𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓

« Popularité »

Steven et moi rejoignons nos amis, au banc pour discuter avant me commencement des cours. Tenue haute gamme, talon à la semelle rouge, lunette de soleil sur le bout du nez et le bras de Steven autour de mes épaules, j'ai l'impression de pouvoir conquérir le monde. Mes amies m'enlacent comme chaque matin et Peter me fait une brève accolade.

- Alors Eden vient ? me demande Molly.

- Je suppose que oui, Zaven va payer pour m'avoir mal parlé. Je suis Star Givenchy, clame-je avec un sourire victorieux.

Je me tourne vers Hemera qui me sourit franchement. Quelque chose ne va pas chez elle, Hemera me semble... différente.

- Qu'est-ce qu'il y a Hémé ? lui demande-je en m'asseyant près d'elle, je vois bien que tu es étrange.

Ma meilleure amie soupire en regardant ses mains, d'un geste amical, je mets ma main sur la sienne et lui souris franchement.

- Les affaires de mon père ne vont plus très bien, m'avoue-t-elle.

Au cas où, Smirnoff est une marque réputée d'alcool, telle que la vodka. Le père de Hemera en est le fondateur et elle, elle est normalement l'héritière de ce véritable empire.

- Il doit fermer ? lui demande-je soucieuse.

- Non, en tout cas, je ne l'espère pas mais il m'a très bien fait comprendre que si cette année était... médiocre, je pouvais oublier l'héritage. Il préfère donner sa société à quelqu'un de stable d'après lui, m'explique-t-elle d'un air attristé.

- Donc c'est pour ça que tu es si... intello ?

Ma meilleure amie laisse un rire lui échapper ce qui me fait du bien. Hemera est la plus posée de nous tous, elle nous maintient tous. C'est un peu comme notre Maman de Los Angeles.

- Ouais, soupire-t-elle en souriant.

- Câlin ? dis-je en ouvrant mes bras.

Hemera ne se fait pas prier et vient m'enlacer tandis que je vois un spectacle qui me fait doucement rire. Hemera et moi nous éloignons tandis que nous voyons Eden enlacer Zaven dans un coin que seul nous pouvons voir.

J'abaisse de manière prédatrice mes lunettes sur le bout de mon nez alors qu'un sourire satisfait prend sa place sur mon visage.

- J'l'avais dit, note Molly.

- J'espère qu'ils ne tiennent pas trop à leur couple ces deux-là, note Steven.

- J'espère surtout qu'il va payer pour avoir oser mal parler à Mademoiselle Star Givenchy, qui n'est autre que moi-même, ricane-je de façon assez malsaine avant de remettre mes lunettes de soleil comme il faut.

La sonnerie retentit alors nous nous levons pour partir en direction des cours. Je me pends au bras de Hemera, faisant claquer mes talons avec ceux de mes deux meilleures amies.

Une fois dans le couloir principal où les élèves s'activent afin d'aller en cours, un silence de plomb s'installe quand nous y pénétrons. Seul le bruit de nos talons contre le carrelage raisonne.

Tel un film cliché, les élèves nous dévisagent ou nous admirent ce qui nous fait doucement rire. Certaines populaires diraient sûrement qu'au plus profond d'elles-mêmes, elles sont aimables, compatissantes et généreuses mais sincèrement, ce sont des menteuses.

Pour ma part, j'aime le succès, le regard envieux des filles sur moi et désireux des hommes. Je n'ai aucune once de générosité en moi sauf peut-être pour mes quatre amis – et encore... Au niveau de l'amabilité, j'en suis assez loin, Zaven et Eden en sont la preuve et pour ce qui est de la compassion, je me demande presque pourquoi j'en aurais besoin.

Je suis Star Givenchy, ne l'oublions pas.

Arrivés en classe après notre défilé, nous nous dirigeons vers nos places habituelles. Un cours de philosophie, c'est tellement ennuyant.

Steven attrape ma main avant que je n'atteigne ma place puis me tourne vers lui pour me voler un baiser. Je souris en l'accentuant lorsqu'un toussotement nous interrompt. Lui et moi nous tournons vers la personne qui n'est autre que Zaven.

- Qu'est-ce que tu veux ? raille-je méchamment.

