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Bonne lecture

Yoko pédale sur son vélo trop grand pour elle, plus pour fuir ses parents que pour arriver à l'heure dans son lycée. Ses cheveux roux aux vents, elle réfléchie. Au fait qu'elle aurait dû courir, mais pas prendre son vélo. Elle doit maintenant se le trimballer.

Une nouvelle dispute s'était engrangée entre les deux adultes, le jour pile où le stress l'a envahi à cause de la rentrée matinale en seconde. Pour elle, du moins. À cause de son anxiété sociale, elle n'a pu arriver qu'après deux semaines de réflexion et de travail sur soi. Maintenant, elle se sent prête. À fuir ses parents, surtout, mais aussi à se dire que ses camarades ne pouvaient pas être aussi horribles et arrogants que ces anciens soit disant amis du collège.

Elle freine brusquement, sur le vélo, et peine à descendre sans tomber ridiculement. Elle se trouvait devant le lycée Yuei. C'était comme une sorte de rêve, en plus beau, pour elle. La rousse se dirige vers l'arrière court, y dépose son vélo puis se dépêche de monter les escaliers qui mènent à sa salle de classe. Déjà assez en retard comme ça, que ce soit en jour ou en heure, elle trottine. Ses yeux verts se posent sur tout et tout le monde, émerveillé par l'attitude calme et rangée de la plupart des élèves.

Là, dans ce couloir bondé, son regard est attiré par deux personnes. Sa meilleure amie depuis tant de temps qu'elle avait arrêté de compter et un garçon souriant aux cheveux rouges. Elle se dirige vers la première personne et lui saute dans les bras sans que celle-ci ne s'y attende. Heureuses, elles rigolent toutes les deux, s'attirant les regards des apprentis héros les moins tolérants.

Fort heureusement, il se trouve que les deux adolescentes sont miraculeusement dans la même classe. La seconde A.

C'était peut-être une raison suffisante à Yoko pour qu'elle vienne en cours. Elles rentrent, main dans la main, dans la classe déjà remplies, peut-être pleines. Le professeur n'était pas encore là. Elle s'assoit. Tsuki, l'autre rousse et la meilleure amie de Yoko, lui pointe du doigt l'emplacement où les deux jeunes devaient s'asseoir. À côté. Personne n'avait remarqué leur entrée, à part une jolie fille aux cheveux de jais qui avait salué Tsuki d'un ton doux.

Yoko s'assit en tailleur, sa culotte caché dessous son short noir. La deuxième raison, autre que le stress, qu'elle n'arrive que maintenant en cours était qu'elle était en voyage en France, son ancien pays d'origine, pour les vacances.

Le fracas de la porte bleue se fait assourdissant à l'entrée de trois garçons - deux blonds en plus du rouge de tout à l'heure. Il a une cicatrice à l'œil, qu'elle n'avait pas remarqué dans le couloir bondé il y a quelques minutes.

Elle se rappelle de lui, vaguement. Tsuki s'esclaffe quand le regard de sa meilleure amie devient trop insistant sur le garçon qui les fixe en retour, seulement à demi attentif à la discussion avec ses amis.

Le garçon s'approche. Même s'il sourit, il a les sourcils froncés, offrant presque une impression de timidité. Leur alter lui était inconnu - l'une paraissait presque transparente. Il ne saurait dire si c'était ses yeux qui le faisait douter ou si c'était un effet secondaire de son pouvoir. Tous les autres élèves ignorent les deux adolescentes alors il se faufile jusqu'à elles.

Au fin fond de la classe, les petits espaces entre les bureaux bondés des élèves qui discutaient, c'est avec difficulté qu'il parvient à apercevoir face à lui la rousse. Tsuki avait disparu. Seule la nouvelle était restée là. Un début de sourire étire les lèvres des deux adolescents lorsque leur regard se croise finalement une nouvelle fois, plus proche que jamais.

Eijiro était déterminée à lui poser une question, importante à ses yeux, mais lorsque sa bouche s'ouvre, monsieur Aizawa le stoppe dans son élan.

- " Tous à vos places, le cours commence. "

S'élève la voix monotone, et Eijiro serre les poings. Il fait demi-tour, à contre-cœur, et rejoint sa place rapidement. Tsuki passe à ses côtés elle aussi, pour retourner s'asseoir proche de son ami.

Cependant, la question du rouge reste dans un coin de son esprit pendant que monsieur Aizawa fait son cours. Il comptait lui demander dès la sonnerie tant attendue. L'heure passe, lentement. Trop pour l'apprenti héros qui n'était pas vraiment patient.

Mais quand le noiraud les libère enfin, il est le premier à se lever, à la surprise générale. Mais personne ne lui fait remarquer, trop pressé d'enfin aller manger la fameuse cuisine de Lunch Ruch.

