𝟏𝟏 -𝐂𝐔𝐋𝐏𝐀𝐁𝐈𝐋𝐈𝐓𝐄
PDV T/p :
La journée était passée à une vitesse foudroyante ; il était maintenant dix sept heures et quelques alors que je quittais le domaine des papillons, une serviette en main, dévalant doucement de petites marches en forêt qui menaient à des sources chaudes non loin. Le doux soleil de fin de journée tapait sur mon visage alors que mes cheveux volaient au vent avec la douce brise environnante. Lorsque j'arrivai finalement aux sources d'eau, je m'y assis devant, et remontait le bas de mon uniforme, afin d'uniquement y tremper les pieds et mes chevilles.
Mes jambes battaient doucement dans l'eau alors qu'assise au rebord du bassin de pierre, j'observais les environs. Les sources chaudes se trouvant sur un point en hauteur, la vue y était spectaculaire. Je pouvais contempler les pointes des pins qui se dressaient le long de la vallée entourée de montagnes et de domaines perdus dans les bois, éclairés par la lumière flamboyante du soleil qui faisait doucement son ascension.
Cette vue apaisante reposa mon doux cœur d'idiote. En effet, je me sentais stupide de culpabiliser autant, alors que si Dieu le veut, je me suis juste méprise, et Muichiro n'a aucune séquelle de la mission précédente. Et puis si c'était le cas, serait-ce une bonne idée de ne plus oser croiser son regard ? Au pire des cas, je n'aurais qu'à lui présenter mes excuses ; lui-même a mit de côté sa fierté de pilier lorsqu'il se sentait coupable de ma blessure au bras.
Rein que le fait de repenser à la douleur de ma plaie me fit crisper à nouveau mon visage. Je relevai doucement la manche de mon uniforme pour éviter tout frottement contre mon bras. Un frisson glacé parcouru mon échine lorsque je constatai qu'un chaud liquide rougeâtre s'écoulait sur mon poignet, et que des goutes s'écrasaient doucement contre le sol en faisant des petits "ploc" à chaque chute. Le bandage mit par dame Kôcho n'avait probablement pas suffit, les étirements ont dû rouvrir la plaie, bien que cette dernière, empoisonnée, ne puisse se refermer sans remède.
T/p : J'espère sincèrement que le remède sera vite concocté...
Murmurai je, alors que je plongeais mon bras dans l'eau pour le nettoyer de son sang (ce qui fut inutile, l'eau chaude n'empêche pas le sang de s'écouler). Ne sachant pas quoi faire, je retirai mon haori dans la précipitation, en l'enroulai autour de mon bras, afin de stopper l'écoulement de ce chaud liquide carmin.
Je poussai un soupir de soulagement lorsque je vis que mon idée avait marché, et me relevai en vitesse, remettant correctement le bas de mon uniforme sur mes chevilles, rechaussant mes tongs, avant de monter les escaliers de pierre qui menaient à la source, et de rebrousser chemin.
...
Lorsque je fus arrivée à nouveau au domaine, le soleil s'était presque couché, et le ciel était pratiquement plongé dans la pénombre de la nuit, parsemé de de flux orangés des derniers rayons du crépuscule. Alors que je pénétrai tout juste dans l'enceinte, je vis la porte de la demeure s'ouvrir, et la fille aux broches bleues, Aoi si je ne me trompe pas, se précipiter vers moi. Son regard était horrifié lorsqu'elle vit mon haori tâché de sang autour de mon bras.
Aoi : T/n ? Tu vas bien ? Tu t'es faite attaquer par un démon ?!
La jeune fille tenait mon bras entre ses mains frêles, et ne le lâcha plus du regard jusqu'à ce que je lui réponde :
T/p : Non, ne t'en fais pas ! Ma plaie s'est juste rouverte, mais c'est uniquement car j'ai forcé sur mon bras tout à l'heure, je suppose.
Aoi : Ne cicatrise-t-elle pas ?
T/p : Non, à cause de la faculté sanguinaire du démon qui me l'a infligée, il est impossible de la refermer sans remède. Kôcho y travaille donc pendant mon repos au domaine.
Aoi : Oh, je vois. Peut-être devrais tu passer la voir en vitesse ? Il faut qu'elle te change ton bandage, et te désinfecte à nouveau ta blessure.
T/p : Mais non, ce n'est rien ! Le sang a arrêté de couler, je ne vais pas la déranger à une heure pareille !
Contestai je en agitant les mains en signe de refus. La jeune fille passa alors derrière moi, et me poussa en avant, s'exclamant :
Aoi : Ne dis pas de bêtises et va la voir, ça ne peut que t'être bénéfique ! D'ailleurs, *retire le haori de T/p* je te le prends, je le laverai, il est imbibé de sang, maintenant !
