l'hiver se couchait sur ses côtes

𖧷

« Shut up, count your calories »

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Son corps veule était si délicat, si cristallin, embué de la délicatesse de l'eau qui cajolait ses artères. Il n'y avait plus que ça, le liquide qui coulait ses organes, au fond, c'était grâce à lui que sa chair effleurait encore son petit bout d'être.

Le froid lui faisait des cloques sur les mains, incandescences tâches peinturées qu'il s'efforçait de dissimuler grâce aux pans de sa veste. Son cœur gelé s'efforçait de transmettre la vie à ses compères. Lutter, survivre, il errait entre ses deux verbes péjoratifs ; en longeant les doutes moribonds, les espoirs de rejoindre l'infini astral, de plonger dans le cosmos, avec la candeur de cette envie sulfureuse.

L'émoi avait migré, avait pris congé de son faciès depuis une saison au moins. L'hiver, les rameaux morts, les joues rosies, les doigts irradiés de chaleur de leurs compères, de fumées qui flânaient dans le ciel. Lui, seul, noyé dans ses pulls pendus.

On en avait peur de ce garçon d'hiver, lui et son regard impavide, souffrant du martyre de ses songes cérélés, de son être qui criait famine.

Ce déphasé, était encore trop lourd pourtant si léger face aux cerfs-volants qui déambulaient dans le bal des cieux, la course effrénée des nuages.

Il finira par s'envoler dans les cirrus, c'est ce que se disaient les passants.

Des âmes éthérées, aux regards indiscrets, aux lueurs envieuses, mais pourtant d'extérieur si vaniteuses.

La vanité, parlons-en, lui le garçon hiver semblait si fier, presque dédaigneux d'exposé ce corps de rejeton, sa peau laiteuse qui embrassait ses vaisseaux turquoise.

Se noyant toujours au fond des pulls en mailles, de cette ceinture en faux cuire remplie de fêlures à force de rajouter des trous.

Le regard veule, il laissait les flocons décorer l'incandescence de son faciès, cette sculpture un peu trop taillée.

Il était presque une calomnie à lui tout seul, se mentant à lui-même par ce froid qu'on aurait pu croire seulement doux, même effleurer la candeur sous son œillade.

Foutaise, le malheureux, gelait, des métacarpes de ses paumes - qu'il s'efforçait de réchauffer l'une à l'autre - jusqu'au bord de son nez rosie.

Hélas en regardant ce corps avide, avide de vivre, protégée par cette peau diaphane qui semblait déjà caresser son âme ; son reflet exprimait son passé, alors que lui cherchait déjà l'amertume du futur, finissant par égarer le présent.

Il était tombé trop facilement dans cette boucle lancinante, chancelant entre la pitié des âmes et son obsession morbide.

Assis sur le rebord d'un banc, il observait la neige pleurer contre le cambouis, les crochets blancs qui frôlaient le trottoir fangeux, il les enviait ces flocons. D'avoir ce poids de plume, ce poids qui les faisait errer dans le confluent de l'air.

D'ailleurs, si on osait le regarder dans les yeux, on pouvait apercevoir cet air éperdu migrer dans ses iris grisailles.

Seul dans ses pull-overs, restant le féal d'une limérence pour sa faim, il attendait la paume chaude qui viendrait cajoler la sienne.

Garçon de l'hiver
L'hiver n'a su cajoler.
Sa chair se consume.

509 mots

-𝐍𝐒𝐊

𖧷

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Faites attention à vous mes gâtés
Si ses sujets vous intéresse je vous conseille
Le livre : Nos jours sans faim de Delphine de Vigan qui m'a passionné.

Bisou

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