ʸᵘⁿᴶᵃᵉ - Lips Shut - ᴾᵃʳᵗⁱᵉ ² - ᴱᵛᵉʳ ᶠᵃˡˡᵉⁿ ᴵⁿ ᴸᵒᵛᵉ


Tu es encore là ? 🙈





"You spurn my natural emotions
You make me feel I'm dirt and I'm hurt
And if I start a commotion
I run the risk of losing you and that's worse

Ever fallen in love with someone
Ever fallen in love, in love with someone
You shouldn't have fallen in love with?

I can't see much of a future
Unless we find out what's to blame, what a shame
And we won't be together much longer
Unless we realize that we are the same

Ever fallen in love with someone
Ever fallen in love, in love with someone
You shouldn't have fallen in love with ?

You disturb my natural emotions
You make me feel I'm dirt and I'm hurt
And if I start a commotion
I'll only end up losing you and that's worse"






Jung Kook ne comprenait pas pourquoi tout le monde le dévisageait.

Ses tatouages n'étaient pas visibles et son bandeau, caché le plus possible derrière ses cheveux lâchés.

Après trois semaines de coups de téléphones incessants et de paperasse sans fin, il avait enfin réussi à intégrer un programme d'aide pour les porteurs de l'affaire Mizer, mais l'incompréhension commençait à presque prendre le pas sur l'impatience.

- C'est l'odeur de l'argent !

Regardant rapidement autour de lui, comme pour s'assurer que c'était bien à lui qu'elle parlait, il finit par faire face à la jolie brune qui venait de prendre la parole.

- Je te demande pardon ?

Elle sourit.

- On voit rarement des gens avec les moyens. Généralement, ils font des dons en restant le plus loin possible. L'éclaira-t-elle.
- Ils pensent que je ne vais pas rester ou revenir. Rétorqua Jung Kook, pas surpris par ses dires. J'ai l'habitude, ce n'est pas la première fois.

Il regarda autour de lui rapidement.

- Seulement là....

Ne s'attardant pas trop sur le peu de personnes présentes, pour ne pas être impoli, il marqua une petite pause.

- Je ne sais pas, c'est juste.... différent.

Enfonçant les mains dans les poches de sa salopette en coton rouge, son blouson en cuir tombant légèrement sur ses épaules, la jeune femme acquiesça.

- Ils doivent penser que tu es là pour l'exotisme.

Le brun fronça les sourcils.

- L'exotisme ?

Sortant des sucettes de l'intérieur de sa veste, elle lui en tendit une, qu'il saisit machinalement en la remerciant.

- Regarde autour de toi ! S'exclama-t-elle, agitant sa friandise, nullement gênée par l'attention qu'elle attira. On est seulement six !

Jung Kook mit quelques secondes à saisir.

- Attends, tu veux dire que tous les bénévoles sont là ?

Bataillant avec l'emballage de sa sucrerie, elle hocha vivement la tête.

- Personne n'a envie de se mêler des affaires de Gackt !

La sucette lui résistant toujours, elle grogna légèrement.

- En plus, son service de propagande fait du très bon boulot, comme toujours. Ajouta-t-elle. Beaucoup pensent que ces pauvres gosses ont vraiment eu leur mot à dire dans toute cette histoire. Si l'un d'eux accuse leur bourreau de quoique ce soit, il y a de fortes chances qu'il finisse lynché.
- Son service de propagande ?
- Les démons qui le défendent ! SM & YG, tu connais ?

Jung Kook sentit son estomac se nouer, alors qu'il serrait les poings.

- Ouais, je connais. Répondit-il. Hélas...

Elle observa un instant sa mine fermée, mais ne fit aucun commentaire.

- Sur les six, il y a deux femmes enceintes, un porteur et une mamie gâteau, donc forcement, tu détonnes.

Il hocha la tête, pensif, avant de soudain froncer les sourcils.

- Et toi alors ?

Ravie de pouvoir enfin savourer sa sucette, elle en profita un peu avant de lui répondre.

- Je fais partie des cinglés qui vont se retrouver face au fameux Lucifer ! S'exclama-t-elle, lui tendant sa carte de visite, apparue comme par magie.
- Brenda Song. Lit l'adolescent à voix haute. Tu es avocate ?

La question était stupide, vu que c'était écrit en gros et il se massa la nuque, les joues roses.

Sa gêne et mine adorable firent rire la brune.

- Tu es chou ! J'ai envie de te tirer les joues et t'ébouriffer les cheveux.

Un homme demandant l'attention du petit groupe, sauva Jung Kook de ce moment embarrassant.

- Mon dieu, il était tellement sexy ! Gémit Brenda, dévorant celui qui venait de déclarer s'appeler Jung Kyung Ho. Je suis censée respecter l'ordre et la loi, mais il me donne vraiment envie d'être une vilaine fille !

Bien qu'un peu surpris par le soudain changement de ton et de sujet, l'adolescent ne pouvait qu'approuver.

Détaillant le grand brun enfilant sa blouse blanche, qui portait un jean simple et un pull moutarde sur une chemise claire, plus une paire de lunette très classique, il ne put retenir ses pensées.

- J'avoue que je jouerai bien au docteur avec lui....

Loin d'être déstabilisée par son aveu, la jeune femme poussa un petit couinement.

- N'est-ce pas ? S'exclama-t-elle, tout excitée. Oh, si tu savais ce que ses mains peuvent faire comme merveilles...

Elle mordit la lèvre.

- Et sa langue... Ajouta-t-elle. Mon dieu sa langue !

Jung Kook se tourna vers elle, sourcils froncés.

- Comment tu....

Il ne finit pas sa phrase, le reste de sa question assez clair.

- Oh, c'est mon mari ! Rétorqua Brenda, toute souriante.

Horrifié, le brun vira au rouge en un temps record, s'étouffant avec sa propre salive, tandis qu'elle explosait de rire.

Jung Kook avait réussi à ne pas s'humilier davantage et c'est satisfait de son après-midi, mais à regret, qu'il quitta ses nouveaux "protégés".

Pour le moment, il n'avait rencontré que les porteurs qui n'attendaient pas d'enfant, mais ça avait suffi à briser le cœur de l'adolescent.

La plupart étaient plus jeunes que lui et songer à ce qu'ils avaient dû endurer, pendant que lui pouvait profiter de l'insouciance de la jeunesse, le révoltait.

Il avait l'habitude de ressentir ce genre de choses, étant bénévole depuis pas mal de temps maintenant, mais c'était tout de même, toujours, comme une première fois.

Chaque personne rencontrée était unique et son histoire spéciale. Même si tant de monde, les victimes comprises, répétait que leur cas était banal, qu'il n'avait rien de particulier, Jung Kook refusait de voir les choses ainsi.

Repensant au dessin que l'un des garçons lui avait offert, pour ne pas se laisser submergé par son sentiment de révolte, il sourit, ralentissant encore le pas.

Il n'avait vraiment pas envie de quitter les lieux.

Bien trop vite pourtant, il se retrouva dans le jardin intérieur, plutôt dévasté et vraiment sec, dernière zone avant la cour menant à la grande porte.

Sortant son téléphone qui vibrait dans sa poche, il grogna en voyant la succession de messages de Junsu, le collègue, ou plutôt patron de son frère, qui tentait encore de le caser avec l'insupportable progéniture de l'un de ses clients, pour le bien du cabinet.

- Tous les mêmes... Siffla-t-il rageusement en pensant à Changmin.

Il n'arrivait toujours pas à croire que ce dernier allait encore défendre Gackt.

Ça le rendait littéralement malade.

S'étant arrêté pour fouiller dans ses poches, à la recherche de ses cachets, il se retrouva soudain arrosé.

