9 ❆ l'elfe de noël.
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NANA
: ̗̀➛ pairing : ren honjo x shunsuke (male!oc)
: ̗̀➛ univers canon, hiver 2001
: ̗̀➛ cet os se passe après celui posté sur weakalien mais il est à peu près compréhensible sans avoir lu le précédent :)
: ̗̀➛ aucun warning, aucun spoil
: ̗̀➛ 2104 mots
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LE NEUVIÈME JOUR DE DÉCEMBRE et comme les huit précédents, Shunsuke s'appliqua à son travail de la saison.
Qu'il eût été embauché plutôt que les autres candidats bien plus propres sur eux demeurait encore un mystère et il n'était pas certain de tenir pour toute la période de Noël, mais passer ses journées au centre commercial plutôt que chez lui à s'abimer les doigts sur sa guitare ne lui faisait pas de mal. L'inconvénient du job avait été l'obligation de retirer chacun de ses piercings et de rester parfaitement sobre - un autre élément qui l'amenait souvent à penser qu'il démissionnerait avant la fin du mois. Ses cheveux rouges avaient survécu tout de même, sans doute pour distraire les enfants et parce qu'ils s'accordaient bien au costume vert qu'il devait porter tous les jours.
Les parents ne l'aimaient pas beaucoup. Shunsuke l'avait vite compris aux regards perplexes qu'ils lui lançaient toujours avant de diriger leurs enfants vers les autres lutins, quand bien même les petits le préféraient lui. Il fallait avouer que, des trois petits elfes chargés d'animer le stand du père Noël, il était le plus drôle et le plus avenant. Il s'amusait parfois à faire peur aux passants malgré les avertissements du patron qui tenait à se faire de l'argent et non à devoir payer les soins cardiaques de ses clients et il distribuait des bonbons gratuits à quelques enfants lorsqu'il en avait l'envie ; alors ses collègues non plus ne l'aimaient pas beaucoup.
Ce jour-là, une petite fille particulièrement agitée - à en juger par les appels désespérés de son paternel qui n'arrivait plus à suivre - se prit étonnamment d'affection pour lui. Elle réclama des photos, non pas avec le père Noël du stand mais avec chacun des elfes en terminant par Shunsuke, dont les cheveux colorés qui dépassaient de son chapeau ridicule semblèrent beaucoup lui plaire.
— Comment tu fais pour qu'ils soient rouges ? T'es né comme ça ?
Encore accroupi aux côtés de l'enfant puisqu'ils venaient de prendre leur photo, le jeune homme observa un instant son expression aussi curieuse que naïve, l'air de se demander s'il se devait de la traumatiser ou non. Que pouvait-il trouver de drôle dans le fait de travailler avec des enfants s'il n'en profitait pas pour leur faire croire tout et n'importe quoi ?
— J'ai bu le sang d'un rêne quand j'étais petit, répondit-t-il très sérieusement sous le regard indigné du parent qui surveillait la scène. Mais si t'essaies mon chapeau, peut-être qu'avec ma magie, les tiens deviendront colorés aussi.
— Vraiment ?
— Ça se tente, non ?
La gamine haussa les épaules, visiblement pas si dérangée que cela par l'idée de se trouver face à un lutin du père Noël capable de dévorer ses rênes sans scrupules. Cette indifférence plut bien à Shunsuke qui s'était depuis longtemps déjà lassé de la bienséance qu'on lui demandait de respecter auprès des autres adultes ; les enfants, au moins, avaient des réactions intéressantes. Il décida alors de lui poser son chapeau sur le haut de la tête, dévoilant pour de bon ses cheveux vermillon ébouriffés, et lui offrit un sourire encourageant comme pour lui confirmer qu'elle avait bonne allure - ce qui était entièrement faux.
— Et là mes cheveux vont changer de couleur ?
— Peut-être pas maintenant, admit Shunsuke. Mais si t'y penses tous les soirs avant de dormir, un jour tu verras le changement. Parole de lutin. Mais va pas manger un rêne, hein.
Le père dut en avoir assez de ses bêtises puisqu'il s'approcha au moment où le jeune employé tandis son petit doigt à l'enfant. Cette dernière l'attrapa du bout du sien malgré la main qui se posa sur son épaule avec autorité, puis elle adressa un sourire auquel manquaient beaucoup de dents à son ami du jour. Shunsuke serait peut-être renvoyé pour cet échange douteux mais il fut heureux d'avoir croisé la route de cette petite aujourd'hui, et cela devait compter pour quelque chose dans sa quête de rendre beau le banal.
