6 ❆ all i want...


BLUE LOCK

: ̗̀➛ pairing : michael kaiser x thaïs reinhardt (oc)
: ̗̀➛ univers canon
: ̗̀➛ juste pour que ce soit clair pour tout le monde, il manque une jambe à thaïs 🫡
: ̗̀➛ aucun warning, aucun spoil
: ̗̀➛ 2000 mots

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LE SIXIÈME JOUR DE DÉCEMBRE, Thaïs se réveilla avec la désagréable impression qu'un parasite bien connu allait bouleverser son jeudi.

Elle ouvrit les yeux en début de matinée, alors que le Soleil venait de se lever et que quelques-uns de ses rayons passaient à travers ses volets fermés. Loin de vouloir se confronter audit parasite qui s'appropriait déjà chacune de ses journées dès qu'il en avait l'occasion, la jeune femme décida de ne pas regarder son téléphone - bien que cela lui demanda plus de volonté qu'elle ne l'aurait cru - et ne s'extirpa de son lit que parce qu'elle mourait de faim. Puisque sa fenêtre se trouvait à seulement un ou deux pas de là où elle dormait, elle put clopiner jusque-là et relever son store afin d'y voir plus clair dans la chambre malgré la main qu'elle dut placer un instant devant ses yeux au contact de la lumière grise de ce jour d'hiver bien terne.

Dans un vague grognement fatigué, la rouquine récupéra ses lunettes sur sa table de chevet, un bas de jogging, puis la prothèse qui lui servait de jambe gauche et le matériel nécessaire à sa mise en place. Depuis le temps qu'elle vivait ainsi, Thaïs n'avait plus vraiment à réfléchir à ses gestes lors de sa routine du matin, alors elle commença par enfiler le vêtement en remontant assez le côté droit pour voir l'endroit où sa jambe naturelle s'arrêtait, soit sous son genou. Là, elle s'empara de la doublure qui protégeait sa peau de la paroi interne de la prothèse une fois chaussée, puis elle put positionner correctement cette dernière et remonter jusqu'à sa cuisse la bande qui la maintiendrait en place dans ses déplacements.

Comme tous les matins, le miroir du mur d'en face lui offrit une image peu glorieuse d'elle-même, ou peut-être était-elle trop focalisée sur le pied factice qui dépassait de son pantalon et se démarquait de l'unique chausson qu'elle portait pour remarquer quoique ce soit de plus flatteur. Mais comme tous les matins, Thaïs prit aussi l'initiative de chasser ces doutes en s'offrant un sourire, juste avant de détourner son attention de son propre reflet pour attraper son téléphone et son casque et prendre le chemin de la cuisine. Sa tante Kathrin, qu'elle aperçut dans le salon en passant, la salua comme toujours en anglais, pour son plus grand bonheur ; elle affrontait déjà assez ses propres lacunes en allemand à l'extérieur pour avoir à y faire face jusqu'à chez elle. Elle lui demanda aussi si elle souhaitait avoir son aide pour préparer son petit-déjeuner mais Thaïs refusa, très enthousiaste à l'idée de passer un peu de temps en tête à tête avec son repas. S'il existait bien quelque chose qu'elle aimait en Allemagne et particulièrement en cette froide saison, c'était le petit-déjeuner copieux pour lequel elle s'appliquait plus que jamais au moment de la préparation.

Pour un jeudi, tout était parfait. Tout, sauf ce radar que Thaïs avait fini par développer comme un sixième sens lorsqu'il s'agissait de prédire les irruptions d'un certain footballeur et qui s'avéra une fois de plus fonctionnel lorsqu'on toqua à la porte aux alentours de neuf heures.

Puisqu'elle était plus proche de l'entrée que Kathrin, la rouquine délaissa sa casserole où cuisaient deux œufs pour aller ouvrir. Le regret fut instantané. Apercevoir Michael Kaiser n'était déjà jamais ne bonne augure, mais sur le seuil de sa porte d'entrée alors qu'elle portait encore la trace de ses draps sur la joue et n'était ni coiffée, ni habillée ? Cela devait trôner quelque part dans la liste des pires choses qui pouvaient bien lui arriver dans ce maudit pays. Lui était sur son trente-et-un comme il l'était toujours, et ne se gêna pas pour la jauger du regard sans prêter attention à celui très mauvais qu'elle lui jeta.

— Qu'est-ce que tu fais là ? râla-t-elle dans un allemand approximatif auquel il commençait à s'habituer.

— T'as oublié ça la dernière fois, élucida-t-il en lui mettant un vêtement inconnu entre les mains.

— Thaïs, c'est qui ? questionna Kathrin depuis le salon.

— C'est que moi, m'dame. Je venais lui rendre quelque chose, je fais que passer.

