chapitre 16

| 20 octobre 2005

— C'est un truc de leader de se faire attendre ?

Adossée à un arbre aléatoire aux côtés de son amie, Daitan esquissa un léger sourire amusé et, dans un soupir fatigué, Noa se résigna à s'asseoir dans l'herbe.

— Faut croire.

— Si seulement Mikey était le seul à se faire attendre, renchérit Emma d'un air agacé.

Noa et Daitan échangèrent un regard dubitatif. Certes, les capitaines de divisions et numéro deux du gang n'étaient pas au rendez-vous non plus, mais elle semblait un peu trop mécontente pour la situation donnée.

— On parle toujours de la réunion du Toman ou..?

— Laisse tomber, Noa, tu sais que c'est un sujet sensible, ironisa la plus grande. Je comprends que ce soit dur. T'imagines, toi, attendre désespérément qu'un mec te remarque ?

— Bah, euh...

— Ah ouais. Oublie. Mais au moins, toi, il a pas mis des années à se lancer, pas vrai ?

— Facile à dire, tout ça, râla Emma. Mikey et toi, vous êtes collés l'un à l'autre depuis l'ère du bac à sable.

— Euh... Aucun rapport ?

Par réflexe, Noa ouvrit la bouche pour la contredire mais la referma aussitôt. Daitan disait vrai sans même en avoir l'intention. Leur relation n'était en rien comparable aux problèmes de cœur d'Emma et Draken ou de la petite idylle que Noa menait depuis quelques temps. Elle avait toujours eu l'impression qu'ils étaient au-delà de ça, peut-être même au-delà des mots puisqu'ils n'en mettaient aucun sur ce qu'ils étaient et n'en mettraient sûrement jamais. Emma ne pouvait pas le nier non plus. Entre eux, il y avait toujours eu des gestes évidents qui échappaient au reste du monde mais qu'ils savaient comment interpréter sans se concerter, plus de regards que de paroles et cette complicité que tous doutaient d'avoir déjà trouvée ailleurs. Ils donnaient l'impression d'observer deux vieilles âmes habituées l'une à l'autre, incarnées dans des corps d'adolescents à l'existence compliquée.

Les deux plus jeunes ne prirent donc pas la peine de répliquer, réduites au silence par le constat que Daitan, la Tornade aux coups plus faciles d'usage que les phrases, s'en était toujours mieux sortie en amour qu'elles. Noa se racla la gorge pour mettre fin au silence et décida qu'il était temps de changer de sujet.

— Dis, sinon... Tu saurais pas si Baji aura bientôt le droit de revenir aux réunions ?

— Aucune idée, honnêtement, répondit Daitan en fronçant les sourcils. Je crois pas que Mikey lui en veuille vraiment mais il dérange tout le monde dès qu'il en a l'occasion et c'est important qu'on soit tous concentrés pendant ces réunions alors... Je lui demanderai, si tu veux, mais je promets rien.

— Je vois... Merci, en tout cas.

L'humeur changeante de sa meilleure amie n'échappa pas à la délinquante. Elle semblait ailleurs, préoccupée, et Daitan ne put que se rendre à l'évidence que Baji en était la raison. Elle lui avait pourtant bien dit de veiller à ne jamais causer du tort à Noa, pourquoi jouait-il les idiots si tôt ? Daitan n'était pas bête et pouvait lire en Noa comme dans un livre ouvert ; elle doutait déjà de sa relation avec lui. C'était pourtant idiot ; il n'avait pas besoin de s'éloigner d'elle pour s'éloigner du Toman et Daitan était certaine qu'il tenait assez à elle pour ne pas la mettre à l'écart à cause de ses propres bêtises. Il devait cacher quelque chose.

