𝟏𝟕 -𝐈'𝐋𝐋 𝐑𝐔𝐍 𝐓𝐎 𝐘𝐎𝐔

PDV T/p :

Deux jours. Cela faisait déjà deux jours que Muichiro avait quitté le domaine pour partir en mission.
Il avait mis les voiles Lundi matin, en m'assurant de revenir au plus vite. La seule chose handicapante qui l'empêcherait de se dépêcher de rentrer était la distance entre son lieu de mission et le domaine, qui était estimé à une après-midi complète de course.

Nous étions Mercredi matin, et l'aurore chatouillait mon visage endormi, alors que j'étais blottie dans les doux draps de ma chambre au domaine.
J'ouvris les yeux, réveillée par la chaude lueur de l'aube, contemplant les petites particules de poussières qui voltigeaient dans la pièce.

Depuis hier matin, lorsque j'ouvre les yeux, j'ai une espérance : celle de me réveiller face au faciès de Muichiro, me tenant la main, heureux de me revoir après sa mission, m'invitant à aller déjeuner avec lui.
Mais malheureusement, cette vision n'était bien qu'espérance, bien que le fantôme de mon imagination, puisque ce matin-là, encore, il n'était pas là.

Je me redresse dans mon lit, les cheveux en bataille, me frottant les yeux, en baillant. Mon espérance cependant ce matin n'était pas vaine. Muichiro avait eu Lundi soir et Mardi soir pour s'occuper des démons dont il était chargé, deux nuits devraient lui avoir suffit amplement pour accomplir sa mission.

Avec un élan d'espoir, je me suis levée, puis me suis vêtue de la tenue bleue pâle du domaine.
Si mon estimation était bonne, Muichiro devrait rentrer ce midi ou en début de soirée, alors enfin, nous allons être réunis à nouveau.

Bien que ce ne fut que deux courts jours, l'absence du noiraud creusait un léger vide dans l'atmosphère.
J'avais beau passer du bon temps auprès du trio de pourfendeurs, voir qu'à table, la place en face de la mienne était inoccupée ou bien que lorsque nous allions courir en forêt, il n'était pas là pour me soutenir lorsque mon corps était endolori me procurait une sorte petite mélancolie.

T/p : Cette fois, c'est la bonne.

Je murmure en quittant la chambre, confiante de mes espérances.

Je fis mon chemin jusqu'à la cuisine seule, comme le matin de la veille, la faim creusant mon estomac.
Arrivée à la salle à manger, j'en fis coulisser la porte, accueillie par Tanjiro, Agatsuma et Hashibara ainsi que Aoi et Kanao. Je les salue à mon tour, leur accordant à peine un regard, mes mirettes rivées sur la place vide de Muichiro, face à laquelle je poussai un soupir.

C'est fou à quel point il peut me manquer en seulement deux jours...
J'ai songé, en me servant quelques pâtisseries de haricot rouge.

Aoi : Tout va bien, T/p ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette.

Inosuke : C'est parce que Chotoki n'est pas là, je parie !

Tanjiro : C'est Tokito, Inosuke...

T/p : Ne vous en faites pas, je vais bien ! Loin de moi l'idée de mentir en disant qu'il ne me manque pas, mais disons que je sais faire sans lui !

Zenitsu : Ce n'est pas ce que ton cœur dit.

Rétorqua le blondinet, assis à ma gauche.

Mes lèvres se sont légèrement entrouvertes de surprise, à l'entente de cette déduction.

T/p : Que veux-tu dire ?

Zenitsu : J'ai l'ouïe tellement fine que je peux deviner l'état de quelqu'un juste en entendant ses battements de cœur. C'est une faculté dont je suis doté, un peu comme Tanjiro a un bon odorat, ou Inosuke peut exploiter ses sens en concentration extrême.
Tu es à côté de moi, j'entends clairement ton cœur. Si je ne me trompe pas, c'est de la tristesse que j'entends là, un sorte de sentiment de manque affectif.
À moins que tu sois simplement affolée d'être assise à côté de moi ?

T/p : Ne rêve pas trop, Zenitsu.

Le taquinai-je, en lui donnant un léger coup de coude, m'efforçant à sourire.
J'aurais eu beau le contredire dans n'importe quelle langue, sa déduction était bonne. Je n'avais qu'une hâte : que Muichiro revienne. Et bien que j'essaie de le cacher à la surface, mon cœur en disait tout le contraire.

Zenitsu : Alors, j'ai raison ?

T/p : Ça ne te regarde pas.

Tranchai-je sèchement, en prenant une brochette de dangos.

Tanjiro : En parlant de Tokito, as-tu eu des nouvelles de lui par lettre ?

