Ou bien lorsque vous commencez à comprendre que vos problèmes ne sont vraiment pas importants...

Sophie avait instillé. Pendant même pas deux secondes, avant que Keefe, qui avait senti son brusque changement d'humeur, ne lui enlève son gant et lui prenne la main. Ce qui entraîna la brise bleue, qu'elle n'avait pas expérimenté depuis longtemps.

- Pourquoi voudriez-vous me rencontrer ?

Elle n'a donc rien ressenti ?

La Télépathe put sentir son petit-ami se tendre à côté d'elle.

Je ne sais pas.

Ils étaient un peu perdus. Impuissants face à la situation, situation dans laquelle tout dépendait de leur interlocutrice.

- On a... commença l'Empathe.

Foster ? Il paraît que t'es la spécialiste des idées de dernière minute !

Elle observa durant quelques secondes d'un silence pesant la fillette qui se trouvait devant elle. Elle devait avoir neuf, dix ans, tout au plus. 

Désolée Tigeran...

Sans l'annoncer au préalable, elle entra dans l'esprit de Vespéra. Il était... relativement normal. Faible, mais relativement normal. Mais ce qui intéressait Sophie, ce n'était pas le fait que son esprit soit normal. C'était qu'il soit faible. Il n'était pas à moitié brisé, comme celui de Fintan. Juste... Malade.

Ce n'est pas juste son esprit. Elle est malade.

- On a trouvé un moyen de te sauver, termina t-elle, sauvant ainsi Keefe d'une question à laquelle il n'avait pas la réponse.

Le plan foireux accompagné d'une grosse dose d'improvisation peut commencer.

.  .  .

- Vous avez vraiment un moyen de me sauver ? Vous êtes des anges, c'est ça ?

Sophie lui sourit tout en se plaçant à sa hauteur. Il fallait dire qu'elle était petite. Et oui, la membre redoutée des Invisibles arrivait à cette époque pas plus haut qu'aux hanches de la Télépathe.

- Non. On n'est pas des anges, lança Keefe à sa place.

Il lui fit les gros yeux, et elle put imaginer sans peine ce qu'il voulait lui dire en ce moment même. " Qu'est-ce que tu fous, Foster ?". Elle même savait qu'elle jouait à un jeu dangereux.

- Il faut que tu nous dises ce qui t'arrive. Le nom précis de la maladie. Et ensuite, on t'aidera.

La petite fille pencha la tête sur la côté.

- Mais, si vous êtes des anges, vous le savez, non ?

Elle lui offrit un sourire contrit.

- Mais pour que la solution fonctionne, il faut que tu le dises toi.

Avant que tu ne poses la question, espèce d'idiot, je ne sais pas plus que toi ce que je vais faire.

L'Empathe émit un grognement.

Idiote toi même.

Une petite voix les interrompit dans leur joue télépathiquo-verbale. (Ouais, je viens d'inviter ce terme. Y'a un problème ?)

- Je suis malade comme maman. Papa dit que ça s'appelle la maladie de l'Errant. Il dit aussi que je vais mourir, si on ne fait pas l'opération du docteur. Mais maman dit que c'est inhumain.

Keefe lâcha brusquement sa main et mit ses mains sur les épaules de Vespéra, le sourire aux lèvres.

- On reviendra demain soir, à la même heure. Ne parle de nous à personne. Jamais. Tu me le promets ? demanda t'il en lui montrant son petit doigt.

Une voix fluette lui répondit.

- Promis.

L'ancienne ennemie lui secoua le petit doigt.( Je savais pas comment dire ça, mais genre ils font le truc que tu fais quand t'es petit pour faire une promesse avec quelqu'un d'autre, avec les deux petits doigts.)

.  .  .

- Est-ce qu'on a un moyen de soigner la maladie de l'Errant ?

Au vu du sourire sur les lèvres de l'Empathe et de sa mine exaltée depuis qu'ils étaient sortis de la maison, Sophie en conclut que oui.

