YoonKook - Undisclosed Desires 3/

ʸᵒᵒⁿᴷᵒᵒᵏ ⁻ ᴬⁿᵍˢᵗ ⁻ ˢᶠ ⁻ ᶠᵃⁿᵗᵃˢʸ ⁻ ᴰʳᵃᵐᵉ ⁻ ᴿᵒᵐᵃⁿᶜᵉ







"ˢᵒ ᴵ ᵍʳᵃᵇ ᵗʰᵉ ˢᵉᵐⁱ⁻ᵃᵘᵗᵒᵐᵃᵗⁱᶜ ⁱⁿ ᵗʰᵉ ˢᵃᶠᵉ, ˡᵒᵃᵈ ᵗʰᵉ ᶜˡⁱᵖ ʷⁱᵗʰ ᵃˡˡ ᵗʰᵉˢᵉ ᵐᵒᵘⁿᵗⁱⁿᵍ ᵖʳᵒᵇˡᵉᵐˢ ᵗʰᵃᵗ ᴵ ᶠᵃᶜᵉ. ᶠᵉᵉˡ ᵗʰᵉ ˢᵗᵉᵉˡ ᵃᵍᵃⁱⁿˢᵗ ᵐʸ ᵗᵉᵐᵖˡᵉ ᵗⁱˡ ᴵ ᶠᵉᵉˡ ᵒᵏ. ᴹᵃʸᵇᵉ ⁱᶠ ᴵ ᶠᵃˡˡ ᵗᵒ ᵗʰᵉ ᵍʳᵒᵘⁿᵈ ᴵ ᶜᵒᵘˡᵈ ᶠˡʸ ᵃʷᵃʸᴵᶠ ᴵ ʷᵉʳᵉ ᵃⁿ ᵃⁿᵍᵉˡ ᴵ ᶜᵒᵘˡᵈ ᶠˡʸ ᵃʷᵃʸ ᶠʳᵒᵐ ʰᵉʳᵉ. ᴵ'ᵐ ˢᵘʳʳᵒᵘⁿᵈᵉᵈ ᵇʸ ˢᵗʳᵃⁿᵍᵉʳˢ ᵃⁿᵈ ⁿᵒ ᵒⁿᵉ ᵏⁿᵒʷˢ ʲᵘˢᵗ ʰᵒʷ ᴵ ᶠᵉᵉˡ. ᴮᵒᵗʰ ᵒᶠ ᵐʸ ʷⁱⁿᵍˢ ᵇʳᵒᵏᵉ. ᴵ ᶜᵃⁿ'ᵗ ˢᵉᵉᵐ ᵗᵒ ᶠⁱˣ ᵗʰᵉᵐ. ᴬˡˡ ᵗʰᵉˢᵉ ʰᵃᵖᵖʸ ᵖⁱˡˡˢ ʷᵒⁿ'ᵗ ˡⁱˢᵗᵉⁿ. ᴵᶠ ᴵ ʷᵉʳᵉ ᵃⁿ ᵃⁿᵍᵉˡ ᴵ ᶜᵒᵘˡᵈ ᶠⁱⁿᵃˡˡʸ ᵈⁱˢᵃᵖᵖᵉᵃʳ"  - Call Me Karizma








Grand, blond, sexy, riche, charismatique et surtout, très dangereux.

C'est ce qui revenait toujours lorsqu'on parlait de Kim Jaejoong.

Déterminé, sûr de lui et n'acceptant pas qu'on lui dise non, l'homme d'affaires renommé et mafieux tout aussi célèbre, ne reculait devant rien pour avoir ce qu'il voulait.

Avec son demi-frère et associé, Changmin, ils obtenaient toujours ce qu'ils désiraient.

Aujourd'hui, Jaejoong voulait quelque chose de précis et précieux, voilà pourquoi il avait mis les pieds dans ce motel miteux.

La plupart de ses hommes restés sur le vaisseau, ou devant le bâtiment, seuls deux à ses côtés pour le protéger, le blond détonnait, son look à des années lumières de celui de la clientèle habituelle.

