𝟖- 𝐋𝐄 𝐃𝐎𝐌𝐀𝐈𝐍𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐏𝐀𝐏𝐈𝐋𝐋𝐎𝐍𝐒
PDV T/p :
Suite à mon "kidnapping" (car oui, à la base, je comptais rentrer chez moi, mais me voilà entraînée au domaine d'un pilier par mon ancien ami amnésique sans que je ne le veuille, au départ, donc ça peut être vu comme un kidnapping), Muichiro et moi quittâmes le domaine Ubuyashiki et nous assîmes dans les marches qui y menaient, attendant le corbeau du pilier de la brume qui nous guidera par la suite jusqu'au domaine de dame Kôcho.
Nous ne parlions pas et restions assis à attendre, regardant l'horizon, avec pour seul bruit ambiant les feuilles poussées par le vent qui raclaient le sol, accompagnés des battements de mon cœur. En effet, les battements de mon organe vital se faisaient entendre de plus belles, pour "Je ne sais quelle raison"... Enfin, dire ça, ce serait me voiler la face, car je savais bien, au fond de moi, qu'il y avait une cause évidente à ces battements. Je baissai alors les yeux sur la marche juste en dessous de celle où j'étais assise, et vit Muichiro. Mais ce n'était pas sa présence qui me faisait battre la chamade, c'était sa main, toujours fermement serrée sur mon poignet, même si dorénavant, l'emprise se trouvais bien plus sur ma propre main, nos poignes étant posées contre la pierre froide des escaliers. Cependant, je ne niais pas ce contact, et m'y faisait bien de la chaleur dans ma poitrine. Honnêtement, je trouvais cela plutôt mignon, c'était comme s'il ne voulait pas que je parte (ce qui est clairement le cas), que je reste avec lui, que je ne l'abandonne pas...
Une frisson glacé parcouru mon échine lorsqu'il me vint à l'esprit que ce besoin que je reste aux côtés du Tokito venait peut-être du traumatisme de son enfance. J'ignore certes comment ses parents sont morts, n'ayant eu de dame Ubuyashiki uniquement l'information que le corps de Yuichiro avait été retrouvé, mais ça a dû être une torture atroce à vivre. Voir son propre frère se faire décimer sous ses yeux, se retrouver livré à soi-même à un si jeune âge. Je peux m'estimer heureuse que moi, il y ai eut Maître Urokodaki qui m'ai recueillie, mais pauvre Muichiro, qu'est-ce que ça a dû être dur à vivre. Cependant, l'hypothèse que cette continuation de la tenue de mon poignet soit causée par son enfance compliquée n'était pas des plus plausibles, étant donné que Muichiro n'a aucun souvenir de son enfance. Mais après tout, peut-être qu'il est possible que le corps garde des souvenirs d'un traumatisme que le cerveau ne garde pas ?
T/p : Excuse moi Muichiro de te poser cette question soudainement, mais, comment es tu devenu pilier ? Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu montes aussi haut ?
Ai-je déclaré, ou plutôt ai-je menti, comme si je ne connaissais rien de son passé, comme si je ne l'avais jamais connu lorsque nous étions petits, comme si tous ces souvenirs où Yuichiro et moi nous nous bagarrions, aux côté de Muichiro qui essayait désespérément de nous calmer n'avaient jamais existés ; cela me laissait un léger goût amer, mais je n'eus pas le choix. Telle était ma mission : d'aider le pilier de la brume à se souvenir de son passé.
Muichiro : Je n'en sais rien, je n'ai pratiquement aucun souvenir des actions passées, même si les choses qui me sont principales et importantes me restent gravées en tête. Tu vois la dernière fois, quand j'ai oublié le lieu de notre mission ? *pose son doigt sur sa tempe en signe de réflexions* Et bien je m'en souviens encore, car ça m'a marqué ; c'était la première fois que j'oubliais le lieu d'une mission. Mais j'ai beau me souvenir de ça, je n'ai aucun souvenir d'avoir été petit auparavant. Ai-je même un passé ? Je ne me l'étais jamais demandé avant que tu ne me poses cette question.
Après ce discours, le garçon se stoppa l'espace d'un instant, avant de se tourner vers moi, et de m'interroger à son tour.
Muichiro : Et toi... ?
T/p : T/p.
