˗ˏˋ 𝙿𝚛𝚘𝚕𝚘𝚐𝚞𝚎 ˎˊ˗










La fumée de la cigarette que fumait Mizuki avait une étreinte bizarrement réconfortante dans ce froid printanier. Derrière, on pouvait entendre le bruit assourdissant d'une musique festive à l'attention des invités. C'était un Week-end comme les autres où des jeunes cherchaient juste une excuse pour faire la fête, quoi de plus normal chez des universitaires ? En tout cas, au fil des années, la blonde avait fini par comprendre que même la fin de la semaine était une raison valable pour finir ivre à trois heures du matin sur un trottoir. L'habitude des veillées et des matinées gâchés étaient des paramètres bien ancrés dans son système, il y a une époque de cela. Et après tout, elle n'avait rien de mieux à faire. Au moins, cela avait le mérite de lui faire changer les idées.
» Oui, se changer les idées étaient la raison principale de sa venue. Pourquoi ? Sûrement à cause du fait qu'elle vivait une rupture difficile et qu'elle ne savait pas comment tourner la page. La blonde avait vécu plus de cinq ans de sa vie avec un homme pour au final se retrouver à effacer leur playlist en commun du jour au lendemain. Elle l'avait aimé. Terriblement. Douloureusement. Ce cassage soudain entre "avec" et "sans" l'avait chamboulé beaucoup plus qu'elle ne veut l'admettre. Il était un évènement important dans sa vie, tellement qu'il avait divisé sa vie en un "avant" et un "après". Malheureusement le retour à "avant" semble être une transition vraiment difficile. Un soupir passa les lèvres de Mizuki pour rejeter sa toxine dans l'air. Le temps s'était beaucoup rafraichis depuis qu'elle s'était mise en tête de rester dehors à son plus grand malheur. Les échos de la musique emplissaient le jardin d'un bruit de fond sourd, bloquant les bruits alentour à tel point qu'elle ne remarqua même pas Bokuto qui l'approchait en quête de conversation

Putain de merde, Miki, je comprends pourquoi tu as de plus en plus de mal avec nos joggings. Si tu continues à fumer cette merde, tu vas finir par respirer comme une passoire, dit-il en lui arrachant la cigarette avant de l'écraser, Pourquoi me suivre ici si c'est pour rester dans ton coin ? ça fait une plombe que je te cherche en plus.

— Ah, soupira-t-elle, je suis désolée, mais je m'ennuyais dedans. Et puis ce n'est pas comme si j'étais obligé de rester à l'intérieur, si ? Je peux boire d'ici de toute façon ne t'inquiètes pas.

— Je ne t'ai pas fait sortir de chez toi pour que tu restes ici, viens, on retourne à l'intérieur.

— Reste plutôt ici si tu as si faim de ma présence Kotaro.

— Non, Keiji m'attend à l'intérieur. Enfin, il nous attend. Aller, ne fais pas ta gamine et lève-toi.

Sans attendre une réponse de sa part, le japonais prit l'avant-bras de son amie pour la forcer à se lever et à le suivre. Celle-ci se contenta de rechigner tout en traînant du pied. Elle n'était pas vraiment d'humeur dansante aujourd'hui, tout ce que Mizuki voulait, c'était avoir de l'alcool gratuit, mais Bokuto avait d'autres plans pour elle apparemment. Enfin, elle le comprenait quand même. Cela faisait malgré tout plusieurs mois que la blonde n'avait pas fait l'effort de sortir de son appartement pour faire autre chose que d'aller en cours, ce qui avait naturellement inquiété son entourage. Enfin, elle pouvait très bien faire un effort et participer à cette mascarade si cela pouvait apaiser les soucis qu'elle causait involontairement.
» Après s'être faufilé entre les danseurs qui emplissaient la salle et les dragueurs de minuit qui profitaient de leur état d'ébriété pour abuser du courage temporaire qu'ils avaient acquis, le duo se retrouvèrent vers le bar improvisé où se trouvait naturellement Akaashi qui tuait le temps sur son téléphone. Mizuki lui donna une petite tape dans le dos pour signifier leur présence avant de prendre place de sorte à se retrouver au milieu de ses compagnons.

J'ai réussi à choper notre ado en fugue, t'as vu ? Cria Kotaro pour se faire entendre malgré la musique, elle va bouder un peu, mais ça va passer

— Oui, je vois ça. Répondis son ami sur le même ton. Nakamura, tu devrais te détendre au moins ce soir. Ça ne va pas te faire de mal.

— C'est exactement ce que je faisais, me détendre avant que cet imbécile me tire de force.

— Tu sais ce qu'elle faisait ? Elle fumait comme une délinquante ! Toi, dis lui ! C'est quoi la prochaine étape ? Tu rentres dans un gang ?

— Mais ? Non ! Putain, étouffe toi avec ta boisson.

