◬ Chapitre 21 ◬

Tu choisis de prendre un moment pour peser les paroles du chef des Hyènes. Une part de toi est intriguée, et malgré tous tes instincts qui te crient de te méfier, il y a quelque chose de captivant dans son regard et dans son calme, une impression étrange qu'il détient une clé que tu cherches sans le savoir.

Tu t'agenouilles devant la porte de sa cellule, les yeux fixés dans les siens. L'obscurité de la prison vous entoure comme un rideau qui pourrait cacher tout ce que tu ne connais pas encore. "Dis-moi pourquoi tu penses que ta liberté pourrait mettre fin à cette guerre." Tu chuchotes presque, comme si tu ne voulais pas que les murs de pierre autour de vous entendent cette conversation.

Il esquisse un sourire, mince, calculé. "Je te l'ai dit, Baptiste. Cette guerre... ce n'est qu'une façade. Les vraies batailles se jouent dans l'ombre. Et, en restant ici, tu ne fais que maintenir ce théâtre absurde." Il se penche légèrement en avant, comme s'il te confiait un secret. "Je peux mener mes hommes à la paix, mais ils ne le suivront jamais si je suis ici. Je ne suis pas seul, Baptiste. D'autres ont leurs propres intérêts, et ces intérêts incluent de prolonger ce conflit. Pour le pouvoir, pour la terreur."

Tu le fixes, incertain de ce que tu dois croire. Ses mots sont clairs, frappent fort, mais est-ce une manipulation ou une vérité ? Kameto t'a pourtant toujours dit que les Hyènes sont sans pitié, que seul le chaos les intéresse. Mais... et si les choses étaient plus compliquées ?"Et si je te laisse partir, combien de temps avant que tu retournes contre nous ?" demandas tu, cherchant à percer le mystère de son visage impassible.

"Je ne te demande pas de confiance aveugle, Baptiste." Il hausse les épaules, calmement. "Mais sache ceci : d'autres, moins... compréhensifs que moi, prendront ma place. Ils ne cherchent pas la paix, juste le pouvoir. Et si je disparais, tu auras des ennemis bien pires à gérer. Crois-moi, tu ne voudrais pas croiser leur chemin."

Une vague de froid te traverse. Tu réalises que chaque minute de cette conversation te pousse davantage vers la décision que tu hésites à prendre. Pourtant, l'idée qu'il dit vrai, qu'un pire danger vous guette, te tord les tripes.

Tu inspires profondément, les yeux rivés sur lui. "Dis-moi pourquoi je devrais te croire."

Il esquisse un autre sourire. "Parce que toi aussi, Baptiste, tu rêves d'une fin à tout cela, pas vrai ? Une fin propre, sans plus de carnage, sans plus de jeunes hommes sacrifiés à des idéaux qui ne sont même plus clairs. Tu veux la paix autant que moi."

Tes yeux se baissent un instant. Tu n'as jamais vraiment admis cet espoir, mais oui, tu voudrais que tout ça s'arrête. La vie dans les bunkers, les alertes incessantes, la méfiance constante... Tu en as assez. Tu veux respirer, vivre pour de vrai, pas juste survivre.

Tu te relèves, secouant la tête. "Si jamais tu me trahis, tu peux être sûr que je t'abattrai moi-même." Les mots sortent plus durs que tu ne les pensais, mais ils sont sincères. Tu ne veux pas être un pion de plus dans cette guerre, mais tu refuses d'être une victime de plus.

Il te tend sa main à travers les barreaux, un signe de cette étrange alliance qui se crée. Tu hésites un instant, puis tu la serres. Ce geste, simple mais lourd de sens, scelle un pacte dont tu ignores encore les conséquences.

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Tu mets en place le plan. Tandis que tes hommes sont distraits en renforçant les défenses, tu te débrouilles pour déverrouiller discrètement la cellule du chef des Hyènes. Il se glisse hors de sa cage de métal, un sourire en coin, comme s'il avait toujours su que tu en arriverais là. Tu te demandes si c'est toi qui as choisi, ou si, dès le début, il avait tout prévu.

Vous marchez en silence vers la sortie ouest du camp. Les ténèbres enveloppent votre chemin, et chaque pas te semble une trahison, mais tu n'as pas d'autre choix. L'air est glacial, et le silence autour de vous ne fait qu'intensifier la tension qui te tord les tripes.

Soudain, un cri déchire la nuit. Un de tes hommes vient de vous apercevoir.

"Alarme ! Le prisonnier ! Le chef des Hyènes est dehors !"Tu attrapes le bras de l'homme à côté de toi. "Coures !"Le chef des Hyènes t'attrape par l'épaule. "Pas d'hésitation maintenant. Viens avec moi, Baptiste. Fonce !"

Tu te lances derrière lui, esquivant les tirs des gardes qui s'approchent. Les balles sifflent dans l'air, mais tu continues de courir, ton cœur battant à tout rompre. Le chemin s'étire devant toi comme une ligne incertaine, sans retour possible.

Après ce qui te semble une éternité, vous atteignez un recoin sombre à l'orée de la forêt. Essoufflé, tu te retournes pour voir si quelqu'un vous suit, mais tu sembles avoir perdu les autres soldats de vue.

"Bon, et maintenant ?" Tu reprends ton souffle, fixant le chef des Hyènes avec des yeux fous de rage et d'angoisse. "J'ai trahi les miens pour toi. Qu'est-ce que tu vas faire pour qu'on arrive à cette paix dont tu parlais ?"Il te regarde, l'ombre d'un sourire sur les lèvres. "On verra ça demain. Pour l'instant, reste en vie, Baptiste."

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Le lendemain matin, le camp des Hyènes se révèle à toi, bien différent de ce que tu imaginais. Une série de tentes dispersées, des hommes et des femmes à l'allure farouche, mais rien de la brutalité que tu attendais. Tu es cependant à l'affût, prêt à dégainer au moindre faux pas.

Ton "allié" te présente aux autres. Leur chef libéré, les regards changent. Certains te dévisagent avec défi, d'autres avec une méfiance évidente, mais personne n'ose t'attaquer directement. Tu sens la tension monter, palpable, comme un feu prêt à s'embraser.

Le chef des Hyènes s'avance pour s'adresser à ses hommes. "La guerre est finie !"

Un murmure parcourt la foule, et tu peux sentir la confusion autour de toi. Comment vont-ils réagir ? Ton cœur bat à tout rompre. Puis une explosion de colère éclate. "Fini ? Après tout ce qu'ils nous ont fait ?!"C'est alors qu'un coup de feu claque. Ton sang se glace. Devant toi, le chef des Hyènes tombe à genoux, une expression de surprise figée sur son visage. Un homme à l'allure sévère, visiblement un membre haut placé, tient l'arme encore fumante.

"Tu crois vraiment qu'on va te suivre, vieil homme ?" Il crache avec mépris, fixant le corps du chef qui s'effondre à tes pieds.

Le camp plonge dans le chaos. Des Hyènes loyalistes se jettent sur ceux qui sont contre la paix, et le combat éclate tout autour de toi. Tu n'as pas le temps de réfléchir. Tu tires sur celui qui a assassiné ton "allié", puis tu recules, te cachant derrière une tente, essayant de t'enfuir.

Les cris et les coups de feu résonnent alors que tu cours pour ta survie. Mais, au fond de toi, tu sais que la guerre ne s'arrête pas, que tout ça n'était qu'un mirage. Le rêve d'un homme qui pensait pouvoir mettre fin au cycle de violence.


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.~ { 𝕲𝖆𝖒𝖊 𝕺𝖛𝖊𝖗 } ~

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