𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟏
« AAAAAH ! »
La voix de Kana résonna dans le hangar Inazuma. À l'instant d'après, Endou finit au fond de ses filets, avec un ballon à ses côtés.
« T'as réussi, Hanaaka ! Lâcha Someoka. Bien joué !
— Est-ce-que ça va, Endou ? Lança-t-elle.
— Il a vu pire, fit Kidou.
— C'est pas une raison, rétorqua Kazemaru.
— Kana ! Ton tir était super ! Tu as beaucoup progressé ! »
Le gardien se releva. Aki les appela pour faire une pause. Plusieurs jours avaient passé, et le prochain match avançait à grands pas. Ils affronteraient Kidokawa Seishou. Et les trois frères Mukata, qui savaient désormais jouer en équipe, comptaient bien mettre une raclée à Gouenji. Ils lui avaient fait comprendre en venant lui dire en face, à la fin des cours.
« Tu as réussi à développer une super technique de tir ! Fit Matsuno.
— Ça faisait un moment que j'y travaillais. Je suis contente d'avoir enfin réussi.
— Tu as une idée de nom, ou tu laisses Megane s'en occuper ? Demanda Gouenji.
— Je dirais "Tir Rubis". »
L'entraînement se finit après ce tir. Il était dans les alentours des vingt-et-une heures quand Endou ferma le hangar. Kidou avait proposé de venir pour éviter de se faire épier par les trois frères. Kana, comme d'habitude, suivit Tobitaka jusqu'au QG. Depuis leur victoire sur le groupe du Serpent, plus aucune altercation n'avait été relevée.
« Espérons que cela continue ainsi, fit Tobitaka en ressortant du QG, une vingtaine de minutes plus tard.
— Si ça continue comme ça, est-ce-que tu vas quitter le groupe ? »
Kana s'arrêta. Tobitaka à son tour. Il sortit son peigne et se recoiffa légèrement, tout en fermant les yeux.
« Je ne sais pas. Mais si jamais je décide de m'en aller pour de bon, je ne sais pas qui laisser comme chef. »
Il rangea son peigne et la fixa longuement.
« Mais je vais rester encore un peu pour toi.
— Pour... Moi ? »
Tobitaka esquissa un sourire.
« On est presque le vingt-neuf mai. Et je sais que cette date compte pour toi.
— Comment peux-tu en être aussi sûr ?
— Parce que tu disparais, ce jour là. Kidou aussi l'a remarqué.
— Trouve moi une seule chose qui échappe à Kidou. » ironisa-t-elle.
Ils se turent un moment, ne sachant quoi dire de plus.
« Est-ce-que ça te dirait de passer cette journée avec moi ? Comme il y a trois ans ? »
Elle voulut accepter, mais la proposition de Fudou lui revint en tête. Elle hésita de longues secondes, avant de lâcher :
« C'est très gentil, mais ce jour-là, je préfère rester seule. Le lendemain, peut-être ? »
Et Tobitaka sourit.
◤❀◢
Tel Fudou et ses plans foireux, la ligue de football avait décidé de la faire chier.
La date du match venait de tomber. Le vingt-neuf mai.
« Apparemment, il y a eu un souci lors du précédent match. Ils sont obligés de le décaler au samedi suivant, c'est à dire le vingt-neuf, dit Haruna.
— Prenons le côté positif ! Nous avons encore une semaine d'entraînement devant nous afin de peaufiner nos techniques !
— Ichinose a raison ! Profitons-en ! Ajouta Endou. Allez, tous à l'entraînement !
— Ouais ! »
Aki observa la plupart des joueurs partir en courant, suivant Endou.
« Il est motivé, souffla Kana.
— Tu ne l'es pas ? Ironisa Kidou.
— Bof. Moi, Kidokawa Seishou... C'est pas tellement mes affaires. Plutôt celles de Gouenji. »
Gouenji leva les yeux au ciel, esquissant un sourire. Il baissa les yeux vers elle. Elle semblait redouter quelque chose.
« Ça ne va pas ? Demanda Gouenji doucement.
— Si si, ne t'en fais pas. Je suis juste fatiguée. Et j'ai faim.
— On a qu'à aller manger après l'entraînement, si tu veux, proposa Kidou.
— Manger ? Répéta Kabeyama en surgissant de nulle part.
— Kidou nous paye un ramen, après ! » Fit Kana, en ricanant.
C'est ce qu'il se passa réellement, après l'entraînement, vidant le porte-monnaie de Kidou. Ils allèrent tous manger chez le coach Hibiki, aidé par Tobitaka, qui voyait encore sa propre équipe, quarante ans auparavant, dans la même situation. Et il adorait cela.
