𝐏𝐚𝐫𝐟𝐚𝐢𝐭𝐞. . .
Assise au fond de la classe, elle attendait. Ses membres tremblaient comme une feuille et la jeune fille sentait son cœur battre à tout rompre. « Tu es nulle... » lui répétait mon esprit. Il avait sûrement raison quelque part et sa mentalité ne changerait probablement jamais. À l'avant une voix masculine, qui lui paraissait très lointaine, énumérait les notes de sa classe :
« Johnson Nathan, 73 %, Charles Olivia, 68 %... », énumérait l'homme en ne prêtant pas attention aux murmures mécontents de leurs résultats.
La peur la gagnait de plus en plus.
«Ai-je échoué ? », se demandait l'adolescente angoissée. Elle ferma les yeux quelques secondes, espérant que le temps reste suspendu. La pièce tanguait autour d'elle. Une impression ou la réalité, elle n'aurait en aucun cas fait la différence. La ligne était si fine dans sa tête. Le tic et le tac de l'horloge miteuse lui donnaient une migraine. Elle sentait une envie si forte de vomir qu'elle aurait même levé la main pour sortir de la classe. Sa gorge se serrait, l'empêchant presque de respirer.
« De l'eau, de l'eau ! Quelqu'un aidez-moi...» C'était ce sentiment étouffant, cette horrible impression de se noyer. Elle la revivait de nouveau.
« Cannon Maria, 45 % et finalement Mackenzie Aiden, 98 %. Bravo à tous ! », finit enthousiasment Mr Raymond en applaudissant.
Légèrement soulagée, Aiden rouvrit ses paupières suite de son annonce. La pression retombait petit à petit. Ses membres crispés se relaxèrent enfin. Peut-être que cette personne serait satisfaite cette fois. À côté d'elle, la noiraude vis certains élèves chuchoter entre eux et la pointer de manière évidente. Il fallait être vraiment simplet pour ne pas s'en rendre compte. L'étudiante devinait déjà ce qu'ils disaient juste en regardant les lèvres sans même vraiment les écoutés ; leurs moqueries habituelles.
« Quelle intello haha !
- Elle triche, c'est certain, renchérit un autre.
- Elle aurait pu avoir un peu plus, non ?ironisa une fille en vernissant ses ongles.
- Aiden n'a jamais besoin d'étudier, la chance...
- C'est comme ça dans toutes les matières, elle est parfaite ! », conclu un blondinet.
Aiden aurait aimé argumenter avec eux, leur dire qu'elle étudiait jusqu'aux petites heures du matin pour avoir ses résultats et qu'avec ça, elle atteindrait son rêve de devenir médecin. Mais les mots étaient coincés au fond de sa gorge. Encore. On lui avait répété toute son enfance : « Ils sont juste jaloux, n'y porte pas attention. » Pourtant, comment pouvait-elle ignorer ces gens chaque jour ? On pouvait essayer de feindre la naïveté, seulement leur méchanceté ne s'effaçait jamais totalement de vos pensées. Une monotone symphonie qui indiquait la fin du cour retentit et sa meilleure amie, Cassie, s'approcha d'elle avec un grand sourire aux lèvres.
« T'as eu une super note bravo ! Ah, j'aimerais être aussi brillante que toi. Je n'ai eu que 47 %... Tu vas m'aider, hein ? Oh et avant que j'oublie, tu peux me passer ton devoir d'Anglais ? fit-t-elle en arrangeant le pli de son uniforme.
- O-oui bien sûr si ça peut te faire plaisir. », répondit la jeune fille en se remettant toujours de ses émotions.
Elle avait mauvaise mine, mais cela n'avait pas l'air de déranger son interlocutrice. Cassie prît la feuille du cartable bleu et s'appuya sur le cadre de la porte.
« Tu viens ? Je n'ai pas envie de croiser Tyler, surtout qu'il est devenu collant ces derniers temps. Tu devrais le voir... Une vrai sensu ! Bon, tu te dépêches ? maugréa t'elle en jetant un rapide coup d'œil à son téléphone.
- Je dois terminer le devoir de Mr Alan. Je dois rester ici, désolé.
-Argh t'es énervante avec tes devoirs... Moi, j'y vais, à plus.
