◬ Chapitre 22 ◬

Tu laisses tomber les hésitations. Les mots du chef des Hyènes résonnent en toi comme une promesse, ou peut-être un piège, mais tu ne peux plus ignorer ce qui se passe ici. Une guerre silencieuse se livre en toi, entre ton devoir et cette fascination inexplicable. Il te semble évident maintenant : la guerre ne s'arrêtera pas tant que tu n'auras pas compris cet homme et ses intentions. Tu prends une profonde inspiration et décides de plonger plus profondément dans cet étrange lien qui s'est tissé.

En sortant de la pièce, tu fais signe à Kameto de t'accompagner hors de portée d'oreilles indiscrètes.

— Je vais continuer de voir notre prisonnier, mais de manière plus... intime, dis-tu à voix basse.

Kameto te lance un regard méfiant, l'air de vouloir protester, mais il connaît ton entêtement. Finalement, il acquiesce sans un mot et te laisse gérer la situation, bien qu'il ne soit pas du tout convaincu. Une fois seul, tu reprends ton souffle et retournes au cachot.

En entrant, tu vois le chef des Hyènes t'attendre calmement. Il esquisse un sourire satisfait, comme s'il savait déjà quelle décision tu allais prendre. Son regard te transperce, et un étrange mélange de respect et de défi semble émaner de lui.

— Alors, tu as choisi la voie de la sagesse, semble-t-il, dit-il calmement.

— Ne t'emballe pas trop vite, rétorques-tu. Je veux savoir si cette paix que tu proposes est réelle. J'ai besoin de preuves.

Le chef hoche la tête, acceptant ta réponse. Tu t'approches lentement, prenant garde de garder une distance raisonnable. Pourtant, tu ne peux pas ignorer cette tension grandissante entre vous, cette curiosité de plus en plus vive qui te pousse à comprendre ce qu'il cache vraiment.

Les jours qui suivent, tu continues de lui rendre visite, chaque rencontre ajoutant une couche à cette relation étrange. Il te parle de son passé, de ce qui l'a amené à devenir le leader impitoyable des Hyènes, de ses choix dictés par la survie et non par la soif de pouvoir. Tu découvres en lui un homme bien plus complexe que tu n'aurais cru. Parfois, un sourire se glisse sur tes lèvres à ses remarques, comme si une amitié, ou quelque chose de plus subtil, se créait entre vous.

Un soir, alors que le camp est plongé dans le silence, tu ressens le besoin de poser la question qui te brûle les lèvres.

— Pourquoi devrais-je te faire confiance ?

Il lève les yeux vers toi, avec cette intensité qui t'avait d'abord déstabilisé, et répond calmement :

— Parce que tu sais que je ne mens pas. Parce que je ne peux plus me permettre de perdre davantage. Cette guerre a pris trop de vies, y compris de celles que je... respectais.

Ses paroles te désarment. Tu commences à douter de tes propres jugements, de tes propres principes. Peut-être que ce conflit n'est pas aussi simple que tu l'avais toujours imaginé.

Les visites continuent, et avec elles, une compréhension mutuelle se développe. Parfois, une lueur presque amicale traverse vos échanges, et tu te surprends à apprécier cette proximité inattendue.

Puis vient le soir où tu lui confies un peu de toi aussi. Tu lui parles de tes peurs, des responsabilités écrasantes de ton poste, de ceux qui dépendent de toi et des erreurs que tu as pu commettre.

Il t'écoute sans juger, sans même sourire de son air supérieur habituel. Pour la première fois, tu sens que cet homme comprend, au-delà des rôles que vous jouez tous les deux.

Mais cette nuit-là, la paix est troublée. Un grondement sourd résonne à travers le camp, et tu comprends que les Hyènes ont déclenché une nouvelle offensive.

Tu jettes un coup d'œil au chef des Hyènes, un mélange de panique et de détermination dans les yeux.

— Tu étais au courant, c'est ça ? lâches-tu.

— Je ne peux pas contrôler tous mes hommes, dit-il calmement. Certains sont plus impatients que moi de mettre fin à ce conflit, d'une manière ou d'une autre.

La colère bouillonne en toi. Tu te sens trahi, mais au fond, tu savais que cette issue était inévitable. La guerre n'attend pas, elle ne permet pas de compromis.

Alors que les bruits d'explosion se rapprochent, tu sais que la situation est critique. Des choix s'imposent. Tu peux libérer cet homme, tenter de faire de lui un allié malgré le danger immédiat, ou bien le laisser ici et le considérer définitivement comme un ennemi.

Ton cœur bat la chamade, mais au fond de toi, la décision est déjà prise.

— On n'a plus le temps pour les pourparlers, dis-tu. Si tu veux prouver ta loyauté, suis-moi. Il est temps de montrer ce que tu vaux vraiment.

Le chef des Hyènes te regarde, une étincelle de défi dans les yeux. Il hoche la tête et avance d'un pas. Kameto accourt vers toi, prêt à protester en voyant que tu l'as détaché, mais tu le coupes net.

— On va gérer ça ensemble, Kameto. Je te demande de me faire confiance.

Kameto te fixe, partagé entre la loyauté et le doute, mais finit par acquiescer.

Vous vous frayez un chemin dans le camp, le chef des Hyènes à tes côtés. Le chaos règne. Les éclats de voix et les coups de feu remplissent l'air. Ton cœur bat à tout rompre, mais tu gardes le cap, sachant que c'est peut-être votre seule chance de mettre un terme à cette guerre.

Mais au cœur de l'action, alors que tu commences à croire que cette alliance improbable pourrait marcher, tu sens un frisson de trahison. Un bruit sourd derrière toi, et tout à coup, tu comprends que quelque chose ne va pas.

Le chef des Hyènes s'est arrêté, ses yeux bleus plantés dans les tiens avec une intensité glaciale. Son visage est à moitié dans l'ombre, mais tu reconnais cette expression. Celle de quelqu'un qui s'apprête à prendre une décision fatale.

— Je suis désolé, murmure-t-il, un sourire amer aux lèvres. Mais il n'y a jamais eu d'autre issue.

Tu te rends compte trop tard de son intention. Avant même que tu puisses réagir, il saisit une arme dissimulée et te vise. L'adrénaline te submerge, mais tu sais que c'est trop tard.

Dans un ultime élan, tu essaies de saisir l'arme, de te défendre, mais le coup part. Une douleur fulgurante transperce ton torse, et tu tombes à genoux, le souffle coupé.

Le chef des Hyènes te regarde, sans une once de remords, comme si tout cela faisait partie d'un plan bien orchestré. Alors que ta vision se trouble, tu comprends enfin : il n'a jamais eu l'intention de négocier. Pour lui, tu étais juste une autre victime, un pion de plus dans sa guerre personnelle.

Ton dernier regard croise le sien, et dans ce moment final, tu réalises que la paix que tu espérais n'était qu'une illusion.


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.~ { 𝖄𝖔𝖚 𝖆𝖗𝖊 𝕯𝖊𝖆𝖉 } ~

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