Muichiro : T/p, as-tu un passé ?
Mon air s'est alors adouci, comme si j'allais raconter une histoire à un enfant le soir avant qu'il ne s'endorme. J'ai alors repris sans même m'en rendre compte, la main de Muichiro dans la mienne, avant de lui conter mon vécu.
T/p : J'ai toujours grandi en forêt, dans une petite maisonnette modeste, avec mes grands-parents, suite à la perte de mon père et de ma mère. Mes grands-parents étaient d'anciens pourfendeurs très doués, la preuve en est, ils sont restés en vie et ont pu vieillir. Souvent, un de leurs amis, un ancien pilier, venait chez nous prendre le thé et passer du temps avec mon grand-père et ma grand-mère ; il m'arrivait souvent d'écouter leurs exploits de jeunesse, et de les écouter raconter leurs histoires vécues lorsqu'ils étaient tueurs de démons. Mais parfois, je dévalais les fossés et les bois qui environnaient ma maison, pour arriver chez d'autres habitants de la montagne. Une petite famille, avec deux garçons de mon âge. Ces garçons étaient mes meilleurs amis, particulièrement l'un d'entre eux, avec qui je me chamaillais souvent. J'aidais souvent cette famille dans leurs tâches, comme par exemple, lorsqu'ils allaient couper du bois. Et cette vie parfaite a duré plusieurs années, jusqu'aux décès de mes grands-parents, succédés l'un après l'autre. Après cela, j'ai dû partir, car ce fut l'ami de mon papy et de ma mamie qui m'eut recueillie, et qui devint par la suite mon entraîneur, qui m'a formée à devenir pourfendeuse.
Muichiro : Et il est advenu quoi de tes amis ?
T/p : Je...
Ce murmure a à peine traversé mes lèvres que je me tus. Je ne pouvais pas lui dire comme ça, j'en étais incapable. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose en moi m'empêchait de lui parler de cette tragédie, si bien que je me retins de la lui dire. Je gardai donc le silence, baissant les yeux et me raclant la gorge. Par chance, pour éviter que mon arrêt de parole ne soit trop pesant, le corbeau de Muichiro arriva à l'instant même, croassant et nous indiquant de le suivre.
Muichiro : C'est pas trop tôt !
S'est il exclamé en s'étirant, une fois levé.
Muichiro : Tu dois avoir mal au bras T/p, non ? Tu sais, à cause de ta plaie.
T/p *en se levant de même* : Je te l'ai dis, ne t'en fais pas pour ça, tu t'es bien chargé de le désinfecter hier soir.
Le garçon hocha la tête et commença à marcher après le volatile, tandis que moi je restai statique un instant, les yeux fixés sur ma main, la main qui était dans celle de Muichiro. J'avais un petit ressenti d'amertume après qu'il me l'ai lâchée, comme si de rien n'était, car ce n'est pas comme si le contact me déplaisait.
Je me rendis soudainement compte de mes pensées, et me sentis tourner au rouge pivoine à nouveau. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? n'ai-je cessé de me répéter. Ce garçon ne se rappelle plus de moi, ce qui fait qu'il ne me connait ni d'Adam, ni d'Eve, et pourtant, me voilà dans tous mes états !
Muichiro : T/p, tu avance ?
S'est exclamé le pilier, quelques mètres devant moi.
T/p : Ah, oui, j'arrive !
Et après m'être exclamé les mots suivants, je me suis dirigée vers lui pour le rejoindre d'un pas pressé, mes deux mains jointes, les joues rouges.
...
Après un trajet paisible, guidé par le corbeau de Tokito, nous arrivâmes finalement au domaine des papillons, qui n'était pas si loin de la demeure du Maître. Le volatile nous laissa devant la clôture avant de prendre son envole, suite à quoi nous pénétrâmes dans le domaine. C'était un domaine assez spacieux, qui avait une ambiance chaleureuse. L'arrière-cours était plutôt grande et pratique pour les entraînements, et la demeure était également imposante. Alors que ne sachions pas à qui signaler notre présence, trois petites filles sortirent de la maison et se précipitèrent alors vers nous. D'une voix joyeuse, elles s'exclamèrent en cœur :
Sumi/Kiyo/Naho : Bienvenue M. Tokito et Mademoiselle T/n ! Votre corbeau nous a informées de votre venue, messire Tokito ! Rentrez, Madame Kôcho vous attend !