L'entrée des capitaines et de leur leader sortit les trois amies de leur conversation. Forcée de reprendre sa place de numéro trois devant la foule, Daitan ébouriffa les cheveux d'Emma et de Noa avant de s'éloigner sans tarder. C'était une réunion importante. Après l'arrestation de Pachin et les conflits internes qui avaient secoué le Toman, il était temps de nommer le nouveau capitaine de la troisième division. Daitan aurait pu être enthousiaste si elle avait eu le privilège de connaître l'heureux élu avant le reste, si Mikey avait pris la peine de prendre son avis en compte dans sa décision, mais ce n'était pas le cas. Elle n'avait aucune idée de ce qui allait suivre et, bien qu'elle respectait Mikey en tant que leader, elle ne pouvait qu'être vexée de ne pas avoir reçu l'information avant les autres. Néanmoins, elle se dirigea vers les trois marches de pierre qui sur-élevaient Mikey et Draken la tête haute et la démarche sûre, toujours fière de se tenir à leurs côtés. Autour du jeune chef, ils occupaient toujours les mêmes rôles. Draken à droite - le soutien, les conseils, la confiance ; Daitan à gauche - la compassion, l'humanité, le cœur.

— Vous en avez mis du temps, ironisa-t-elle une fois à leur niveau, cognant au passage son poing contre celui de Draken.

— Tout le monde est là ? questionna Mikey.

— Eh ben, maintenant oui.

Il ne lui répondit que d'un bref geste de la tête et elle le trouva préoccupé, peu enthousiaste là où il était pourtant souvent fier de se tenir face aux siens. C'était compréhensible ; Pachin était son ami, un fondateur du Toman, et il devait aujourd'hui lui trouver un remplaçant. Daitan n'en fit donc aucune remarque et se contenta de se poster à sa gauche, le regard dirigé vers les adolescents formant leur gang. De sa voix la plus imposante, Draken annonça le but de cette réunion et attisa la curiosité de tous les jeunes présents en un rien de temps. Les interrogations et chuchotements parcoururent l'assemblée jusqu'à ce que Mikey prenne la parole de lui-même.

— J'invite le chef de la troisième division à s'avancer ! Qu'il vienne nous rejoindre !

Sceptique, Daitan garda le silence en voyant approcher un parfait inconnu à l'attitude bien trop froide pour quelqu'un qui venait d'obtenir une place importante dans un gang auquel il n'appartenait même pas jusqu'à aujourd'hui. C'était un petit blond à lunettes et au regard si dur qu'il était difficile de croire qu'il était plus jeune qu'elle. Suivi d'un autre jeune au visage marqué de cicatrices, il traversa l'assemblée sans un mot, ni un geste, ni même un brin d'attention pour ceux qui l'entouraient. Quand il arriva à leur niveau et se contenta de s'asseoir au pied des marches avec une nonchalance qu'elle jugea inadmissible, Daitan jeta un regard à Mikey qui ne montra pourtant aucun signe de désapprobation. Elle serra les dents de frustration. Quelque chose clochait, et à en juger par l'agitation soudaine des délinquants, elle n'était pas la seule à le penser. Personne ne tournait le dos au leader de cette manière, encore moins après s'être vu offrir le privilège de devenir capitaine de division.

— Ouvrez grand les oreilles, bande de bâtards ! s'écria l'accompagnateur. Le gars qui est assis derrière moi est le nouveau chef de la troisième division, Tetta Kisaki !

— Pardon ? intervint Daitan, sa simple voix coupant court aux insultes lancées en retour par ses camarades en contrebas. « Bande de bâtards », tu dis ? J'te trouve très malpoli pour un enfoiré qui sort de nulle part. T'as de la chance d'être là, montre-toi reconnaissant.

Un soupir las échappa à l'adolescent, mais le fameux Kisaki se releva avant qu'il puisse rétorquer. La grande brune le toisa avec méfiance, réellement confuse quant au choix de Mikey. Ce petit blond mal élevé ne lui inspirait aucune confiance.

— Daitan, pas vrai ? Enchanté, fit-il sans une once de sincérité en la voyant acquiescer. Mais il me semble que le boss n'a fait aucune remarque sur ce que ce gars a dit, alors pourquoi toi ? Encourager le gang à embrouiller les nouveaux, c'est pas très digne, non ?