Ce fut dans le mouvement qu'il eut pour se redresser et retourner à son poste qu'il l'aperçut, à quelques mètres de là et pas franchement discret pour quelqu'un de si reconnaissable qui n'aimait pas attirer l'attention. Au premier abord, Shunsuke se dit que lui ne l'avait pas reconnu ; ç'aurait été plus logique, sans piercings ni maquillage et déguisé en elfe de Noël il n'avait plus grand chose du jeune homme qu'il avait déjà croisé. Pourtant, quand bien même il était dissimulé par une paire de lunettes de soleil, son regard était bien posé sur lui et ce fut bien dans sa direction qu'il lança un vague signe de tête, l'air de lui indiquer de le rejoindre.
Et que pouvait représenter un minable petit job saisonnier face à une invitation de Ren Honjo en personne ?
Shunsuke, dans toute son impulsivité, décida que pas grand chose. Ses collègues ne s'étonnèrent même pas de le voir quitter son poste pour se diriger vers cet étrange homme à l'accoutrement aussi décalé que celui que Shunsuke avait en dehors de ses heures de travail. Dicté par son âme d'artiste qui n'aimait rien de plus que les autres artistes, il délaissa son chapeau et défit avec soulagement les premiers boutons de sa tenue ridicule tout en partant sans se retourner ni se soucier de savoir qu'il serait sûrement licencié dès le lendemain - ce ne serait ni la première ni la dernière fois.
— Dis donc, tu viens carrément me voir au travail ? Ça va vite entre nous.
— Je savais même pas que t'étais là, je t'ai juste vu de loin, se défendit Ren dès qu'il fût à son niveau et prenant bien soin de cacher son visage derrière sa casquette et ses lunettes. J'étais même pas sûr que tu te souviendrais de moi vu ton état de la dernière fois.
— J'ai une très bonne mémoire peu importe mon état, affirma Shunsuke avant de balayer les environs d'un regard méfiant pour reprendre avec plus de discrétion. T'es clean ?
La simple mention de son addiction aurait dû le déranger, mais ce n'était que Shunsuke et la journée était trop belle pour la gâcher de cette manière alors il fit mine de rien et abaissa seulement ses lunettes pour croiser le regard de son ange gardien. Ce dernier fut soulagé de constater que ses yeux étaient normaux, et trahissaient même un élan de complicité qui lui fit plaisir. Il n'avait pas non plus l'air fiévreux, agité ni même malheureux. L'état de manque lui était passé.
— Et toi ?
Un léger sourire sur les lèvres, Shunsuke dévoila ses mains qui ne tremblaient presque plus. Son travail récent l'avait forcé à se plier à un sevrage accéléré dont les effets se montraient encore parfois, mais il allait plutôt bien. Ce n'était pas la première fois qu'il traversait ces états et peut-être que passer un Noël sobre ne lui ferait pas de mal. Ren sembla être de cet avis aussi puisqu'il acquiesça - sans un mot, mais son interlocuteur sut qu'il était satisfait de ne pas le trouver complétement déchiré une deuxième fois. Son invitation à aller boire un café quelque part le confirma, et Shunsuke avait beau avoir bien apprécié le chaos de leur première conversation, il se dit que discuter dans un lieu normal et sans porter toute la misère du monde sur leurs épaules ne pouvait pas être de refus.
Ainsi se retrouvèrent-ils installés dans un coin reculé du premier bar croisé, avec l'espoir qu'aucun paparazzi ne traînait dans le coin, à l'affût du prochain scandale à lancer sur l'une des célébrités du moment. Shunsuke commanda pour deux afin de s'assurer que personne n'apercevait le visage de son accompagnateur, bien qu'il ne comptait même pas payer sa part en sortant.
— Je croyais que t'étais musicien, lança Ren une fois les serveurs loin et leurs boissons posées sur la table.
— Je le suis, j'ai juste jamais dit que je vivais de ma musique. On peut pas tous décoller.
Conscient de la capacité de Shunsuke pour argumenter de longs et déprimants débats, Ren laissa couler cette remarque sans rétorquer qu'il aurait dû être heureux de ne pas devenir célèbre et de pouvoir garder la musique comme une passion personnelle. Il se contenta de soupirer en se laissant reposer contre le dossier de son siège, ses lunettes baissées sur le bout de son nez afin d'y voir quelque chose par-dessus. Face à lui, Shunsuke but son café en silence et sans cesser de balayer les environs d'un regard aussi sombre que curieux, comme s'il se plaisait à analyser chaque passant qui avait le malheur d'entrer dans son champ de vision. Sans ses piercings et ses immenses cernes, il faisait un peu plus jeune et surtout plus fréquentable ; en oubliant les cheveux, il avait typiquement la tête d'un gars qu'on savait pouvoir amener à un dîner de famille sans s'inquiéter.
— T'as bien choisi ta table, en tout cas. On dirait qu'ils sont tellement attachés à la tradition ici qu'ils sont bien en avance. Mais t'avais un message à faire passer ?
