𝐅𝐎𝐘𝐄𝐑




ⱄⰔ



- FOYER -

OF HONEY AND MYSTERY ;; #PROMPT NO.16;; #"NEW HOME"



POETRY • ANJA KOTAR

◁ I I ▷▷

♡ ⇄ ⁰⁰ ²⁵ ━━●━━━━━━━━ ⁰³ ⁰³




                 D'ABORD, CELA AVAIT SIMPLEMENT ÉTÉ UN TUBE DE ROUGE À LÈVRES.

Ensuite, sa brosse à dent, posée près de la sienne sur le rebord du lavabo.

Un double de son chargeur, car ils n'avaient pas le même modèle de téléphone.

Une tenue de rechange, lorsqu'elle passait la nuit chez lui.

Plus de la moitié de son dressing, aujourd'hui.

Non, Shikamaru n'était pas de mauvaise foi. Il ne s'était jamais plaint, l'avait laissé éparpiller ses affaires personnelles dans tout son appartement sans faire la moindre remarque. Mais il venait tout juste d'ouvrir son placard, et se rendait compte du nombre de chemisiers et robes que celui-ci contenait. C'était à peine s'il parvenait à reconnaître ses propres habits tant ces tenues féminines prenaient de la place.

Il se demanda un instant comment Temari avait pu emporter autant de vêtements, avait-elle ramené une valise un jour qu'il était absent ?

Ne trouvant le courage de fouiller parmi tout cela, il s'empara de ce jean qu'il avait laissé traîné la veille sur sa chaise, et s'habilla en vitesse. Il allait falloir qu'il pense à demander à la blonde des explications sur cette invasion de son placard... Et sur la disparition de son haut favori, aussi. (Il avait passé la journée d'hier à le chercher sans résultat, et ce n'était pas faute d'avoir mal fouiller.)

En cherchant ses clés, il tomba sur le seconde tome de la trilogie préférée de cette galère.




L'affaire revint au goût du jour quelques heures plus tard, dans la soirée, tandis qu'il était enfoncé dans son canapé un livre à la main. Il avait entendu du bruit à l'entrée et s'était empressé de replacer son signet à la page où il s'était stoppé, attendant quelques instants avant de voir arriver sa petite-amie dans le salon.

Elle se laissa tomber à côté de lui, et il la salua brièvement d'un baiser sur la joue tandis qu'elle se laissait aller contre lui, exténuée. Elle mentionna l'idée d'aller se doucher et cela lui fit revenir en mémoire son souci matinal.

     — Tem', commença-t-il donc, prêt à lui faire la remarque sur ses vêtements.

Mais elle ne lui laissa pas le temps d'ébaucher un mot supplémentaire qu'elle se redressa brusquement avant de se tourner vers lui.

     — Morphée, ça te gêne si je passe quelques jours ici ? Gaara repeint sa chambre, et ça empeste tellement qu'il a décidé de prendre la mienne le temps d'en finir avec la peinture.

Il hocha la tête, pas le moins du monde embarrassé. Qui serait embarrassé de passer plus de temps avec sa petite-amie ? Elle accueillit sa réponse d'un tant mieux et d'un large sourire, et il effaça de son esprit cette pensée pesante lui faisant se demander pourquoi ce n'était pas son frère qui quittait l'appartement, ou encore pourquoi personne n'avait proposé l'idée de dormir sur le canapé.

     — Tu comptes rester longtemps ? la questionna-t-il, curieux de savoir pour combien de temps il pourrait profiter de sa présence.

Elle remonta ses jambes à elle et se renfonça dans le sofa, les yeux au plafond, réfléchissant une courte seconde avant de lui répondre :

     — Je ne sais pas trop, une semaine et demie je suppose. Ou bien deux. Ça dépendra de comment Gaara avance.

Il acquiesça à ses paroles, se remparant de son livre.

     — Tu lis quoi sinon? lui demanda-t-elle, penchant le nez par-dessus la page qu'il déchiffrait.

Il se contenta de légèrement refermer le livre pour lui permettre d'observer la couverture du recueil de poèmes qu'il dévorait et son titre, avant d'ajouter sans prendre la peine de lever les yeux vers elle :

      — J'ai trouvé un de tes livres ce matin. Le tome deux de ce truc que tu lisais le mois dernier... J'ai oublié le nom.

      —  Ah oui, c'est vrai. Je préfère le laisser chez toi, c'est mon livre préféré et j'aimerais que mes frères évitent de l'abîmer. Ça te pose problème ?

Il secoua la tête, et la laissa prendre la direction de sa salle de bain tandis qu'il reprenait sa lecture.