Pour une raison qu'elle n'aurait su expliquer, Daitan sentit son propre sang chauffer dans ses veines. Il la provoquait ouvertement, il aurait fallu être bête pour ne pas s'en rendre compte, mais il le faisait d'un ton si innocent qu'il n'était pas non plus possible de lui en tenir rigueur. Sur le coup, son poing la démangea et imaginer s'en servir pour faire disparaître cette ébauche de sourire sur le visage de cet idiot n'aida pas. Kisaki n'avait pas tort non plus ; il ne pouvait pas y avoir de dispute durant une réunion du Toman, surtout pas alors que les tensions récentes s'étaient enfin apaisées.

— C'est bon, Daitan, coupa Draken avant qu'elle n'ait le temps de se décider à faire une erreur. Vous autres aussi, fermez-la ! lança-t-il à la foule pour faire taire les dernières protestations. Mikey l'a choisi ! Si ça vous pose un problème, venez lui dire en face !

— Le Toman affrontera bientôt le Valhalla ! dit enfin le jeune leader. Ils sont en plein essor et déjà bien plus nombreux que le clan Moebius. Si on veut gagner, on doit aussi élargir notre influence. Tetta Kisaki ici présent dirigeait ceux de notre génération dans le clan Moebius. On a besoin de lui pour affronter le Valhalla, voilà pourquoi je l'ai nommé capitaine de la troisième division ! Mettez vous bien ça dans le crâne !

Les yeux écarquillés, les jeunes suivaient désormais la scène en silence. Daitan échangea un regard avec Draken et comprit que lui non plus ne parvenait pas à saisir réellement les enjeux de cette décision. Mikey n'était pas censé être si distant, encore moins d'eux. Quand il décréta que la réunion était terminée et leur tourna le dos sans un mot de plus, Daitan secoua la tête et le rattrapa en un rien de temps. Elle ne prêta aucune attention aux brefs remerciements de Kisaki, prête à suivre le leader jusqu'à ce qu'il daigne lui parler, puis abandonna cette idée en percevant un autre type d'agitation derrière elle.

Sans laisser à qui que ce soit le temps de l'arrêter, Takemichi s'était détaché du groupe, avait monté les escaliers et collé son poing dans la figure de Kisaki, envoyant valser ses lunettes plus loin.

— Takemichou ? s'étonna-t-elle.

Lever les yeux vers elle sembla le ramener sur terre plus que la grosse voix colérique de Draken. Daitan haussa un sourcil face au regard ému qu'il eut pour elle, comme s'il ne l'avait plus vu depuis des années. Elle était loin de se douter que la dernière image que son ami avait eu d'elle était celle d'une criminelle toxicomane que l'espoir d'une vie convenable avait quitté, tout comme elle ne put comprendre que reprendre conscience de tout ce qu'elle subirait dans les années à venir renforça son envie de passer à tabac ce minable de Kisaki.

— Idiot, pourquoi t'as fait ça ?

Daitan n'était pas en colère, contrairement à tous les capitaines qui vinrent les rejoindre sur l'estrade pour en découdre. Elle était plus perdue qu'autre chose. Takemichi n'était même pas officiellement membre du Toman, pourquoi contestait-il une des décisions de Mikey ? Connaissait-il Kisaki ? Elle n'eut malheureusement aucune réponse à ses questions sur le moment. Si voir les capitaines se manifester pour défendre l'honneur de leur chef lui parut assez cohérent pour ne pas en penser grand chose, Daitan fut forcée de se concentrer sur ce qu'il se passait quand Baji fit son entrée. Au loin, elle aperçut le haussement d'épaules presque désolé de Noa.

— Tiens, tiens, ricana-t-il. Je sens qu'on va se marrer.

