YoonKook - Sea Castle 5/?
Sea Castle est une chanson de Purity Ring
Bande son du chapitre : "Lavender Town" Lucas King
🐱
Honnêtement, je ne sais pas trop ce qui s'est passé pour que, d'un coup, j'écrive ce chapitre d'une traite, mais je suis seule chez moi, épuisée et mon humeur est hyper mélancolique, donc je suppose que c'est l'histoire idéale pour extérioriser ce qui ne va pas ! ^^
J'espère que ce n'est pas à chier ! Sinon sorry !
Fairycubies ce n'est pas encore Innamoramento ou ton JaeHo, mais j'espère que ce sera quand même une bonne surprise 👉👈
"Baby, why don't you see, see my sea?
Get inside and pull on my sea
Take time, make slow
Where have I been? Why can't you see me?
Take time, make slow
Where have I been? Why can't you see me?"
Yoongi ne ressent rien.
La lune est bleue aujourd'hui et il fait presque nuit en pleine journée.
La tempête de sable s'est calmée, mais tout est recouvert d'une épaisse couche sombre et le manque de lumière rend les choses encore plus lugubres.
Ou peut-être est-ce le son affamé, inhumain, des infectés qui les entourent ?
Il fait trop chaud, lourd, l'orage pèse, mais ne brise pas la chape de plomb qui charge l'atmosphère.
Son tee-shirt lui colle au corps, ses cheveux sales sont plaqués à ses tempes humides, sur son front et sa nuque.
Il sent la terre, la poudre, la transpiration et le sang.
Sa respiration est forte, lui semble même assourdissante.
Pourtant, Yoongi ne ressent rien.
Le souffle de Jung Kook, juste derrière lui, caresse sa nuque, soulevant même quelques mèches blondes.
Debout près de la porte des minuscules vestiaires du personnel, leurs armes collées à leur corps, les yeux fixés sur la petite vitre floue, ils surveillent les mouvements des infectés qui ont envahi la vielle supérette.
Le plus jeune est pressé contre son dos et il peut sentir les battements effrénés de son cœur.
Un son chaotique, presque hypnotique, qui semble résonner à ses oreilles, plus fort encore que les grognements inhumains non loin d'eux.
Est-ce que Jung Kook a peur ?
L'idée est étrange, Yoongi n'arrive même pas à pleinement le concevoir.
Un infecté passe non loin de la porte et immédiatement, la main libre du brun se pose sur la hanche de l'aîné, l'attirant un peu plus contre son torse et l'empêchant de bouger.
Craint-il que le blond se précipite à l'extérieur ? Qu'il les entraîne sciemment vers une mort certaine ?
Le geste est ferme, pourtant, il sent les doigts gantés trembler contre son pull usé.
C'est leur premier contact depuis des semaines.
La première fois qu'ils se touchent depuis que l'un a essayé de combler son vide, avec ce qui débordait de l'autre.
Ça ne fait pas si longtemps, mais une seconde peut se transformer en éternité lorsque l'on ne se parle pas, même plus pour se blesser.
La "cohabitation" sans les cris de Jung Kook est encore plus tendue, plus rien ne couvrant à présent ceux de leurs esprits.
C'est pire.
C'est insoutenable.
Et voilà qu'ils sont collés dans cet espace minuscule, enfermés, incapable d'échapper à l'autre.
La tension n'a rien à avoir avec les créatures à l'extérieur, une éventuelle mort, ou même la terrifiante idée d'être démasqué par certaines milices.
Jung Kook n'a pas peur.
Pas des êtres qui rôdent hors de cette pièce de plus en plus étouffante, en tout cas.
Il déborde simplement.
Il déborde comme toujours.
Parce que Yoongi est juste là, presque dans ses bras et qu'à nouveau, sa haine est trop forte.
Elle bouillonne, l'inonde, l'enflamme.
Elle le déchire de l'intérieur, créant toujours plus de failles, laissant son indélébile marque.
Le brun ressent tout.
Pleinement, intensément.
Le corps de l'aîné, toujours plus fragile, pressé contre le sien, l'odeur de la crème, si difficile à trouver, qui empêche le visage de poupée de brûler lorsque le soleil est trop rude, la chaleur qui se forme autour d'eux, étouffante et palpable.