Vêtu d'un costume blanc, sans chemise sous sa veste et d'un long manteau en cuir noir, simplement posé sur ses épaules, il franchit les différents étages qui le séparaient de la chambre indiquée par la réception, avec calme et nonchalance, indifférent aux réactions que sa présence provoquait.

Rien ne l'intéressait en dehors de l'homme qu'il cherchait, qu'il avait traqué jusqu'à Nux, planète sordide et minuscule, puis ce motel tout aussi écœurant.

Enfin, il le retrouvait.

L'autre avait osé l'ignorer plusieurs fois, mais aujourd'hui, en face à face, les choses seraient différentes.

Une fois devant la bonne chambre, il offrit un signe de tête à ses gardes du corps, leur intimant d'ouvrir, ou plutôt, de défoncer la porte.

Jaejoong n'avait pas réfléchi à ce qui l'attendait à l'intérieur, mais même s'il ne laissa rien paraître, il fut surpris par le spectacle.

Celui qu'il recherchait, était sur le lit, coincé entre deux autres partenaires, un grand roux, très mince, au déhanché plutôt rigide, qui s'activait en lui et un petit blond bodybuildé, qui, le visage enfoui dans le matelas, accueillait son imposante érection.

La partie à trois semblait plutôt ennuyeuse selon ses critères personnels, mais ce qu'il voyait du corps nu de sa cible, était par contre, très intéressant.

Autant que ses compétences, puisque, bien qu'occupé, il avait tout de même abattu ses deux gardes du corps, une main maintenant son arme et l'autre toujours sur la nuque de son amant.

Le canon était maintenant pointé sur Jaejoong et le regard du brun aussi, alors qu'il continuait de pénétrer son partenaire.

L'homme d'affaires se lécha les lèvres, notant que contrairement au roux qui paniquait et criait, le mercenaire savait parfaitement se servir de ses hanches.

Soupirant en voyant que ses compagnons du jour n'étaient plus du tout partants pour s'amuser, le premier ayant déjà quitté la chambre, nu comme un ver, le brun se retira du petit blond qui fit de même, trébuchant hors du lit, pour courir vers le couloir.

Laissant son arme sur le matelas, le mercenaire se releva, fouillant le blouson en cuir posé sur une table bancale.

Jaejoong s'attendait à le voir sortir un paquet de cigarettes, mais l'autre glissa une sucette entre ses lèvres et il suivit automatiquement le mouvement.

- Je dirais bien que je suis désolé, mais vu comme ils étaient mauvais, je pense vous avoir rendu un gros service ! Déclara-t-il tranquillement.

Le brun se tourna enfin vers lui, nullement gêné par sa nudité.

- Votre père aussi ne savait pas ce que non veut dire.

Le blond se tendit, ses poings se serrant douloureusement.

La mâchoire crispée, il tenta de se contrôler.

- C'est notre seul point commun. Rétorqua-t-il froidement.

Un petit rire moqueur lui répondit.

- Yunho.... Tenta-t-il tout de même.
- Non ! S'exclama le mercenaire. Personne, dans votre putain de famille, n'a le droit de prononcer mon nom ! Ça me dégoûte !

Jaejoong souffla, se répétant mentalement pourquoi il était là.

- Red alors ? Proposa-t-il. Je peux vous appeler par votre pseudonyme professionnel ?
- Ne m'appelez pas ! Jamais ! Rétorqua le brun. Je pensais avoir été clair, je ne veux pas travailler pour vous ! Plutôt crever !
- Je sais que vous avez eu des désaccords avec ma fam

Yunho rit encore, interrompant l'homme d'affaires.

- Des désaccords ? C'est comme ça qu'on appelle la trahison, la torture et le meurtre chez vous ? Questionna-t-il sèchement.
- Je n'ai pas envie d'être là non plus ! S'exclama Jaejoong. Mais je n'ai pas le choix !
- Et bien moi je l'ai ! Lui cracha le mercenaire. Je sais parfaitement dans quelle situation se trouve votre petit frère et je choisis de le laisser crever !