Takemichi eut tout juste le temps de se retourner. Excédée, Daitan leva les yeux au ciel tandis que Baji prenait un malin plaisir à le punir pour sa maladresse. Il aurait bien pu se contenter d'un ou deux coups, mais c'était Baji, alors elle sut qu'il ne s'arrêterait pas tant que personne ne le faisait pour lui. Mitsuya dut en arriver à la même conclusion puisqu'ils furent deux à le retenir après un nombre déjà trop important de dégâts causés au blond.

— Ça suffit, Baji.

— Lâche-moi, Mitsuya. Tu veux crever ?

— C'est une manière de parler à ses amis, ça ? le réprimanda Daitan.

— Personne t'a demandé, la Tornade, rétorqua-t-il froidement avant de se dégager de leurs prises. Mikey !

À quelques mètres de là, le concerné ne daigna pas lui faire face mais tourna assez la tête pour voir son ami d'enfance.

— Qu'est-ce que tu fous là, Baji ? Je t'avais interdit de réunion depuis l'embrouille de la dernière fois.

— C'est plus fort que moi, je peux pas m'empêcher de défoncer les boloss. Cette fois c'est la bonne, hein ? Vu que je viens de flinguer ta grande réunion, tu vas enfin me virer ?

— T'as pris un coup sur la tête, Raiponce ?

— Je me casse, décréta l'élément perturbateur comme si elle n'avait rien dit. Je vais rejoindre le Valhalla. T'as pas besoin d'un fauteur de troubles comme moi, hein, Mikey ?

— Baji ! l'interrompit le concerné.

Derrière les lignes défaites des membres du Toman, Noa détestait tout ce qu'elle voyait et entendait. Ce ne pouvait pas être le garçon qu'elle aimait, pas avec une attitude pareille. Baji était le chaos en personne, elle l'admettait sans mauvaise foi, mais quitter le Toman ne figurait pas dans la liste des bêtises qu'il était capable de faire. Il était bien trop proche de Mikey, de Daitan, tous les fondateurs. La première division avait besoin de lui. Tout abandonner pour rejoindre l'ennemi... Ce n'était pas Baji. Pourtant, il tourna bien le dos à tous ses amis les plus chers les mains dans les poches et le sourire aux lèvres.

— T'inquiète, je démissionne. À partir d'aujourd'hui, le chef de la première division, Keisuke Baji, est l'ennemi du Toman.

Si tous s'écartèrent sur son passage pour le laisser s'en aller sous les regards déçus de ses camarades, Noa n'hésita pas un seul instant à le suivre. Évidemment, il ne fit rien pour l'aider à le rattraper et se dirigea vers sa moto garée à l'écart du regroupement comme si elle n'existait pas. Au loin, Daitan souffla en remarquant que sa meilleure amie n'était plus dans son champ de vision.

— Ça te tuerait d'attendre un peu ? lança Noa. Je veux te parler.

— Bah, parle-moi mais je promets pas d'écouter, rétorqua Baji sans prendre la peine de se retourner.

— Je peux juste savoir ce qui te prend ?!

La nervosité s'empara de Noa dès qu'elle comprit qu'il ne comptait pas changer d'attitude face à elle. Il était aussi amer et distant qu'il l'avait été avec Mikey et les autres capitaines, et rien ne l'expliquait. Elle n'avait toujours suivi les conflits du Toman que de loin alors se prononcer sur sa relation avec ses amis délinquants aurait été une tâche compliquée, mais elle avait beau réfléchir, elle ne trouvait aucune explication au comportement hostile qu'il gardait même en sa présence. Tout allait bien quelque jours auparavant encore ; Noa était certaine de ne pas mériter ce traitement.

— Non, répondit-il comme s'il s'agissait d'une évidence. J'ai pas à me justifier, lâche ma veste.

— Arrête ça ! gronda Noa.