Malgré la surprise et la fraîcheur de l'eau, il grogna, le son inhumain confirmant que sa colère avait encore monté d'un cran.

- Merde ! Désolé !

La voix était étrange. Elle appartenait à un homme, mais ne semblait pas naturelle et, se souvenant du cas de l'un de ses anciens camarades de classe, il devina que l'arroseur devait avoir un problème à la gorge.

Ce dernier avait parlé normalement, pourtant ses mots étaient restés faibles, à peine plus forts qu'un murmure.

Heureusement, Jung Kook avait une excellente ouïe.

Paupières closes pour tenter de se calmer, il sentit l'inconnu avancer de quelques pas.

Timide, hésitant, presque effrayé.

Son odeur était agréable, fraîche, rappelant les agrumes.

Mandarine ?

Inspirant profondément, il bloqua le tout un instant, avant d'expirer.

- Ça va ?

Ça semblait douloureux pour l'inconnu de parler et Jung Kook se sentit mal de l'ignorer.

- Oui, ce n'est rien. Rétorqua-t-il.

Ce n'était effectivement qu'un peu d'eau à la figure et sur le haut de son sweat noir, un simple accident.

- Il avait l'air d'un animal prêt à mordre...

Cette fois-ci, l'autre avait réellement murmuré, mais l'adolescent l'entendit quand même et un sourire étira automatiquement ses lèvres en réponse.

- Il faut plus que de l'eau pour me faire sortir les crocs.

Un "han" assez mignon, échappa à l'arroseur, clairement surpris d'avoir été entendu, mais assez vite, il se mit à tousser.

Jung Kook ouvrit aussitôt les yeux, sa mine inquiète immédiatement remplacée par la surprise.

Face à lui, se trouvait un porteur, au vu du petit ventre arrondi qui dépassait du débardeur blanc et short en jean ouvert, trempé de la tête aux pieds, ses cheveux platine, attachés à la va-vite maintenus par une grosse pince violette et un épais bandeau blanc.

"Donc, maintenant, tu fais peur à des gosses en cloque, pourquoi ne pas créer ta propre secte à ce stade ?" Songea-t-il, les yeux fixés au tissu transparent, collé à la peau pâle.

Le "gosse" avait visiblement le même âge que lui, mais ça ne changeait rien.

"Tu restes un être méprisable !" Se fustigea-t-il mentalement.

Le jet toujours ouvert, à ses pieds, l'inconnu croisa enfin son regard.

Si son corps semblait fragile, ses yeux jaune vif le clouèrent littéralement sur place, lui donnant l'impression qu'il pouvait soulever des montagnes, malgré sa carrure délicate.

- Est-ce que ça t'arrive souvent d'avoir des absences ? Questionna le platine. Je dois m'inquiéter, appeler quelqu'un ?

Jung Kook ne répondit pas, concentré sur le tatouage rouge, particulier, situé bien en dessous du nombril, qu'il essayait d'apercevoir, sous les deux boutons ouverts du short.

Malgré ses efforts, il ne distingua que deux mignonnes petites ailes et le bout de ce qui semblait être un cœur.

- Ah, c'est ta première fois face à un porteur, ça va, le spectacle te plaît ? Cracha-t-il, sur la défensive.

Pris d'une nouvelle quinte de toux, il se courba et brun se reprit, secouant la tête.

- Non ! Non ce n'est pas... Je ne voulais pas....

Il se tut quelques secondes, prenant le temps de respirer profondément, pendant que l'autre se calmait, massant sa gorge.

- Mon comportement est déplacé, je suis désolé. S'excusa-t-il, se courbant légèrement. Mais je t'assure que c'est ton tatouage qui m'intéresse. C'est un Persona, non ?

Le platine haussa les sourcils.

- Comment tu as deviné ?
- Je suis tatoueur.

Un petit "hun", échappa au porteur, ses longs doigts fins caressant machinalement le motif coloré, suivant sa trajectoire lorsqu'il se déplaça en changeant de forme, finissant en coquelicot violet, à la tige bleu nuit, sur la hanche dénudée.

- C'est un travail incroyable. Apprécia-t-il, fasciné. Je peux connaître le nom de l'artiste ?

Le porteur recula d'un pas, ses doigts se figeant, ongles enfoncés dans la peau délicate.

- C'est l'œuvre de mon frère.

Jung Kook comprit tout de suite que c'était un sujet sensible, peut-être parce que lui-même avait le même genre d'attitude lorsqu'il parlait de Changmin. Dans tous les cas, il n'insista pas.

- Il a beaucoup de talent. Ajouta-t-il simplement.

Grimaçant en se massant à nouveau la gorge, le platine ne dit rien de plus. Il se baissa pour récupérer le tuyau et boire un peu.

Se faire tremper n'avait pas l'air de le gêner, au contraire et le brun l'observa sans un mot de plus, se sentant un peu stupide soudain.

Son mal à l'aise se prolongea lorsque l'autre continua de l'ignorer, retirant son bandeau imbibé d'eau pour le serrer dans sa main libre, quelques mèches blanches tombant ainsi sur son visage. Pourtant, il ne bougea pas, restant à le fixer, gêné, au lieu de simplement quitter les lieux.

Il se demanda si le porteur était l'un de ceux de l'affaire Mizer, même si la réponse semblait évidente au vu de sa présence dans cette zone et soudain, le petit ventre adorable, lui donna la nausée.

Serrant les poings, partagé entre impuissance et colère, il eut peur de se faire submerger.

Expirant bruyamment, il fouilla rapidement dans son sac à dos, qui n'avait, heureusement, pas trop été mouillé. Son flacon en mains, il se rapprocha du platine, qui avait la tête baissée, observant l'eau qu'il faisait couler le long de ses jambes.

- Je peux en avoir un peu ?

Le platine tressaillit, relevant ses yeux écarquillés vers lui, semblant avoir complétement oublié sa présence. Son regard si intimidant, était soudain adorable, en parfait accord avec sa mine de chaton perdu.

- De l'eau. Précisa Jung Kook, secouant légèrement son flacon en verre, les cachets rouge et noir s'entrechoquant.

Une moue boudeuse aux lèvres, quelque chose le contrariant apparemment, le porteur détailla le brun de haut en bas, avant de se mettre sur la pointe des pieds.

Comprenant que leur différence de taille était la cause de son expression vexée, le tatoueur ne put retenir son rire, ce qui lui valut un regard noir en réponse.

- Je ne suis pourtant pas si grand pour le moment ! S'exclama-t-il, plus amusé qu'effrayé par l'air assassin du platine. Mon frère aurait sûrement l'air d'un géant près de toi !

La mention de Changmin, face à une victime du monstre que ce dernier défendait, le calma brutalement, le choc aussi douloureux que si on l'avait poignardé.

Portant machinalement une main à sa poitrine, serrant quelques secondes le tissu doux de son sweat noir, il souffla, peinant un peu à respirer.

- Pardon. Souffla-t-il. Pardon.

L'autre pencha la tête, sourcils froncés, se demandant ce qui lui prenait, mais il continua de s'excuser, encore et encore.

L'eau glacée sur son visage, mit fin à sa litanie.

- Ça va mieux, ça t'a rafraichi les idées ? Lui demanda le porteur en éloignant le jet.

Un peu hébété, Jung Kook s'essuya avec ses manches trop longues, paupières closes.

Sentant le tuyau tomber à ses pieds, il recula et lorsqu'il rouvrit les yeux, alerté par le "salut" du platine, il vit que ce dernier s'était éloigné, se dirigeant vers l'intérieur du bâtiment.

Son flacon en main, tous les mots qui se bousculaient sur le bout de sa langue lui semblant stupides, il l'observa disparaître, pas totalement sûr que leur rencontre avait réellement eu lieu.