Le blond grogna, lui sautant dessus pour le plaquer contre le mur, faisant voler du plâtre au passage.

Malgré la main pâle pressée autour de sa gorge, contrastant avec sa peau hâlée, le brun ne bougea pas.

Il ne chercha ni à se défendre, ni à se débattre.

Ses yeux verts plongés dans les orbes noirs de l'homme d'affaires, il lui transmettait tout le mépris qu'il ressentait.

- Soit vous me tuez maintenant, soit vous disparaissez. Souffla-il. Ça m'est égal, tant que je n'ai plus à supporter votre présence.

Jaejoong soupira, avant de le relâcher, reculant doucement.

Yunho se décolla du mur, s'éloignant en le bousculant au passage.

- Adieu ! Cracha-t-il sans le regarder, remettant sa sucette dans la bouche.

La tête baissée, le blond serra les poings en se mordant la lèvre jusqu'au sang.

- Il est comme vous... murmura-t-il.

Le mercenaire souffla simplement, irrité qu'il soit encore là.

- Jung Kook ! S'exclama l'homme d'affaires en se redressant. Il est comme vous !

Il ressortait facilement parmi la dizaine d'autres prisonniers. Même sans les soldats qui l'encadraient, les regards se posaient directement sur lui.

Différent.

Très différent.

Contrairement à Jung Kook, personne ne savait qui il était, pourtant, il était escorté comme quelqu'un de dangereux, les conclusions étaient faciles à faire.

Une biche.

Le mot circulait parmi les autres prisonniers. Certains chuchotaient, d'autres se faisaient moins discret, la présence du jeune homme aux cheveux platines, ayant créé l'agitation.

À Euphoria, étaient envoyés les pires monstres des galaxies, mais pas que.

Si vous étiez un poids, une menace, ou simplement malchanceux et que quelqu'un d'assez riche, voulait se débarrasser de vous, alors vous finissiez ici.

En enfer, sans la mentalité et les capacités nécessaire pour survivre.

Les biches, des innocents tombés pour des crimes inventés, étaient plus nombreux qu'on pouvaient le croire, mais ils ne vivaient jamais longtemps.

Ce qu'ils subissaient entre les mains des prisonniers et gardiens, était bien trop insoutenable, ceux qui ne succombaient pas aux sévices, finissaient par se suicider.

Et les rares qui restaient vivants, perdaient complètement la raison.

Forcément, Yoongi attirait l'attention, excitant l'imagination et l'appétit des autres captifs.

Même Jung Kook, avait les yeux rivés à l'écran sur lequel ses compagnons l'avaient vu apparaître plus tôt dans la journée, suivant l'évolution du jeune homme légèrement séparé du reste du groupe par les soldats.

Le contraste de la combinaison rouge contre la peau blanche, le fascinait complètement et il imaginait sans mal l'œuvre magnifique que cette poupée vivante serait, une fois passée entre ses mains.

Il se voyait orner la peau à l'aide de ses lames, colorer cette chair immaculée de toujours plus de rouge.

Plus de sang.

Haletant, il sentit son ventre se tordre et son envie gronder.

Il devait le tuer au plus vite.

Ses intentions étaient si intenses et sombres, que la cellule entière le ressentit, tous les captifs délaissant l'écran pour se tourner vers lui, presque malgré eux.

Son sourire sadique et la lueur de folie dans son regard leur glacèrent le sang et tous comprirent qu'ils n'auraient pas la chance d'approcher le nouveau jouet d'Euphoria.

S'ils en avaient été capables, ils auraient eu pitié de lui.

Vraiment, l'enfer prenait encore une autre dimension, maintenant que le Dieu des monstres était sur le trône.

Malgré la tension, ou peut-être, à cause d'elle, Aaron resta concentré sur Snow.