Elle revint le lendemain soir avec l'équivalent d'une valise enfoncé tant bien que mal dans un sac de sport (sans doute, il supposa, volé à son frère).

Ses chaussures retirés, elle laissa tomber le tout sur la table basse du salon, et immédiatement se mit à déballer son trésor, en extrayant trousse de toilettes et de maquillages, vêtements, sous-vêtements, pyjamas —ce qu'elle avait déjà ici ne suffisait donc pas ?— et il ne savait quoi encore. Au moins, cela lui avait permis de retrouver son haut préféré.

Depuis la cuisine où il avait été choisi pour se charger du dîner —une erreur, selon lui, mais son tour, selon elle—, il observait cette étrange procession et la regardait recompter chacune de ses affaires. Puis, une fois satisfaite et les multiples objets correctement étalés sur toute la surface du séjour, elle se redressa et commença à trouver à chaque chose sa place. Direction la salle de bain pour les produits de soins et beauté, et le garde-manger tandis qu'elle y glissait un paquet de ses gâteaux favoris, puis les cintres s'entrechoquèrent et les tiroirs claquèrent après qu'elle y ait arrangés ses habits.

     — Ça sent le brûlé, consta-t-elle en retroussant le nez, passant pour la énième fois devant la cuisine tandis qu'elle s'apprêtait à déposer une paire d'escarpins à l'entrée.

Il était vrai que maintenant qu'elle le mentionnait... Les pâtes !

Il fit volte-face en s'engouffra en courant dans la pièce.




Un peu déconcerté, il fixait la multitude de lits exposés devant lui, la blonde à ses côtés étudiant avec attention les prix affichés et la qualité des produits.

Au départ, il avait uniquement été réveillé en pleine nuit par l'inconfort du canapé sur lequel il s'était dévoué à dormir. Cela faisait depuis trois jours qu'elle était là, et malgré tout, il ne parvenait à s'y faire. Ce fut donc sans s'en apercevoir qu'il s'était traîné jusqu'à sa chambre, se laissant mollement tomber sur le matelas et écrasant par inadvertance la jeune femme couchée dessus. Celle-ci émit une exclamation plaintive qui fut à moitié étouffée par le sommeil, et pour sa part, ce fut à peine s'il l'entendit, déjà rendormi.

Ils ne savaient comment ils étaient parvenus à passer la nuit entière sur ce lit une place sans qu'aucun d'eux ne tombent par terre, mais sans doute que ce sort aurait été préférable aux douleurs dont ils avaient souffert le lendemain dans les parties les plus improbables de leurs corps. Temari avait alors déclaré que s'il en était arrivé au point de gâcher son sommeil, autant qu'il leur achète un lit double.

Le sujet n'avait pourtant plus été mentionné. Jusqu'à la fin de la semaine du moins. Elle avait proposé qu'ils aillent au centre commercial, mais n'ayant pas accompagné sa demande de motif particulier, il avait machinalement accepté, supposant l'idée d'un nouveau café ou d'une tenue neuve.

Pour au final se retrouver traîner dans une literie.

     — Qu'est-ce que tu penses de celui-là ? lui demanda-t-elle en désignant l'un des modèles exhibés.

Il remarqua la suite de chiffres sur l'étiquette et devina instantanément que cette galère n'avait vraiment pas prévue de payer. Il soupira. Puis refusa après s'être laissé tomber dessus :

     — Pas assez moelleux, jugea-t-il, avant de se mettre à l'assister dans ses recherches.

Ils se décidèrent après trois bonnes heures de fouille, se prononçant pour le seul sur lequel il était parvenu à s'endormir en moins de deux minutes. Certes, ils avaient écopés d'une dizaine de regards noirs de l'agent de la boutique, mais ils avaient leur lit, et c'était bien l'essentiel.

Ils se le firent donc livrer, et apprirent que son arrivée était à prévoir pour la semaine à venir.

     — Tant mieux, déclara-t-elle, je serais encore là pour t'aider à l'installer. Sans moi, tu ferais n'importe quoi.

Il soupira un "galère" et leva les yeux au ciel, mais sourit.




Elle resta finalement une semaine de plus après la fin des travaux de Gaara, soutenant le fait qu'il avait absolument besoin d'elle pour refaire sa chambre. (Après l'achat du lit, ils s'étaient rendus compte que l'agencement des meubles étaient à refaire s'ils voulaient pouvoir placer la couche quelque part, et que tout, ou presque, était à replacer.)