Il a envie de crier, de pleurer, de chuchoter à l'oreille du blond, des choses dont il n'a pas encore conscience.
Envie de le plaquer contre le mur, mais aussi de le serrer plus franchement dans ses bras.
De l'enlacer. De le repousser très loin.
Il veut l'accuser de tous ses malheurs, lui faire comprendre que tout est de sa faute.
S'excuser d'avoir gâché sa vie et privé de son amant.
Il a envie de lui faire du mal, envie de se montrer doux.
Celle de faire la paix et celle de raviver la haine.
Tout et son contraire, voilà ce qui secoue le jeune homme.
Mais le pire, c'est la certitude qu'il est le seul à déborder ainsi.
Malgré lui, sa main quitte la hanche pour remonter doucement le long du flanc, sans provoquer la moindre réaction, puis se poser sur la poitrine de l'aîné.
Le calme plat.
Le cœur du blond bat presque trop lentement, malgré la situation.
Malgré le danger, malgré ce monde de merde et surtout, malgré sa présence.
Il est là, avec sa haine dont il ne sait pas quoi faire, qu'il n'est même pas capable de définir ou d'expliquer, avec cette tempête intérieure qui ne le lâche pas, son âme tourmentée et son corps en feu, mais rien ne secoue le responsable de son état.
Pas même une légère palpitation.
Le brun n'est pas surpris et pourtant, c'est douloureux.
Douloureux et enrageant.
Pourtant Jung Kook le sait, c'est leur problème depuis le début.
Il déborde et le blond ne ressent rien.
Même s'il est là, débout contre lui, Yoongi est déjà mort.
ღ
Jung Kook n'aime pas ces gens.
Il n'aime plus les gens en général.
Leurs discussions et leurs rires le fatiguent.
Impossible pour lui de comprendre ce qui les amuse autant.
Peut-être que c'est l'idée d'être bientôt tous morts ?
Yoongi lui a dit dès le départ qu'il est important de garder de bonnes relations avec les rares non infectés qui ne se montrent pas hostiles.
Jung Kook comprend.
Le troc et les échanges d'informations sont des choses vitales, c'est pour ça qu'il supporte Persona et fait de son mieux à chaque rencontre.
Mais ça ne change rien au fait qu'il n'aime pas les membres de ce groupe de survivants.
Le leader leur demande toujours de se joindre à eux et le brun à l'impression qu'il le fait seulement pour l'agacer.
Sa bière chaude entre les mains, il se demande, une fois de plus, s'ils sont obligés de rester jusqu'au lendemain.
Seokjin les a invités à fêter la découverte d'un stock important de nourriture, mais Jung Kook ne voit pas pourquoi ils doivent supporter la présence des autres.
Avec Yoongi, ils ont participé aux recherches et gagné leur part, rien ne les oblige à rester plus que nécessaire.
Les relations humaines sont une perte de temps, la fin du monde n'a pas changé ça.
"Qui nous est utile et qui ne l'est pas ?" La question reste la même et c'est ce qui pousse les membres de Persona à se montrer accueillant, ou l'aîné et lui à participer à ce simulacre de célébration.
Regardant autour de lui, il se demande un instant s'ils sont dans un "vrai" saloon ou si c'était à l'époque un décor quelconque.
Le tout est plutôt réaliste en tout cas. Du moins, à la version des séries et films de son enfance.
C'est usé et encore un peu sale, malgré les efforts fournis évidents, mais Seokjin et son équipe ont fait du bon travail.
Bien que le brun n'en voit pas trop l'intérêt.
Persona est formé de gens à peu près sensés, donc tous nomades.
Ce lieu est temporaire, tout comme leur espèce.
Se sentant observé, il tourne légèrement la tête, tombant sur Hyeri, une petite brune qui ne manque jamais une occasion de lui faire comprendre qu'elle a envie de lui.
Se battre.
Baiser.
Manger.
Ça aussi, ça n'a pas changé !
Les besoins sont restés identiques. Peut-être même sont-ils devenu plus importants, vu qu'il n'y a plus grand chose que l'ont peut se permettre.
La nourriture doit être économisée, alors les gens ont tendance à beaucoup se battre et baiser encore plus.
Faire l'amour est un terme que Jung Kook n'utilise pas, parce qu'il n'a aucun sens, selon lui.