Les sourcils froncés dans une expression confuse, la jeune femme commença à relier les points entre eux sans lâcher des yeux ce pull qu'il venait de lui donner et qui n'était pas à elle. Ainsi, elle ne s'étonna même pas du fait qu'il avait réussi à répondre si vite à sa tante quand bien même elle avait posé sa question en anglais et qu'il ne comprenait pas grand chose à cette langue ; ce n'était pas important car il aurait très bien pu ne pas l'écouter du tout, il connaissait déjà cette scène par cœur. Cette théorie se confirma lorsqu'il dépassa Thaïs au moment précis où Kathrin déploya son éternelle politesse à grands coups de « Il est tôt, Michael ! Reste pour manger quelque chose ! » En venant jusqu'ici, il avait su qu'elle l'accueillerait comme à chaque fois et n'avait bien sûr fait le chemin que pour jouer avec les nerfs de Thaïs qui dut se taire et le laisser entrer chez elle en laissant traîner derrière lui un parfum capiteux qui lui était trop familier pour ne pas le détester.

La bonne nouvelle fut au moins que Kathrin appréciait trop le jeune homme pour ne pas le monopoliser un moment, alors Kaiser fut contraint d'aller la rejoindre dans le salon et de subir ses conversations aussi banales que polies pendant que Thaïs retournait aux fourneaux. Si cela n'avait tenu qu'à elle, elle se serait éclipsée dans sa chambre pour s'habiller ou bien se cacher sous sa couette mais ces deux options auraient prouvé d'une manière ou d'une autre qu'elle se souciait du regard de cet idiot, alors elle se contenta de préparer ses œufs en silence. Cependant, le manque de bruit dans la cuisine lui permettait d'entendre la fausse voix enjouée de Kaiser qui prétendait être quelqu'un d'agréable devant sa tante, et rien n'irritait plus Thaïs que la place qu'il tentait d'avoir dans sa vie en se faisant apprécier de ses proches.

Ainsi, après avoir éteint la plaque de cuisson et récupéré ses œufs à la coque, Thaïs s'arma de son casque et le posa sur ses oreilles sans scrupule. Elle lança au hasard la dernière chanson joyeuse qu'elle avait écoutée et retourna à ses petits pains, son beurre et son jambon en profitant de ne plus rien entendre d'autre que la voix parfaite d'une chanteuse reconnue en cette saison spéciale.

Pour un temps, du moins.

Les mains prises par la tartine qu'elle se préparait, elle ne put rien contre le jeune homme qui lui arracha son casque de la tête dès qu'il fut à son niveau, en plein milieu de la chanson. Kaiser ignora ses protestations autant que son regard noir, trop amusé par la vue de cette Thaïs à peine réveillée pour se soucier de sa mauvaise humeur.

— T'écoutes quoi ? s'enquit-il en collant l'un des côtés de l'appareil contre son oreille avec curiosité.

— Mais rends-moi ça !

— Eh mais c'est le truc de Noël là... All i want for Kristmas is you, ou un truc du genre. C'est pas un peu cliché ?

— Attends, attends, comment tu as dit Christmas là ?

Le rire de Thaïs résonna dans toute la cuisine alors il la dévisagea d'un air presque vexé ; il était loin d'être bilingue mais il était pratiquement sûr que son accent ne méritait pas autant de moqueries. Elle devait être heureuse de pouvoir inverser les rôles pour une fois et ne pas être celle dont on critiquait les compétences linguistiques, et il aurait pu l'accepter rien que pour ce rare spectacle qui s'offrait à lui : Thaïs, fraîchement sortie du lit, un grand sourire sur les lèvres, les yeux plissés derrière ses lunettes rondes et les cheveux encore emmêlés d'avoir passé la nuit détachés entre les draps - mais il n'était pas si clément, pas même avec elle.

— Tu sais même pas dire une phrase aussi simple en allemand sans bégayer, t'es mal placée pour rire, rétorqua-t-il.

— Je sais parler allemand correctement, arrête ! J'oublie des mots parfois et je comprends rien quand tu parles vite mais je sais quand même parler.

— Ouais, et t'es aussi à l'aise qu'une vieille née le siècle dernier dans tes choix de mots. Mais vas-y alors, la défia-t-il avec arrogance. Traduis-nous le titre de la chanson.

— C'est facile, ça, se vanta-t-elle. Alles was ich zu... euh, comment on dit déjà ? marmonna-t-elle en anglais. Weihnaten ?

Weihnachten, corrigea Kaiser.

Un soupir las échappa à la jeune femme lorsqu'il planta son regard satisfait dans le sien. Elle l'avait cherché, il n'allait pas faire semblant de ne pas prendre plaisir à corriger son affreuse prononciation quand bien même elle connaissait à peu près les mots et leur ordre.

— Je dirais... Alles was ich zu Weihnachten wünsche... bist du, termina-t-elle d'un ton hésitant. Quelque chose comme ça. Et mon accent est comme il est, laisse-moi maintenant.

— Je vais pas partir si tôt alors que j'ai fait tout ce chemin pour toi, sourit-il. Tu pensais à quelqu'un en écoutant cette chanson ?

— Certainement pas à toi en tout cas, ironisa Thaïs.

— J'ai rien insinué.