- Je n'arrive pas à croire que tu ne lui aies finalement rien dit ! S'exclama Yong Sun dans sa petite cabine d'essayage, sautillant pour refermer sa robe.
- Comment j'aurai pu aborder un sujet si important, alors qu'à peine installé en face de moins, aussi blanc qu'un cadavre, il s'est relevé précipitamment pour vomir ? Rétorqua Yunho, dans celle d'à côté, enfilant une chemise légèrement transparente, bleu foncé. Sa migraine était horrible et on n'a même pas mangé finalement.
- Ça fait trois jours ! Intervint Jin, sortant de la troisième cabine en jean, torse nu, un serre taille rigide noir, au motifs floraux rouges, à même la peau. Tu as eu le temps depuis !

Son meilleur ami tira légèrement le rideau, passant sa tête.

- Une fois remis, il a filé au bureau et n'est pas rentré depuis. Répondit-il. Donc non, je n'ai pas eu le temps depuis.
- Tu parles, vous continuez simplement à vous fuir. Siffla le chorégraphe. Si l'un de vous deux ne se décide pas, vous allez vraiment tout faire foirer.

Sortant à son tour, Yong Sun se planta devant Jin, lui tournant le dos et ce dernier, réagissant automatiquement, lui ferma sa robe.

- Je suis d'accord. Intervint-elle après l'avoir remercié. Plus vous attendez et plus vous vous éloignez.

Faisant face au miroir de sa cabine, passant une main dans son carré court noir, elle grimaça.

Derrière elle, le chorégraphe descendit la fermeture éclair de la robe, se penchant à son oreille.

- Ouais, elle ne te met pas en valeur ! S'exclama-t-il, confirmant ce qu'elle pensait.
- On ne fuit plus. Déclara Yunho, sortant de sa cabine.

Jin se plaça devant lui, roulant des yeux.

- Je suis sérieux ! Insista le brun. Je pense qu'il veut parler autant que moi.

Son meilleur ami, qui déboutonnait sa chemise mal fermée, pour faire ça correctement, haussa les sourcils.

- C'est à dire ?
- On va partir en weekend pour, je cite, "se retrouver".
- Ça ne veut pas forcément dire qu'il va avoir le courage d'aborder ce qui ne va pas. Commenta Yong Sun, de retour dans sa cabine. Peut-être qu'il espère juste que ça va passer tout seul.
- Ce n'est pas son genre. Répliqua Yunho.
- En ce moment, c'est votre genre à tous les deux. Contra Jin, laissant les deux derniers boutons de sa chemise ouverte.

Pivotant pour se regarder dans le miroir, le brun soupira.

- Dans tous les cas, je suis décidé. Même s'il n'a pas prévu de mettre les choses à plat lors de ce weekend, on va parler.

Jin, arrangeant son col, lui sourit, croisant son regard dans la glace.

- Ça va bien se passer. Le rassura-t-il. Le résultat ne peut-être que positif.

Yunho lui rendit son sourire en le remerciant.

- C'est mignon tout ça, mais si on arrêtait de faire semblant de s'intéresser aux fringues pour passer à la véritable raison de notre présence ? Intervint Yong Sun. Mamie n'a pas refait son stock et laissé les clés de sa boutique pour qu'on oublie notre objectif lingerie !

Jin pointa sa taille.

- Pour ma part, je suis déjà lancé.
- Mon dieu je ne sais pas comment tu fais pour respirer avec ça ! Gémit la jeune femme.
- Ou comment il les lacent seul! Ajouta Yunho.

Le chorégraphe haussa les épaules.

- Ça fait tellement longtemps, que c'est presque comme enfiler une chemise ou fermer une veste. Rétorqua-t-il. Question d'habitude je suppose.
- Je ne pourrais jamais....

Le brun se tut brusquement en prenant conscience de ses paroles.

Comprenant pourquoi, son meilleur ami rit.

- On est justement là pour voir si tu peux !
- J'ai mis longtemps juste pour apprendre à faire mes lacets tout seul !
- Je sais, c'est moi qui t'ai appris ! Répondit Jin.
- Ne t'en fais pas Yunnie, la dentelle c'est facile et tous les corsets ne sont pas aussi compliqués que ceux de notre Clochette ! S'exclama Yong Sun.

Jin, la "Clochette" en question, confirma.

- Beaucoup ont des crochets sur le devant et des fermetures éclair sur le côté.

Malgré son cœur battant la chamade et son esprit encombré par sa situation avec Jaejoong, Yunho se sentait rassuré par la présence de son meilleur ami.

Dans cette petite boutique atypique, il était dans une bulle coupée du monde, accompagné d'un être qui ne le jugerait jamais et qui avait toujours été là.

Le portable de Jin, vibrant sur une étagère, mit fin à sa montée d'affection.

Fronçant les sourcils en voyant la réaction de son meilleur ami, qui avait sursauté, il échangea un regard inquiet avec Yong Sun.

- Trésor, ça va ? Demanda la brune.

Son portable serré entre les doigts, le châtain força un sourire.

- Apparemment je ne respire pas si facilement que ça avec ce serre-taille! Rétorqua-t-il, retournant précipitamment dans la cabine. J'arrive tout de suite !

Yunho serra les poings, déjà prêt à tirer les rideau pour lui demander d'arrêter de se foutre d'eux, mais son amie le retint.

Tendu, il lutta contre les voix presque caverneuses qui lui hurlaient de trouver et détruire ce qui faisait du mal au chorégraphe et finit par soupirer en s'éloignant légèrement.

Dans la cabine, Jin avait les yeux rivés sur l'écran de son nouveau portable, fourni avec un tout aussi nouveau numéro.

𝕁𝕖 𝕟𝕖 𝕤𝕒𝕧𝕒𝕚𝕤 𝕡𝕒𝕤 𝕢𝕦𝕖 𝕔'é𝕥𝕒𝕚𝕥 𝕥𝕠𝕟 𝕘𝕖𝕟𝕣𝕖 𝕕𝕖 𝕓𝕠𝕦𝕥𝕚𝕢𝕦𝕖. 𝔻𝕠𝕞𝕞𝕒𝕘𝕖 𝕢𝕦𝕖 𝕝𝕖 𝕣𝕚𝕕𝕖𝕒𝕦 𝕤𝕠𝕚𝕥 𝕓𝕒𝕚𝕤𝕤é.

- Je suis vraiment surpris que tu sois encore là.

La voix de Junsu était moqueuse, teintée d'une touche de mépris.

Debout près de la baie vitrée, une petite bouteille d'eau en verre, à la main, il observait les plantes qui avaient envahi l'immense terrasse sud.

"Ça n'était pas là, avant l'arrivée de ce gamin". Songea-t-il.

Yunho avait très envie de continuer à l'ignorer, le maudissant d'avoir débarqué alors que Jaejoong et lui s'apprêtaient à partir en week-end, mais bien élevé, il lui jeta tout même un regard, délaissant un instant son livre. Sans pour autant demander des précisions sur sa soudaine déclaration.

Mais apparemment, ce dernier n'en avait pas besoin.

- Combien de temps penses-tu que cette stupide phase de Jae va durer ? Poursuivit-il, toujours aussi moqueur.

Le brun n'avait vu que peu de fois l'avocat et toujours de loin, il n'était même pas sûr d'avoir déjà échangé un mot avec lui, avant aujourd'hui. Mais en tout cas, sa première impression s'était renforcée.

Il ne l'aimait pas du tout.

- Je ne vois pas trop pourquoi je devrais vous parler de ma relation avec Jae. Rétorqua-t-il, maintenant le vouvoiement.