Lorsqu'il lui demandait la vraie raison —il l'avait fait seul lorsqu'il s'était installé ici, ils le savaient tous les deux— elle se justifiait en avouant que son lit était bien trop confortable.

Pourtant, en remarquant un jour tout l'espace qu'elle prenait ainsi que le nombre de coups qu'elle donnait dans son sommeil, il avait à nouveau voulu lui laisser le lit, était retourné sur le canapé, et le lendemain l'avait retrouvée endormie sur lui.




Durant la troisième semaine, tandis qu'ils organisaient le plan de sa chambre, la blonde s'était à nouveau plainte :

     — Ton placard, avait-elle souligné, il est trop petit.

     — C'est toi qui y met des tonnes d'habits, lui avait-il rétorqué.

Elle lui avait alors adressé un regard noir, et immédiatement il s'était proposé pour l'accompagner en trouver un nouveau. Au point où il en était, plus grand chose ne lui importait. Et puis, elle lui avait adressé ce grand sourire et même après l'avoir dépensé, son cerveau n'était arrivé à reconnaître la somme exorbitante qu'il venait de payer.

De plus, cela signifiait que Temari allait devoir rester une semaine supplémentaire pour l'aider à monter le nouveau dressing. Et cette fois-ci, il ne trouva même pas le courage de soupirer lorsqu'elle lui annonça cette si malheureuse nouvelle.




Elle se levait tous les jours avant lui, une demi-heure au moins. Et lorsqu'elle avait découvert qu'il ne prenait même pas la peine de s'acheter quelque chose à manger lors de ses pauses midi, elle se mit en tête de lui préparer elle-même ses déjeuners, en même temps qu'elle faisait les siens.

En revanche, vu qu'elle s'occupait de ce repas, c'était à lui qu'elle avait intimé la tâche du dîner. La première fois qu'elle était rentrée, elle l'avait découvert déjà présent, endormi sur le canapé. Il en avait entendu parler jusqu'au lendemain matin, et se força en rentrant  ce jour-là de s'occuper du dîner. Certes, il avait seulement commandé des pizzas, mais cela suffisait pour un repas, n'est-ce pas ?

Même scène que la veille, il acheta des salades composés à la supérette du coin en rentrant le troisième jour. Elle ne le châtia pas, mais se plaignit tant du trop de sauce mais du manque de pâtes, et que la salade n'était pas assez fraîche mais que le fromage n'avait pas assez de goût...

Il se mit aux fourneaux le quatrième jour. Et brûla deux fois le repas.

Mais elle avait sourit en arrivant et trouvant la table servie, même si le troisième essai était tout aussi atroce que les précédents. Peut-être qu'elle s'était aussi moquée de lui, sûrement même. Et elle n'avait pas fini son assiette aussi, aucun d'eux, en fait.

Elle avait réchauffée des restes de la veille que dans son entrain il n'avait pas remarqué, le taquina à nouveau, et lui souffla ce qu'il pourrait tenter de faire demain soir. Il avait roulé des yeux, mais elle rentra en découvrant cet exact repas sur la table le jour suivant.




Lorsqu'elle finit par rentrer chez elle, au bout de presqu'un mois, ce fut si vide qu'il ne parvint à s'endormir avant le lever du soleil. Et peut-être qu'il avait préparé pour deux le premier jour, aussi.




Il avait fallu une semaine pour qu'elle se présente à nouveau sur son perron, profitant du week-end pour une arrivée surprise.

     — Notre lit est vraiment confortable, heureusement qu'on en a racheté un, avait-elle décrété allongée à ses côtés après qu'il l'ait convaincu de passer la nuit chez lui.

    — C'est notre lit maintenant ?

    — Comment tu veux que ce soit le tien ? Tu n'arrives pas à dormir dessus quand je ne suis pas là !

Il se demanda comment elle avait deviné. Il n'eut pourtant besoin de formuler la question à voix haute :

     — T'as des cernes Nara.

     — Tu restes pour m'aider à dormir alors ?

     — J'ai la tête d'un ours en peluche ?

     — Non. En plus, je n'avais pas d'ours en peluche quand j'étais petit.

     — T'avais quoi ?

     — Un cerf. Alors, tu restes ?

     — On verra.

     — S'il te plaît ?

     — Tu t'occupes du dîner ?

    — Tous les soirs. Promis.

     — Mmh... Bon ok.

Il la tira à lui pour l'embrasser.




     — J'aime pas la couleur des murs, décréta-t-elle. Il faut qu'on les refasse.

Il leva les yeux au plafond.

     — Sérieusement ?

     — T'en fais pas pleurnichard, tu pourras rester dans ma chambre en attendant.



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top