Il en profite pour aller à contre sens. Shoto le laisse passer avec son stoïcisme habituel, sans poser de question, mais il n'en ai pas de même pour Denki qui le regardait de loin il y a encore quelques secondes.

- " Eh mon pote, où tu vas ? "

Le sourire aux lèvres mais les sourcils plissés, le blond ne comptait pas lâcher son ami. Celui-ci soupire. Il apprécie entendre parler Denki. Il était toujours présent pour faire une blague de mauvais goûts si l'ambiance tournait au drame. Pas le cas, aujourd'hui.

Le rouge pointe du doigt les deux rousses et Denki lève les mains en l'air, comme s'il avait fait quelque chose de mal. Un sourire un peu trop amusé au lèvres, il s'éloigne.

- " Comme tu veux, je te prendrais ta bouffe ! "

Et c'est sur ses derniers mots magistral que la pile électrique quitte la salle de classe. Dès qu'il franchit la porte géante, il galope presque jusqu'à la cantine, arrachant un sourire à tous les élèves restant.

Kirishima a enfin l'occasion d'aller voir les deux adolescentes et espère discrètement qu'elles ne soient pas partie pendant la rapide interaction avec son ami.

Fort heureusement, il ne va pas loin. Le demi fantôme et sa meilleure amie se dirigent déjà vers lui, avec une discussion assez animée pour leur arracher des rires à chaque seconde.

Quand Tsuki aperçoit Kirishima qui s'approche, c'est sans prévenir le fantôme qu'elle s'éclipse agilement de la salle de classe.

Malgré tout, avant de disparaître, les deux adolescents ont le droit à un clin d'œil de la part de la souriante jeune femme, un chacun.

Lorsque l'apprenti est assez proche de Yoko, il se permet d'ouvrir la bouche pour laisser sortir sa première question - celle qui en engendrera beaucoup d'autres, plus tard.

- " Excuse moi, mais comment tu t'appelles au juste ? "

Les deux sourient. Les deux sont gênés. Monsieur Aizawa n'avait pas présenté la nouvelle en début de cours, suscitant des questions inattendues pour le jeune homme.

- " Yoko. Yoko Sato ! "

C'est avec en train qu'elle lui retourne sa question, engageant une conversation animée. La sociabilité des deux était revenue lorsqu'ils ont partagé leur identité. Les présentations ont vite pris fin et à la place, Eijiro lui présentait ses camarades encore présents dans la pièce. Le mal être qui l'a enveloppé la première fois qu'il l'a vu s'est envolé.

- " Kiri ! Tout va bien ? "

La voix enjouée de celle que le rouge présente comme Mina Ashido se rapproche des deux jeunes gens jusqu'à se trouver à côté d'Eijiro, une main sur le bureau de Tsuki.

La couleur rose de Mina donne le sourire à Yoko. Ce qu'elle préfère dans les alters, c'était le fait que tout était merveilleux.

Kirishima hoche la tête. Il va bien. Très bien même, sa partenaire de discussion est tout aussi sociable que lui et elle adore discuter avec elle pour l'instant.

- " Euh, évidemment, et toi ? Pourquoi ? Tu ne vas pas manger ?"

Taquine le rouquin. Malgré son sourire habituel, il se demande pourquoi la rose lui posait cette question maintenant au lieu d'aller manger. Ils ne sont plus que tous les trois dans la salle de classe, même le professeur ayant fui au profit de son déjeuner.

- " Tout baigne, j'vais y aller ! Mais ça m'inquiète que tu parles dans le vide, t'es au courant que y'a personne devant toi ? "

Il prend la curiosité de la rose pour de l'inquiétude, mais ne réussit pas à la rassurer. Quand il tourne la tête pour jeter un œil à son interlocutrice, celle-ci à disparu, le laissant pantois quelques secondes. Impossible pour le rouge de comprendre la situation.

La réalité, c'est que s'il manque une élève à la seconde A, c'est parce qu'elle n'existe plus. Elle vit actuellement dans les limbes, au royaume d'Hadès, depuis plus de deux semaines, justement. Depuis la rentrée. Seul son alter, " chasseur " lui avait permis, tout ce temps, de rester avec sa meilleure amie. Seuls ceux et celles qu'elle a connu peuvent la voir. Mina ayant fait remarquer le décès de l'adolescente, ce fait a pris la vie de Yoko et est devenue, à nouveau, la réalité. Et, seulement quelques jours après, Tsuki qui lui servit de meilleure amie des années durant partit. Sûrement en France, pour les obsèques de l'adolescente, et sûrement y est-elle restée car encore des décennies plus tard, on parlera de la tragique histoire qui a menée la japonaise a devenir la super héroïne qu'elle fut - la meilleure sur son continent - et ses enfants après elle, pour perpétuer l'héritage et l'histoire.

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Avec la participation des OC de Chocapic_au_chocolat (Yuki)
et de kiyuushi_ (Tsuki) 🫶🏻.

bisous ?