𝐓𝐡𝐢𝐫𝐭𝐞𝐞𝐧𝐭𝐡
|
||
|||
La porte de la cellule vide s’ouvrit. Une femme de haute stature se tenait dans le couloir, face au lit abandonné, au sol de béton sale. Elle fit un pas à l’intérieur, sans faire attention aux morceaux de craie qui jonchaient le sol. L’ancien occupant n’avait laissé aucun effet personnel, pas de sac, pas de photos. Juste des mots. Des mots par milliers, recouvrant les murs. Elle traça du doigt les contours d’un grand D majuscule, au centre de ce tourbillon de lettres.
Si tous les meurtriers étaient à ce point psychologiquement atteints, il y avait du souci à se faire.
- Vous les avez lus ? Demanda-t-elle au surveillant général qui lui avait ouvert la porte.
- Non m’dame, le directeur a demandé à ce qu’ils soient effacés, vous comprenez, le mec était instable… il faudrait pas que ses folies contaminent les suivants.
Elle hocha la tête mais sortit son téléphone de sa poche et prit quelques clichés. Certes l’auteur était n’avait plus toute sa tête, mais il n’empêche que les rares vers qu’elle avait saisis au passage étaient plutôt bons.
- J’en ai terminé ici.
- Je vous raccompagne.
- Avec plaisir.
- Ça vous dirait un petit café ? Il fait assez froid en ce moment.
- J’en serais ravie.
- Vous pourrez me raconter vos trucs de psy.
- Très certainement.
- Dîtes, vous en pensez quoi de ce gars ? D’après ce que vous venez de voir ici ?
- Je ne veux pas m’avancer, il faudra que j’approfondisse le sujet, mais il m’a l’air effectivement différent.
- Ça c’est sûr ! Vous savez pas ce qu’il a fait en arrivant ?
- Non, je ne sais pas.
L’homme se rapprocha, observa les alentours et lui fit signe de tendre l’oreille.
- Il a chanté. Il a chanté et tout le monde s’est mis à pleurer.
- Il devait bien chanter alors.
- Non, on pleurait pas pour ça m’dame. On pleurait à cause de son visage. Et des paroles.
- Ah bon ? Il avait quelque chose de particulier ?
- Sa chanson parlait de la mort comme jamais personne ici ne l’avait vu. Il parlait de la mort comme d’une connaissance perdue de vue retrouvée il y a peu… ça donnait des frissons. Ça et les affreuses brûlures qui lui mangeaient le visage…
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top