- Oui. Et c'est génial !

Elle fronça les sourcils, vivement.

- J'ai enfin compris pourquoi à notre époque elle est aussi méchante et pourquoi elle semble ne pas avoir d'émotions.

Elle l'arrêta tout d'un coup.

- Éclaire moi de tes lumières, avant de m'entraîner dans un genre de plan délirant, l'apostropha  t-elle.

Son petit ami l'attrapa par les deux épaules.

- Elle a brièvement parlé d'une opération. Et c'est celle-là même qui l'a rendu comme elle est, je suppose. Médoc m'en a parlé, une fois. Pour éradiquer cette maladie chez celui qui est atteint, on doit boire...

À la fin de la phrase, sa voix n'était plus qu'un murmure.

- Du sand d'alicorne. 

Un goût de bile envahit la bouche de la Télépathe.

C'est répugnant.

- Mais... Le Conseil n'interdit pas ce genre de médecine ? Et après ils osent se plaindre en disant qu'il n'y en a pas assez !

Elle était révoltée. Elle commençait de comprendre ce pourquoi la membre des Invisibles était si pragmatique et froide.

Si on arrive à la sauver, elle ne deviendra jamais comme ça. C'est l'un des côtés positifs. Et puis il y aura plus d'alicornes, du coup.

Sophie sentait qu'elle allait se poser une question stupide. Question stupide qui franchit directement la barrière de ses lèvres.

- Vu que le Cygne Noir m'a conçue à partir d'ADN d'alicorne, est-ce que ça veut dire que mon sang peut-être utilisé pour guérir cette maladie ? interrogea t-elle avec une moue de dégout.

Un rire sonore qu'elle adorait arriva jusqu'à ses oreilles.

- Je me demande parfois d'où tu sors toutes ces questions ! Enfin, ajouta t-il, si Dex et Marella approuvent mon plan, on n'aura pas besoin de ton sang. Alors, Foster, ça te ravit ?

Il s'approcha d'elle.

- Espèce d'idiot.

Et ils s'embrassèrent.

.  .  .

Accepter le plan de Keefe fut difficile pour la Télépathe. 

- Mais Foster, puisque je te répète qu'à notre époque, on a trouvé un remède ! C'est la seule solution qui s'offre à nous maintenant. À moins que tu préfères qu'on te saigne pour, au final, ne pas réussir à changer le destin de cette chère Vespéra ?

Elle devait le laisser partir, elle le savait. Mais cet aspect du plan ne la dérangeait pas plus que ça.

Ils vont retourner à notre époque. Sans moi. Sans Marella.

C'était terriblement égoïste. Mais elle voulait venir avec eux. Sauf qu'ils ne pouvaient pas être beaucoup. 

- Et donc ? Une fois une vous serez à nouveau à notre époque, vous allez rendre une petite visite à Elwin et lui demander tranquillement une bonne dose remède ? Dois-je vous rappelle les risques ? Si vous vous voyez vous même à notre époque, vous mourrez ! leur rappela Marella.

Sophie secoua la tête pour approuver ses dires.

- On en compte même pas faire ça ! On va passer par Fallon pour obtenir l'antidote. Ça sera plus discret !

La Télépathe soupira.

- Bon... Je suppose qu'il faut bien vous laisser partir. Faites attention, d'accord ? leur indiqua t-elle.

Elle sentait la Pyrokinésiste se révolter à côté d'elle, cherchant sans doute à rattraper les garçons qui disparaissaient déjà dans une aveuglante lumière bleue.

- Ça ne sert plus à rien. On n'a plus qu'à attendre.

Elle espérait ne pas avoir à attendre très longtemps.

.  .  .

Bon, ceci est un petit chapitre transitif !

Il en faut bien, écoutez...

Demain c'est lundi.

ouinnnnnn...

Let me die.

( Ah, et in fact, je veux juste vous prévenir qu'on approche de la fin. Plus qu'une petite dizaine de chapitres. Je suis si triiiiiiste !)

A.