𝟏𝟓 -𝐔𝐍 𝐂𝐇𝐀𝐑𝐌𝐄 𝐀𝐔𝐓𝐇𝐄𝐍𝐓𝐈𝐐𝐔𝐄
PDV T/p :
Quand j'entendis cette phrase, un nœud encombrant se forma dans mon estomac. Je mordis ma lèvre inférieure, déglutissant, mes yeux fuyant tout contact avec ceux du noiraud. Je n'allais tout de même pas pleurer ? Pas maintenant, et surtout, pas pour si peu ! Muichiro partait juste en mission, comme sa fonction de pilier lui impose.
Mais alors, pourquoi cette peur de l'absence de ce dernier se nichait-elle dans le plus profond de mon cœur ?
T/p : Déjà ? Comment l'as-tu appris ?
Muichiro plissa les yeux comme s'il cherchait la réponse dans les plus profonds recoins de sa mémoire, avant qu'il ne hausse les épaules, révélant qu'il avait certainement déjà oublié.
Dans un soupir, je fixai mes doigts qui se trituraient les uns les autres, tandis que je m'imaginais déjà seule sans Muichiro. Cela fait à peine une semaine que je l'ai retrouvé, mais en une semaine, beaucoup de choses se sont déroulées, et j'ai bien peur que tout cela ait fait de moi dépendante de la présence du noiraud.
Il fallait que je relativise ; avant ce début de semaine, cela faisait plus de quatre ans que je n'avais pas vu les Tokito. Et non pas qu'ils ne me manquaient pas, mais disons que j'arrivais à m'en sortir et à trouver quelques semences de bonheur lorsqu'il m'arrivait de faire de belles rencontres durant mes missions de pourfendeuse.
Me serais-je déjà trop habituée à vivre en la compagnie du pilier de la brume en si court laps de temps ? Après tout disons que je ne le connais pas depuis la dernière pluie ; nous avons grandi ensemble, ris, pleuré ensemble, veillé ensemble, joué ensemble.
Et tous ces moments de tendresse du passé, bien qu'absents de sa mémoire, au fond de mon âme, nous unissaient plus que tout.
T/p : Et la mission durera combien de temps ?
Je demande à nouveau, priant le Ciel pour qu'après cela, lui et moi soyons vite réunis. Du moins, je l'espérais sincèrement.
Muichiro : Deux à trois jours, je crois, ce ne sera pas très long.
Répondit le noiraud, en se concentrant maintenant sur un nuage à la forme diverse qui tachetait le ciel bleu de sa belle couleur dentelle.
C'est à peu que je manquais d'exprimer mon soulagement par un petit cri de joie. La mission que Tokito avait à effectuer ne s'avérait donc pas bien longue, à mon plus grand bonheur. Très vite, je sentis mon corps s'alléger, et je me levai alors, me positionnant devant Muichiro, détournant son attention du coton du ciel qu'il contemplait tandis qu'il observait mon visage.
T/p : Oh, c'est tant mieux alors ! Je suis rassurée que tu en aies pour si peu de temps, honnêtement. Surtout que tu es très talentueux, tu ne feras qu'une bouchée de ces démons !
Moi, je relativisais et me montrais optimiste, mais Muichiro, lui, remplaçait le beau sourire de son faciès auquel je suis la seule à avoir droit, par un visage d'enterrement, comme si nous allions être séparés pour l'éternité et au-delà.
Remarquant si peu d'enthousiasme de la part de mon ami, je me rassis à ses côtés et posai ma main sur son épaule. Le garçon ne montra d'abord pas grande réaction au contact, avant qu'il ne tourne la tête vers moi en silence, comme s'il s'attendait à ce que la plus réconfortante des paroles soit dite de mes lèvres.
T/p : Muichiro, il y a cependant quelque chose qui m'échappe. Maître Ubuyashiki lui-même t'a confié à ma personne, alors pourquoi la mission t'est-elle personnellement attribuée ? Je pourrais venir avec toi, nous n'aurions pas à vivre la courte absence l'un et l'autre.
Muichiro : Tu n'as plus de katana, et une plaie qui ne peut pas cicatriser, et tu aimerais partir en mission dans cet état-là ?
T/p : C'est clair que maintenant que tu le dis, ça ne me parait plus trop envisageable...
Je confirme, me grattant l'arrière de la tête, constatant avec amusement que cette fois-ci, les rôles s'inversent. C'est Muichiro qui s'est rappelé que je n'avais dorénavant plus de katana avant que mon forgeron ne m'en fabrique un autre, et moi qui étais passé à côté de ce détail. Une petite fierté grandissait dans mon estime alors que constatais à quel point mon cher petit pilier de la brume avait évolué grâce à moi.
Comme quoi, l'amour fait des miracles ? Me répétais-je.
T/p : De toutes façons, je proposais cela car tu avais l'air dépité sans moi. Bien sûr que passer encore une semaine dans le domaine des papillons ne me dérange pas le moins du monde, ça reste mieux que d'ôter la vie à des monstres.
Muichiro : Donc tu t'en sors très bien sans moi ?
Cette question m'eut prise par surprise, si bien que j'en retirai ma main de l'épaule du garçon.
Non, bien évidemment que l'absence de Muichiro creuserait un certain vide en moi, bien qu'éphémère. Bien sûr que j'aurais préféré qu'il reste avec moi, à profiter de cette deuxième et dernière semaine de pause qui nous est offerte comme convenu.