T/p : D'accord, merci. Désolée d'avoir à te rajouter une corvée alors que tu es débordée avec la récupération des garçons.
Aoi : Ne t'en fais pas pour moi, vas !
Dit-elle en me poussant à l'intérieur de la demeure.
Je marchai alors dans les couloirs vides de l'établissement, saluant les triplettes que j'aperçu entrain de dîner dans un petit salon. Je poursuivis mon déplacement jusqu'au bureau de dame Kôcho où je m'étais arrêtée plus tôt dans la journée et, après une grande inspiration, toquai à la porte, brisant le silence dans lequel était plongé le domaine.
Shinobu : Entrez !
Répondit elle de sa voix apaisante.
Je poussai alors la porte de bois et, pour la première fois, entrai dans son bureau. C'était une petite pièce calme dans laquelle se trouvaient pleins d'étagères remplies de livres ou de fioles, éclairée par une petite lanterne, dont la flamme diminuait faiblement. Le pilier était assis face à un bureau, la femme étant visiblement affairée à écrire. Elle posait alors sa plume en entendant l'ouverture de la porte, et se tournait dans sa chaise, afin de me faire fasse. Elle posa les lunettes qui étaient posées au bout de son nez sur son bureau (NDA : J'avais trop envie de donner des lunettes à Shinobu), et m'afficha un grand sourire.
Shinobu : Tiens, bonsoir T/n ! Que me vaut ta venue ?
T/p *s'incline* : Bonsoir, Kôcho. C'est Aoi qui m'envoie vous voir. Suite à mes étirements de tout à l'heure, à ma pause aux sources chaudes, j'ai remarqué que me plaie s'était remise à saigner, j'aurais donc besoin d'un nouveau bandage et d'une désinfection, si cela ne vous dérange pas.
Shinobu *secouant la tête* : Sans soucis, c'est mon travail ! Approche !
J'acquiesçai avant de me poser sur le petit tabouret que le pilier m'indiquait de son bras, puis cette dernière se dirigeai vers ses étagères pour y prendre du désinfectant et un bandage.
Je lui tendis mon bras tandis qu'elle en relevait légèrement ma manche imbibée de sang, et y vaporisa du spray désinfectant. Cela picota légèrement, mais je restai de marbre, observant la femme faire.
En toute honnêteté, une question me brûlait les lèvres, mon corps me démangeait de la poser, et une envie de savoir croîtrait en moi. J'étais seule avec Kôcho, peut-être que je n'aurai pas l'occasion de la questionner une prochaine fois, il faut que je lui en parle.
T/p : Dites moi, Kôcho...?
Shinobu : Hmm ?
T/p : Muichiro Tokito, le pilier de la brume... Il est venu vous voir dans la journée, n'est-ce pas ?
Un sourire malicieux se formait sur le visage de la jeune femme, alors qu'elle ne me prêtait pas un regard, affairée à nettoyer ma blessure.
Shinobu : C'est exact.
Je déglutis avant de poser cette question, anticipant la réponse qu'elle engendrerait.
T/p : Si ce n'est pas trop indiscret, de quoi vous a-t-il parlé ?
Kôcho déroulait maintenant le bandage et tâtonnait son bureau à la recherche d'un paire de ciseau alors qu'elle se stoppa nette suite à ma question. Son sourire s'était transformé en une expression de surprise, les lèvres légèrement entrouvertes, bien qu'on pouvait toujours lire la malice dans ses yeux.
Shinobu : Ah ça, je ne peux pas te le dire, c'est confidentiel, secret professionnel.
Je m'attendais à ce genre de réponse ; peut-être que si Muichiro est réellement blessé, il a demandé à dame Kôcho de ne pas m'en parler ?
Déterminée à avoir une réponse quelconque, je fronçai les sourcils, et questionnai le pilier à nouveau.
T/p : Alors... Va-t-il bien ?
La jeune femme retrouva son sourire qui remplaça sa surprise, suite à cette seconde interrogation. Pour la première fois depuis cette conversation, elle leva les yeux de son ouvrage, et plongea son regard pourpre dans le mien, un air bienveillant sur le visage.
Shinobu : Je peux te l'assurer.
Une élan de soulagement parcourait mon corps alors que je soupirai, rassurée. Muichiro allait donc bien, je n'avais aucune raison d'avoir honte ou de m'en vouloir. Un sourire de bonheur s'était installé sur mes lèvres également, alors que je me sentais plus légère.
Shinobu : Tu te préoccupais à son sujet, je présume ?
Je sursautai en redescendant de mon petit nuage de bonheur, réagissant à l'ultimatum que m'avait posé là le pilier. Je ne pouvais pas dire que j'avais espionné un morceau de leur conversation durant la consultation de Muichiro. Il me fallait trouver une excuse, et vite.