- Bye ! » répondu Aiden en regarda Cassie s'engouffrer dans le long couloir.
La Mackenzie était désormais seule. La salle lui semblait si petite une fois tout ses camarades partis. Elle commença ses travaux dans le silence le plus total. Il était apaisant. Un vrai moment de paix dans cette jungle de filles superficielles, d'ados au look étrange, de profs enragés et de garçons remplis de testostérones. Qui était-elle parmi tous ses gens ? Juste une fille ordinaire, celle que l'on ne remarquait souvent pas de prime abord. Mais ça lui convenait parfaitement, elle n'aimait déjà pas l'attention que ses notes lui apportais. Elle avait travaillé pour ça, il n'y avait pas de secret. L'étudiante entrait lascivement une équation sur sa calculatrice, quand une ombre s'afficha devant elle.
« Que fais-tu à rester assise ? Le cours ne s'est pas terminé tout à l'heure ? Tu devrais rejoindre tes amis au lieu de faire ça, glissa doucement son professeur.
- Je termine quelques devoirs, monsieur, n'est-ce pas normal ?
- Ce n'est pas ce que je voulais dire. Tu devrais socialiser d'avantage avec les autres. Te priver de relations humaines pour travailler n'est pas saint, soupira Mr Raymond en regardant la plus jeune dans les yeux.
- Mais n'est-ce pas ce que demandent tout les enseignants ? Que l'on fasse nos devoirs sagement et que l'on soit performant ? Pour être parfait, on doit sacrifier des choses. Si l'on a de mauvaises notes, vous nous réprimez peut importe nos efforts. Les adultes parlent tellement des résultats que nous finissons par n'accorder d'importance qu'à cela.
- C'est vraiment comme ça que tu vois les choses ? », questionna le professeur.
Elle hocha la tête docilement et regarda Mr Raymond calmement. L'adulte secoua tristement la tête et partit tout simplement de la pièce. Cette conversation l'avait laissé perplexe. Que voulais-t'il dire exactement ? Elle remua ces paroles en boucles, mais rien ne fit réellement de sens. Sur cette pensée, elle quitta à son bureau en ramassant ses affaires. Le matin suivit son cours paisiblement, tandis que l'esprit d'Aiden restait embrumé. La cloche résonna enfin et elle s'empressa de dévaler l'escalier pour rejoindre son déprimant casier. Comme chacun, il avait été vandalisé par ses précédents propriétaires — un certain Loïd à l'en croire les gribouillis —- alors se n'était pas vraiment une surprise. L'adolescente rangea ses affaires rapidement, prit sa boîte à lunch et fila chercher Cassie.
« Je suis en avance on dirait ! D'habitude je suis beaucoup plus lente, murmura-t'elle en esquissant un petit sourire. »
L'intellot semblait heureuse d'y aller. Enfin du temps tranquille où elle pourrait relaxer. C'était ce qu'elle avait besoin. Elle arriva au début de la section de casier de son amie et l'entendu parler d'un sujet avec passion. Elle discutait avec une rouquine qui lui était vaguement familière.
« J'ai entendu dire que tu traînais encore avec Aiden aka Madame l'exemple. Me dit pas que tu l'apprécies ? dit l'inconnue.
- Haha mais qu'est-ce que tu racontes ? Qui aimerais une personne comme elle ? Avec ses longs cheveux châtains, ses yeux bruns et sa petite taille, il n'y a vraiment rien superbe à son sujet. T'as vu ses lunettes aussi ? Elles sont très mauvais goût, se moqua ouvertement Cassie.
- Alors pourquoi tu restes à ses côtés ?
- Espèce d'ignorante ! Elle a les meilleures notes de notre année et énormément d'argent. Je te pari que ses parents sont riches vu le nombre de choses qu'elle m'achète », rétorqua-t'elle.
Aiden resta silencieuse un instant, incapable de prononcer le moindre mot. Les deux filles ne l'avaient pas encore remarquée, peut-être était-ce pour le mieux. Elle détestait profondément se battre avec les autres, à tel point que même aussi trahie et dégoûtée, elle s'éloigna tout simplement. La lycéenne marcha jusqu'à la porte, ses pas résonnant sur son passage. Un rai de lumière l'aveugla un peu alors qu'elle franchit le cadre de celle-ci. Elle s'assied sur l'herbe et regarda le ciel bleu. La jeune fille soupira observant vaguement les nuages "bougés".