À ces mots, le guitariste de renom fronça les sourcils de confusion avant de lever la tête vers le plafond que Shunsuke lui désignait. Là, un bouquet de gui avait été suspendu juste au-dessus de leurs têtes et en se retournant, il put remarquer que ce n'était pas le cas pour toutes les tables, que seules quelques-unes avaient été agrémentées de cette décoration éloquente et qu'il avait bien sûr choisi de s'asseoir à l'une d'elles. Un rictus ironique joua sur ses lèvres ; il avait beau ne pas chercher Shunsuke, Ren avait le don de le croiser dans les situations les plus étranges possibles. Et il était loin de détester ces rencontres imprévues, cette aide judicieuse que le Ciel lui envoyait comme pour lui rendre la foi de temps à autres.
Ren n'était pas le meilleur des hommes, rien n'était plus certain et la voie de la rédemption n'était peut-être déjà plus une option ; une petite tradition idiote ne pèserait pas grand chose sur la balance de ses péchés. Alors il n'eut pas vraiment d'hésitation en s'avançant pour poser ses coudes sur la table dans un bruit de cuir étiré contre le bois, ni face au regard interrogateur de Shunsuke - qui n'était peut-être pas aussi beau sans les marques de fabrique qu'étaient ses piercings et son maquillage mais dont il aurait été difficile de nier le caractère angélique.
— Qu'est-ce que tu fais ? questionna ce dernier, sans surprise ni méfiance.
— Je t'embrasse, ça se voit pas ? Ce truc a été mis là pour ça, pas vrai ?
Ses mains parées de quelques bagues se chargèrent à la fois de retourner sa casquette pour ne pas être dérangé et d'attraper l'uniforme ridicule de Shunsuke par le col. Aucun des deux n'aurait su dire si quelqu'un prêta attention à cette scène que beaucoup, dans ce pays et et à cette époque, auraient jugée comme choquante. Shunsuke s'était toujours moqué des conséquences de son anti-conformisme et ce n'était pas le regard de parfaits inconnus qui allaient l'empêcher d'accepter un baiser de Ren Honjo. Il ne ressentit donc aucune honte en approchant son visage de celui du guitariste, tenant d'abord son étrange ami par la mâchoire avant de glisser ses doigts jusqu'à sa nuque lorsque sa bouche trouva la sienne sous le célèbre bouquet de gui.
Le baiser ne dura qu'un instant ; il fut juste assez long pour qu'il faille douter de son caractère platonique mais assez court pour ne pas être traversé par l'idée saugrenue de tout plaquer pour une relation construite sur deux conversations. Quand Ren remit en place sa casquette avec un sourire satisfait, la légère sensation des cheveux rouges de Shunsuke effleurant son front ne le quitta pas et il sentit encore sa main à l'arrière de sa tête, quand bien même elle n'y était plus. Son compagnon du jour n'eut pas l'air très perturbé par la scène inédite qui venait de se dérouler, seulement heureux de le voir heureux. Ce devait être un effet de la tradition.
— C'est pas encore le nouvel an, reconnut Ren en se remettant convenablement dans son siège, mais j'espère que l'année prochaine nous réussira.
La vie ne réussissait pas beaucoup à Shunsuke, si l'on faisait preuve d'honnêteté ; mais Ren voulait croire qu'il apprendrait, comme lui, à vivre avec et à demeurer un être intéressant malgré la difficulté de l'existence sur cette terre. Le bonheur ne devait pas beaucoup différer de cette vision des choses. Shunsuke dut le penser aussi puisqu'il leva son café comme pour trinquer, dans toute son excentricité et visiblement certain de ce qu'il avançait.
— L'année 2002 sera la nôtre, c'est la tradition qui le dit.
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POUR RETROUVER
REN & SHUNSUKE :
L'ART ET LARMES,
one-shot posté sur
weakalien <3
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vous allez rire mais j'ai juste totalement oublié l'existence de ce recueil, aujourd'hui j'ai vu que j'avais sauté 3 jours j'étais chokbar
mais au moins il y a une différence avec l'année dernière, en 2022 j'ai arrêté le recueil pcq j'étais malade et que j'avais le moral dans les chaussettes alors que cette année c'est juste que je suis occupée à côté et que j'ai d'autres projets ‼️ j'ai la santé c'est le principal haha ^^
du coup je poste le 9 alors qu'on est le 10, mais le 10 n'est pas fini... j'ai le seum parce que je l'aime bcp mais j'ai pas envie de bâcler la fin donc pareil je le posterai juste + tard 🤓
(pardon asam)
le 8 est entièrement écrit mais j'ai un taff assez conséquent de correction à faire dessus et j'avais pas le temps hier et je l'aurai pas aujourd'hui non plus donc voilà
mais demain je posterai bien le 11 parole de scout
bref en attendant j'espère que celui-ci vous a plu malgré le retard !!
si vous avez compris l'ironie de la dernière phrase de l'os bravo, venez pleurer avec moi
sur ce je vous dis à demain
- dae
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