Quand ils furent presque au niveau du véhicule, elle parvint à saisir son bras pour l'inciter à lui faire face. Sa force physique ne valait rien face à celle de Baji, il aurait pu la repousser, l'assommer s'il le fallait, mais l'adolescente savait que, peu importe ses agissements, il ne lui ferait jamais de mal de cette manière. Quand il baissa les yeux vers elle, elle fut surprise de ne pas réussir à mettre de mot sur son expression. Depuis le temps, elle était pourtant certaine de le connaître par cœur. Elle connaissait ses sourires emplis d'arrogance, ceux plus sincères qu'il lui adressait souvent, elle connaissait sa confusion et sa colère. Mais ce qu'elle vit là sur son visage, elle ne trouva aucun moyen de le décrire.

— Rien de ce que tu fais ou dis n'a de sens, là, fit-elle remarquer avec scepticisme. Tous ces idiots du Toman, c'est ta famille. À qui est-ce que tu veux faire croire que tu es contre eux ?

— Me crois pas si tu veux, on verra bien.

— J'ai pas fini ! Que tu quittes le Toman pour une raison que je comprends pas, c'est une chose, mais pourquoi est-ce que tu te comportes comme ça avec moi ? Je suis pas membre du gang, je-

— Parce que tu crois qu'un gang un minimum intelligent accepterait un mec qui sort avec une fille aussi proche de l'ennemi ? T'es la meilleure pote de Daitan, t'es affiliée au Toman que tu le veuilles ou non. Alors reste-le.

Un poids qu'elle n'aurait su nommer dégringola à l'intérieur de Noa. Parmi tous les scénarios catastrophes liés au gang qu'elle avait pu s'imaginer au fil des années, jamais l'idée qu'une telle chose se produise ne l'avait effleurée. Le Toman était une famille. Les fondateurs, certains des autres membres, Daitan et elle-même se connaissaient depuis l'enfance. Pourquoi se sépareraient-ils maintenant ? Si Baji s'était contenté de s'éloigner du gang ou bien seulement d'elle, elle l'aurait sans doute mieux vécu. Mais il ne voulait plus avoir rien à faire avec aucun d'entre eux de près ou de loin.

Elle, qui avait trouvé refuge dans ce vaste groupe d'amis là où ses parents échouaient à la tâche de l'aimer, se retrouvait seule témoin impuissante de la déchirure de sa véritable famille.

— J'ai rien contre toi, mais t'es vraiment bête si t'as cru qu'une simple copine passerait avant tout le reste, l'acheva-t-il.

Les joues rebondies de Noa devinrent écarlate sous le coup de la honte et de la colère. Elle ne prit pas la peine de rétorquer ; c'était inutile, il lui avait déjà tourné le dos pour s'en aller sans une once de regret pour toute la peine qu'il pouvait leur causer, à elle et aux autres. Une simple copine. Ces mots tournèrent en boucle dans sa tête le temps qu'il prenne place sur sa moto, la démarre, et s'en aille comme s'il ne venait pas de lui briser le cœur. Elle n'avait jamais eu la prétention de croire qu'il la ferait passer avant ses amis, elle-même ne fonctionnait pas ainsi et n'avait même jamais pensé à faire une quelconque comparaison. Mais elle comptait, elle le savait ; elle avait toujours eu un rôle à jouer.

Noa avait beau ne pas être douée avec ses poings, elle représentait un maillon important de la chaîne. Elle était leur amie à eux tous, elle les aimait et ils l'aimaient. Il fallait que ce soit vrai, sinon, le seul constat véridique serait qu'elle n'avait sa place nulle part. Elle tenait au Toman et à son harmonie. Quelque part, peut-être qu'elle crut là qu'il s'agissait enfin de son moment, que c'était à elle de jouer.

Parce que, en regardant partir Baji, le cœur amoché par les mensonges et les joues mouillées de larmes, elle ne ressentit de la résignation ; celle de ne pas laisser le Toman s'effondrer ainsi.

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。・:*:・゚★,。・:*:・゚☆

ouin ouin j'adore noa pourquoi je lui fais ça

oui mes nda c'est soit moi qui ricane tellement jsuis machiavélique soit moi qui me lamente sur le sort de mes ocs

mais noa 😭😭😭😭😭
ma poupette elle mérite mieux

bref la bise tout le monde mais surtout à noa

- daeremagon

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