Attention, chapitre au contenu vraiment sensible ! Rien n'est explicite, mais l'idée principale peut choquer ! Je déconseille ce chapitre aux moins de 13 ans ! Si vous avez moins de treize ans et voulez savoir ce qui se passe, envoyez moi un message et je vous résumerai la situation:)

                                                                " Au fond de moi, quelque chose s’est éteint."

Narcissa posa ses yeux sur la place qu'occupait autrefois Lucius. Rien n'avait changé sur son bureau. Ses plumes étaient toujours au même endroit, ses papiers également, comme si elles l'attendaient patiemment qu'il revienne. Mais il ne reviendrait pas. Elle le savait. Peu importe ce qu'ils s'étaient promis, il ne pourrait pas. Et elle demeurerait seule, encore une fois.

Elle repensa à Drago et sa mission, à comment le protéger pour lui éviter la mort. Il fallait qu'elle le fasse. Elle s'interdisait de souffrir de nouveau pour la perte d'un être cher, elle s'interdisait de perdre son fils. Elle irait voir Severus, son professeur de potion. Il était un ami de Lucius, un fidèle du Seigneur des Ténèbres, il l'aiderait. Elle en avait la conviction. Il était son unique espoir, à présent.

La porte s'ouvrit dans un grincement faisait apparaître celui qu'elle redoutait le plus. Yaxley. Il ne la laissait jamais en paix, celui-là. Il entra et referma la porte derrière lui sous le regard suspicieux de l'ancienne Serpentard.

- Je veux t'aider, déclara-t-il d'une voix posée après s'être avancé au milieu de la pièce. Je peux vous aider, toi et Drago.

Il paraissait sûr de son choix, parlait d'une voix posée. Narcissa ne l'avait jamais vu aussi aimable. Avoir l'aide de Yaxley serait un atout pour Drago.

- De quelle manière ?

Il sourit. Pourquoi souriait-il ?

- Je possède un joyau maudit qui peut tuer à son contact ainsi qu'un poison. Cela pourrait lui offrir une chance de faire ses preuves.

Ce n'était pas une mauvaise idée. Narcissa était plutôt réjouie de cette perspective. Si cela pouvait faciliter les choses et en terminer au plus vite, alors elle accepterait.

- Je suppose que tu veux quelque chose en échange ?

Il continuait de sourire, mais son regard était empli de folie. Il se mordit la lèvre. Il hésitait. Pourquoi hésitait-il ?

- De l'argent peut-être ? Insista-t-elle.

Si c'était cela, elle ne voyait pas le problème. Elle avait hérité en partie des coffres des Black, partagé avec les Lestrange, et possédait tout ceux des Malefoy. Au total, elle devait être plus riche que la moitié de l'Angleterre, alors elle ne rechignerait absolument pas devant sa demande. Mais il secoua la tête.

- De l'or ? Des bijoux ? Des terres ?

Il secoua de nouveau la tête.

- Alors qu'est-ce que tu veux ?

Il eut un silence.

- Toi.

Au début, elle ne comprit pas. Elle pensait qu'il parlait de son amitié, ou quelque chose du genre. Que sa réponse était tout à fait innocente. Mais à la vue de son sourire entendu, elle comprit. Les battements de son cœur redoublèrent d'intensité. Il fallait qu'elle sorte d'ici, ou elle allait se faire piéger. Elle remarqua qu'il avait bien pris soin de fermer la porte à clef, aussi sortit des lacets de sa robe sa baguette qu'elle maintenait cachée.

- Je pourrais aider grandement Drago, Narcissa. Je pourrais faire presque tout le travail pour lui !

- Je ne suis pas une pute ! Cria-t-elle, au bord de l'hystérie.

Elle commençait à se sentir prise au piège et paniquer. D'un côté, elle songea à dégainer sa baguette et le stupéfixier, mais d'un autre... Il serait prêt à aider son fils. Drago ne risquerait pas de mourir s'il réussissait grâce à Yaxley. Elle secoua la tête. Non, jamais elle ne s'abaisserait si bas. Jamais elle ne trahirait Lucius.

- Lucius n'en saura rien, ni personne, dit-il comme s'il avait lu dans ses pensées. Laisse ta baguette.

Sans s'en rendre compte, elle l'avait pointé sur lui avec sa main tremblante. Qu'elle la laisse ? Elle eut un petit rire. Pour se retrouver à sa merci ?

- Tu es... tu es un monstre, cracha-t-elle, les larmes au bord des yeux.

- Je veux juste aider Drago en échange d'un moment avec toi. Laisse ta baguette, je t'en pris. Je ne veux pas te faire de mal.