L'amour, il ne l'a pas vu depuis que le monde a changé, depuis que son frère a dû tuer leur père pour les protéger.
Et aujourd'hui, il se demande même s'il existait réellement avant.
Si c'est le cas, pourquoi ne s'en souvient-il pas ?
Pourquoi le visage de sa mère et son odeur ont disparus ? Pourquoi Jung Hee ne sourit plus, ne visitant ses nuits que pour lui rappeler l'instant où il est mort par sa faute ?
L'amour, c'est un peu comme cette île mystérieuse non infectée, à laquelle Yoongi fait semblant de s'accrocher, pour ne surtout pas flancher.
Une putain de connerie .
➳
Dans une autre vie, Jung Kook s'en serait sans doute voulu.
Non, dans une autre vie, il n'aurait jamais fait une telle chose.
Mais à cet instant précis, dans ce monde qu'est le sien, le seul restant, il s'en fout.
Il n'a pas honte d'être un enfoiré et ne veut même pas savoir ce qu'est un "type bien" ou un comportement correct.
Si Hyeri mérite mieux, lui aussi.
Tous les deux ne cherchent qu'à s'utiliser.
Elle, poussée par le désir et sans doute, bien plus par le besoin de se sentir moins seule l'espace d'un instant et lui, prêt à tout pour partager les émotions destructrices qui l'emportent toujours plus loin.
Le matelas jeté dans l'ancienne réserve est sale, mais correct, selon les standards actuels et la lumière artificielle de la lampe, donne des reflets bleu-vert à leurs peaux.
C'est laid, froid et sans vie.
Jung Kook qui déborde tellement normalement, ne ressent rien cette fois.
C'est étrange que le cerveau, le cœur, l'âme et le corps, puissent à ce point être en contradiction.
Dissociés si clairement.
Torse nu, il frissonne, l'envie de remettre son pull toujours plus forte.
Qu'est ce qu'il fait là ?
Sous lui, sur le dos, son jeans jeté dans un coin et sa chemise à carreau ouverte, Hyeri le regarde. Ses yeux sont tristes, comme d'habitude.
La brève chaleur humaine qu'elle espérait n'est pas là et elle se sent toujours aussi seule, malgré le brun enfouit en elle.
Les mouvements de Jung Kook sont rapides, le rythme mécanique, en parfait accord avec l'image de robot qu'il dégage.
Elle n'est pas en colère, pas spécialement déçue, seulement un peu triste. Plus pour lui que pour elle d'ailleurs.
Assez brusquement, il s'arrête, se retire et se lève, son jeans toujours baissé sous ses fesses.
Il semble paniqué et à deux doigts de pleurer.
Son érection n'est plus qu'un souvenir et alors qu'elle lui demande ce qui ne va pas, il sort en courant par la porte arrière, se retrouvant à l'extérieur, pieds nus, sans arme ni lumière.
Le vent glacial ne l'est pas autant que son propre corps et il court plus vite, trébuchant plusieurs fois, pressé de rejoindre la petite "douche" bricolée, pour se libérer de cette saleté qui semble lui coller à la peau.
En chemin, il finit par vomir, tombant à genoux, se blessant la main sur une grosse pierre.
Les larmes s'en mêlent et son coeur s'emballe, ses poumons soudain minuscules, incapables de lui offrir assez d'air.
Tremblant, il se relève malgré tout, aussi vite qu'il peut, se sentant infecté par un mal grouillant sur sa peau.
Il se gratte violemment, ses ongles blessant sa chair, parfois jusqu'au sang, respirant toujours aussi difficilement.
Enfin sous la petite douche improvisée, fierté de l'un des membres de Persona, il met en route l'eau, tout de suite inondé par le froid insoutenable.
Il sursaute, son corps secoué par des frissons de plus en plus violents, mais retire malgré tout son jeans, se frottant vivement avec le vieux morceau de savon, qui diminue rapidement.
Il a beau frotter, encore et encore, de la tête au pieds, avec toujours plus de force, d'urgence, son impression d'être sale, dégoûtant, ne disparaît pas.
L'eau s'arrête et il se retrouve trempé, frigorifié, claquant des dents.
Il est presque seul.
Lui, la lune d'or et l'infecté qui avance vers lui.