T/p *soupire* : Non, pas la moindre. Mais je suis certaine qu'il reviendra aujourd'hui !
Tokito est un pilier, mais cela fait deux nuits qu'il est parti, une nuit lui aurait largement suffit pour accomplir sa mission, alors il a dû profiter de la deuxième pour se reposer !
En ce moment même, il doit être sur le chemin du retour, ça ne fait aucun doute.

Tanjiro *hoche la tête* : Oui, tu as raison. D'ailleurs, où est-ce que ça en est de ton katana ?
Tu l'avais cassé à ta dernière mission, non ?

T/p : Oui, mais malheureusement, je ne sais pas ce qu'il en advient. J'ai la certitude que les débris sont arrivés chez mon forgeron après que nous les ayons remis à Maître Ubuyashiki, mais sinon, je ne sais pas comment avance la réparation.
Mais ça peut attendre, j'ai encore une semaine ici !

Tanjiro : Si le réparer prend autant de temps, tu peux t'assurer que tu auras un katana tout neuf !

T/p : Oui, voyons les choses de cet angle-là !

Puis la conversation repris son cours entre le trio, Aoi s'y mêlant de temps en temps.
Je demeurai silencieuse, fixant mes mains posées sur mes cuisses, ne cessant de me répéter : "Il reviendra aujourd'hui, c'est sûr !"

...

Le reste de la matinée s'écoula en paix. Comme à notre habitude, Tanjiro, Inosuke, Zenitsu et moi allâmes courir en forêt, mais avec aujourd'hui, un exercice différent. Sur chaque arbre de notre parcours était accrochée une cible, dans laquelle nous devions donner un coup de katanas en bois, sans pour autant nous arrêter dans notre élan, afin de nous entraîner à décapiter des démons en bougeant.

Cette fois-ci, cependant, j'avais un peu trop forcé sur mon bras à la plaie ouverte, alors Tanjiro vint m'apporter le soutien dont Muichiro se chargeait, en passant mon bras derrière ses épaules lorsque nous rebroussâmes chemin.

Midi.

C'était ce que l'horloge du dojo sonnait, tandis que nous poursuivions notre entraînement avec Aoi et Kanao. Bien que je n'ai pas la nécessité de le faire, j'ai accepté d'y participer à nouveau, pour éviter de trouver le temps ennuyant.
Lorsque la sonnerie retentit, nous arrêtâmes de courir dans tous les sens, une pause déjeuner étant déclarée.
Le dojo se vidait, nous dirigeant tous vers la cuisine pour la seconde fois de la journée. Le trio quitte d'abord la salle, Kanao derrière eux, pour finir par Aoi.
Moi cependant, je restai debout, les yeux rivés sur l'horloge qui indiquait maintenant midi deux.
C'est la mi journée sonnée, il ne devrait pas tarder à revenir.

Aoi : Qu'est-ce que tu fais, T/p ? Tu veux rester t'entraîner ?

Je sursautai, pensant que Aoi avait quitté le dojo à son tour. La brunette se tenait là, dans l'entrebâillement de la porte, bras croisés et sourcils froncés, se demandant ce que je faisais.

T/p : Ah, non non, j'arrive !

Puis d'un pas précipité, je me dirigeai vers les portes, tandis qu'Aoi s'éloignait, menant la marche.

Il reviendra.

...

Dix sept heures.

J'étais maintenant posée sur le porche de la demeure, essoufflée par mon entrainement au katana de bois. Déshydratée, les yeux rivés sur le ciel orangé, je tatonnais la surface boisée sur laquelle j'étais assise, à la recherche de ma gourde d'eau.
Lorsque je la trouvai enfin, un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres alors que je la portais aussitôt à ma bouche, buvant plus vite que je n'avais jamais bu. La fraîcheur de l'eau dans ma gorge me faisait le plus grand bien, et je me sentis presque revivre quand j'ai fini ma dernière gorgée, puis m'essuyai le bord des lèvres. Mine de rien, la journée s'était écoulée plus vite que ce que je pensais, si bien que le ciel commençait déjà à prendre ses couleurs firmament, célébrant l'union d'un instant du soleil et de la lune.
En effet, c'était une journée plutôt rapide pour une journée sans Muichiro. Muichiro qui, d'ailleurs, n'était toujours pas revenu.

Son absence qui ne cessait de se prolonger de seconde en seconde commençait sérieusement à me tracasser. J'espère sincèrement qu'il ne s'est pas perdu, car avec sa mauvaise mémoire, il est très possible qu'il soit actuellement à l'autre bout de la région.
Et encore, l'option qu'il se soit simplement perdu était la plus rassurante à envisager, bien plus préférable qu'une situation où il serait grièvement blessé.

T/p : Qu'est-ce-que tu fais, Muichiro ?