Muichiro et moi nous lançâmes un bref regard avant de suivre les trois petites dans la demeure. Alors que nous marchions dans les couloirs lumineux du domaine, plongés dans un calme reposant, sans doute important pour les personnes sous les soins du pilier ici présent, je ne pus m'empêcher de sursauter à l'entente de cris.
Muichiro : Que se passe-t-il ?
A demandé le Tokito, l'air crispé, la main posée près de l'étui de son sabre.
Sumi : Ne vous en faites pas, ce sont uniquement messires Kamado, Agatsuma et Hashibara ! Ils sont toujours en pleine rééducation et rétablissement suite à leur combat contre les démons araignées !
T/p : Oh, Tanjiro est toujours ici ? Puis-je passer le voir ?
Kiyo : Pour l'instant, messire Kamado est toujours occupé ! Mais à la fin de son entraînement quotidien, vous pourrez aller le voir sans soucis !
T/p : Génial !
Me suis-je exclamée, heureuse de pouvoir revoir mon ami dans d'autres circonstances que celles où il se fait plaquer au sol et presque agresser par des piliers. Mais mon enthousiasme se mélangea à de la curiosité lorsque je sentis une aura meurtrière à côté de moi. Elle provenait de Tokito qui fixait le sol d'un air sombre, tel un enfant entrain de bouder.
T/p : Tout va bien, Tokito ?
Muichiro : Oui.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu un simple "Oui" en guise de réponse à mes questions. Je soupirai alors, un sourire aux lèvres, avant que les petites ne reprennent.
Naho : Si ça ne vous dérange pas, on continue à avancer pour ne pas faire patienter Dame Shinobu !
Nous continuâmes alors notre petit chemin paisible parmi les nombreux couloirs du domaine jusqu'à arriver à un grand dortoir semblable à une infirmerie. Dans ce dortoir reposaient quelques pourfendeurs, dont l'un d'entre eux qui discutait avec le pilier aux cheveux noirs noués avec une broche papillon. Entendant la porte s'ouvrir, cette dernière se retourna, un grand sourire aux lèvres.
Shinobu : Tiens, Muichiro, je t'attendais ! La jeune fille avec toi doit être sûrement T/n ?
T/p : C'est moi, oui ! *s'incline* Vous avez eu l'occasion de me voir à la dernière assemblée des piliers !
Shinobu : C'est vrai, je m'en souviens ! Alors ? Que me vaut votre venue ici ? Une dure mission contre un petit démon est capable de mettre à bout de force le pilier de la brume ?
A poursuivis le pilier, d'un air taquin.
Muichiro : Nous venons pour T/n, qui a eut une grave blessure au bras. Je l'ai déjà désinfectée après le combat, mais comme vous êtes professionnelle, je préférais passer par vous.
Shinobu : Je vois. *regarde T/p avec un sourire bienveillant* Viens me voir, ma grande.
Je m'avançai alors, en confiance grâce à l'attitude chaleureuse de dame Kôcho. Cette dernière, lorsque je fus à ses côtés, défis doucement mon bandage afin d'observer ma plaie. Ma blessure ne la fit même pas flancher lorsqu'elle la découvrit, et elle gardait le même sourire, tout en observant la blessure. C'est au bout de quelques instant qu'elle afficha un air surpris, avant de s'exclamer :
Shinobu : Ca alors ! C'est la première fois que je vois ça ! Les attaques de ce démon s'avèrent irréversibles, un poison indolore qui se pose sur la peau après la blessure empêche la régénération de cette dernière, c'est une particularité sanguine démoniaque que je n'ai jamais eu l'occasion de constater ! Pour faire simple, ta plaie ne se referma jamais.
T/p : Quoi ? Mais ça peut être dangereux !
Shinobu : Normalement, non. Le sang a arrêté de couler, et la plaie a été désinfectée à temps, il n'y a aucun soucis. La seule chose un peu handicapante sera que tu risques d'avoir un peu mal au bras si tu le manie trop brusquement, mais à part ça, tu ne risques rien.
Les paroles de dame Kôcho me rassurèrent, et alors que je poussais un soupire soulagement, une petite voix derrière moi murmura :
Muichiro : Voilà qui est rassurant.