Elle pria en silence pour voir débouler derrière la porte Bellatrix, ou Rodolphus, ou n'importe qui qui pourrait la sortir de là. Elle fixait la porte comme s'il s'agissait de son seul salut. Puis il y avait cette petite voix qui lui soufflait « Fais-le pour ton fils. Pour Drago. »

- Narcissa. Dernière fois.

Sa main trembla d'autant plus et des larmes dévalèrent sa joue. Elle pourrait lui lancer un Doloris, aussi. Ce serait peut-être plus efficace. Mais avant qu'elle n'ait pu tenter quoi que ce soit, un « expelliarmus » lui retira la baguette des mains et l'envoya valser quelques mètres plus loin. Elle observa sa main désarmée avec un sentiment d'impuissance.

- Narcissa, reprit-il patiemment. Drago s'en sortira grâce à moi.

Elle le savait, cela. Sa petite voix lui répétait en boucle que c'était la meilleure chose à faire. Mais elle perdrait tout son honneur. Elle trahirait Lucius. « Pour Drago. Fais-le pour Drago. » Et elle trouvait cela répugnant. « Que serais-tu capable de faire pour ton fils ? »

Il s'était approché d'elle, considérablement. En dépit de sa petite voix qui lui répétait que c'était pour Drago, sa main attrapa le vase en porcelaine posé sur le bureau et dans un cri de rage, voulut l'écraser sur sa tête. Qu'elle aurait été son plaisir de voir son crâne écrabouillé au sol !

Mais il retint son bras et le vase se brisa à ses pieds. Il lui asséna son poing sur son visage si fort que durant un instant, elle ne vit que les ténèbres l'engloutir. Elle se retrouva au sol, la bouche emplie de sang et les yeux larmoyants.

- Je ne voulais pas te faire de mal, Cissy. Tu comptes à mes yeux.

Elle aurait pu rire d'ironie si elle n'avait pas si mal. Il semblait se moquer éperdumment d'elle.

- Tu n'as plus d'honneur, Corban, lui cracha-t-elle.

- J'essaie d'aider ton fils. N'est-ce pas ce que tu cherches ?

Sa baguette gisait prêt de la porte. Trop loin. Aucune arme n'était à sa portée. Il ne lui restait plus que l'espoir de voir arriver sa sœur aînée ou un de ses beau-frères pour se sortir de cette situation. Mais la porte demeura fermée. Personne ne l'avait entendue.

- Je t'ai toujours désirée, Narcissa, parla-t-il doucement. C'était moi qui devait t'épouser. J'étais censé épouser une Black. Mais ton idiot de père a remarqué que tu étais plus proche de Lucius.

- Tu mens. Au début, j'étais promis à Evan, et toi à Andromeda.

Elle le regarda avec des yeux noirs de haine.

- N'essaie pas de te trouver une excuse.

Il grimaça. Elle avait décelé son mensonge. Finalement, après quelques secondes de réflexion, il s'agenouilla pour se positionner à sa hauteur et lui attrapa son menton endolori pour l'obliger à le fixer dans les yeux.

- Tu ne veux pas que ton fils meure parce que tu as refusé d'apporter mon aide, n'est-ce pas ? Tu veux qu'il vive, qu'il grandisse, qu'il ait des enfants. Pour cela, il te suffit juste de faire ce que je te demande.

Sans prévenir, elle leva ses bras pour le frapper, encore et encore, le voir désosselé au sol, mais il les attrapa et en profita pour la plaquer contre le mur, la retenant de toute sa force pour ne pas qu'elle s'enfuie. Elle hurla, elle hurla si fort qu'elle pensa que quelqu'un l'entendrait, quelqu'un entrerait dans la pièce et la sauverait des griffes de ce monstre. Mais comme si la vie s'acharnait à la blesser, comme si elle était destinée à subir plus qu'à vivre, personne ne vint. Elle avait beau se débattre, il avait trop de force. C'était un cauchemars. Ce n'était pas possible. Cela ne devait pas se passer comme cela, rien ne devrait se passer ainsi.

- J'aiderai Drago, chuchota-t-il à son oreille, ignorant les sanglots qui secouaient le corps de Narcissa. Tu es une mère formidable. Il sera sauf grâce à toi.

Narcissa hurla. Parce que c'était la seule chose qu'elle pouvait faire à présent.

Hurler jusqu'à ne plus avoir de voix.

Hurler jusqu'à sentir son âme mourir.

Hurler jusqu'à ce que tout s'arrête.

Tout finit bien par s'arrêter de toute manière.

Non ?