Chapitre 18
Ou bien lorsque même les techniques apprises à Exilium ne vous empêchent pas d'avoir froid dans le dos.
Sophie avait froid. Vraiment très froid.
- Sophie ? Dites, est-ce que vous êtes tous là ?
La voix de Marella lui semblait... Trop criarde. Trop forte. Et la lumière aveuglante qui l'entourait n'arrangeait pas les choses.
- Mis à part une bonne migraine, je crois que ça va, répondit la Télépathe tout en se redressant sur ses avant-bras.
Ils étaient au beau milieu de nulle part. Paumés au milieu d'une étendue de neige.
Ce qui explique cette sensation de froid...
Comme aurait pu le dire l'un des personnages d'un jeu vidéo auquel elle jouait lorsqu'elle était plus jeune, "tout problème a une solution !". Un mec avec un haut de forme, si elle se souvenait bien.
(Les gens qui ont pas la réf je décrète maintenant que vous avez raté votre enfance !)
D'ailleurs, il lui semblait apercevoir l'une des chaussures de Dex sous un tas de neige.
- Il faudrait peut-être qu'on le sorte de là, non ?
Sans plus de cérémonie, les deux filles commencèrent de dépêtrer leur ami Technopathe de ce... mauvais pas. Quelques minutes plus tard, le garçon se tenait devant elles, les joues rougies par le froid.
- Bon... Je ne voudrais pas casser l'ambiance, les gars... Mais est-ce que quelqu'un peut venir me sortir de là ?
La voix venait d'au dessus d'eux.
Mais... Comment ? Ne rigole pas, Sophie. Ne rigole pas...
Elle essayait de s'empêcher d'exploser, mais c'était peine perdue. Un rire libérateur s'échappa de ses lèvres, et elle fut bientôt rejointe par ses deux autres amis.
- Quand vous aurez fini de fous bidonner, quelqu'un pourra venir me détacher ? Ahaha, qu'est-ce qu'on s'amuse, dites-donc...
Les trois elfes partirent détacher leur ami Empathe qui était réapparu au sommet d'un arbre. Et qui, manifestement, ne pouvait pas en descendre tout seul.
. . .
- Bon... On fait quoi maintenant ?
Sophie sourit. C'était bien le genre de phrase que pouvait sortir Dex dans ce genre de situation.
- Tu devrais regarder un peu plus autour de toi, mon cher petit Technopathe, commença Keefe. Si tu t'étais posé plus de questions, tu aurais remarqué le léger filet de fumée qui s'échappe un peu plus loin, et les types d'arbres bien particuliers. On est dans les cités perdues, mon pote. Et ces arbres sont des arbres typiques du Grand Nord. La partie de la haute noblesse. Tout près du Sanctuaire.
La Télépathe se demandait bien comment il pouvait tirer ce genre de conclusions en si peu de temps.
- Me regarde pas comme ça, Foster. Faire du dessin, ça sert un jour ou l'autre, tu sais.
Elle sourit.
- Approchons-nous de cette maison.
. . .
Elle était un peu à court d'idées.
- Si l'un de vous me demande ce qu'on fait maintenant, j'instille.
Cette petite phrase prononcée par Sophie eut le don de clouer le bec à l'ensemble de la bande.
Réfléchis... Que faire, que faire...
- Fran ?
Un garçon qui devait avoir à peu près le même âge qu'eux arriva. Et il se dirigea droit vers Keefe.
C'est quoi encore ce bordel !?
Visiblement, elle avait transmis trop fort: son petit-ami avait sursauté.
Mon grand-père s'appelait Fran. Il doit me prendre pour lui.
- Je croyais que tu ne pouvais pas venir, cette semaine. Tes parents ne voulaient pas que tu t'occupes de remplir le formulaire de l'Assortiment ?
L'Empathe eut l'air ennuyé.
- Ouais, mais finalement j'ai pu terminer avant...
Sophie commençait de reconnaitre le visage de Ruy dans les traits de l'adolescent. Il n'avait pas cet air sinistre qu'elle avait pu observer plusieurs fois. Il n'avait pas l'air d'avoir envie de la tuer aussi.
Disons que ça bouleverse un peu mes habitudes...
- Qui sont les personnes qui t'accompagnent ?
Cette conversation était l'occasion pour la Télépathe de se rendre compte que son petit-ami mentait vraiment très bien. Trop bien.
- Oh... Des enfants d'amis de ma mère.
Au moins ses oreilles ne deviennent pas toutes rouges comme celles de Dex quand il ment. C'est déjà ça.
La situation pouvait tourner encore plus mal: Ruy aurait pu les démasquer et appeler le Conseil, ou quelque chose du genre. Ce qui aurait été relativement... Problématique.
- Oh. Rentrez, on pourrait faire une partie de conquête, si vous voulez. Comment vous vous appelez ?
Ils répondirent tous, en utilisant uniquement leur prénom. Certains noms de famille auraient trop facilement mis la puce à l'oreille de leur hôte.
Heureusement qu'on a ni Fitz ni Biana avec nous...
Quoique... Fitz ne serait pas une très grande perte pour la Télépathe.
(Bah quoi ? Me regardez pas comme ça les Sophitz, je n'aime pas du tout votre petit génie !)
Ils entrèrent donc dans la maison, tout en suivant le Pisinopathe.
- Restez avec moi pour le moment, je vais voir si le bruit dérangera mon père.
Leur ancien ennemi ouvrit la porte, ce qui permit à Sophie d'apercevoir l'intérieur de la demeure. Un intérieur qui la surprit, d'ailleurs. Parce que si l'extérieur du bâtiment était richement décoré et coloré, la maigre portion qu'elle avait pu apercevoir semblait sombre, comme vide de vie. Rien de très engageant.
. . .
Ruy revint quelques minutes plus tard, l'air ravi.
- Il nous autorise à entrer. Par contre... Tu le connais, Fran, il... Va vous poser pleins de questions.
C'est mauvais, ça...
Ils entrèrent donc dans la maison qui avait bel et bien l'aspect imaginé par la Télépathe: sombre et peu soigné.
- Bonjour.
L'homme qui se tenait devant eux était manifestement le père du Phisinopathe.
- Fran ! Comment vas-tu ?
Une discussion partit entre les deux hommes. Keefe s'en tirait plutôt bien, malgré quelques maladresses.
- Et, comment s'appellent ces autres amis qu'il ne me semble pas avoir eu encore le loisir de rencontrer ?
Vous vous trouvez tous un nom de famille commun comme le mien. Un truc comme Smith, Adams...
- Je m'appelle Sophie Foster, voici mon cousin Dexter Adams et ma meilleure amie Marella Smith.
Le maître des lieux leur offrit un sourire. Un sourire qui faisait froid dans le dos.
- Et, si je peux me permettre, quels sont vos Talents ?
Sophie détestait ce genre de personnes, ceux qui s'intéressaient seulement à leur propre intérêt et qui ne jugeaient les gens que par un simple petit Talent. Ça n'était pas le genre de question qu'on était censé poser lorsque l'on rencontrait des amis de son fils.
Marella, à partir de maintenant, tu es Empathe.
- Je suis Technopathe, répondit Dex, sous le regard inquisiteur de leur hôte.
Le père de leur ennemi émit un petit reniflement dégaineux.
- Je suis Empathe, continua Marella.
Un rire moqueur s'echappa des lèvres de leur interlocuteur.
- Et je suis Télépathe.
La tête de Ruy et celle de son père en valait le détour. Vraiment.
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