La réaction des prisonniers ne le surprenait pas, mais il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet, se demandant, encore et encore, qui avait envoyé le jeune homme ici.

Qui le détestait assez pour faire quelque chose d'aussi cruel ?

Il fallait forcément être un monstre pour piéger un ange et l'enfermer en enfer. C'étaient les responsables de cette injustice, qui avaient réellement leur place à Euphoria.

Le soldat se sentait impuissant.

Il savait qu'il n'avait aucun pouvoir et que Yoongi n'était ni la première biche, ni la dernière, mais il ne pouvait s'empêcher de le considérer comme spécial.

Différent.

Très différent.

Et si une partie de lui avait honte d'accorder plus d'importance à un innocent, plutôt qu'à un autre, en se basant uniquement sur leur beauté, il ne luttait pas vraiment contre ce qu'il ressentait.

Il n'y avait pas une seule femme sur cette planète, ou dans les vaisseaux de Mirotic et souvent, il fallait des années avant d'avoir une permission, alors forcément, l'orientation sexuelle finissait rapidement par ne plus avoir d'importance.

Tous les hommes présents devenaient un potentiel moyen de se soulager et pour ceux qui comme lui, avaient toujours préféré les corps féminins délicats, le tri pour trouver son bonheur, était évidemment plus compliqué.

Il y avait des jolis garçons à Euphoria, même s'ils ne le restaient pas longtemps, ou finissaient morts, mais jamais il n'y avait eu quelqu'un comme Snow.

Et Aaron, comme les prisonniers, savaient qu'il y avait très peu de chance pour que, même en dehors de cet enfer, dans l'immensité des galaxies, existe un être même vaguement semblable.

Le soldat n'arrivait d'ailleurs toujours pas à croire que le platine était réel, vivant.

Même après l'avoir vu marcher, entendu parler et touché brièvement ses doigts, dont la chaleur l'avait énormément surpris et séduit, il avait toujours l'impression de faire face à une poupée.

Quelque chose que son cerveau associait à l'innocence et la délicatesse.

Lorsque le capitaine Han ordonna à Yoongi de rentrer dans la cellule, une fois tous les autres prisonniers de son groupe dedans, le soldat voulut intervenir, protester, mais il ne bougea pas.

Son arme pointée, comme ses collègues, vers les criminels dans la capsule, il observa le platine les rejoindre sans un mot, ces derniers se pressant autour de lui, à peine les barreaux électriques en place.

Le cœur battant et la tête prête à exploser, il grimaça en entendant les "propositions" faites à Yoongi par ses codétenus.

Il savait parfaitement ce qui allait se passer une fois son groupe parti. Ou peut-être que le pire, c'est qu'il n'en savait rien, car son imagination n'allait pas aussi loin dans l'horreur.

Dans tous les cas, il venait réellement d'enfermer une biche avec des fauves et la situation lui donnait envie de vomir.

Lorsqu'un détenu plus pressé et confiant que les autres se colla au dos du platine, mains sur ses hanches, pour lui souffler à l'oreille une description plus graphique du programme, le brun sentit le vomi remonter jusqu'à sa bouche.

Étrangement calme, Yoongi se détacha du prisonnier, avançant encore vers les barreaux.

- C'est à papa qu'il faut demander. Rétorqua-t-il doucement.

La réponse surprit Aaron, qui fronça les sourcils, perturbé, alors que le prisonnier téméraire explosait de rire, sa main claquant contre les fesses du plus petit.

Mais assez vite, il remarqua que l'ambiance n'était plus la même dans la capsule, tout comme le soldat. Les autres ne riaient plus, leurs mines affamées, remplacées par l'angoisse et leurs regard terrifiés, fixés droit devant.

Tous avaient reculé, presque comme un réflexe et voyant finalement leur camarade en faire de même, s'éloignant complètement de Yoongi en baissant les yeux vers le sol, Aaron tourna la tête vers la gauche, quittant des yeux, pour la première fois depuis qu'il l'avait vu, le prisonnier que son groupe avait escorté.