T/p : Eum... Et bien... Il a quitté plus tôt l'entraînement et n'est pas resté regarder le mien, j'ai donc supposé qu'il s'était blessé et qu'il était venu vous voir.
Shinobu : Oh, je vois... Ne t'en fais pas pour lui, il est en pleine forme.
T/p : C'est rassurant, merci beaucoup !
Shinobu : C'est normal.
La jeune femme continua de s'occuper de moi en silence, et lorsque le bandage fut finalement terminé, elle me permit de me lever. Je la saluai alors, lui souhaitant une bonne nuit, après qu'elle m'ai dit d'aller prendre un pyjama dans les placards de l'infirmerie, et fermai la porte, me dirigeant dans le dit endroit, marchant dans les couloirs dorénavant plongés dans pénombre, faiblement éclairés par la lumière de la lune qui traversait les rideaux.
...
Il devait être dans les alentours de vingt-deux heures lorsque je me suis réveillée dans la chambre qui m'avait gentiment été appropriée. En effet, mon sommeil était dérangé par des bruits venant de l'extérieur, comme des coups portés contre quelque chose, accompagnés de gémissements de douleur. Ces bruits étranges et anodins me dérangeaient pour la deuxième fois cette nuit, malgré mon profond sommeil et ma fatigue qui me poussaient à rester blottie dans mes dras.
Mon instinct, cependant, me disait de me lever et d'aller voir ce qu'il se passait.
Les petits cris et soufflements poussés semblaient provenir d'une sensation de douleur... Et si un démon était entré dans le domaine, et agressait quelqu'un ? Cette pensée horrifiante me fit me redresser d'un seul coup, en précipitation, et, malgré le froid de la nuit et le fait que je sois en pyjama, je me rendis dehors, frissonnante et dépourvue d'arme. Si un démon quelconque était en effet en train de commettre méfait, je frôlais sans aucun doute la mort, n'ayant rien pour me protéger.
Je posai enfin un pied sur le palier de la demeure, après en avoir ouvert la pote, me prenant une vague de vent frais dans le visage, qui me fit frissonner. Je marchais maintenant sur le gravier, tremblante, continuant à entendre ces mêmes bruits de coups et gémissements de douleur. Plus je me rapprochais de ces sons, pour l'appréhension grandissait en moi, et mes jambes tremblaient. J'avais peur de ce que j'allais découvrir, peur de ce que j'allais voir, et s'il arrivait le pire, peur de perdre quelqu'un.
Le bruit n'était plus qu'à une dizaine de mètres de moi alors que je tournais dans l'angle du domaine, arrivant dans l'arrière cour.
Ce que je vis, une fois face à la source de ces bruits, était tout sauf ce à quoi je m'attendais.
Muichiro était là, un katana en bois en main, tapant contre un arbre, ses longs cheveux noirs voltigeant dans l'air à chaque fois qu'il s'élançait pour attaquer.
Le haut de son corps lui, était à découvert alors qu'il n'était que vétu du bas de son uniforme de pourfendeur. Ses bras musclés bougeaient en harmonie avec chaque courbe de son corps, chaque mouvement qu'il faisait, et malgré la brutalité de ses gestes, chacune de ses actions semblaient gracieuses, comme si l'on regardait une sorte de ballet, une danse artistique et silencieuse, émanant une lueur pâle dans la nuit, comme bénie par la lumière du clair de lune.
Cette harmonie, tout ces petits détails, la finesse de ses mouvements, tout cela le rendait étrangement magnifique, comme s'il était une sorte d'ange, ou de fée dont chaque aspect était doux et fluide. J'étais plongée dans une rêverie totale, occupée à l'admirer, afin que quelques secondes plus tard, un son émane enfin de mes lèvres, sans pour autant que mes yeux ne quittent la beauté de ce garçon.
T/p : Ah, c'était toi, Muichiro...
Surpris par le son de ma voix, le garçon s'arrêta après un sursaut, et se tourna vers moi, étonné de me voir. Nous nous contemplâmes l'espace d'un instant, sans rien dire, malgré les quelques mètres qui nous séparaient, jusqu'à ce que finalement, une teinte rosée s'installe sur chacun de nos visages, alors que nous réalisâmes tout deux que le torse du garçon était exposé.
Je me précipitai alors vers son haut qu'il avait laissé au sol, détournant le regard pour ne pas avoir à le voir, et saisis le vêtement avant de lui lancer au visage, en demandant à Muichiro de se revêtir. Aussi gêné que moi, le garçon se rhabilla, me tournant à nouveau le dos et, une fois son haut enfilé, il me refit face, toujours aussi rouge.
Muichiro : D-désolé...
T/p : N-non ce n'est rien ! Je m'excuse d'avoir interrompu ton entrainement !