Désirant garder toutes les barrières possibles entre eux.

Junsu explosa de rire.

- Relation ? S'esclaffa-t-il. Tu es tellement naïf que ça en est mignon !

Yunho détestait la façon dont il le regardait et lui parlait.

Comme s'il n'était qu'un gamin qui ne comprenait rien.

La différence d'âge entre son amant et lui, ne lui avait jamais posé de problème, avant que justement, ils se mettent en couple.

Treize ans d'écart qui lui donnaient parfois l'impression de se traduire en millions de kilomètres, séparant Jaejoong de lui.

Le peu de l'entourage de son petit ami qu'il avait rencontré, lui faisait toujours sentir qu'à leurs yeux, il n'était qu'un petit garçon sans cervelle, qui n'était pas à leur niveau et ne savait rien du monde. Mais ce qui lui faisait le plus de mal, c'est lorsque que Jaejoong lui donnait cette impression. Lorsque ses silences, ses coups de fil secrets, phrases interrompues à son arrivée, ou réponses vagues, noyées dans des étreintes au parfum de diversion, lui rappelaient que l'homme dont il pensait partager la vie, gardait en réalité tout pour lui.

- Est-ce que ma jeunesse vous pose problème parce que vous êtes passé à côté de la vôtre ? Rétorqua-t-il. Ou alors, est-ce de la jalousie, parce que c'est moi que Jae a choisi ?

Le roux explosa à nouveau de rire, appuyant sa main libre contre la baie vitrée, laissant une trace.

- Tu penses que je veux quoi, coucher avec lui ? Ou alors adopter une ribambelle de gosses et l'appeler "mon cœur" ?

Il but une gorgée.

- Si tu veux tout savoir, j'ai déjà couché avec lui. Et je suis loin d'être le seul de son entourage avec qui il a pris du bon temps.

Marquant une micro pause, observant l'expression de Yunho, il amena sa main à sa bouche, dans un geste très théâtral.

- Oh, pardon, j'ai oublié que tu ne connaissais absolument aucun de ses proches ! Lança-t-il, toujours aussi amusé par la situation. Il ne t'a jamais présenté à personne, n'est-ce pas ?

Le brun froissa inconsciemment l'une de ses pages.

- Puisque tu m'as fait si gentiment rire, laisse moi t'éclairer un peu sur celui chez qui tu squattes. Lança l'avocat, s'éloignant de la baie vitrée.

Assis à la table du salon, Yunho ne put s'empêcher de relever les yeux vers lui.

- Lorsqu'il pense à son cœur brisé, Jae couche avec tout ce qui bouge. Ensuite, il culpabilise et se coupe de toute vie sociale pendant des semaines ou des mois. Puis quand la solitude lui pèse trop, il s'entoure de jolis garçons et de jolies filles, qu'il gâte et dont il prend soin, avant de retomber dans la phase un.

Déposant sa bouteille vide sur la table basse, il regarda rapidement sa montre.

- Tu comprends ? C'est un cercle et tu n'es rien de plus qu'un des maillons de la chaîne.
- Si c'était le cas, Jae me l'aurait dit, on n'a jamais eu de mal à mettre des noms sur les différentes étapes de notre relation. Rétorqua Yunho. Il sait qu'il n'a pas à me mentir, s'il ne veut que de la compagnie ou du sexe sans attache.

Junsu se rapprocha encore de lui.

- Et il t'a dit quoi au juste ? Quels mots avez-vous mis sur cette relation ? Questionna-t-il. Qu'est-ce qui a bien pu te faire croire que tu es le seul ? Que tu as une place dans son avenir, ou plus simplement, dans sa vie ?

S'appuyant sur la table en verre du salon, il se pencha vers le plus jeune.

- Elle est où ta place, hein ? En dehors de trois tiroirs dans son dressing, quelle partie de lui t'a-t-il offerte ?

Yunho ne voulait pas avoir l'air affecté. Il refusait que cet homme détestable puisse voir ses failles et ses craintes. Mais il appuyait pile où ça faisait mal, abordant ce qui pesait entre Jaejoong et lui depuis le début et n'avait fait que s'alourdir dernièrement.

Ses peurs, doutes et insécurités, prenaient racine au cœur de ces questions que l'avocat lui lançait. De toutes ces constatations douloureuses qu'il lui crachait à la figure, comme le pire des poisons.

Le brun était fatigué, se battant avec ses démons trop bruyants et ceux invisibles de son amant, depuis trop longtemps.

C'était difficile de continuer à faire semblant.

Il s'accrocha quand même à l'idée que seuls Jaejoong et lui pouvaient labelliser leur relation.
Eux seuls décideraient de la sauver, de l'abandonner jusqu'à ce qu'elle s'autodétruise, ou d'y mettre un point final.

Ils avaient ce week-end pour commencer à regarder l'autre en face, une couche de leurs masques en moins.

- Vous cherchez à me faire sortir de sa vie à tout prix. Répliqua-t-il. Vu le genre d'homme que vous êtes, c'est que forcément mon départ vous serait bénéfique.

Le roux tira la chaise près de la sienne, la faisant pivoter pour lui faire face.

- Ton départ me sera profitable à deux cent pour-cent ! Confirma-t-il avec entrain. Mais ce que tu refuses d'accepter, c'est que le problème n'a rien à voir avec moi.

S'asseyant enfin, il continua.

- Contrairement à ce que tu crois, je ne pense pas du tout que tu es stupide. Et je n'ai rien de personnel contre toi. Avoua-t-il. Tu sais parfaitement que Jae est inconnu pour toi, qu'il te cache tout de sa vie, jusqu'à ce coup de fil qu'il est allé passer dans le jardin.

Yunho fit de son mieux pour cacher ses émotions. Le ton du roux n'était plus moqueur, mais le côté presque neutre lui semblait plus douloureux.

Comment pouvait-il dire des choses si blessantes, lui offrir des plaies béantes, en ayant l'air de parler de la météo ?

- Ose me dire que tu ne te demande jamais où et avec qui il part en voyage. Qui sont ses amis, ses parents, pourquoi il a autant de téléphone, ou même pourquoi cette villa ressemble à une maison témoin. Poursuivit Junsu. Ose me dire que tu as vraiment l'impression d'être différents des chats que Jaejoong recueille et qui finissent donnés à d'autres, car en dehors d'une demeure immense, il n'a pas de place pour eux.

Le silence s'étirait dans la limousine et Jaejoong sentait parfaitement que leur week-end, censé les rapprocher, commençait mal.

Ses migraines, de plus en plus atroces, n'allaient certainement pas s'arranger dans les jours à venir et son stress atteignait des sommets.

Hyde n'en n'avait plus pour longtemps.

Combien de temps avant qu'il meurt, le forçant ainsi à faire face à la réalité ?

Détournant les yeux de la vitre, le chemin jusqu'à l'aéroport privé, n'ayant de toute façon rien d'attrayant, il dévia vers son amant, frissonnant en voyant que ce dernier avait le regard fixé sur lui.

Yunho ne s'était pas assis près de lui, mais sur la banquette d'en face, collé à la fenêtre opposée.

Depuis le départ de Junsu, le brun était différent. L'ambiance presque détendue, qui lui avait donné de l'espoir pour leur week-end, plus qu'un vieux souvenir.

"Pourquoi a-t-il fallu que tu mentionnes Murasaki ?" Songea l'homme d'affaires, toujours cloué sur son siège par l'intensité des yeux clairs de son amant.

Il se sentait mis à nu et c'était troublant, effrayant. Pourtant, il était incapable de se libérer de ses pupilles qui l'enchaînaient, formant un étau invisible, qu'il ressentait presque physiquement.

