Point de vue de Stephen :

Après avoir vécu un nombre incalculable de fois mes pires phobies, peurs et souvenirs, je pensais naïvement que mon calvaire était enfin terminé.

Quelle pensée innocente.

Ce que je ne savais pas, c'est que les cauchemars n'étaient que le début d'une très longue solitude, bien pire encore que n'importe lesquelles des visions que j'ai pu avoir.

Je réside désormais dans ce drôle de « monde » depuis une éternité mais si mes calculs sont exact, seulement trois semaines se sont écoulées depuis mon évanouissement au Sanctuaire.

Donc, après une rapide déduction, j'en ai conclu que j'été piégé dans la dimension des rêves avec Cauchemar comme manipulateur de mon esprit.

La dernière chose dont je me rappelle du monde réel, c'est la sensation des crocs de Tony sur mon cou puis plus rien.

Le simple pensée de son nom m'attriste au plus haut point, le démon de cette dimension n'a pas hésité à me martyriser avec diverses scénarios de lui où mon ami était soit haineux envers moi, soit torturé devant mes yeux, soit bien d'autres scènes tragiques que je ne peux conter...

Je ne veux plus y penser de toute manière.

En ce moment, et depuis maintenant trop longtemps, je suis seul face à ma propre personne, solitaire, dans un lieu inconnu et désolé.

Je n'en peux plus, c'est beaucoup trop dur. Cet enfer ne se termina jamais, la seule méthode que j'ai trouvé pour ne pas devenir fou, c'est de réfléchir à un moyen de sortir de là...

Mais même après toutes mes tentatives et sans mes pouvoirs mystiques pris par Cauchemar, je suis impuissant.

Je reste donc recroquevillé sur moi-même en soupirant.

Le plus éprouvant, c'est sans nul doute ce silence de plus en plus pesant. Il me consume, me rend dingue. Ne pas avoir de discussion avec quelqu'un, ne pas parler, rire ou juste regarder une personne. Tous ces détails me manquent terriblement, chaque minutes un peu plus.

* * *

Point de vue de Wong :

Au Sanctuaire :

Lorsque Tony est pleinement entré dans la même dimension que Stephen, je l'allonge sur le lit pour ne pas qu'il tombe puis m'empresser d'aller prévenir mon ami pour la réalisation du sort.

Normalement, à nous deux on devrait facilement pouvoir emprisonner de nouveau ce démon et le sortir ainsi du subconscient de Strange.

Par contre, juste après cet effort monumental, nous n'aurons plus assez de force pour ramener deux esprits dans le monde réel...

Je vais toutefois tout essayer pour ne pas que cela advienne. Stephen m'en voudra pour le reste de mes jours si Tony doit vivre éternellement seul dans un monde inconnu.

En plus, il me parle beaucoup de lui depuis son arrivée au Sanctuaire. Chaque jour par SMS.

Enfin bref, autant se mettre tout de suite au travail. Le temps presse.

* * *

Point de vue de Stephen :

Lorsque je relève ma tête un peu plus tard, je remarque un individu arriver vers moi en marchant calmement.

Est-ce une illusion ? Je suis donc devenu sénile ?

Pourtant, j'ai beau me concentrer, l'image ne part pas et l'homme devant moi avance encore en ma direction. Ce n'est donc pas un mirage, il me reste un minimum de lucidité.

Néanmoins, plus la personne se rapproche et plus je visualise précisément son visage et...

Stephen : Non... Va-t-en...

Voir Tony une nouvelle fois me fait bien trop de peine, je ne veux pas entendre de nouveau sa douce voix me hurler dessus, me crier sa haine.

Tout sauf ça.

Ce fichu démon n'en a donc pas assez ? Ce n'est pas suffisant pour lui de me voir sombrer dans la démence ?

Stephen : Cauchemar arrête...

Tony : Stephen c'est réellement moi... Je suis venu t'aider...

Je me lève et recule tout de même, ne voulant pas le croire.

Stephen : C'est ce que tu as dis les trente autres fois où on s'est vu... Je ne te crois plus espèce de menteur...

* * *

Point de vue de Tony :

On est vraiment mal barré là.

Tony : Je te jure que c'est bien moi... Si tu es un sorcier si doué que ça, tu devrais reconnaître le véritable Tony Stark !

Les yeux gris de Stephen me scrute pendant un instant puis il se relève pour me faire face.

Stephen : Prouve le moi dans ce cas. Et pas de banalité s'il te plaît.

Je le regarde un moment puis respire doucement avant de répondre.

Tony : Lorsque tu m'as transformé en vampire, j'ai dû boire de ton sang parce que...

Il secoue la tête et me coupe instantanément.

Stephen : Trop facile. Tu es dans ma tête alors tu es capable de tout savoir sur moi ou sur les événements passés. Non. Si tu es Tony, dis moi une chose qu'il serait le seul à connaître.

Après un peu de réflexion, je ferme les yeux avant de me concentrer pour lui parler.

Tony : Tu... *pause* Tu détestes lorsque je t'appelle "magicien".

Il me regarde, l'air hagard et confus.

Tony putain, c'est quoi cette réponse toute pourrie !

Franchement, le changement de dimension ça me réussis pas.

Tony : Et... Heu... La cuisine de Wong. Plus précisément ses gâteaux. Et mon caractère. Tu le trouves trop proche du tiens, alors je t'énerve rapidement.

Je peux me frapper ?

Je suis connu pour parler sans problème, avoir de la répartie et faire des discours mémorables.

Et regardez moi maintenant... En train de perdre tous mes moyens devant un Strange pas du tout convaincu et qui pense sans doute que Cauchemar a bu quelques litres de vodka.

Ça devrait être drôle à voir tout de même un...

Bon, je me focalise sur mon objectif et je respire tranquillement.

Pour parvenir à le résonner, je dois être sincère avec lui.

Donc faire part de mes sentiments.

Tony : Stephen... Je suis certes ton ami mais...

Je plonge mes pupilles dans les siennes et observe émerveillé ses iris changer de teinte.

À chaque fois, ça me fait de l'effet bon s-

Enfin je veux dire que... C'est plutôt joli.

Stephen : Tu comptes me répondre un jour ou m'envoûter avec ton regard ?

Ah ben si j'en avais les capacités...

Tony : Oui, oui... Enfin, tout ça pour dire que... Tony Stark... Soit moi-même... Je... Tiens à toi... Je tiens beaucoup à toi... Et donc...

Je n'ai pas le temps de finir ma réplique que Stephen vient vers moi et me serre contre lui en souriant.

Stephen : Cauchemar n'a pas ton sens de l'humour... Tony...

Je souris et l'enlace aussi doucement.

Tony : C'est quoi qui t'as fait changer d'avis ? Le « magicien » ou « Wong » ?

Il se redresse pour m’observer un peu, en riant légèrement.

Stephen : Je suis ici depuis trois semaines Tony... Lorsque je te voyais dans mes cauchemars, jamais tu ne disais ce que tu ressentais « toi ». Tu étais si froid et distant... C'est donc ton accueil chaleureux et ton embarra qui m'ont prouvé qui tu étais. Mais aussi parce que...