- M'assoir, dit-il froidement.

- Les places sont déjà prises, affirme Steven.

- Vos noms ne sont pas inscrits dessus.

Avec un sourire hypocrite, Zaven me pousse ce qui fait que je me colle davantage à Steven et prend la place que je voulais. Je me retiens de m'énerver et m'assois sur la place juste devant sans broncher lorsque le professeur entre dans la pièce.

Étape 3 : Paraître calme – le plus dur.

Je croise les jambes sous ma table alors que le professeur balaie des yeux la pièce.

- Bonjour, dit-il, aujourd'hui on va commencer par se questionner.

Le professeur marque une question sur le tableau à la craie blanche.

"En quoi la popularité est-il un défaut ?"

Je laisse un rire m'échapper, déjà l'année dernière ce professeur voulait faire réagir les élèves sur la popularité et sa soit-disant inutilité. C'est complètement faux. La popularité est un atout, je le sais bien.

- Quelqu'un pour s'exprimer sur le sujet ? demande le professeur.

Je lève la main, parce que oui, j'ai beau être une populaire, j'ai un cerveau pour l'utiliser et je suis loin d'être une inculte.

- Mademoiselle Givenchy, allez-y.

Je me redresse sur ma chaise, droite comme un piquet, la tête haute, je pose mes mains sur mes cuisses.

- Premièrement, la popularité n'est pas un défaut. Loin de là. Si c'était un défaut, les gens ne vous apprécieraient pas et si ça l'était vraiment, vous ne nous laisseriez pas être connu, parce que oui. Être populaire est synonyme de succès dans un domaine où l'on excelle et donc être réputé pour cette chose.

Un rire moqueur se fait entendre derrière moi alors je me retourne et vois Zaven qui secoue la tête en riant.

- La popularité n'est pas une qualité. Si ça l'était, les pestes populaires ne seraient pas autant détester. Regarde, parlons de toi Givenchy, tu es populaire apparement mais pourquoi ? Qu'à tu fais de si grand ici pour être connue ?

Je reste sans voix devant cette sorte de rage qu'à Zaven envers moi. Je ne comprends vraiment pas ce que j'ai pu lui faire pour qu'il me haïsse à se point.

- Tu es une populaire seulement parce que ton nom de famille est Givenchy, tes deux meilleures amies aussi. Versace, Smirnoff, en revanche, pour tes deux amis, c'est pour leurs performances sexuelles, annonce Zaven d'un air dédaigneux.

- Comment tu te permets de dire ça ? s'enquit Peter qui est habituellement le plus calme d'entre nous malgré sa passion pour la défonce.

- Je ne dis que la vérité. Alors oui, la popularité est un défaut et les personnes comme vous êtes les défauts des établissements comme celui-ci. Vous pensez tout connaitre mais hormis l'or que vous avez sur vous, rien ne compte tout ça parce que vous êtes égoïste à cause de votre populaire, affirme-t-il de façon tranchante et percutante.

Zaven pose ses yeux sur moi alors que je reste encore sans voix. Il nous déteste en seulement une journée alors que je lui ai mal parlé quelques fois et que notre vengeance de ce soir n'est pas encore passé.

- Et je crois qu'ici c'est encore pire.

Un silence plombant s'est installé dans la salle, je me retourne face au tableau en laissant un rire d'agacement franchir mes larmes, tout en roulant des yeux.

Je crois que Zaven vient tout simplement de signer son arrêt de mort avec chacun de mes amis et moi, encore plus qu'avant.

- Et bien... Je ne pensais pas que cette question allait mettre autant vos esprits en éveillent. Je vais donc demander à Zaven et Star de faire un travail ensemble pour Vendredi sur la popularité.

- Rêvez toujours, crache-je, Zaven vient clairement de m'insulter et vous croyez que je vais passer mes soirées avec lui pour bosser ? N'y pensez même pas monsieur.

- De toute façon Star, je pense que vos parents ne voudraient pas que votre moyenne chute donc vous n'avez pas le choix.

Je ris jaune puis me laisse retomber sur ma chaise.

Et en plus, cet abruti ne dit rien. Je ne compte pas me rabaisser à son niveau, je suis Star Givenchy et comme il le dit si bien, la peste de cette université.

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