Il avait été tellement fasciné par ce dernier, qu'il en avait oublié le reste.

Oublié que les autres soldats étaient déjà à l'étage d'en dessous, ayant suivi l'ordre de repli qu'il avait à peine compris.

Oublié ce qui, bien plus tôt dans la journée, avait provoqué sa peur et son excitation.

Oublié l'espoir minime et fou de croiser la nouvelle star d'Euphoria.

Pourtant, le Dieu des monstres était là, dans la cellule de gauche, debout, accroché aux barreaux électriques, son regard clair, légèrement voilé de blanc, fixé sur Snow.

Comme ceux de ce dernier, ses codétenus avaient migré au fond de la cellule, le laissant seul avec son aura terrifiante.

Son rictus fit trembler le soldat, lui donnant envie de pleurer, le poussant à faire demi-tour pour enfin rejoindre ses collègues.

Aaron s'en voulait de fuir, sachant parfaitement que si tous avaient reculé, c'est qu'ils avaient clairement saisi que le brun voulait Yoongi pour lui.

Il allait le tuer.

Briser la poupée.

Malgré lui, malgré sa terreur, il s'arrêta pour se retourner vers celui qu'il abandonnait au pire des sorts. Contrairement aux autres prisonniers, Yoongi n'avait pas bougé, toujours à l'avant de la capsule, presque collé aux barreaux, regardant droit devant lui.

Fixant le Dieu des monstres comme s'il était un simple mortel.

Avec une innocence qui serra le cœur du soldat, le platine fronça légèrement le nez en penchant un peu la tête sur le côté, lui rappelant un chaton, cherchant à comprendre quelque chose.

Et l'espace d'un instant, la main sur son arme, Aaron songea qu'achever Yoongi ici et maintenant, était la meilleure chose à faire.

Namjoon avait mal dormi.

Encore.

Toute la nuit, il avait songé à elle, la retrouvant dans ses rêves, pour la voir disparaître à chaque fois.

Il détestait la vie.

Il détestait cet univers sans fin où elle n'existait plus.

Est-ce qu'ailleurs, dans une autre de ces dimensions, sur une planète lointaine, d'une autre galaxie, existait-elle encore ?

- Elle me manque... Souffla la brune, triturant son collier.
- Qui ? Questionna le psychiatre.
- Ma sœur.

Fronçant les sourcils, baissant les yeux vers son dossier pour vérifier ce qu'il avait déjà lu, Namjoon griffonna quelque chose sur son bloc-notes.

- Ta sœur ? Demanda-t-il, bien qu'il sache que sa nouvelle patiente était fille unique.
- Ma jumelle ! Rétorqua presque avec désespoir la jeune femme, plongeant ses yeux dans les siens.

Le médecin frissonna, reculant dans son siège, se perdant un instant dans les orbes noirs.

Se reprenant, il secoua légèrement la tête, se raclant la gorge.

"Non !" Se répéta-t-il mentalement en boucle, pendant plusieurs secondes.

Non.

- Je sais que tout le monde pense que je suis folle, mais elle existe, je le sens ! Continua la brune. Et elle me manque !

Se tournant sur le dos, saisissant son oreiller au passage, le collant contre son visage, il hurla, sachant que les capsules étaient toutes insonorisées.

Pressant fort, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer, il finit par jeter le cousin, basculant hors du lit.

Haletant, genoux par terre, il enfonça ses ongles dans son avant bras, se griffant jusqu'au sang.

"Viens là, ce n'est rien. Laisse moi te faire un câlin, ça va te faire du bien."

Se redressant vivement, les jambes chancelantes, trébuchant plusieurs fois, il se précipita jusqu'à sa petite salle de bain, atteignant juste à temps la cuvette des toilettes.

- Je n'ai pas de but, pas de raison d'exister... Souffla-t-elle, regardant par l'immense fenêtre de la chambre.

Se redressant, le drap glissant jusqu'à son ventre, Namjoon raffermit sa prise sur ses hanches, déposant un baiser sur son épaule dénudée.