Je me retournai alors vers Muichiro avec un sourire ravi, contente de voir qu'il était rassuré par ma plaie inoffensive, puis Madame Kôcho repris parole.
Shinobu : Je peux aussi chercher un remède à ce poison, je pense qu'il est mieux tout de même de chercher une solution à ta blessure. J'aurais juste besoin d'une petite prise de sang et de l'examiner, puis normalement, dans une semaine ou deux, j'y aurais trouvé un remède !
T/p : Vous pourriez vraiment faire ça ? Vous êtes fantastique, dame Kôcho ! Merci beaucoup !
Me suis-je exclamée en m'inclinant de gratitude, ce à quoi la jeune femme affairée à observer mon bras répondit par un sourire.
Shinobu : Tokito, toi et T/p comptez loger un peu ici le temps que je trouve un remède ?
Muichiro : Je ne sais pas, personnellement, je n'ai aucune séquelle de ma mission, alors je n'ai pas besoin de rétablissement. Et toi, T/p ?
T/p : J'aimerais bien rester ici un peu pour aller parler à Tanjiro ! Ca fait si longtemps que nous n'avons pas échangé ! Serait-il possible de le voir, même malgré son entrainement ici ?
Shinobu : Je vois que les petites vous ont mis au courant de la présence de Kamado, Agatsuma et Hashibara. Vous pourrez aller les voir sans soucis, ils doivent être avec Kanao et Aoi, dans le dojo du domaine.
Expliqua le pilier, tandis que d'une seringue, elle me faisait une prise de sang. Un sourire encore plus grand que celui que j'arborais s'était formé sur mon visage, heureuse de pouvoir aller parler à mon ami, mais un frisson me parcouru lorsque je sentis à nouveau une aura meurtrière derrière moi. Encore une fois, elle émanait de Muichiro, qui me fixait d'un regard noir. J'hochai les épaules en questionnement, ne comprenant pas pourquoi ce regard m'était lancé, mais la jeune soigneuse se leva, ce qui me fit tourner la tête vers elle, alors qu'elle déclara à nouveau :
Shinobu : Bien, c'est tout pour moi. J'ai pris un échantillon de ton sang, je l'examinerais pour y trouver le poison, merci de ta coopération, T/n.
Elle poursuivit, en traversant la pièce, se trouvant finalement devant la porte.
Shinobu : Je vous laisse vous reposer ici, mettez vous à l'aise, mais évitez de déranger ceux qui dorment, s'il vous plait.
Muichiro et moi hochâmes la tête, et puis Kôcho quitta l'infirmerie en silence, claquant doucement la porte derrière elle. A peine la jeune femme fut partie que je m'empressai de questionner le pilier de la brume sur sa soudaine allure étrange.
T/p : Tu es certain que tout va bien, Muichiro ? Tu dégages à nouveau cette aura... Menaçante.
Muichiro : Je vois pas de quoi tu parles.
Mais le sourire qu'afficha le garçon le trahit ; sur son visage s'était formée une expression terrifiante, avec un sourire à la limite d'un sourire de psychopathe (NDA : Le même sourire que durant le combat contre Gyokko). Alors que je le dévisageai, lui montrant que je n'étais pas convaincue par ses mots, le Tokito se posa sur le lit en face de celui sur lequel j'étais assise, et murmura, les bras croisés et les joues gonflées, comme s'il boudait :
Muichiro : Quand tu auras parlé à ton Tanjiro... Tu ne vas pas me laisser, hein ?
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𝑰'𝑴 𝑺𝑶 𝑯𝑨𝑷𝑷𝒀, 𝑱𝑬 𝑺𝑼𝑰𝑺 𝑻𝑹𝑶𝑷 𝑭𝑰𝑬𝑹𝑬 𝑫𝑬 𝑪𝑯𝑨𝑷𝑰𝑻𝑹𝑬 !
𝒥'𝐸𝒮𝒫𝐸𝑅𝐸 𝒬𝒰'𝐼𝐿 𝒱𝒪𝒰𝒮 𝒫𝐿𝒜𝐼𝒯 𝒜𝒰𝒯𝒜𝒩𝒯 𝒬𝒰'𝐼𝐿 𝑀𝐸 𝒫𝐿𝒜𝐼𝒯 !
𝑺𝒆𝒆 𝒚𝒂 !💋
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