Jaejoong se demandait si son amant avait conscience de la force de son regard. S'il avait conscience de son charisme et sa beauté.

Remarquait-il les nombreux regards qui s'attardaient sur lui et les tentatives plus ou moins subtiles pour avoir son attention ?

"C'est vrai que tu ne le connais pas si bien que ça."

Le cœur soudain serré par ce constat qui le ramenait aux limites même de leur relation, il ressentit encore plus clairement le compte à rebours enclenché à distance.

Est-ce que Hyde ne pouvait pas tenir encore un peu ?

Yunho ne lâchait pas son amant des yeux et tout ce qu'il voyait, c'était de l'inquiétude, des doutes et toujours plus de barrières.

Il voyait son malaise, son envie évidente de fuir son regard, sa peur qu'il puisse lire en lui et découvrir ce qu'il cachait derrière ses prunelles sombres.

"Vous n'avez pas encore choisi votre destination, n'est-ce pas ? Alors, puisque tu es si confiant, demande lui de t'amener à Murasaki. Dis-lui que tu rêves de visiter le temple de Kizuna."

Il avait écouté Junsu, incapable de retenir son envie de voir ce que ces quelques mots déclencheraient.

Il avait demandé et des morceaux de verre brisé avaient été sa première réponse.

Jaejoong avait lâché la bouteille vide laissée par l'avocat sur le carrelage de la cuisine, sous le choc, comme s'il venait de le fouetter ou de l'électrocuter.

Une fois légèrement remis, conscient de son comportement étrange, il avait tenté de faire comme si de rien n'était, balbutiant des excuses.

Surcoté. Pas terrible en cette saison. Bondé à cette époque de l'année.

Le brun n'y avait pas vraiment fait attention, conscient que ce n'était que des mensonges et que son amant était mal à l'aise, fuyant son regard, les doigts crispés sur la balayette qu'il avait continué de passer au sol, bien qu'il ne restait plus aucun débris.

Murasaki était un sujet sensible, Kizuna encore plus et le pire, c'est que ça n'avait pas l'air d'être un mauvais souvenir.

Peut-être que si Jaejoong avait simplement paru vouloir éviter un lieu chargé de souffrances, comme beaucoup de monde, Yunho ne se serait pas senti aussi blessé et angoissé.

Mais non, ce secret avait juste l'air personnel. Comme toute la vie de l'homme d'affaires.

Tout ce que lui, son petit ami, n'avait pas le droit de connaître.

Qu'est-ce que deux menteurs, deux lâches, pouvaient bien construire ?

La réponse lui faisait peur et se sentant découragé, à deux doigts d'abandonner, toujours plus repoussé par les yeux noirs de son amant, il ferma les siens, tournant la tête.

Jaejoong culpabilisa du soulagement ressenti, se retenant de justesse d'expirer bruyamment.

- Faisons demi-tour, ce n'est pas le moment idéal pour une escapade. Déclara Yunho, paupières closes, toujours contre la vitre. En plus, on a aucune destination de prévue.

Le blond ne songea même pas à le faire changer d'avis.

Effectivement, voyager dans ces conditions n'avait rien de bénéfique. Au contraire, c'était même néfaste, à en juger par l'ambiance étouffante dans la limousine.

De plus, il avait promis un weekend "loin de tout", mais n'avait au final rien organisé, ses migraines, les affaires et les récents événements, ayant accaparé toute son attention.

Il n'avait vraiment pas assuré.

Ordonnant au chauffeur de les ramener à la villa, il ne put s'empêcher de se demander ce que Yunho et lui espéraient en continuant de se retenir ainsi.

Jaejoong ne savait pas ce qu'il voulait exactement.

Il n'avait pas prévu, en rencontrant le jeune homme, que les choses deviendraient un jour, si compliquées.

Et même si tout le monde attendait qu'il se décide enfin à fermer cette parenthèse devenue éreintante, même si c'était prévu depuis le départ et inévitable, il n'arrivait pas à imaginer sa vie, une fois que ce serait fini.

Jin ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil discrets à Goong Min, gêné d'être seul avec lui, au vu de leur première rencontre.

Il se souvenait encore très clairement avoir pleuré comme un bébé en s'accrochant au très impressionnant quadragénaire, avant de fuir en courant, sans même un merci ou un au revoir.

Et il n'avait certainement pas prévu de se retrouver à boire un verre, en tête-à-tête avec lui.

Tout ça à cause de Yong Sun et Byul qui n'avaient pas pu s'empêcher de se sauter dessus, alors qu'il les attendait dans le salon, priant pour que le grand frère de son ami ne fasse pas son apparition.

Au final, le grand brun avait débarqué quelques minutes avant que des bruits facilement reconnaissables, s'échappent de la chambre du couple, donnant au danseur l'envie de s'enfoncer sous terre.

Il aurait dû fuir, encore une fois, au lieu d'accepter, comme un idiot incapable de dire non, le café proposé par Goong Min.

L'homme faisait plus jeune et doux aujourd'hui, en jeans, avec un simple pull blanc et des lunettes noires, il semblait abordable, moins intimidant.

"Mais tout aussi sexy" Songea Jin.

Déposant sa tasse, l'aîné savoura sa gorgée de cappuccino, avant de relever la tête vers le chorégraphe, croisant son regard.

- Ça va mieux ?

Le châtain fronça les sourcils, un peu perdu.

Son expression confuse fit sourire le quadragénaire, qui précisa.

- La dernière fois, tu avais l'air...
- Oh mon dieu ! Gémit subitement Jin, ramenant ses deux mains à son visage. Pitié, oublions ça !

Les bouts de ses oreilles étaient rouges, aussi brûlants que ses joues qu'il tentait tant bien que mal de dissimuler au regard amusé du brun.

- Je ne vais pas insister, mais sache qu'il n'y pas de raison d'être embarrassé. Rétorqua ce dernier.
- J'ai explosé en sanglot devant un inconnu avant de partir en courant ! Couina le plus jeune.
- Nam Goong Min, avocat, quarante ans dans très peu de temps, aîné peu présent de ton amie Yong Sun, vient de se faire virer par sa fiancée !

Surpris, Jin baissa les mains, les yeux écarquillés.

- Je suis déjà un peu moins un inconnu, là, non ? Sourit le brun.
- Je n'aime pas les avocats. Lâcha spontanément le danseur, avant de se frapper la bouche, horrifié.

Nam Goong Min explosa de rire.

- Oui, personne ne nous aime ! Rétorqua-t-il, clairement amusé. À juste titre d'ailleurs.
- Non, vous êtes utiles...c'est juste que....je veux dire....

Après avoir balbutié encore un peu, Jin se mordit la lèvre, baissant la tête vers sa bière.

- Pardon, ce n'était pas correct. S'excusa-t-il.
- C'était très drôle ! Les gens sont rarement aussi francs avec moi.

Voyant qu'il était toujours aussi mal, l'avocat lui laissa un peu de temps, saisissant sa tasse encore presque pleine.

- Yong Sun m'a dit que vous comptez vous installer dans le coin ? Demanda finalement le danseur, changeant de sujet. Pourquoi ? Si ce n'est pas indiscret.

Goong Min effaça un reste de cappuccino en passant sa langue sur ses lèvres, arrachant un petit frisson à son vis-à-vis.

- Je devais venir uniquement quelques semaines pour le boulot, à la base.
- Si longtemps, juste pour une affaire ?
- Pas n'importe quelle affaire, le cas Mizer.

Jin se tendit immédiatement, ses doigts tremblant autour de sa bière.

- Je fais partie du comité Lavendel, nous représentons les victimes de Gackt Camui.

Le nom noua l'estomac du châtain, son envie de vomir de plus en plus pressante.

