◎ Chapitre 29 ◎
Tu continues de le voir malgré tout. Chaque soir, tu ressors avec une excuse bidon pour les gardes, et, dans la pénombre, tu te faufiles jusqu'à ce fichu point de rendez-vous comme un délinquant en cavale. Tu pourrais essayer de te convaincre que c'est par pur intérêt stratégique, que c'est juste pour savoir ce qu'il mijote, ce type-là, mais au fond, tu sais très bien que c'est autre chose. Il y a un truc dans son regard, une espèce de défi silencieux, et franchement, si ça, c'est pas un piège à emmerdes, alors tu sais pas ce que c'est.
Mais ce soir, quand tu arrives près de la cabane radio, le lieu est vide. La Hyène n'est pas là. Tu fronces les sourcils et regardes autour de toi, comme si le boug pouvait surgir de derrière un buisson pour te sauter dessus. Mais non, il n'y a que toi et le silence pesant de la nuit.
— Sérieusement... murmures-tu à toi-même.
T'es même pas sûr pourquoi tu râles. Après tout, c'est sûrement une bonne nouvelle qu'il ait décidé de t'éviter pour une fois. Mais bon, maintenant que t'es là, autant l'attendre. Tu t'assois donc, te calant contre la paroi de la cabane, le regard fixé au loin. Et évidemment, parce que le karma a toujours un timing de merde, voilà qu'il apparaît enfin, silencieux comme une ombre, s'avançant sans un bruit, les yeux plissés de surprise en te voyant là, assis, l'attendant.
— Ah, te voilà enfin ! dis-tu en te redressant.
Il ne répond pas, se contentant de te regarder intensément, les bras croisés, comme s'il réfléchissait à quelque chose d'important.
— Tu te poses, hein ? dit-il d'une voix basse. T'aimes bien l'idée de traîner avec ton ennemi chaque nuit, ou c'est juste moi qui ai un visage irrésistible ?Tu hausses les épaules, prenant un air faussement détendu.
— Peut-être que même les Hyènes ont le droit de recevoir un peu de... disons, d'attention.
Un sourire malicieux apparaît sur ses lèvres, et il s'avance d'un pas, réduisant la distance entre vous. D'un geste lent, il se penche vers ton oreille, sa voix s'insinuant dans ta tête comme un murmure insidieux.
— Et si je te disais... que je suis pas n'importe quelle Hyène ? Que je suis un mec assez... important chez nous, tu continuerais à venir ?Tu lâches un petit rire, plus pour te donner de la contenance qu'autre chose.
— Une grande personne ? Avec ce visage ? Nan, j'y crois pas. T'as plus le profil du type qui se prend pour un grand méchant mais qui rate toujours son coup.
Le sourire de la Hyène se fige, mais avant qu'il ne puisse répondre, des bruits de pas claquent soudain dans la nuit. En moins de deux secondes, vous êtes encerclés. Huit agents, ton escouade, tes supérieurs : Ariane, la cheffe, le lieutenant Kameto, et d'autres encore, tous là, tous armés. Tu restes figé, comprenant que t'es en plein dans la merde.
— Baptiste ! commence Ariane, le visage déformé par la fureur. Qu'est-ce que c'est que cette mascarade ? T'es devenu la chienne d'une Hyène ou quoi ?Tu veux protester, essayer de t'expliquer, mais elle t'ignore royalement. Un agent te chope violemment, plaquant un couteau sous ta gorge. L'acier froid contre ta peau te coupe le souffle. Ton regard glisse vers la Hyène, dont les yeux étincellent d'une haine glaciale.
— Relâchez le, dit la Hyène, d'une voix qui ne laisse aucun doute sur sa menace. Ça fait bien longtemps que personne ici ne s'amuse à menacer mes invités de cette façon.
— Appelle ton chef, et peut-être qu'on envisagera de le laisser partir, rétorque Ariane avec mépris.
La Hyène ricane, un son effrayant, et tu sens ton cœur battre à tout rompre. Mais il prend tout son temps, laissant un suspense malsain s'installer, avant de répondre calmement.
— Oh, vous voulez vraiment que je l'appelle, mon chef ? Très bien, allons y.