Il fut vingt-deux heures quand ils sortirent tous. Ils se scindillèrent en plusieurs groupes, pour se raccompagner. Tobitaka, Kana, Endou et Natsumi faisaient le chemin ensemble, après avoir quitté Kidou et Gouenji.
« C'était vraiment une super soirée, pas vrai ?
— Si, fit Tobitaka. Mais j'espère que la prochaine fois, c'est moi seul qui cuisinerai pour le coach Hibiki et vous. »
Endou leva les yeux vers le ciel, observant les étoiles du mieux possible. Il proposa aux trois autres de l'accompagner jusqu'à la tour, pour avoir une plus belle vue.
« Désolé, capitaine, il faut vraiment que je rentre, s'excusa Hanaaka.
— Moi aussi. Allez-y tous les deux ! »
Et tandis que Endou attrapait le poignet de Natsumi pour l'amener à la tour, les deux se regardèrent, rirent, puis décidèrent de rentrer à leur tour.
« Tu penses qu'ils vont sortir ensemble ?
— Ça ne dépend que d'Endou. Natsumi n'attend que ça.
— Nous aussi, d'ailleurs. » souligna Kana.
Tobitaka laissa échapper un soupir d'amusement. Ils s'arrêtèrent à un distributeur, pour qu'elle achète une briquette de lait à la fraise, et repartirent.
◤❀◢
Le vingt-neuf finit par arriver. Raimon arriva trente minutes en avance au stade du Football Frontier. Kudou compta les joueurs.
« Hanaaka ? »
Aucune réponse. Kidou serra les dents. Someoka aussi. Et Tobitaka leva les yeux vers le ciel. Kudou soupira. Il scruta chacun des joueurs, avant de leur annoncer que l'absence de Kana ne changerait rien. Raimon était mieux sans elle.
« Comment ça, c'est mieux sans elle ? Répéta Ichinose.
— Vous savez très bien que vous êtes Raimon. Elle n'est qu'un joker dans cette équipe.
— Coach ! Vous ne pouvez pas dire ça ! Fit Kidou. Elle s'est durement entraîné ces derniers jours !
— Donc tu n'as rien vu, Kidou. N'as-tu pas remarqué qu'elle se sert de la force de Raimon ? »
L'ancien joueur de la Teikoku Gakuen s'interrompit.
« Tout ce qu'elle veut, c'est se venger de Occult, grâce à votre force. C'est pour cela que j'ai refusé de la laisser jouer contre la Teikoku. Si vous gagnez contre Occult, elle vous laissera tomber. Et si vous perdez, vous vous laisserez tomber. Choisissez. Elle, ou vous. Sa vengeance ou vos rêves.
— Arrêtez de parler comme si vous ne la connaissiez pas ! » S'énerva Tobitaka.
Tous les joueurs se tournèrent vers lui.
« Bien sûr que Kana n'a jamais vraiment été impliquée les premiers jours, la première année, mais vous n'avez pas remarqué ? Elle vient aux entraînements du matin, du soir, elle s'entraîne jusqu'à pas d'heure et a même aidé Handa à dribbler alors qu'elle est nulle !
— Coach, s'il vous plaît, je suis certain qu'elle viendra, dit Endou après quelques secondes. Je crois en elle. »
Kudou jaugea chaque joueur, l'un après l'autre. Il ferma les yeux. Et finalement, il clama ;
« Elle a jusqu'au début de la première mi-temps. »
Les joueurs de Raimon s'échangèrent des regards, des sourires. Ils n'attendaient plus qu'elle pour commencer.
◤❀◢
Ville d'Inazuma, vingt minutes auparavant.
Il y avait beaucoup de vent, ce vingt-neuf mai là. Les fleurs volaient. Ses cheveux aussi. Elle restait assise, fixant l'objet devant elle.
« Tu crois pas que t'as mieux à faire ? »
Elle tourna la tête. Personne à droite. Personne à gauche. Elle se redressa. Puis, elle baissa la tête.
« Que veux-tu que je fasse...
— Je sais pas, moi... Tu n'as pas un match à jouer ?
— Si...
— Tu as pas des coéquipiers à aller aider ?
— Je suis désolée...
— Dépêche-toi... »
Elle s'accroupit doucement, puis sourit. Elle passa une main sur le marbre blanc, retirant la mince couche de poussière. Elle se redressa, prit une grande inspiration, et leva les yeux vers le ciel. Elle se mit ensuite à courir, quittant le cimetière.