- Les victimes... Souffla-t-il. Vous... vous n'êtes pas là pour défendre G...

Il ferma les yeux, expirant, se sentant à bout de souffle, oppressé par ce simple prénom qui ne voulait pas franchir ses lèves.

Soufflant, il choisit finalement de reformuler sa question.

- Vous êtes réellement là pour les porteurs et leurs droits ? Vous ne pensez pas qu'ils sont consentants et ravis ?
- Est-ce que le consentement de gamins conditionnés, dont on a lavé le cerveau depuis toujours, peut vraiment être considéré comme tel ? Rétorqua l'avocat.

Jin tressaillit, plongeant dans les prunelles sombres du quadragénaire, s'y perdant quelques instants, comme il se perdait dans le flot de souvenirs et d'émotions qui avaient échappés à ses barrières.

L'autre ne détourna pas le regard, le laissant se noyer, lutter, chercher de l'air et finalement, remonter tant bien que mal à la surface.

Déviant brusquement la tête vers la droite, leur table près des vitrines, il se concentra sur les passants pressés. Sa main tremblante saisit maladroitement sa bière, plus pour se donner contenance que par soif.

Buvant tout de même une gorgée, grimaçant, car elle n'était plus vraiment fraîche, il se redressa légèrement, la banquette caramel, peu confortable, lui faisant mal aux fesses.

- Pourquoi déménager finalement ?

Goong Min saisit la bouteille du danseur, encore à moitié pleine, faisant signe au serveur d'en apporter une autre, avant de la poser de son côté, pas loin du rebord.

- Comme je l'ai dit, ma fiancée m'a viré.

Jin se retint juste à temps de demander pourquoi, mais l'autre répondit tout de même à sa question silencieuse.

- Je l'ai trompée.

La mine choquée du plus jeune fit rire le brun.

- C'est un mariage arrangé, il n'y a aucun amour entre nous. Et il se trouve que mon cœur appartient à quelqu'un d'autre. Poursuivit-il. Pour moi, ce serait laisser quoique ce soit se passer entre ma "fiancée" et moi, qui serait une infidélité.

Jin hocha légèrement la tête.

- Yong Sun m'a expliqué que votre famille est....
- Détestable. Trancha l'avocat. Privilégiant les apparences, l'argent, considérant que "l'honneur" de la famille passe avant tout et que leurs enfants sont des outils.
- Hun. Acquiesça timidement le chorégraphe.
- Yong Sun a été reniée, mais elle est adulte et a fait ses propres choix. Elle est heureuse et je n'ai plus à m'inquiéter pour elle. Expliqua le quadragénaire. Mais on a d'autres frères et sœurs, qui sont trop jeunes pour être libres, quelqu'un doit donc....

Il ne finit pas sa phrase, passant simplement son doigt sur le dessus de sa tasse.

- Vous vous sacrifiez pour pouvoir les protéger jusqu'à ce qu'ils soient assez grands pour voler de leurs propres ailes. Conclut pour lui Jin.

Un petit rire gêné lui échappa.

- Sacrifice est un bien grand mot ! S'exclama-t-il, buvant une gorgée de son cappuccino.

Le châtain sourit, attendri.

- Ils ont de la chance d'avoir un grand frère comme vous.
- Je ne suis pas sûr.... Souffla l'avocat. Après tout, j'ai été égotiste en refusant de renoncer à la femme que j'aime et maintenant....

Il soupira.

- Si ma fiancée en parle à mes parents, ça va causer beaucoup de problèmes !
- Je suis désolé.

Surpris, le plus âgé releva la tête vers Jin.

- Pourquoi vous excuser ?
- Je suis désolé de ne pas pouvoir être utile. Rétorqua le châtain, se sentant soudain un peu stupide. Désolé de ne pouvoir qu'écouter et dire que c'est injuste.

Déposant sa tasse, Goong Min sourit.

- Pour tout le monde, se plaindre quand on "a tout" ça mérite le bûcher, et même avec mes proches, je me sens mal d'évoquer le sujet. Répondit-il. Avant aujourd'hui, personne ne m'a jamais dit, c'est "injuste".

Interrompu par son portable, il garda la suite pour lui, se levant en saisissant l'appareil.

- Je m'excuse, mais je dois absolument prendre cet appel.
- Oh, oui, bien sûr !

Jin le suivit des yeux alors qu'il sortait du bar, avant de saisir son propre téléphone pour envoyer un message à son meilleur ami, lui souhaitant une nouvelle fois un bon voyage et lui offrant du courage pour sa discussion avec son amant.

Remerciant le serveur qui lui apporta sa bière, il tapota pensivement sur la table, son regard accrochant à un magazine roulé dans le coin de la banquette, sûrement oublié par un précédent client. Pensant que ça pourrait peut-être l'occuper, il s'en empara pour le déplier.


- Est-ce que ça pose problème ? Lança Jaejoong en retirant sa veste.
- Je ne sais pas, à toi de me le dire ! Rétorqua son amant.

Ils venaient à peine de mettre un pied dans la villa, après un trajet interminable, dans un silence horriblement pesant et leur projet de weekend "pour se retrouver" n'était déjà plus qu'un lointain souvenir.

Tirant sa valise derrière lui, Yunho passant près de son amant, quittant l'entrée où ce dernier rangeait ses chaussures.

Lui avait jeté les siennes, pas d'humeur à se plier aux manies du blond.

- Je ne t'ai jamais caché que j'aidais des gens ! S'exclama l'homme d'affaires en le rejoignant dans le salon.
- Tu ne m'as jamais dit que c'était en continuant de jouer les sugar daddy !
- Je pensais que c'était évident ! C'est comme ça que je fonctionne ! Se défendit Jaejoong. Je ne leur demande rien en retour !
- Oh, et ces photos que je viens de voir, qu'est ce que c'est ?
- Il a simplement cru que ça me ferait plaisir. Expliqua l'aîné. Il me remerciait à sa façon.
- Peut-être que si tu faisais des dons autrement que via des sites pour adultes, personne ne ressentirait le besoin de te remercier de cette façon.

Le blond fronça les sourcils.

- Est-ce que tu voudrais que je change ce que je suis ?
- JE NE SAIS MÊME PAS QUI TU ES ! Hurla Yunho.

Son amant recula, comme s'il avait été frappé et le plus jeune soupira, lassé.

Il avait prévu de profiter de ce weekend pour s'ouvrir à son petit ami, pas de se disputer avec lui.

Passant une main dans ses cheveux, retirant son élastique trop serré au passage, il soupira encore.

- Est-ce que tu couches avec eux ?
- Pardon ?

Jaejoong avait les yeux écarquillés.

- Est-ce que tu as déjà couché avec l'un d'eux depuis qu'on est ensemble ? Répéta plus clairement le danseur.
- Non !

Hochant la tête, tout en malmenant sa lèvre, le plus jeune continua sur sa lancée.

- Et avec quelqu'un d'autre ?
- Qu'est-ce que tu...
- Est-ce que tu m'as déjà trompé ? Insista le brun.

L'homme d'affaires marqua un temps d'arrêt, son expression changeant complétement, la lueur dans son regard surprenant Yunho, qui ne l'avait jamais vu auparavant.

Cette fois-ci, c'est lui qui recula, comme s'il avait senti que quelque chose allait exploser.

Saisissant la lourde chaise qui les séparait, Jaejoong la jeta vers la table basse, brisant sa vitre et le vase qui était dessus, les fleurs du plus jeune écrasées.

- Pour qui tu prends à m'interroger comme ça ? Cracha-t-il, hors de lui.
- Te voir t'emporter de cette façon, me fait penser que la réponse est oui. Rétorqua malgré tout son amant.
- Tu ne te plaignais pas comme ça quand c'est toi qui avais besoin d'aide ! Cria le blond. Tu étais bien content que je paye ton année !