Muichiro : Ça fait longtemps que tu m'observe ?
T/p : Non, je viens juste d'arriver.
Ai-je menti, alors que le garçon poussait un soupir de soulagement.
Ce dernier posa le sabre de bois au sol et, à l'aide d'une serviette, essuya les gouttes de sueur qui perlaient sur son front. Ce après quoi il me regarda à nouveau, avant de me questionner.
Muichiro : Pourquoi es tu venue ici ?
T/p : J'entendais des bruits dehors, je m'inquiétais alors je suis venue voir ce qu'il se passait.
Muichiro : Ah, désolé de t'avoir réveillée, je ferai en sorte d'être plus silencieux. Tu devrais retourner te coucher, tu vas attraper froid.
T/p *secoue la tête de droite à gauche* : Non non, ne t'en fais pas pour moi ! À vrai dire, je suis plutôt contente de te voir t'entraîner, ça veut dire que tu vas bien et que tu es en forme !
Muichiro *étonné* : Bien sûr que oui je suis en forme, pourquoi ça n'irait pas ?
Je me figeai alors sur place ; je me suis cramée toute seule. Ne sachant plus quoi dire, je tâchai de souvenir de l'excuse que j'avais répondue à Kôcho à peine quelques heures plus tôt, mais le garçon fut le premier à reprendre la parole.
Muichiro : Si tu veux savoir, moi aussi je... je suis content de te voir.
T/p : Je me dois de te questionner à mon tour ; pourquoi es tu content de me voir ?
Lui demandai-je alors que je me rapprochai, rompant les quelques mètres qui nous éloignaient l'un de l'autre.
Muichiro : Je le suis car si tu es là, face à moi, ça veut dire que tu vas bien aussi, capable de te lever de nuit, désarmée.
Suite à ces mots, je restais perplexe, ne comprenant pas non plus ce à quoi Muichiro faisait allusion.
Je n'ai aucune raison d'aller mal non plus, alors que voulait il dire ?
Nous restâmes là, pensifs, à nous fixer l'un et l'autre pendant quelques secondes, jusqu'à ce que tout deux, nous réalisâmes.
T/p et Muichiro : Tu m'as espionné.e ?!
T/p : Quand je parlais à Aoi !
Muichiro : Quand je suis allé voir dame Kôcho !
T/p : Pour ma défense, je suis juste passée devant le bureau de Kôcho, et t'ai entendu dire que tu te sentais bizarre, c'est tout ! Ce n'est pas ma faute si vous avez laissé la porte entre ouverte !
Muichiro : Et moi j'étais déjà dehors en train de m'entraîner quand tu es rentrée, je n'ai pas pu m'empêcher d'écouter, alors j'ai entendu que ta plaie s'était rouverte !
T/p et Muichiro : Alors tu t'es inquiété.e pour moi ?
Muichiro avait saisi mon poignet, alors que nous répliquions les mêmes phrases en coeur.
Ce dernier éleva mon bras à la hauteur de sa tête, alors que chacun de nous, nous déclarâmes au même moment à nouveau :
T/p et Muichiro : Bien sûr que je m'inquiète pour toi !
Il y eut un silence.
Le garçon et moi ne dîmes plus rien pendant un instant, tandis que le vent balayait les feuilles sur le sol, et qu'un hiboux posé sur le muret non loin de nous chantonnait. Tout ces petits détails rendirent l'atmosphère plus apaisante, alors que nos regardes ne se lâchaient pas, plongés l'un dans l'autre.
Nous nous mîmes alors à rire.
Rire car ce fut curieux que nous dîmes les mêmes choses en même temps.
Rire car tous deux, nous nous inquiétions pour l'un et l'autre.
Rire car tout simplement, nous étions heureux, heureux d'aller bien, heureux de pouvoir se contempler l'un et l'autre sans aucune honte ni culpabilité.
Rire car nous étions ensemble.
Mon poignet toujours dans la main de Muichiro, ce dernier posa ma propre main contre sa joue, alors que je rougissais, toujours souriante. Lui aussi, souriait, et d'un sourire comme je n'avais jamais vu sur son visage ; c'était un sourire angélique, empli de bienveillance, d'affection, de douceur et de joie. Un sourire qui lui allait merveilleusement bien.
Le garçon fermait alors les yeux, détendu par la douceur de ma main contre sa joue, et du pouce, je lui caressais tendrement le visage, apaisée à mon tour par sa chaleur, et la tendresse de ce contact.
────୨ৎ────
Waaah jviens de me relire avant de poster ce chapitre, et HEUREUSEMENT que je me suis relue car c'était incompréhensible et il y avait des fautes de partout 😔✋🏻.
Bref, petit chapitre romantique, vous aimez ? 🫦🌹
See ya ! 💋
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