8.


Lundi 24 septembre 1990

Cher Petit Carnet,

Aujourd'hui est un jour spécial pour moi. C'est l'anniversaire de mon papi adoré... Papi Joe.

Je m'en fiche un peu qu'il soit mort, je veux quand même fêter ses 114 ans. J'ai même fait un gâteau aux noix de cajou, comme il aimait. Il a de drôles de gouts, quand même... Peu importe. Le gâteau est un peu (trop) cramé mais ce n'est pas grave, je couperai le bout noir plus tard. Maintenant je vais me vêtir de ma seule robe noire. En fait, cette robe, c'est moi qui l'ai achetée exprès pour l'occasion (et aussi parce que j'aime bien la couleur noire). Je prie que ma mère ne tombe pas sur ce carnet car sinon elle saura où a terminé sa bourse de 223 francs...

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J'ai déjà emballé le gâteau en faisant attention à enlever les parties trop cuites. Maintenant, il ne me manque plus qu'à grimper sur le toit et glisser jusqu'au jardin grâce au long tuyau. Une tâche facile, je le fais tout le temps. Ne t'inquiète pas, Petit Carnet, je vais t'emmener avec moi. Tu seras dans mon sac au chaud avec mon gâteau.

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Ouf, enfin dehors. J'ai failli me faire prendre par la sale vieille voisine qui arrosait ses tulipes. N'empêche, elle reste vive celle-là malgré son âge, il faut faire attention. Bon, je dois reprendre la route. A plus !

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Petit Carnet, je suis rentrée après ma rencontre avec Papi Joe. Il est toujours aussi amusant ce vieux, même après sa mort. Je lui ai écrit une lettre, que j'ai déposé sur la tombe. On a discuté de tout et de rien (c'était plutôt un monologue). Et puis je lui ai parlé de toi, Petit Carnet... et je lui ai décrit à quel point tu étais moche avec ta couleur trop violette. Ne le prends mal, je suis juste trop franche. On a ri en pensant à nos bons moments passés ensemble. Et puis je lui ai souhaité un « joyeux anniversaire ». J'ai laissé le gâteau chez lui, à côté de la lettre. J'espère qu'il le mangera même si ça n'avait pas l'air appétissant. Sinon je serai triste et il le sait ! C'est sûr, il le goûtera, au moins... ce vieux coquin de papi farceur !

Je vais changer mes vêtements avant que maman ne débarque.

A bientôt, Petit Carnet !

Signé : Stubbo

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