« Je n'ai jamais voulue être parfaite. Être normale aurait été se que j'aurais souhaité au contraire haha... Parce qu'une fois la perfection atteinte on ne peut pas lui échapper. Elle est comme une prison et les autres en sont les gardiens. Je crois que je comprends se que voulait dire le professeur, dit-elle la tête en direction de l'amas de bleu. »
Une expression mélancolique s'afficha sur son visage, tandis qu'elle piocha une part de sandwich dans son lunch. Elle mangea dans le silence avec comme seuls compagnons des larmes amères. Un pensée qu'elle refoulait refit également surface, une de celle qui revenaient toujours pendant ces moments là et qui lui chuchotait comme un vautour. Une pensée suicidaire.
***
« Hey ça va Ai ? Tu regardes le vide depuis tout à l'heure. Tu es sûre que tout va bien ? demanda son frère en avalant la dernière bouchée du plat qu'elle avait préparé.
- Oui bien sûr ! Je pensais seulement à quelques petites chose. T'inquiète Sea je suis en pleine forme ! D'ailleurs, tu sais quand papa et maman vont arriver ? questionna la jeune fille.
- Je crois qu'ils ont dit 21h ou 22h... Ça m'échappe, mais tu les connaît. Ils travaillent toujours jusqu'à très tard », fit-il en hésitant un peu.
Il arborait une expression à peine visible pour sa petite sœur, celle de l'inquiétude. C'était tout naturel pour lui de faire, puisqu'il avait toujours senti Aiden plus "lointaine" que lui, comme dans son propre monde. Leur parents passaient d'avantage de temps avec leur fils pour l'aider dans différentes matières académiques. "Mais elle dans cette histoire ?" pensait Sean à chacun de ces instants. Il savait que leurs parents en demandaient beaucoup d'elle. Il avait entendu tout les "Tu aurais pu faire mieux" sans un seul compliment. La jeune fille n'avait pourtant jamais rien demandé. Pas une fois. Un jour il lui avait demandé pourquoi elle voulait pas d'aide. La plus jeune avait simplement répondu que ça les dérangerait sûrement.
« Oh... Je vois... Tu veux bien t'occuper de la vaisselle ? J'ai fait à manger toute la semaine alors tu me dois bien ça hein frérot ? J'ai un examen important demain, alors je veux étudier encore un peu.
- O-oh si tu veux p'tite, mais ne te surmènes pas. », lança-t-il en souriant.
La lycéenne grimaça un peu à l'entente de son surnom. Elle le détestait un peu disant souvent qu'elle n'aimait pas sa taille. Évidemment, elle savait que son frère la taquinait et voulait surtout l'énerver. Elle partie dans sa chambre, son havre de paix, puis s'effondra sur son lit. La journée avait été longue, pénible et surtout éprouvante. Aiden serra doucement son oreiller dans ses bras et pleura silencieusement. Ses pensées se noircirent, noircirent et se noircirent dans l'obscurité de la pièce. C'était un démon appeler anxiété de performance près à resurgir à tout moment après tout. Il était plus vicieux que ne tout ces pauvres antagonistes de films de mauvais goût. Voulant trouver un brin de réconfort, elle traîna sur ses "réseaux sociaux", tel que Wattpad, Amino et Discord. Elle rit de tout et de rien pendant plusieurs heures et finit par s'endormir un peu.
Elle fut réveillée plus tard par l'arrivée de ses parents au rez-de-chaussée. Encore un peu endormie, elle descendu les escaliers et les salua poliment. Ils lui sourient et commencèrent à lui parler.
« Salut ma chérie ! Ça va ? Ta journée était bonne ? l'interrogea sa mère en l'observant un instant.
- Ouais, elle était très bonne. Et vous le bureau ? continua-t'elle avec une expression fatiguée.
- Argh... Ne m'en parle pas ! On a encore eu un idiot qui a décidé juste maintenant de mettre de l'argent de côté pour sa retraite. Ne deviens jamais comme ces types là, des bons à rien, glissa son père en plaçant sa mains sur son front.
