon ç'aurait été ridicule autrement.
Le vent à l'extérieur s'était levé, et l'air frais s'engouffrait abondamment à l'intérieur de leur petite bibliothèque. Une feuille décrochée de sa branche virevolta un instant, réalisant quelques jolis pirouettes avant d'être malencontreusement poussée dans la pièce. Il leva les doigts et la saisit au vol, l'empêchant de poursuivre son chemin, et finalement la relâcha. Elle s'écrasa doucement près d'eux, sur le tapis moisi.
— Je viendrais du village de la Feuille, ajouta-t-il, et... peut-être que je ferais quelques missions avec Choji et Ino ? Je vois mal l'un d'entre nous entrer dans ce genre de groupe sans que les deux autres ne le suivent...
— Ino serait vraiment capable de tenir sa langue sur sa profession ? se moqua la blonde toujours confortablement blottie contre lui. Tu sais, je doute qu'on ait le droit d'hurler sur tous les toits qu'on fait partie de la secte bizarre...
Il roula des yeux avant de lui répondre, tiré par sa remarque de l'étrange transe dans laquelle il avait glissée.
— Si c'est vraiment important, Ino saura se retenir d'en parler. Elle peut parfois être sérieuse, tu sais ?
Mais elle ignora sa réponse et attendit la suite de son histoire, jouant avec la petite feuille au sol. Il n'eut donc d'autre choix que de reprendre le conte là où il s'était arrêté :
— Je suppose que pour faire partie de ce groupe, il va forcément falloir assister à une sorte d'entraînement spécial. Une sorte de préparation physique et psychologique, ou je ne sais trop quoi du genre. Si les femmes et hommes ne sont pas séparés durant ces sessions, Ino, Choji et moi aurions pris les nôtres ensemble. Peut-être même que Asuma aurait pu se charger de nous entraîner...
Asuma Sarutobi, soit le parrain des trois enfants, était celui chez qui leurs parents à la vie professionnelle chargée avaient très vite pris l'habitude de les envoyer, resserrant les liens unissant les trois enfants et leur père de cœur. Et ne manquant pas de leur faire faire les quatre cents coups ainsi que de rendre folle la partenaire d'Asuma.
— Pauvre de toi, je t'imagine rentrer après les entraînements, rit-elle.
— Je viendrais chaque soir me serrer contre toi et dormirais comme une souche, et à chaque fois que tu te plaindras je te rappellerais que c'était ton idée de me faire rejoindre cet Anbu.
— Parce qu'on vivrait ensemble dans cet univers parallèle ?
— Je vois pas pourquoi on ne pourrait pas.
— Parce que, lui rappela-t-elle en se redressant légèrement, il me semble que dans cet univers nous sommes tous dotés de pouvoirs et capacités surhumaines, et que mes frères te réduiront donc en bouillie deux fois plus rapidement et mille fois plus douloureusement.
— Ah oui, grogna-t-il, c'est vrai... Tes chers frères...
— Eh, ne parle pas d'eux ainsi ! se récria-t-elle. Ils tiennent à moi, tu ne peux pas leur en vouloir pour ça !
— Évidemment, et je les comprends, soupira-t-il. Mais Tem', j'ai juste envie que t'arrêtes de devoir rentrer à dix-neuf heures à chaque fois parce que sinon ils commencent à se poser des questions et risquent de finir par deviner qu'on est ensemble...
— C'est de ta faute, t'avais qu'à pas être aussi peu discret la dernière fois, répliqua-t-elle en faisant allusion à leur dernière soirée tourner au fiasco suite à l'arrivée hasardeuse et impromptue de ses deux benjamins. Ils veulent ta peau Morphée, et je t'assure que tu ne voudrais pas avoir à leur faire face...
Il fit la moue, sachant parfaitement qu'elle avait raison. Car malgré le fait qu'elle ne le disait pas directement, il savait qu'elle était la mieux placée pour juger si oui ou non ses frères seraient capables de l'accepter, et que seule elle saurait s'ils pourraient enfin arrêter de se cacher d'eux.
— Sinon, reprit-elle, en parlant de pouvoirs, ce serait quoi les tiens ? Enfin, sauf si tu préfères avoir une arme.