Cependant, la vie a ses aléas, et nous n'en sommes pas maîtres. Tout ce que l'humain peut faire dans les situations où il est pris au dépourvu, où l'imprévisible refait surface, c'est s'y adapter et attendre que l'ouragan passe. Mais moi, cependant, je ne sais pourquoi j'ai menti. Je ne sais pourquoi je n'ai pas osé admettre que le noiraud me manquerait, bien que je le retrouverai vite. Je ne sais pas pourquoi quelque chose m'en empêchait, comme une arme pointée contre mon cœur, qui tirerait si j'avouais ce que mon esprit criait à ma pensée.
Qu'est-ce qui m'en empêchait ? Qu'est-ce qui m'empêchait de dire ce que je ressens pour mon meilleur ami (bien que ce terme, pour le désigner sonne faux dans ma conscience) ?
T/p : Certainement, je continuerai ma petite routine en attendant ton retour.
Très vite, ma main se retrouva dans la sienne. Je ne le vis même pas se pencher vers moi pour la saisir la main que j'avais posée sur son épaule se trouvait en sa possession. Je sentis mon ventre frétiller sous ce soudain contact, mais n'en prit pas compte, me contentant de faire rencontrer nos mirettes. Son regard semblait tellement perçant que mes joues se peignirent d'une pâle couleur rosée, et que le garçon répliquait, un doux sourire aux lèvres :
Muichiro : Je sais que tu mens, mais je ne te le reproche pas, au contraire.
J'étais un peu perdue. La logique de Muichiro me paraissait dure à comprendre. Il savait donc que je mentais que son absence allait me peser, mais n'en était même pas agacé ? Dans l'incompréhension, je fronçais les sourcils, en attendant une explication quelconque.
T/p : Admettons que je mente réellement, pourquoi ne m'en voudrais-tu pas ?
Muichiro : Car la fille la plus gentille que je connaisse m'a apprit que les plus beaux sentiments sont ceux qu'on enfouit au fond de notre cœur. Si tu refuses de les montrer, ce qu'ils existent au fond de toi et sont d'un charme authentique. J'en déduis que je te manques tout de même, intérieurement, même si tu te résignes à me le dire.
Sa voix, sa parole, son sourire, sa manière d'exprimer son ressenti, sa bienveillance et son attention me fit littéralement fondre. Je me demande même si j'ai déjà été aussi flattée par le noiraud.
Jamais je n'aurai anticipé ce genre de réflexion, encore moins de Muichiro, alors cela rendait la chose encore plus magnifique.
Peut-être que maintenant, je devrais le dire haut et fort ? Que je tiens à Muichiro, que trois jours sans lui vont être longs et lassants, que je suis heureuse à ses côtés, et que j'aimerais, du plus profond de mon âme, y rester.
Même si je sais que le jour où mon cher Tokito se sera remémoré son passé, sera le jour signant la fin de notre binôme, j'espérais soudainement que la mission qui m'avait été confiée dure le plus longtemps possible. Quitte à ce qu'elle dure des semaines, des mois, ou des années, tant que je suis à ses côtés, le ciel gris de mon monde ne sera qu'éclairci par le soleil de sa présence, et mon cœur réchauffé par la douceur de son amour.
T/p : Et bien, je me permets d'ajouter que la plus gentille fille que tu connaisses a fait de toi une meilleure personne et...
Je me stoppai dans mon élan, prenant conscience que je laissai mon coeur parler à ma place, que les mots qui allaient suivre étaient, comme Muichiro l'avait si joliment dit : "d'un charme authentique", de par leur vérité et leur valeur.
T/p : Et que cette fille est la plus heureuse à tes côtés.
Je plaquai mes mains contre mes joues.
Je l'avais sincèrement dit ; j'avais avoué que la présence de Muichiro suffisait à mon bonheur ! Maintenant restait il qu'il le comprenne, malgré son insensibilité à certain sujets, même si son coeur est nettement plus ouvert, comme une fleur d'azalée qui éclot aux premiers rayons de l'aube printanière.
Muichiro : Pardon, qu'est-ce que tu as dis ? Je n'écoutais pas, je regardais ces deux petites hirondelles prendre leur envol.
Trancha Muichiro alors que je frétillais de joie et d'affection.
Cette réponse avait la même résonance qu'un violent coup de maçon sur la tête, me rappelant de cesser de rêver et me ramenant à la réalité. Tokito avait certes beau être plus ouvert, il restait ce même garçon lunatique et semi présent, même en ma compagnie.
Me sentant alors refroidie comme si l'on m'avait renversé un seau d'eau froide sur la tête, je répondis sèchement :
T/p : Rien, ne t'en fais pas.
Muichiro : Si tu le dis. Mais en attendant...
Le noiraud se leva avant de finir sa phrase et à son tour, se tint debout devant moi, me mettant à l'ombre du soleil qui réchauffait nos peaux depuis le début de notre interaction. Celui-ci tendit sa main en s'inclinant doucement, tel quelqu'un d'amoureux inviterait son âme soeur à danser comme dans un bal où se formaient les plus beaux des amours.
Muichiro : Puisque je te manquerai, profitons du reste de la journée ensemble avant mon départ !
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Hello !
J'espère que ce chapitre vous a plu 🙏🏻💋
Ce chapitre est très intermédiaire, je le sais, mais sachez que pour le coup, j'ai besoin de vous ‼️🫵🏻
Dans le prochain chapitre, est-ce que j'écris sur la sortie de Muichiro et T/p ensemble avant le départ de Mui en mission ?
Ou bien je skip cette étape en la mentionnant vaguement, ce qui pourra faire avancer le scénario ?🤷🏻♀️
À vous de me dire vos préférences, car je suis super mitigée 🤠
See ya ! 💋
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