- Je suis en trop, je suis une erreur... Continua-t-elle. Et pourtant, je lui ai volé sa vie !

Le blond l'attira contre lui, sa poitrine se pressant à sa peau chaude, alors que ses lèvres glissaient vers sa gorge.

- Les jumelles c'est mauvais.... Chuchota-t-elle. Mauvais.

Se relevant en s'aidant du mur, s'accrochant ensuite à l'évier, le psychiatre se rinça la bouche, son reflet dans le miroir le narguant jusqu'à ce qu'il crache contre la glace.

Retirant son débardeur, qui lui collait à la peau, il rejoignit sa chambre, fouillant dans l'un de ses tiroirs pour y sortir une boîte de médicaments. Saisissant une bouteille d'alcool au passage, il se laissa retomber sur son canapé, les yeux rivés vers ce brouillard horrible qu'il détestait plus que tout.

Une dizaine de pilules roses dans la paume de la main, il les goba toutes, laissant le flacon finir au sol, tandis qu'il noyait les cachets avec la moitié de sa bouteille à peine entamée.

Les yeux fermés, enfoncé dans son fauteuil, la tête rejetée vers l'arrière, il tendit la main vers la gauche pour saisir son téléphone, appuyant sans regarder sur une touche raccourci.

Comme toujours, il n'eut pas à attendre longtemps.

- Jack's, je veux rentrer... Souffla-t-il. Je veux quitter cet enfer.

À la surprise générale, Yoongi s'était endormi sans mal et tous se demandaient s'il se rendait réellement compte de sa situation.

Était-il stupide ? Malade ?

Comment pouvait-il dormir au milieu de criminels aussi dangereux ?

Même les détenus les plus craints avaient à peine somnolé, ne faisant pas confiance aux monstres qui les entouraient.

Sans compter que la présence écrasante de Jung Kook, les angoissait tous bien trop pour leur permettre de se reposer réellement.

Le brun n'avait pas dormi du tout, restant figé toute la nuit dans la même position.

Il avait attendu le matin accroupi dans un coin de la cellule, accroché aux barreaux, dont l'électricité ne semblait toujours pas le gêner, les yeux fixés sur sa future victime, abandonnée au monde des rêves.

Les prisonniers ne savaient pas s'il avait fait ça pour s'assurer qu'aucun d'entre eux n'approche le platine, ou s'il avait simplement passé la nuit à fantasmer sur ce qu'il allait faire à la pauvre biche inconsciente, mais ils n'avaient pas vraiment envie d'avoir de réponse.

De toute façon, personne ne comptait se mettre entre le Dieu des monstres et sa cible.

S'ils avaient de la chance, ils pourraient peut-être encore faire quelque chose du cadavre, mais leur priorité restait la survie.

Alors bien qu'ils soient dans la seconde partie de l'Accueil, là où ils allaient passer plusieurs jours afin d'être examinés et connaître leur sort, aucun ne s'approchait de Yoongi. Tous l'évitaient même.

Tous sauf Jung Kook, évidement.

Maintenant qu'il avait de la place, plus de menotte et que rien ne le séparait de sa poupée, le brun ne pouvait plus attendre, son esprit de plus en plus obsédé par l'idée de la tuer.

La zone était surtout composée de cellules sans barreau, ni porte, simplement creusées dans la pierre marron, composant la majorité des sous-terrains qui les accueillaient provisoirement. Et d'un réfectoire immense, étrangement lumineux, la pièce circulaire, située au-dessus de l'ouverture de plusieurs centaines de kilomètre, qui menaient à la surface.

Ils étaient un peu moins d'une trentaine et pouvaient tous se balader librement dans ce niveau enterré sous des couches et des couches de glaces et de lave, alors chacun avait ses quartiers et quelques petits groupes s'étaient formé.

Évidement, Yoongi était seul dans sa cellule et personne ne s'était installé dans celles autour, les autres l'ayant volontairement isolé.