— Je ne sais pas trop, répondit-il machinalement, mais je me vois mal avec une arme. Tu trouves que quels pouvoirs m'iraient le mieux toi ?
Fronçant les sourcils, Temari réfléchit à ce qui lui serait le plus adaptés, le regardant sans vraiment y prêter attention continuer à jouer avec la petite feuille, la faisant tournoyer entre ses doigts. Sur le tapis, la silhouette sombre de l'organe végétale que créaient les rayons du soleil dansait joyeusement, suivant avec exactitude les mouvements de sa sœur contrairement à elle réelle. Se rendant brusquement compte du spectacle, elle fut heurtée par une subite idée qu'elle s'empressa de lui partager :
— Tu pourrais maîtriser les ombres ! Ce serait sympa, non ?
Il haussa un sourcil face à sa proposition, sans pourtant pouvoir s'empêcher de la trouver joliment originale. Cela changeait en tout cas de la maîtrise d'éléments basiques.
— Et comme ça, ajouta-t-elle, tu pourras être... Mon guerrier de l'ombre. Oui, ça sonne assez cool comme ça.
— Guerrier de l'ombre ? répéta-t-il sans pour autant parvenir à retenir un sourire. De nous deux, ce ne serait pas plutôt toi la guerrière ?
Elle leva les yeux au ciel, excédée :
— Bon, puisque monsieur n'est pas content, tu seras le chevalier de l'ombre. Cela te convient-il maintenant ?
— C'est parfait, rit-il avant de subitement se stopper en la voyant se relever avant de marcher en direction des étagères couvertes de livres.
Pourtant, ce ne fut pas les manuscrits qui avaient attirés son attention, mais l'un des accessoires partageant leurs espaces dans le sanctuaire. Elle saisit le masque de porcelaine lui faisant de l'œil depuis leur arrivée avant de revenir sur ses pas, et d'en couvrir le visage de son compagnon. Utilisant alors la tranche de sa main en épée de fortune, elle l'abattit violemment sur l'épaule du jeune homme, manquant de lui arracher un cri de douleur.
— Et vous voilà, déclara-t-elle finalement, vous, Shikamaru Nara, officiellement membre de l'Anbu.
— C'est quel sorte d'adoubement ça ? s'exclama-t-il en la voyant pouffer face au ridicule de sa propre mise en scène. Je n'ai même pas prononcé de serment !
— Eh bien vas-y, tu n'as qu'à la faire maintenant, lui rétorqua-t-elle sans pourtant perdre son sourire.
À sa plus grande surprise pourtant, il s'agenouilla correctement avant de s'emparer de sa main, inclinant doucement la tête vers le sol alors qu'il prononçait avec le plus grand sérieux du monde :
— Moi, Shikamaru Nara, jure de vous protéger très chère guerrière, ainsi que l'entièreté des choses auxquelles vous tenez, cela au péril de ma vie, et sans hésiter face au moindre sacrifice.
— Depuis quand une guerrière a besoin de protection Nara ? s'exclama-t-elle afin de cacher le trouble que son regard profond venait de faire naître au fin fond de son être.
Il grogna, et le devinant vexé, elle se pencha vers lui avant de déposer sur la surface gelée de son masque un baiser à l'emplacement de son front, murmurant doucement :
— Je vous remercie de prendre cette peine bien inutile au vue de ma personne, mon Chevalier de l'Ombre.
Elle n'eut pourtant le temps de totalement se redresser qu'il saisissait son poignet et la tirait brusquement à lui, se débarrassant vivement de son masque. Une seconde plus tard, elle le sentait la presser contre lui et avidement dévorer ses lèvres, attention qu'elle ne tarda pas de lui rendre tandis qu'elle enroulait ses bras autour de son cou.
— Temari, lui glissa-t-il quelques instants plus tard, son souffle court frôlant son oreille et faisant naître une multitude de frissons le long de son épiderme. Tu pourrais aller chercher le livre de mythes et légendes anciennes que tu as sympathiquement envoyer voler tout à l'heure ?
Elle fit la moue avant de croiser les bras, refusant net :
— Hors de question.
— Même si je continue l'histoire ?
Elle soutint longuement son regard avant de lui adresser un large sourire alors qu'il finissait par se relever, perdant.
— Merci mon Chevalier de l'Ombre !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top