D'un mouvement fluide, il se redresse et, d'une voix forte, crie dans la nuit : "A VOS ARMES " C'est comme si le sol s'ouvrait sous vos pieds. Quinze Hyènes armées surgissent de nulle part, encerclant vos agents en un clin d'œil. Elles tiennent leurs armes prêtes, leurs regards meurtriers fixés sur chacun des membres de ton équipe. Un sourire en coin éclaire le visage de la Hyène châtain qui te fixe intensément.
— Un point pour les Hyènes, lance-t-il avec une arrogance tranquille.
Tu essaies de garder ton calme, mais l'agent derrière toi appuie un peu plus le couteau contre ta gorge, coupant ta peau juste assez pour que le sang perle et t'étouffe de plus en plus tellement que tu sens le gout métallique du sang dans ta bouche .T'essaies de respirer, de garder ton sang-froid, mais ça devient difficile.
— Relâchez le, maintenant, gronde la Hyène.
Ariane plisse les yeux, refusant de céder.
— Le chef n'est pas là, alors non, on garde ton joli petit agent pour nous.
La Hyène éclate de rire.
— Ah, il n'est pas là, hein ? Sérieusement, vous pensez que qui que ce soit ici, à part le chef lui-même, aurait le pouvoir d'appeler quinze hommes en une seconde ? Vous l'avez devant vous, le chef. Maintenant, lâchez Baptiste... ou je vous garantis qu'il ne restera de vous que des souvenirs douloureux.
Les agents échangent des regards incertains. La tension est palpable. Finalement, l'agent derrière toi relâche la pression, te laissant reprendre ton souffle. Tu titubes en avant, tes jambes tremblantes , crachant du sang . La Hyène s'approche, te retenant fermement pour que tu ne t'effondres pas, et tu te laisses aller contre lui, encore sous le choc.
Il te murmure à l'oreille, sa voix grave et douce à la fois
— C'est à ton tour de choisir. Soit tu restes avec eux et tu finis en taule, soit tu me suis et tu découvres ce que c'est vraiment, d'être du côté des Hyènes.
Un instant, tu te demandes si c'est le bon choix. Mais le sourire rassurant qu'il te lance suffit à balayer tes doutes.
— Je... je reste avec toi, réponds tu faiblement.
Satisfait, le chef crie à ses hommes
— On rentre à la base ! Il passe ton bras autour de ses épaules pour te soutenir, et ensemble, vous vous éloignez de la scène, laissant tes supérieurs figés, impuissants.
Sur le chemin, tu te laisses guider, le souffle court, ton cœur battant à tout rompre. Arrivé à leur base, il te mène directement dans ses quartiers. Quelques Hyènes vous lancent des regards étonnés, mais personne ne dit mot. C'est comme s'il imposait le respect à chacun de ses subordonnés par sa simple présence.
Dans ses appartements, il t'aide à t'asseoir, fouille rapidement dans une armoire et en sort une trousse de secours. Doucement, il prend soin de nettoyer les petites coupures que tu as au cou, ses gestes précis et silencieux.
— T'as toujours l'air d'avoir des problèmes, toi, lâche-t-il avec un sourire en coin.
— J'attire les emmerdes, que veux tu, répliques tu, esquissant un sourire, même si tes lèvres sont sèches et que ton corps te hurle de dormir.
Une fois tes blessures désinfectées, il te tend un verre d'eau, que tu bois d'une traite. Puis, sans trop réfléchir, tu t'écroules sur son lit, épuisé. Avant que le sommeil ne te prenne, tu sens sa main se poser sur ton épaule, un geste protecteur et rassurant. Et tandis que tu fermes les yeux, tu entends sa voix, douce et calme .
— Repose toi. Demain, les vraies emmerdes commencent.
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Quelques heures plus tard, tu te réveilles dans une lumière pâle, étalé sur le lit du beau châtain aux yeux bleus , encore groggy de ta soirée mouvementée. À moitié dans le gaz, tu prends un moment pour te souvenir où tu es , et puis ça te revient. La cabane, l'escouade, le couteau sous la gorge, et... lui.
En te redressant, tu aperçois la Hyène, assis sur une chaise devant un bureau encombré. Des cartes et des papiers s'étalent devant lui, et il a cet air concentré, complètement absorbé par ce qu'il fait. Tu restes un instant à l'observer, presque surpris de le voir dans cette posture studieuse, loin de l'image de chef impitoyable que tu avais en tête.
En te levant, tu t'approches doucement, et il lève à peine les yeux quand tu t'adresses à lui.
— Eh... tu fais quoi là, au juste ? Il esquisse un sourire sans même détourner le regard.