◤❀◢
« En raison de la pluie qui commence à tomber fortement, le début du match devra attendre le retour du soleil ! Espérons qu'il revienne vite ! Plaisanta le commentateur. Si la pluie continue au delà de seize heures, le match sera reporté à demain ! »
Les deux équipes attendaient dans le couloir menant au vestiaire. Ichinose, Domon et Aki parlaient avec leur ami, tandis que les autres discutaient entre eux, ou observaient la pluie.
« Hanaaka a beaucoup de chance, dit Gouenji en s'approchant de Tobitaka.
— Ouais. Cette pluie tombe au bon moment.
— Je parlais de toi.
— De moi ?
— Oui. Elle a de la chance que tu la défendes.
— Ce n'est pas ce que tu crois ! Bégaya Seiya.
— Ah ? Il me semblait, pourtant. »
Tobitaka soupira, observant le ciel nuageux.
« C'est juste que le coach ne la prend pas au sérieux. Certes, elle cherche à se venger pour je ne sais quelle raison, mais elle s'amuse quand même. Puis... Je la connais. »
Gouenji rit doucement, amusé. Tobitaka rougit, et tenta de se défendre, mais rien n'y fit. Shuuya l'avait démasqué.
Il fallut attendre une bonne dizaine de minutes avant que le ciel s'éclaire peu à peu.
« Faites gaffe, le sol doit encore glisser, dit Kidou.
— Nickel, on pourra faire du patin sur gazon. » ironisa Max.
Kudou leur ordonna d'aller sur le terrain dès qu'ils seraient prêts. À l'aide des manageuses, ils s'étirèrent, puis se firent quelques passes sans toute fois rejoindre le terrain.
« C'est l'heure ! Fit l'arbitre.
— Encore quelques minutes, s'il vous plaît, il nous manque un joueur, répondit Domon.
— Cinq minutes, pas une de plus. »
Someoka posa ses mains sur ses hanches, soupirant.
« Toujours à nous faire des plans, celle-là.
— Arrête de râler. Si le capitaine lui fait confiance, c'est qu'elle viendra, glissa Handa.
— J'espère bien... »
Gouenji attrapa un ballon et fit quelques jongles, avant d'être interrompu.
« Eh bah alors, Raimon ? On a peur de nous affronter ?
— Oh non, pitié, pas eux... Murmura Kurimasu.
— Qu'est-ce-que vous voulez, tous les trois ? » lâcha Someoka.
Les frères Mukata, attaquants de Kidokawa Seishou, étaient venus jusqu'à eux, un sourire mesquin sur leurs visages.
« On ne vous voyait pas entrer sur le terrain, dit l'aîné.
— Du coup, on pense que vous allez déclarer forfait.
— Et puis quoi, encore ? S'énerva Someoka.
— Nous attendons juste un joueur, répondit Gouenji calmement.
— Oh, ça doit être Hanaaka ! Fit le benjamin.
— Ah, oui, votre roue de secours ? Je n'imaginais pas que Raimon était nulle au point de recruter des filles !
— Primo, si t'as un souci avec la roue de secours, tu lui en parles. »
Ils tournèrent la tête vers Kana, en maillot, les cheveux trempés, qu'elle frottait avec une serviette. Elle jeta ladite serviette sur le cadet des trois frères.
« Secundo, je te rappelle que c'est Raimon qui a vaincu l'Eiria Gakuen pendant que vous vous êtes faits massacrer, tertio, je suis peut être une fille, mais je peux toujours t'éclater les couilles et te vaincre dans un match de football avec Raimon !
— Hanaaka-san ! Lança Otonashi.
— Dis donc, tu commences à être aussi retardataire que Gouenji, plaisanta Kidou, qui faillit se prendre une remarque de Shuuya.
— Barrez-vous, tous les trois ! Cria-t-elle à l'intention des trois andouilles. On réglera ça sur le terrain. »
Ils partirent vers leur moitié de terrain, tout en rageant, tandis que la rouge se planta devant Kudou.
« Vous avez vu ? Je suis là. Je suis prête à jouer. Je suis prête à gagner !
— Alors tous sur le terrain !
— Oui, coach ! »
Tobitaka leva les yeux vers Kana. Elle le remarqua, et le regarda à son tour.
« Ravi de te voir, Kana. »
Et elle ne dit pas un mot de plus et rejoignit son poste. Les deux équipes se firent face. L'engagement fit décidé ; pour Kidokawa Seishou. Ils attendirent quelques secondes avant qu'enfin l'arbitre siffle, et le match débuta.
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Le chapitre 11 avec un peu de retard, désolé... On arrive presque au bout du FF !
#Historia
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