J'écris ce texte dans le flou, dans le noir.
Dans un monde fou, fait de désespoir.
Comme si chaque seconde comptait.
Comme si la peine en valait la vérité.


J'écris ce texte dans le désarroi.
Comme une âme égarée en émoi.
Chaque mot s'aligne.
Non de façon indigne.


J'écris ce texte comme si une vie était en moi.
Comme si je n'étais pas seule au plus profond du désarroi.
La vie est si belle mais si courte à la fois.
N'est-ce pas ?


J'écris ce texte au bord des larmes.
En posant à terre les armes.
Comme l'aurait fait un soldat mis à l'abandon.
Comme l'aurais, fais un homme seul au bataillon.


J'écris ce texte telle une personne vide d'émotions.
Dépourvus d'attention.
Mais j'irai jusqu'au bout de ces mots.
Car il le faut.

Il le faut pour mon bien.
Pour celui des miens.
Qu'ils puissent comprendre.
Qu'ils puissent entendre.


Tout ce qu'il y a dans ma tête.
Car rien ne m'arrête.
Mais je suis prête.
À mener à mal cette conquête.


J'écris ce texte pour les miens.
Pour ceux qui me comprennent au-delà de tout lien.
Afin qu'ils puissent comprendre la vérité.
Celle que je cache depuis des années.


J'écris ce texte pour la leur faire découvrir.
Sans qu'ils ne puissent en souffrir.
Alors je vais leur offrir.
Ce qui au fond a toujours été leur désir.


J'écris ce texte telle une nocturne.
Qui envoie son cœur dans l'urne.
Un cœur qui ne bat plus depuis longtemps.
Qui s'en va, a fait son temps.

Comme si rien n'en valait la peine
Comme si tout n'était que haine.


Alors j'écris ce texte dans le noir, dans la nuit.
À l'abri d'autrui.
De tout ce qui pourrait me détruire.
Telle une nocturne en train de se reconstruire.