Un petit rire, loin d'être joyeux, échappa à Yunho.

- Merci de me confirmer que je ne suis rien de plus qu'un paumé que tu entretiens. Souffla-t-il. Ton cas particulier qui n'est ni mignon, ni obéissant !
- De quoi tu
- Je vais prendre une douche !

Disparaissant dans la première salle de bain du ré-de-chaussé, il claqua la porte derrière lui, avant de s'y appuyer en expirant profondément.

Croisant son reflet dans le miroir, il avança jusqu'aux lavabos en marbre, se passant rapidement de l'eau sur le visage pour se calmer un peu.

Il n'arrivait même pas à savoir ce qu'il ressentait, tout était trop intense et brouillon.

Décidant qu'une douche restait la meilleure solution, il ferma le robinet d'eau pour se diriger vers l'autre partie de la salle de bain, tout en se déshabillant.

Une fois sa chemise complétement ouverte, il ne la retira pas, s'attaquant à sa ceinture, puis son jean, tressaillant lorsque ses doigts entrèrent en contact avec les reliefs de la culotte haute noire qu'il avait prévu de montrer à son amant, lors de leur weekend.

Avec Jin, ils en avaient choisi une simple et plutôt classique, pour commencer en douceur, mais qui le mettait en valeur et dans laquelle il se sentait bien.

Repensant aux froufrous roses couvrant les fesses du sugar baby adorable et minuscule qui avait envoyé ses photos à Jaejoong, il rit amèrement.

Malgré tout, il se déshabilla complétement, ne gardant que la pièce de lingerie, face au miroir géant, dans lequel il pouvait se voir en entier.

S'observant attentivement un long moment, il finit par sourire sincèrement.

Il aimait beaucoup ce qu'il voyait.

Récupérant son portable dans la poche de son jean, il prit plusieurs clichés, avec la sensation étrange d'y voir plus clair.

Son téléphone et ses vêtements en mains, il sortit de la salle de bain, sans se couvrir et bien plus apaisé.

Jaejoong, qui venait de vider une petite bouteille d'eau et avait décidé de passer à quelque chose de plus fort, resta stupéfait lorsqu'il vit son amant se diriger tranquillement vers la cuisine.

Il le suivit des yeux, clignant plusieurs fois, se demandant s'il n'était pas en train de rêver, incapable de comprendre ce qui se passait.

Le cognac qu'il se servait, déborda du verre qu'il serrait fermement, le ramenant enfin sur terre.

Pestant, la main pleine d'alcool, il avala rapidement le surplus en reposant la bouteille sur le bar.

Yunho s'était aussi servi à boire, ne semblant nullement gêné par sa tenue, ou plutôt manque de tenue.

- Yun, mais qu'est ce que.... À quoi tu joues ?

Finissant son verre d'eau, le brun sourit à son amant.

- Je ne joue pas.

Se rapprochant de lui, agacé, l'autre était loin d'être aussi calme que lui.

- Je ne t'ai jamais demandé de faire ça !

Quittant la cuisine pour le salon où il avait abandonné sa valise, le danseur ne répondit pas, se baissant simplement pour fouiller dans ses affaires.

Le regard fixé sur les fesses de son amant, Jaejoong perdit quelques instants le fil, lui laissant le temps de trouver son bas de jogging gris et un tee-shirt blanc.

- C'est ridicule ! Ce n'est pas toi !

Enfilant rapidement ses vêtements, Yunho se tourna vers le blond.

- On ne se connait vraiment pas du tout. Déclara-t-il calmement.

Un peu pris de court pas son expression sereine et son ton doux, l'homme d'affaires haussa simplement les sourcils en réponse.

Le manche de sa valise en main, le danseur le regarda droit dans les yeux.

- Vivre ensemble était une mauvaise idée. Déclara-t-il. Quand on était simplement colocataire ça allait, mais là...

Il secoua un peu la tête.

- C'est beaucoup trop tôt.

Jaejoong écarquilla les yeux.

- Tu... tu t'en vas ? Tu me quittes ?
- Je m'en vais, mais je ne te quitte pas. Répondit Yunho. Je pense juste qu'on doit reprendre les choses du début et essayer de faire ça bien.

Il s'avança vers le blond, souhaitant l'embrasser, mais ce dernier recula.

Soufflant, le danseur n'insista pas.

- On n'est pas en état de parler ce soir, mais si tu y réfléchis, je suis sûr que tu seras d'accord. Sourit-il. Appelle-moi dès que tu en as envie, j'attendrais.

Sans réponse de son amant, il quitta le salon, tirant sa valise derrière lui, tandis que le plus âgé restait figé sur place, ne bougeant même pas lorsque la porte d'entrée claqua.

Jin n'était pas sûr que ce soit une bonne idée.

Il était venu pour faire plaisir à  Brenda, qui avait été très gentille avec lui, lorsqu'il avait eu besoin d'être défendu, mais face au portail austère, tout ce qu'il voulait, c'était fuir.

Une partie de lui désirait réellement passer du temps avec ces pauvres gosses perdus, qui ne devaient rien comprendre à la situation, et pour beaucoup, toujours considérer leur bourreau comme leur époux et bienfaiteur.

Mais il n'était pas sûr d'être assez fort pour ça.

Pas sûr d'aller assez bien, pour soutenir qui que ce soit.

Surtout pas ces pauvres gamins.

Pour eux, c'étaient ceux venus les arracher à leur foyer les criminels.

Ceux qui les avaient éloignés de Gackt les ennemis.

Et Jin n'avait pas la force de faire calmement face à cette réalité.

Il ferait sans doute bien plus de mal que de bien en devenant bénévole.

De plus, il devait avant tout s'occuper de celui qui serait toujours une priorité.

Yunho était venu vivre avec lui dans son minuscule appartement et même s'il soutenait sa décision à cent pour cent, persuadé que c'était exactement ce qu'il fallait faire, il s'inquiétait pour lui.

Le brun avait quitté la villa depuis exactement dix-sept jours, et Jaejoong n'avait toujours pas donné de nouvelles.

Même pas un texto.

Son ami répétait qu'il lui laisserait le temps nécessaire, s'occupant l'esprit en étudiant deux fois plus, tout en continuant de se découvrir.

Depuis trois jours, dès qu'il rentrait, il se baladait en talons dans l'appartement, décidé à tester une chorégraphie que Jin avait promis de créer pour lui.

Entre ça, ses essais de lingerie, les études et les moments entre amis, Yunho était toujours bien occupé, mais le châtain savait que c'était aussi une façon de ne pas laisser l'inquiétude prendre le dessus.

Il connaissait le brun par cœur et savait que plus le temps passait, plus l'inévitable et douloureuse question se faisait présente.

Est-ce que Jaejoong ne voulait plus de lui ?

Pénétrant dans le premier bâtiment, le chorégraphe se répéta que c'était une très mauvaise idée.

En plus de Yunho, il devait gérer le stress provoqué par le harcèlement dont il était victime et la peur que son meilleur ami s'en rende compte, maintenant qu'ils vivaient ensemble.

Jin avait changé quatre fois de numéro en très peu de temps et il savait parfaitement que le brun, Yong Sun et Buyl, ne croyaient plus à ses excuses ridicules.

Il leur était d'ailleurs reconnaissant de ne pas insister.

Mais Yunho n'allait pas tenir longtemps et le chorégraphe ne voulait surtout pas que ce dernier s'énerve.

C'est uniquement pour ça qu'il lui cachait cette histoire, ce qui était réellement arrivé avec son patron, ou encore sa rencontre avec Changmin.