— J'espère bien, parce que je préférerais encore trouver la poubelle du voisin sous mon sapin plutôt que toi, affirma-t-elle en anglais avant de reprendre dans la bonne langue. Et le pull est pas à moi, tu es venu pour rien.

À nouveau concentrée sur la préparation de son premier repas de la journée, elle ignora du mieux qu'elle put le footballeur qui vint s'adosser au plan de travail à quelques pas d'elle - bien qu'elle put aisément sentir son regard aussi froid qu'arrogant sur son profil. Le vêtement en question avait été abandonné sur l'une des chaises de la cuisine car elle avait préféré ne pas l'observer trop longtemps, au risque de finir par se demander à qui il était vraiment et regretter ses doutes mal placés. Pourtant, la retenue avec laquelle elle prononça cette dernière phrase sembla amuser Kaiser qui avait de toute évidence réussi son coup, quel qu'il fût.

— Je sais qu'il est pas à toi.

Il lui répondit avec la même ironie qu'elle avait adoptée un instant plus tôt, celle qui taisait toujours beaucoup de choses entre eux mais dont ils n'arrivaient pas à se débarrasser. Thaïs leva alors un regard inquisiteur vers lui tandis qu'il lui redonnait son casque, frôlant ses doigts tout froids au passage et lui offrant une vue sur la couronne noire tatouée au dos de sa main.

— À qui il est, alors ?

— Je te sens un peu jalouse, là.

— Je pose juste une question, se défendit-elle maladroitement dans un accent pire encore que celui qu'elle se traînait chaque jour.

— Il est juste à moi, c'était un prétexte pour venir t'embêter, confia-t-il. Tu peux le garder si tu veux, t'as l'air d'en avoir plus besoin que moi.

L'idée de porter un vêtement qui lui appartenait lui plut autant qu'elle la rendit nerveuse, à tel point qu'elle dut répéter ce qu'il venait de dire pour être certaine de ne pas avoir mal compris. Ce n'était peut-être pas en accord avec la comédie qu'ils pensaient jouer en continuant de se fréquenter mais l'hiver était froid, refuser l'un de ses pulls bien chauds aurait été un crime alors bien sûr que l'offre l'intéressa. Elle aurait accepté le haut de n'importe qui, évidemment, ça n'avait rien de personnel ; tout comme ce don de sa part ne pouvait qu'être tout à fait banal, il devait avoir des dizaines de pulls et aucun mal à s'en débarrasser même pour une fille qu'il n'aimait pas.

— Vraiment ? voulut s'assurer Thaïs une dernière fois.

— Mhm, acquiesça le blond. Si tu m'invites pour le petit déjeuner.

Bien qu'elle détourna la tête, Kaiser aperçut le léger sourire qui joua sur ses lèvres. Évidemment, elle prétendit n'accepter que parce que Kathrin le voulait et tenta au mieux de dissimuler sa satisfaction lorsqu'elle put enfiler le pull qu'il avait apporté, et il fit mine de ne jouer ce numéro que pour l'embêter, comme il l'avait dit. Il dut cacher le fait que peu de choses l'avait déjà rendu aussi fier que de voir cette fille au tempérament improbable se réchauffer dans l'un de ses vêtements et se montrer assez à l'aise pour ne pas se soucier de son apparence devant lui, puis il songea à cette chanson qu'il avait qualifiée de clichée et qui ne l'était peut-être pas tant que ça.

Il y pensa en l'aidant à la préparation du repas quand bien même ce n'était pas dans ses habitudes ; Thaïs n'était pas simple mais sa compagnie l'était, et il était pourtant si compliqué pour Kaiser de l'avoir pour lui comme il avait pu acquérir tout ce qu'il possédait à ce jour sans jamais se fouler. Alors il n'avait rien à demander à Noël, rien qu'il ne pourrait avoir par lui-même. Rien, à part elle qui semblait sortir tout droit d'un rêve et pour qui il aurait aimé que ces stupides miracles de Noël existent.

POUR RETROUVER
THAÏS ET KAISER :
fanfiction à venir
un jour hopefully 😁

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oui je suis en retard, oui j'ai mes règles, non ça va pas, et OUI la fic sur thaïs et kaiser n'est toujours pas en ligne 1 an plus tard ET ALORS

l'os 7 ne sera sûrement pas posté aujourd'hui parce qu'il n'est pas tout à fait fini et comme je le disais je ne veux pas me surcharger juste pour garder le rythme, donc je le posterai plus tard dans le mois ! (après mes règles en tout cas pcq je souffre) (oui je vous raconte vraiment tout ici)

sinon honnêtement je préfère l'os 18 (qui est sur kaiser et thaïs aussi) à celui-là, mais bon

j'ai toujours aussi hâte d'écrire et de poster la ff centrée sur eux, j'ai vraiment plein d'idées mais j'ai pas le temps de me concentrer dessus pour le moment :(

sur ce je vous laisse j'ai la giga migraine
bisous et buvez de l'eau

(btw je pète pas un mot d'allemand donc si ce que dit thaïs n'a aucun sens c'est sa faute pas la mienne, elle a qu'à savoir parler)

- dae

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