𝗖𝗵𝗶𝘀𝗵𝗶𝘆𝗮 [𝗔𝗹𝗶𝗰𝗲 𝗶𝗻 𝗕𝗼𝗿𝗱𝗲𝗿𝗹𝗮𝗻𝗱]


•~•

Tuer. Gagner. Survivre.

Voilà les trois principes fondamentaux de ce nouveau monde qu'est le Borderland. Un monde où règne mensonges et trahisons. Où les journées sont emplies d'un calme terrifiant, alors que les nuits sont soulignées par des morts à n'en plus compter. La vie c'est transformé en un simple jeu où tuer est devenu monnaie courante, un jeu féroce qui préconise et met en avant les plus forts et les plus intelligents. Manipulateur et manipulés ont trouvé leur place dans ce Tokyo parallèle.

Des jeux, encore et toujours, dans le seul but d'effacer les plus faibles et de faire avancer les éventuels potentiels. La confiance n'est même plus permise. L'attachement non plus. Et l'amour encore moins. 2 catégories se sont alors formées.

Ceux qui préfèrent rester seuls, espérant pouvoir gagner et s'échapper d'ici. Mais la majeure et seconde partie pense qu'en profiter est la meilleure solution. Après tout, on peut mourir n'importe quand non ? Alors autant ne rien regretter. C'est comme ça que les humains sont devenus encore plus pourries que dans le vrai monde. Tuant, violant, torturant tout ceux qu'ils n'aimaient pas. Une futile raison était assez pour qu'ils les massacrent. Un simple croisement de regard suffisait pour se faire casser les jambes, et donc mourir à la fin de notre Visa.

Et au milieu de tout ça, se trouvait ce que tout le monde appelait "un petit paradis". La Plage n'est pas un paradis. C'est un espoir vineux et anodin qui laisse juste un arrière goût de joie dans la bouche de tous ceux qui préfèrent échapper à la réalité. Alcool, drogue, musique, sexe. Tout est là pour y croire.

Au début, j'y ai cru aussi. Le nombre de jours que j'avais passé à m'amuser n'était même plus comptable. Je voulais refouler toutes les images de cadavre que j'avais vues. Toutes les épreuves terrifiantes et traumatisantes que j'avais vécues. Je voulais oublier, mais cela n'avait pas duré longtemps. Je n'aurais sûrement pas dû me retrouver dans ce couloir à ce moment-là. Je n'aurais jamais dû voir ce petit couple se faire descendre de deux balles dans la tête. Tout ça parce qu'ils avaient demandé au Chancelier s'ils pouvaient quitter la Plage. Je ne me souviens pas d'une seule parole de sa part. Seul le bruit des coups de feu résonne encore dans mes oreilles. Ce n'était pas un paradis, loin de là.

Et c'est aussi à ce moment-là que je l'ai rencontré pour la première fois. Sur le point de repartir après avoir vu cette scène déroutante, j'étais tombé en face à face avec lui, cognant mon corps seulement habillé d'un maillot de bain contre le sien. Il n'avait absolument rien dit. Il s'était contenté de me fixer d'un regard neutre, les mains enfoncé dans les poches de sa veste grise et à moitié fermé, et sa capuche rabattue sur sa tête. Il n'avait pas l'air atteint par ce qui venait de se produire, m'offrant juste un signe de tête en guise de "suis moi" avant de prendre la direction d'un couloir remplis de chambres.

Il m'avait tout expliqué ce jours là. La fameuse règle du : Mort au traîtres. Comment sortir de ce jeu, et ce qu'il comptait faire. Il s'était ensuite présenté, avant de m'appeler par mon prénom. Même maintenant je ne sais toujours pas comment il la su. L'un de ses nombreux talents.

[Chishiya]- Toujours caché là haut.

Le toit de la Plage restait le meilleur endroit pour être au calme. Loin des perturbations sonores que produisait la musique beaucoup trop forte, et loin des problèmes qu'apporter la plupart des activistes.

[T/P]- Je commence à en avoir marre de tout ça..

La nuit était fraîche, mais pas assez pour déranger ma peau dévêtue de tous vêtements, mise à part le maillot obligatoire. Mes coudes posés sur la barrière qui jonchaient le vide, je jetai un léger coup d'œil vers Chishiya. Sa veste toujours sur son dos laissait entrevoir une partie de son torse du au zip mal fermé. Ses cheveux cendré de noir et de blanc vaquer délicatement contre ses joues, alors qu'il se posa à mes coté, le regard plongé sur la mer.

[Chishiya]- Je sais. Mais ce n'est pas encore le moment. Il faut atte-

[T/P]- Attendre.. je sais ça.. mais tu-..

Je coupa ma phrase sur le vif. Baissant les yeux vers mes mains entrelacés sur la barrière, j'échappai un lourd soupire avant de poser mes yeux sur lui.

[T/P]- Tu ne sais pas les regards qu'ils me jettent.. surtout Niragi.