- T'inquiète, je suis parfaite. Ça n'arrivera pas voyons », déclara sa fille avec se qui aurait pu sembler être de l'assurance.
Non, ils ne pouvaient pas savoir que ses mots étaient remplis d'obligations et de pression. Elle ne leur dirait jamais d'ailleurs. Pourquoi le devait-elle ? Un soucis inutile n'était pas le bienvenue.
« On est rassuré alors haha ! s'exclama sa génitrice doucement. Ah désolé, il est tard pas vrai ? Tu devais dormir... On ne te dérange pas plus longtemps.
- Bonne nuit Aiden », dit son père en la regardant partir vers sa chambre.
Elle remonta vers sa chambre en murmurant un "bonne nuit" à son tour. Sa tête lui semblait trop lourde pour son pauvre corps et ses pas étrangement distant. Dans le corridor, la jeune fille s'appuya contre la porte de la salle bain, endurant de nouveau son anxiété grandissante.
« Ah... J'aimerais que ça s'arrête. »
***
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Les jours passèrent comme un cycle infernal se transformant ainsi en mois. Son quotient devenait de plus en plus contraignant, l'étouffant d'avantage à chaque heure s'écoulant. Puis un jour vint.
C'était une après-midi vers le début de juin, sa saison favorite et celle de son anniversaire. Ce jour-là, elle était montée sur le toit du dépriment bâtiment qu'elle appelait son école. L'accès y était évidemment interdit, mais il était facile de repérer l'échelle qui y menait, insurveillée. Aiden aurait presque dit que la chose métallique la suppliait de monter en haut. La vue en était à couper le souffle. Toutes les maisons dans les environs semblaient si petites à présent et le soleil encore haut dans ciel réchauffais sa fragile peau. Un sourire franc s'illuminât son visage. La jeune femme avait imaginé ce moment de nombreuses fois, sans vraiment savoir à quoi il ressemblerait. Serait-il triste ? Joyeux ? Affreux ?
Elle n'aurait certainement pas imaginée à quel point il était paisible. Il n'y avait pas le son des railleries, de la pression ou même l'égoïste des autres de sa vie. Aiden était seule avec elle-même.
Pendant un long moment, elle observa la hauteur de l'école en silence.
"Une chute pareille me tuerait facilement."
Et de nouveau, elle fixa le vide. La lycéenne s'en approcha dangereusement, se plaçant facilement au dessus du bloc de béton servant de barrière. Elle déposa ses chaussures, y glissa une note et murmura ses dernières paroles:
« La perfection est insupportable en fin de compte. Elle ne nous donne pas la chance d'échouer ou de réussir, elle nous impose de briller. »
Puis elle sauta dans ce vide éternel, ne laissant derrière elle qu'une flaque rougeâtre et ses regrets.
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Wow... Je n'aurais jamais pensé atteindre le 2300 mot avec ce One-shot. J'avais eu envie pendant un long moment de le réécrire proprement et je crois que ma mission est accomplie. Ah et ne faites pas trop attention aux fautes, il n'est pas encore totalement corrigé.
Dans cet os, je voulais vraiment parler d'avantage de quelque chose que beaucoup ne parlent pas. L'anxiété de performance. Je vois énormément d'œuvre couvrant l'anxiété sociale ou ceux ayant des mauvaises notes, mais j'ai bien l'impression que tout le reste est souvent oublié. En souffrant moi-même, certains moments dans cette histoire sont basés sur moi ou sur mes pensées, mais gardez à l'esprit que c'est une œuvre de fiction.
Description rapide de l'anxiété de performance :
L'anxiété de performance est une anxiété liée aux situations d'évaluation. Elle implique des signes et symptômes, parfois somatiques, variés dont le stress, la peur (dont la peur de l'échec) et la détresse. L'anxiété de performance peut-être un frein significatif à l'apprentissage et à la performance et serait une cause d'abandon scolaire. Elle peut également avoir des conséquences plus larges en affectant le développement social, émotionnel et comportemental du sujet, ainsi que son estime de soi. L'anxiété de performance peut parfois mener au suicide.
Si vous ressentez le besoin de parler n'hésitez pas à appeler un numéro spécialisé. En parler fait du bien.
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