- Jin !

Sorti de ses pensées, il se tourna vers Brenda, qui le rejoignit en trottinant, un sourire éclatant aux lèvres.

Machinalement, il baissa les yeux vers ses pieds pour admirer ses chaussures, légèrement déçu qu'elle soit en escarpins plats.

La brune rit face à sa moue boudeuse.

- Tout le monde ne peut pas passer sa vie en talons comme toi ! S'exclama-t-elle. Je tiens à mes petits pieds !

Elle lui fit la bise pendant qu'il grommelait, toujours aussi amusé, puis saisit sa main pour l'entraîner dans les couloirs.

Il y avait beaucoup de monde, chacun trop occupé pour se soucier du reste, pourtant, Jin attira les regards, comme toujours.

Ayant l'habitude que son style fascine ou déplaise, il n'y fit même pas attention, surtout inquiet de ce que Brenda attendait de lui.

La brune n'était pas son amie, pas même une proche.

Il l'avait vu deux ou trois fois, lorsqu'il s'était tourné vers le comité Lavendel pour porter plainte contre son ex patron, avant de finalement tout abandonner.

Il ne comprenait donc pas vraiment pourquoi elle avait pensé à lui.

Se souvenant de quelque chose, il fronça les sourcils.

- Tu sais si un certain Nam Goong Min travaille vraiment pour l'association ?

Brenda se figea abruptement, avant de se tourner vers lui.

- Qui t'a dit ça ?
- Lui. Rétorqua le châtain. Il m'a même dit être là pour l'affaire Mizer.
- Pourquoi ne pas m'avoir dit que tu es un proche du Boss ?
- Je ne suis pas un pro...

Il se tut, réalisant soudain.

- Comment ça le Boss ?

Regardant autour d'eux, elle reprit sa main, le guidant au fond d'un couloir, dans une sorte de salle de réunion.

Vérifiant qu'il n'y avait personne, elle ferma derrière eux.

- S'il t'a confié tout ça, c'est que tu n'es pas n'importe qui.

Jin voulut la contredire, mais elle ne lui en laissa pas l'occasion.

- Il a créé Lavendel, mais avec sa famille, il doit garder ça secret. Expliqua-t-elle. Peu de membres savent qu'il est l'un des nôtres et seulement trois sont au courant pour son véritable statut. Il travaille dans l'ombre.
- Donc vous êtes vraiment là pour aider ces gosses ?
- Évidemment ! Comme j'ai voulu t'aider ! S'exclama Brenda.

Le danseur détourna le regard et elle se mordit la langue.

- Je suis désolée. Je ne voulais pas donner l'impression de te reprocher quoique ce soit.

Un faible "hun" échappa au jeune homme en réponse.

- Je venais justement te dire en personne que je n'étais pas en position d'aider ces gosses.
- Pas tous, juste un.

Voyant qu'il ne répondait pas, la brune continua.

- Ceux qui attendent un enfant sont dans une aile à part. Bien qu'ils aient évidemment des contacts quotidiens avec les autres. Expliqua-t-elle. Mais lui, il est toujours seul.
- Pourquoi ? Ne put s'empêcher de demander Jin.
- Parce qu'il est seul à être conscient d'être une victime.

Le chorégraphe ne savait pas s'il était surpris qu'il y en ait un, ou alors, qu'il y en ait seulement un.

- C'est génial pour vous, il doit être ravi de collaborer et d'être entouré ! S'exclama-t-il. Pourquoi appeler un étranger ?

Un raté.
Un lâche.

- Il... En dehors des rendez-vous liés au procès, il refuse toute forme de contact ou d'aide.
- Je le comprends. Souffla machinalement le jeune homme.

L'avocate lui lança un regard qui semblait crier "tu vois" et il secoua la tête.

- N'importe qui peut comprendre son attitude, ça ne veut pas dire que je vais faire autre chose que des dégâts !
- Rencontre le juste une fois, s'il te plaît. Plaida-t-elle. Il a vraiment besoin de quelqu'un et contrairement à ce que tu penses, je sais que personne n'est plus adapté que toi.

Il n'eut pas besoin de parler pour qu'elle comprenne qu'il abdiquait. Lui sautant au cou, elle le traîna à nouveau par la main.

- Attends, maintenant ? S'exclama-t-il, son stress montant en flèche.
- Évidemment ! Tu ne vas pas repartir si vite.

Et avant qu'il puisse réaliser ou tenter de se préparer mentalement, il se retrouva poussé devant une porte.

- Amusez-vous bien ! Chantonna l'avocate en disparaissant, sans lui laisser la moindre information sur le jeune homme qu'il allait rencontrer.

L'espace d'un instant, il envisagea de fuir.

Finalement, il inspira et expira profondément, puis frappa.

Sans réponse, il essaya encore plusieurs fois, songeant une fois de plus à partir.

Malgré tout, il ouvrit la porte.

La pièce était très lumineuse, une lignée de grandes fenêtres laissant passer les rayons du soleil.

Clignant des yeux le temps s'adapter, Jin vit d'abord de très jolies jambes dans des collants résilles, puis remontant, il tomba sur le message inscrit en gros à l'arrière de la large veste de la seule personne présente dans la pièce, s'arrêtant juste en dessous de ses fesses.

"Ce qui ne me tue pas, me bousille mentalement."

Hochant machinalement la tête, ne pouvant s'empêcher d'approuver, il continua son observation, découvrant des cheveux probablement plus longs que les siens, platines, tirant sur le blanc, remontés dans un très élégant chignon.

L'inconnu avait un casque rose sur les oreilles, d'où son manque de réponse et d'après son reflet dans la vitre, il avait les yeux clos, son corps délicat se balançant doucement, sûrement au rythme de ce qu'il écoutait.

Le chorégraphe se fit la réflexion stupide que c'était la première fois depuis très longtemps, qu'il se trouvait en présence d'un garçon plus petit que lui.

Il n'eut pas le temps de se moquer de sa bêtise. Ayant enfin remarqué sa présence, l'inconnu se retourna, ses mains tirant doucement son casque vers son cou.

Une peau étonnement pâle, un visage de poupée aux traits délicats, un nez adorable, une petite bouche à la lèvre inférieure plus pleine que la supérieure, et des yeux de chats jaune vif.

Il était légèrement maquillé, juste de quoi mettre en valeur ses atouts et le chorégraphe prit note des nombreux piercings aux oreilles et celui à la lèvre.

Comme l'inconnu n'avait toujours pas dit un mot, semblant aussi occupé à le détailler attentivement, il continua son observation.

Le tee-shirt blanc et noir le fit sourire. À cause du message, mais surtout par ce qu'il avait le même en gris et rose.

"Célibataire et prêt à être nerveux en présence de toute personne séduisante."

Le mini short noir, pas entièrement fermé pour ne pas serrer le léger bidon, ressemblait à beaucoup de ceux qui se trouvaient dans ses armoires, mais c'est le ventre légèrement arrondi qui accapara toute son attention.

Instinctivement, il ramena une main vers le sien, complètement plat, le contact frais contre la peau chaude et dénudée, le faisant frissonner, lui rappelant qu'il avait finalement opté pour son sweat à capuche bordeaux, qui s'arrêtait au-dessus du nombril, pour aller avec son jeans déchiré gris.

Réagissant enfin, la raison de sa présence s'avança vers lui, sans le quitter des yeux.

- J'adore tes vidéos, je peux avoir un autographe ?



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Mais qu'est-ce que c'est que cette m*rde ? Où elle veut en venir ? Pourquoi j'ai perdu mon temps ? XD

Oui il y a quand même une troisième partie ! *fuis*



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