𝗟𝗔 𝗡𝗢𝗦𝗧𝗥𝗔 𝗣𝗥𝗘𝗦𝗘𝗡𝗧𝗔𝗭𝗜𝗢𝗡𝗘

Je descends les escaliers à toute vitesse pour déjeuner avant de ne devoir partir pour les cours et retrouver Angelo et Stella.

Je grogne quand mon alarme sonne, Draven n'est toujours pas descendu. Il va être en retard bon sang !

Je remonte les escaliers et frappe à la porte de Draven, une fois, deux fois, trois fois. Rien.

Je pousse alors la poignée et entre. Il est complètement affalé sur son lit, le corps à moitié sorti dont un bras qui touche presque le sol, il ne porte – bien évidemment – pas de t-shirt.

Je m'abaisse donc vers lui et le secoue.

- Drav ! Réveille-toi, tu dois aller en cours.

Il marmonne une chose incompréhensible et se retourne.

- Draven ! Lève-toi putain !

Je le secoue de toutes mes forces mais Draven m'attrape par la taille en me faisant tomber sur lui.

- J'veux pas y aller...

- Si, vas-y. Moi j'y vais, tu retrouveras tes potes Drav...

- Non... Restes avec moi, demande-t-il encore à moitié endormi, d'une voix pâteuse.

- N-non ! proteste-je, tes cours sont plus important Drav, aller lève-toi et lâche-moi ! Tu sais bien que j'ai horreur de ça !

Je me retiens de dire une chose qui pourrait vraiment le blesser. Il me relâche puis se lève, je passe prendre dans ma chambre mon sac avec mes cours et descends pour prendre la voiture.

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Je me gare sur le parking puis descends. Une masse d'élèves se sont agglutinés devant les portes d'entrée, ils ont sûrement dû mettre les classes là-bas. Je souffle en m'appuyant sur la voiture que m'avait acheté Marco.

J'ouvre mon sac à main et sors un paquet de Marlboro. J'ouvre l'emballage rouge et en extirpe une cigarette.

Je l'insère entre mes lèvres et l'allume. Je tire quelques fois dessus en regardant tous les groupes d'élèves se réunir. Tout cet amour me répugne, je n'ai qu'Angelo et Stella, ça me va très bien alors pourquoi ont-ils tous besoins de dix millions d'amis qui vous lâcheront à la première dispute ? Les jeunes de maintenant, ne sont vraiment pas futés.

Je balance ma clope sur le sol puis m'avance jusqu'au lycée. Je repère immédiatement le groupe d'amis de Draven, lui et moi n'avons vraiment pas les mêmes fréquentations. Je n'aime pas ses potes, ils ne m'aiment pas et Draven n'aime pas les miens, qui ne l'aiment pas – sauf peut-être Stella.

Le groupe de Draven me dévisage alors je leur lance un regard noir comme toujours, rapidement, ils commencent à embêter les élèves qu'ils n'aiment pas ou qu'ils jugent indignes de ce lycée. Qui sont-ils pour se croire aussi supérieur ? Ils sont tous simplement le groupe de "populaire" de ce lycée.

Je lève les yeux au ciel puis rentre dans l'établissement en me frayant un passage entre les élèves qui se sont regroupés. Comme chaque année depuis le collège, les gens ne m'admirent pas comme ils admirent Draven. Tout le monde sait que nous avons un lien mais, lui et moi, nous sommes mis d'accord pour éviter ce sujet.

Sauf que contrairement à lui, je me rappelle exactement de ce qui s'est passé il y a plus de quatorze ans. Pour Draven c'est juste vague dans sa tête, un beau matin il s'est levé et j'étais là. Son père lui a dit : Je te présente Shella c'est ta nouvelle sœur. Le ton qu'avait employé Marco était simple, comme si c'était normal de dire à son propre fils qu'il devait considérer une personne comme sa sœur – ou son frère – c'est complètement fou.