La créature accélère, malgré ses mouvements moyennement coordonnés. Il est facile de voir que c'est un type deux, stupide, mais moins que les basiques.
- VIENS ! Hurle soudain Jung Kook, s'écartant de la douche.
Ses pieds s'enfoncent un peu dans le sable, il gesticule vivement.
- Tu veux me bouffer, c'est ça ? Continue-t-il, toujours autant en colère.
Autant désespéré.
- Alors viens ! Regarde, je ne bouge pas !
Les joues inondées de larmes et le visage déformé par la rage, il lève les bras, avançant vers la créature, qui court à sa rencontre, bientôt prête à le charger.
Un seul coup de feu et pas mal de liquide vert pomme, dont la couleur est étrangement claire sous l'énorme lune.
Le cadavre tout juste à ses pieds, Jung Kook se tourne, ses poings se serrant lorsqu'il tombe sur Yoongi.
L'aîné est un excellent tireur, presque aussi bon que Jung Hee.
En colère, honteux et toujours aussi dépassé par ses émotions, il se précipite vers lui, ignorant sa nudité ou le "sang" fluorescent sur son torse.
- Qui t'a permis de me sauver la vie ? Crache-t-il une fois face au blond.
Ce dernier ne répond pas, mais le plus jeune ne supporte pas sa mine impossible à déchiffrer.
Il se baisse, se penchant vers le couteau à sa cuisse pour lui prendre, tirant l'arme de son étui.
Yoongi ne le laissa pas se blesser, serrant sa main, la lame coupant sa paume, tandis que Jung Kook tente de lui faire lâcher prise.
- Ne te blesse pas ! Lance l'aîné. Si tu veux faire du mal à quelqu'un, je suis là !
Le brun se tend quelques secondes, puis son visage s'assombrit encore, son regard noir se plantant dans celui de son sauveur.
- Vraiment ?
Les mots franchissent péniblement ses lèvres, sa mâchoire serrée compliquant les choses.
Yoongi se retrouve repoussé, ou plutôt, presque balancé par terre, atterrissant sur le dos, un peu enfoncé dans le sable et les cendres, Jung Kook au dessus de lui.
Le couteau en main, le brun vise, semblant y mettre le plus de force possible et l'aîné ne bouge pas, continuant de le regarder.
La lame pénètre le sable, près de la joue du blond, touchant légèrement la peau, l'entaillant un peu. Le plus jeune se laisse tomber sur lui, se retenant sur ses coudes pour ne pas l'écraser.
Le souffle erratique, son front sur celui de Yoongi et ses larmes coulant de son visage au sien, Jung Kook se redresse un peu, genoux dans le sable, un de chaque côté du bassin de ce dernier.
- Pourquoi tu me tortures à ce point ?
La voix du brun est presque brisée, la douleur aussi palpable que froid de son corps.
- Je sais que j'ai gâché ta vie mais....
Il s'arrête quelques secondes, ses larmes l'empêchant de poursuivre.
- Si tu tiens à ce point à cette promesse faite à Jung Hee.... Reprend-il. Si veux tellement que je sois sauvé, pourquoi tu me fais autant de mal ?
Il crie, mais sa colère est noyée par son chagrin et même s'il est plus grand et plus fort que le blond, il semble soudain bien plus fragile.
Tellement perdu.
- Est-ce que tant que je suis vivant, tout va bien ? Hurle-t-il. Est-ce que mon bonheur ne compte pas ? Ça n'a jamais compté ?
Ses mains se serrent sur les épaules de l'aîné, qu'il secoue légèrement, le mouillant toujours de ses larmes en le regardant, désespéré.
- Laisse moi mourir ! Plaide-t-il. Si tu ne veux pas de moi, si tu ne peux pas me haïr comme je te hais, laisse moi mourir, je t'en prie !
Voilà voilà ! J'espère que je n'ai pas trop écrit de la m*rde et je m'excuse pour les fautes !
Puis surtout, j'espère que Ma Princesse n'est pas déçue ❤
Et si quelqu'un d'autre a lu ce chapitre (déjà merci infiniment 😘) j'espère que vous ne l'êtes pas trop non plus.
C'est fou comme cette histoire est un exutoire quand je me sens comme en ce moment ☺
💜 Prenez soin de vous et bon dimanche 💜
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