— J'étudie, notre prochaine excursion vers l'est. On a besoin de refaire les stocks, alors je planifie.
Tu hausses un sourcil, un peu amusé.
— Sérieusement ? À la Division, on y va au feeling, tu sais. Un flingue, un rictus, et roule ma poule.
Il ricane en secouant la tête.
— Ça ne m'étonne pas, franchement, qu'ils fassent tout à l'arrache chez vous. C'est pas comme ça qu'on survit ici. Et je suppose que c'est aussi pour ça que vous finissez toujours par vous perdre ou par tomber sur un nid de Hyènes...
Il te jette un regard en coin, un peu moqueur, et tu sens tes joues chauffer.
— Eh, c'est bon, hein, on faisait ce qu'on pouvait avec ce qu'on avait...
La conversation prend un tournant plus sérieux, et soudain, tu te surprends à lâcher quelque chose que tu gardais pour toi jusque-là.
— D'ailleurs... tu sais, à la base, j'étais pas un agent lambda. J'étais capitaine de l'équipe qui avait pour mission de te traquer, de trouver tout ce qu'on pouvait sur toi.
Il s'arrête net, le crayon qu'il tenait suspendu dans les airs, et il tourne son regard perçant vers toi.
— Vraiment ? Et... tu as découvert des choses intéressantes ?Tu hausses les épaules, essayant de rester vague, mais la curiosité brûle dans ses yeux. Tu hésites, puis finalement tu lâches
— Des trucs de base, oui. Mais... honnêtement, on n'aurait jamais pu te reconnaître. On avait des infos, mais tout était flou, incomplet. C'est impossible de trouver des choses sur toi . Par contre... on a fini par apprendre des choses sur ton passé.
Là, tu vois quelque chose changer dans ses yeux, une lueur de surprise peut-être. Tu sens une petite gêne monter en toi, alors tu t'arrêtes , hésitant.
— Et... quel genre de passé, avez vous dénichez ?
Tu prends une inspiration, essayant de trouver tes mots, puis tu murmures finalement
— Tu as grandi dans la maltraitance. Que des coups, de la violence... Ton père était alcoolique, il était ingérable. Tu n'as connu que ça, la souffrance et... ton frère, lui, essayait de te protéger. C'était le seul à... à te soutenir. Mais il s'est fait embobiner, et il a fini par rejoindre l'ennemi. Et toi, tu... tu ne l'as plus jamais revu après ça.
Le silence s'installe, et tu regrettes presque d'avoir ouvert la bouche. La Hyène reste figée, le regard rivé sur la carte devant lui, mais tu vois ses doigts crispés sur le bureau.
Après un long moment, il se retourne vers toi et, d'un ton froid, demande
— Et à quoi ça vous a servi, de savoir tout ça ?
Tu avales difficilement, sentant ton courage vaciller.
— Je... j'ai déjà pensé qu'on pourrait te convaincre de laisser tomber en te parlant de... tout ça, de te dire que la violence mène nulle part. Mais maintenant, franchement... en te voyant, je suis heureux qu'on ait rien tenté. On se serait fait décapiter sur place, non ?
Un rire surprend le chef, sec et amusé, brisant la tension.
— Décapités ? Au minimum, Baptiste. Vous n'auriez même pas eu le temps de finir vos belles paroles. Mais je dois avouer que j'aime bien l'idée de t'imaginer, toi et ton mignon petit visage, en train de tenter une intervention pacifique avec moi. Le plan foireux par excellence.
Un petit sourire te monte aux lèvres malgré toi.
— Ouais, eh bien... heureusement que personne n'a tenté le coup.
Il finit par se détendre, une lueur amusée dans le regard. Puis, sans prévenir, il te pousse doucement pour te refaire assoir sur son lit .
— Tu sais, Baptiste... tu parles beaucoup pour quelqu'un qui est censé dormir encore, hein. Allez, repose toi.
Tu te recouches sous le regard de la hyène qui te surplombe ,et tu finis pas trouver le sommeil, bien vite .
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{ ~ 𝕮𝖍𝖔𝖎𝖝 ~ }
1-Si tu décides de suivre le chef des Hyènes dans son excursion de préparation des provisions, va au chapitre 31 ↝
2- Si tu décides de lui proposer un plan d'attaque pour piller la Division pour prouver ta loyauté va au chapitre 30 ↝
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