Ramenant mes yeux sur les vagues mouvantes de la mer, mon visage grimaça en repensant à cet homme.. horrible.

[T/P]- Le jour où je serais seule, il n'hésitera pas cette enfoiré.. et ça me terrifie.

Niragi était sûrement l'une des pires espèces. Le plaisir qu'il prenait à faire souffrir dépasser tous les autres. Un énergumène malfaisant et vicieux, au point où il me terrorisait. Les regards qu'il me lançait, les gestes rapprochés quand personne ne regardait, les menaces chuchoter dans le creux de mon oreilles. Je le haïssais de tout mon être.

[Chishiya]- Il faut juste être plus malin [T/P].

Mon haussement de sourcils fut mécanique, comme s'il venait de m'insulter, alors que je reposais de nouveau mes pupilles sur son visage amusé. Le faible sourire sérieux qu'il étirait était rare à voir comparé au nombreux rictus moqueur qu'il offrait à la plupart des gens.

[T/P]- Tu insinue que je ne suis pas maline ?

[Chishiya]- Je dirais que tu ne réfléchis pas assez.

Son corps pivota vers moi, gardant ses mains enfoncées dans les poches de sa veste.

[Chishiya]- Pourquoi tu ne demandes jamais mon aide ?

[T/P]- Je te connais Chishiya. Et j'ai plus peur pour lui que pour toi.

Un léger rire s'échappa de ses lèvres, alors que mon corps suivait le même mouvement que celui de mon ami.

[T/P]- Tu sais très bien pourquoi.. je ne veux pas que tu te battes. Pas pour moi. Et pas contre un mec comme lui.

[Chishiya]- Tu crois qu'il pourrait gagner ?

[T/P]- Je crois surtout que tu vas le tuer. Et faire ça gâcherait tout ce que tu as déjà préparé. Le voir mort ne me dérange pas.. mais attendons le dernier moment. Je ne veux pas perdre notre seule chance de pouvoir partir d'ici.

L'expression qu'il dégageait n'avait rien de moqueur. Le léger sourire qui étirait ses lèvres n'était qu'agréable à voir, alors que quelques mèches foncées de ses cheveux s'amusaient à gigoter contre son front et ses joues le rendant plus mignon qu'il ne l'était déjà.

[Chishiya]- Tu vois que tu peux être maligne.

Je retire ce que j'ai dit. C'est un abruti.

Mon visage prit un air vexé face à ses propos offensants. Propos que je dégagea d'un "violent" coup de poing contre son torse.

[Y/P]- Je te déteste Chishiya.

Ne pouvant retenir l'étirement amusé de mes lèvres, je ne pu que faire un pas en direction de la sortie du toit que la main chaude et douce de Chishiya s'agrippa à mon poignet.

[Chishiya]- C'est faux..

Le regard que j'avais posé sur lui s'écarquilla doucement alors qu'il attira ma silhouette contre la sienne, enlaçant son second bras autour de mes hanches. Mon avant-bras toujours prisonnier de ses doigts, je déposa dans un réflexe naturellement mon autre main contre son torse, les yeux braqués sur les siens. Son sourire s'était agrandit, juste assez pour laisser entrevoir une pointe de malice dans le fond de sa voix.

[Chishiya]- Avant tu aimais me détester. Mais maintenant, tu m'aimes et tu détestes ça..

Un homme beaucoup trop hautain. Narcissique. Intelligent. Mais charmant. Et ça m'énerver. Il est vrai qu'au début, j'avais déjà refusé quelques unes de ses petites avances, mais j'avais mes raisons. Et il m'avait compris, acceptant mon refus avec respect et politesse malgré ses quelques petites tentatives répétés.

Plissant légèrement les yeux, je pencha doucement la tête de façon interrogatrice, avant de lui demander.

[T/P]- Dit moi.. ce n'est pas chiant d'avoir toujours raison à force ? Je veux dire, tu dois bien t'ennuyer non ?

Le petit sourire vaincu posté sur le coin de ma bouche fit échapper un ricanement à Chishiya qui, sans prévenir, vint déposer ma main toujours prisonnière contre sa joue. Son épiderme brûlante coller contre la mienne ne pu qu'emballer mon cœur sous la surprise. Le tout accompagné d'un rapprochement plutôt convainquant, alors que les chatouillement du au frottement de son nez contre le miens me fit doucement frissonner.

[Chishiya]- Je suis habitué maintenant.. même si j'avoue que goûter à de la nouveauté me tente.. beaucoup.

La fin de sa phrase se termina dans un faible murmure, avant que je ne sente la chaleur de ses lèvres contre les miennes. La douceur qui émergeait de ce baiser fut si plaisant, que ma main qui était déposée contre son torse serpenta le long de son épaule pour se réfugier contre sa nuque. Mes hanches enlacés entre ses bras plaquaient fermement mon corps contre le sien, suivant la pression de cet échange qui fut rapidement plus.. sensuel.

Chishiya. Un homme détestable, mais étrangement attirant. Peut-être même un peu trop.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top