Le noiraud lui sirotait tranquillement son coca sans prêter attention à ses amis qui se « chamaillait » à ses côtés. Rien de nouveau, si ce n'est la constante mauvaise humeur de la jeune femme. Lui-même n'aimait pas tant que ça sortir, préférant mille fois des soirées en petit comité que ce genre de rassemblement d'inconnu. S'il avait fini par céder, c'était simplement parce que l'état de son amie était en effet inhabituel et l'inquiétait, mais en plus, il voulait s'assurer que la réunion de ces deux là se passe bien. Ça doit faire des mois qu'ils n'étaient pas sortis tous ensemble et dans un sens, cette ancienne routine commençait à lui manquer. Personne n'avait les détails de ce qui s'était exactement passé, si ce n'est qu'elle était devenue célibataire du jour au lendemain, laissant tout le monde dans l'incompréhension. Après tout, ils étaient comme ces couples que l'on voyait déjà marier. Bokuto lui avait fait des mains et des pieds pour savoir le fin mot de l'histoire, mais le mutisme dont elle faisait preuve avait fini par décourager quiconque s'engageait sur ce terrain. Pour éviter des moments gênant, l'Akaashi avait fait promettre à son meilleur ami de ne pas pousser Mizuki à voir ce soir et de simplement passer une soirée entre ami. Ce qui, pour le moment, était le cas. Et il en était soulagé

— Comment ça tu passes tes journées sur Genshin et Lol ? On te laisse juste quelques jours et tu te transformes en invalide sociale ? J'aurais préféré que tu rentres dans un gang finalement, au moins tu serais en contact le monde réel.

— Tu voulais que je fasse quoi? Vous étiez parti en voyage pendant ces vacances, il fallait bien que je m'occupe. Et puis, c'est pas mal, je n'avais jamais vraiment essayée de jouer aux jeux vidéos avant ça. Ça me change.

— Je savais que Kenma aurait une mauvaise influence sur toi...

— Sinon, Keiji, ignora Muziki en se tournant vers son ami avec un sourcil arqué, comment il a fait pour te traîner jusqu'ici toi aussi ? Si jamais tu as besoin d'aide, tu as juste à cligner des yeux et j'appelle la police.

      Le noiraud cligna plusieurs fois des yeux d'affilée sous le rire spontané de la blonde et la mine offusqué de Kotaro qui lança des snacks en direction de ses voisins. L'ambiance avait fini par s'améliorer toutes seules à coup de blagues et de mini piques entre le duo comique. En fin de compte, cette soirée se passait mieux qu'on ne l'aurait cru à ses débuts. La japonaise en est même venue à presque remercier son pseudo kidnapping. Les heures passèrent en même temps que les bouteilles et l'euphorie du moment. Le liquide ambré qui coulait dans ses veines et l'atmosphère festive avait fini d'achever l'humeur morose de Mizuki qui maintenant se tortillait avec le canitié, s'amusant à faire des danses plus ridicules les unes que les autres sous le regard blasé de Keiji qui comme d'habitude jouait le rabat-joie de service. C'est après un énième roue de la part de son partenaire de danse que la Nakamura décida d'aller se rassoir à leur place, essoufflée.

— Tu es deja fatiguée ? Ce n'est pas comme ça que tu rentrera dans un gang au moins.

      Elle ria à la blague avant d'aller se reprendre quelque chose à boire. Cela faisait du bien de la revoir rire de cette façon, ils pouvaient s'attribuer le mérite de cette petite victoire. La jeune femme prit carrément la bouteille de coca, trouvant que c'en était assez pour l'alcool ce soir avant de l'ouvrir, de la boire directement. D'un pas traînant, elle repartait vers son groupe où le canitié lui faisait de grands gestes pour qu'elle se dépêche. Mais, une fois assise, elle reçut une notification.

— Hey, hey, hey jeune fille. On avait dit pas de téléphone ce soir non ? Qu'est-ce que tu fais ? L'interpella Bokuto lorsqu'elle sortit son téléphone pour voir quel était le motif de cette nouvelle notification.

      Les lèvres de la japonaise, autrefois étiré en un sourire, revirent doucement à leur position initiale. Ses mouvements s'étaient figés et son regard magenta qui laissait apparaître des lueurs d'espoirs s'éteignît. Les deux jeunes hommes se lancèrent un regard, se demandant ce qu'ils devaient faire. Le noiraud regarda par-dessus l'épaule de son amie et à son tour, son expression s'assombrit. Sur l'écran, on pouvait apercevoir deux personnes, qui, par la description du post, annonçaient leur mise en couple avec des photos qui transpire leur conception de « l'amour ». En temps normal, une publication comme celle-ci serait passé inaperçu. Mais c'était sans compter que sur cette photo se trouvait un homme. Un homme qui était censé être son âme sœur. Un homme pour qui elle faisait le mur plus jeune pour passer du temps avec. Un homme qui a fait d'elle la personne qu'elle était aujourd'hui. Un homme qu'elle embrassait encore il y a quelque temps. Aussi, le même homme qui embrasse une magnifique femme. Une magnifique femme autre qu'elle.

      Alors, pour la deuxième fois, elle mourut.

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