Ai-je murmuré dans un soupir, contemplant une seconde fois le crépuscule dans le ciel.

Vingt et une heure.

Cette fois, c'en était trop. Pour la seconde fois de la journée, je l'attendais assise sur le porche, espérant désespérément de voir la silhouette de Muichiro émerger de la pénombre de la nuit qui s'était installée. Il était bien trop tard pour que tout se passe bien de son côté. L'anxiété commençait sérieusement à prendre contrôle de mon esprit, alors que d'un pas décidé, je me suis levée, en me dirigeant vers la chambre de Tanjiro.

Tanjiro : C'est hors de question, T/p, c'est trop dangereux !

Répondit le garçon aux cheveux carmins, lorsque je lui ai expliqué mes intentions, une fois arrivée face à lui.

T/p : Alors viens avec moi ! Je ne peux pas rester là sans rien faire !

Tanjiro : On risquerait de se mettre en danger, et je suis certain que Kôcho ne nous laisserait pas sortir comme ça pour risquer nos vies alors que je suis en pleine fase de récupération et que toi, tu as ta plaie toujours ouverte.

T/p : Tanjiro, je t'en prie. Prête moi au moins ton sabre ! Même si ce n'est pas le mien, je saurais le manier ! Mais si jamais Muichiro est en danger, je refuse de n'avoir rien fait pour l'aider !

Je suppliais mon ami, la gorge nouée, la voix emplie de détresse.
Je pouvais le voir sans ses yeux, j'étais certaine que si Tanjiro avait pu m'aider, si nous deux avions été d'attaque, il serait venu avec moi porter secours à Muichiro.
Le garçon aux cheveux carmins me fixa un instant en silence, les yeux remplis de pitié et de compassion.

Tanjiro : Je suis désolé, T/p. Mais sache que si Tokito est vraiment en danger, des pourfendeurs lui seront envoyés en aide par Maître Ubuyashiki, je te l'assure. C'est un pilier, le pilier de la brume, il ne court pas grand risque, surtout si le démon n'est pas une lune supérieure.

T/p : J'aimerais te croire, mais je n'y arrive pas...

Tanjiro : Cesse de t'en faire, T/p et fais lui confiance. Tu connais Tokito mieux que quiconque, tu sais que c'est un pourfendeur très doué et qu'il n'a rien à craindre.

Me rassure Tanjiro, en posant ses mains sur mes épaules.

Je fis la moue à ses mots, me contentant de répondre par un simple "Mmh" peu convaincu.
Tanjiro avait beau me rassurer avec n'importe quels mots, un mauvais pressentiment gagnait toujours le fond de mon cœur.

T/p : Bon, je vais me coucher dans ce cas.

J'ai murmuré, tournant le dos à mon ami qui me souhaita une bonne nuit, avant de fermer la porte de sa chambre derrière moi quand je vis volte-face.
Mes pas résonnaient dans le couloir alors que je me déplaçais dans un soupir, traînant jusqu'à ma chambre. Bien que Tanjiro n'avait pas si tors dans ces mots, je ne supportais pas ce tracas qui refusait de me laisser en paix. L'incertitude était si grande que je préférais même me rendre sur place pour rien, plutôt que de rester rongée par la culpabilité et le doute, à l'idée qu'il n'arrive quelque chose à Muichiro.

Et c'est ce à quoi je me suis résolue.

Plutôt que de me blottir au chaud dans mes doux draps et attendre que Morphée vienne m'enlever le poids que je portais, je me dirigeai vers l'armoire de la chambre et y prit mon uniforme de pourfendeuse ainsi que mon haori.
Cet uniforme, cela faisait trois jours que je ne l'avais pas vêtu, depuis le festival auquel Muichiro et moi avions assisté. Le tissu était même imprégné de l'odeur de nourriture des stands, alors que je l'enfilais.
Une fois prête, je jetai sur mon lit la tenue du domaine et, à pas de loups, quittait ma chambre, me précipitant de quitter le domaine.

C'est désarmée, avec un bras blessé que je mis les pieds dehors, une pression montante en moi.
Discrètement, je referme la porte de la demeure, puis pris une grande inspiration, inhalant l'air frais de la nuit, avant partir en courant, quitte à m'enfoncer dans la pénombre au périple de ma vie.

T/p : Tiens bon, Muichiro...

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Purée comment j'ai trop hâte d'écrire la suite !

En tout cas, j'espère que ce chapitre vous aura plu ! 💋

Quels sont vos pronostics sur Muichiro ?

a) Il est mort 🦧

b) Il s'est perdu

c) Satané inflation.

Je vous retrouve au prochain chapitre que je vais écrire ce pas !

See ya ! 💋

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