Jung Kook avait tout prévu, tout imaginé pendant la nuit, encore et encore.

Son scénario était parfait, la mélodie dans son esprit, magnifique et pourtant, tout dérailla complétement.

Il avait tout prévu, tout écrit à l'avance, mais sa poupée ne jouait pas son rôle.

Ce n'était même pas le manque de réaction, de cri, surprise ou supplique qui le perturbait le plus, mais l'absence de peur.

Même maintenant qu'il était enfoncé dans le matelas sale, un corps au dessus du sien et une lame contre la gorge, Yoongi ne le craignait pas.

Et plus troublant encore, il le regardait avec intérêt, comme s'il était fascinant, qu'il découvrait quelque chose en lui.

Jamais personne ne lui avait offert un tel regard, normalement, les gens le fixaient avec désir et terreur. Généralement dans cet ordre.

Alors pourquoi cette si jolie poupée refusait de suivre les règles ?

Le platine ne tremblait pas et son cœur était presque trop calme, comme le souffle doux qui chatouillait le visage du brun, soulevant un peu ses cheveux.

Mais surtout, il était chaud.

Brûlant même.

Sensation que Jung Kook n'avait jamais connu et qui le fit fuir, littéralement.

Laissant son arme, oubliant son programme monstrueux, il se releva précipitamment et quitta la cellule.

Depuis toujours, il ne craignait pas le froid, ne le ressentait pas, étant lui même complétement gelé. Rien ne le réchauffait jamais, alors il était aussi choqué que submergé.

Serrant la main, il l'amena jusqu'à sa joue, se figeant dans l'un des couloirs boueux, en sentant qu'elle était encore un peu chaude.

L'espace d'un instant, il oublia tout.

Même que pour la première fois de sa vie, il avait laissé une cible en vie.

Jung Kook était toujours perdu, incapable de comprendre ce qui s'était passé la veille.

Les gens qui l'intéressaient, étaient tous, depuis toujours, des gens qu'il voulait tuer.

C'était comme ça depuis l'enfance et ça n'avait jamais changé.

Alors pourquoi n'avait-il pas tué Yoongi ?

C'était la première fois de son existence qu'il ressentait une telle envie de tuer et pourtant, c'était aussi la première fois qu'il était incapable d'éliminer quelqu'un.

Face au platine, son absence de peur, son regard étrange et sa peau si chaude, le désir de détruire avait complétement disparu. Pourtant, il continuait de penser à la jolie poupée et de le suivre du regard.

Pourquoi ?

Les gens étaient séparés en deux catégorie pour Jung Kook, ceux qu'il pouvait tuer sans même y penser et ceux qu'il tueraient après quelques instants d'hésitation.

Ses frères faisaient parti du second groupe et tous les autres être vivants, du premier.

Alors Yoongi, qu'il avait voulu immédiatement détruire, mais finalement laissé en vie, où se situait-il ?

Est-ce qu'une autre catégorie existait, une nouvelle ?

Le brun trouvait ça fascinant, presque autant que voir évoluer le platine au milieu des autres détenus.

Il était venu ici pour s'amuser, s'occuper, mais jamais il n'aurait pensé que quelque chose d'aussi nouveau et troublant l'attendait.

C'était la fin du déjeuner et beaucoup de détenus étaient encore au réfectoire, quelques gardiens installés même avec eux, les connexions ayant déjà commencé, comme la corruption.

Jung Kook était évidement seul à sa table, son repas à peine entamé, même si, étonnamment, la nourriture était bonne. Il suivait des yeux Yoongi, qui venait d'entrer dans l'immense pièce lumineuse, se dirigeant vers un détenu en particulier.

Un roux pas très grand, mais à la carrure impressionnante, qui finissait son paquet de gâteaux, échangé lors de son transfert, à défaut de cigarettes, le sucre étant la seule chose qui rendait le manque de tabac supportable.

Le platine posa une main sur son épaule, se penchant à sa table.

- Donne moi des biscuits, s'il te plaît ! Demanda-t-il, exactement comme un enfant.

L'autre détenu avait beaucoup de choses à proposer au plus jeune en échange de ses gâteaux, mais même si la rumeur voulait que Seven ne soit plus intéressé par leur biche, personne n'avait encore osé le vérifier et il n'avait pas le courage d'être le premier.

Jugeant plus prudent de simplement l'ignorer, il reprit sa conversation, comme si de rien n'était.

Un petit bruit frustré échappa à Yoongi, comme s'il s'apprêtait à bouder et l'instant d'après, prenant tout le monde de court, la baguette qui maintenait ses cheveux, finit plantée dans la carotide du roux.

Ce n'est pas la violence qui surprit les autres détenus, mais l'auteur du geste et pendant un petit moment, personne ne réalisa réellement.

Sa chevelure blanche dégoulinant sur ses épaule, la lumière de la surface y créant presque un halo, son visage de porcelaine maculé de sang et un petit sourire aux lèvres, Snow se saisit du paquet de biscuits, croquant dans l'un d'entre eux, lui aussi souillé.

Jung Kook n'avait rien raté de la scène. Les mains crispée sur le rebord de la table, il avait été traversé d'une sensation aussi puissante que celle qu'il ressentait en tuant.

Il ne s'était pas trompé, la peau de Yoongi était magnifique, couverte de sang.

Se relevant pour rapidement rejoindre le platine, alors que les autres détenus et gardes s'agitaient, il les ignora tous, les bousculant si nécessaire, ne s'arrêtant qu'une fois face à celui qui le fascinait, quelques pas à peine, les séparant.

Il y avait des miettes collés au liquide vermeil et machinalement, il plaça sa paume contre la joue brûlante, appréciant la chaleur, son pouce passant sur les lèvres pour ramasser les restes de biscuits.

L'autre avait relevé la tête vers lui, plongeant son regard, dans lequel il n'y avait toujours aucune trace de peur, dans le sien.

- Tu ne peux pas te nourrir uniquement de gâteaux... Souffla Jung Kook, se souvenant soudain de sa mère.

Yoongi mordit sa lippe, baissant un peu les yeux, tel un enfant ayant commis une bêtise.

- Tu ne le diras pas à papa, hein ? Demanda-t-il d'une petite voix.

Le brun sentait qu'il y avait beaucoup de choses, de secrets et surprises derrière cette phrase.

C'était la seconde fois que la poupée parlait de cet inconnu et il était persuadé que ce dernier n'était pas réellement son père.

- Est-ce que je peux savoir qui est ton papa ? Questionna-t-il tout de même.

Finissant son biscuit, le platine hocha la tête, avant de simplement tendre le bras vers "le menu de la chasse", des écrans listant les criminels les plus célèbres, encore en cavale, pointant une photo en particulier.

- Putain ! Siffla un détenu derrière eux.

Jung Kook sourit.

Geppetto.

Un monstre presque aussi célèbre que lui.





| ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄|
|          À suivre (?)           |
|                                              |
|                                              |
|___________|
(\__/) ||
(•ㅅ•) ||
/   づ





Voilà pour cette introduction à l'univers et l'intrigue de cette histoire tordue ! C'est un gros bordel dark, je sais ! Loin de la guimauve de Noël ! XD Mais si vous êtes restés, j'espère que ça n'a pas été une torture et que vous ne regrettez pas ! 😊

Il est 5h du mat, nous sommes le 24 décembre et je finis à la seconde. Je n'ai pas dormi, pas encore fait ma mini valise et je stresse comme pas possible à l'idée de publier ça ce soir, donc je vais filer me faire un café et écouter la playlist de mon futur autre projet tordu et dark ! 😋

Je vous souhaite un excellent Noël si vous le fêtez et dans tous les cas, de très bons moments.
Je vous 💜

Et sinon, Fairycubies 👉👈 Tu en es où sur l'échelle de la déception ? 🙈 ❤

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top