𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟗

« Jam et Eve »

Je pousse un soupir en constatant que je suis entrain de me réveiller, pourtant je suis tellement bien.

Les bras de Zaven serre ma taille comme si j'étais son doudou ce qui me prouve encore que je suis bien.

J'aimerai rester ainsi toute ma vie juste pour ne plus avoir de problèmes, juste lui et moi.

Mais la vie est une plus grande garce que moi.

J'ouvre lentement les yeux dans la pièce sombre puis tente de m'extirper des bras de Zaven sans le réveiller. Sauf que le brun en décide autrement en me resserrant contre lui.

Je parviens néanmoins à me tourner face à lui, je vois ainsi son visage paisiblement endormi alors que son souffle chaud s'étale sur mon buste. Malgré son sommeil, le brun caresse lentement le bas de mon dos.

- Jam... souffle-t-il d'un ton étrange.

Je fronce les sourcils en entendant ce prénom que je ne connais pas.

- Eve... souffle-t-il à la suite.

Sans m'y attendre, Zaven empoigne durement mes hanches ce qui me fait sursauter et couiner. Ce geste et ce bruit le réveillent immédiatement.

Quand Zaven voit mon visage apeuré, il vient rapidement le caresser de sa main d'un geste rassurant.

Haletant, il ne parvient pas à parler. Son visage est aussi effrayé que le mien, je soupire mon effroi et prends Zaven dans mes bras.

Le brun roule sur le dos pour que je sois sur son torse et malgré ça, je reste toujours cramponné à son cou. Humant l'odeur de son corps et triturant ses cheveux.

- Pardon, me dit-il dans le creux de l'oreille.

- C'est rien, ce n'était qu'un mauvais rêve, le rassure-je dans son cou.

- Je ne veux pas te faire du mal, je suis désolé de t'avoir serré comme ça Star... m'assure-t-il.

- Arrête Zaven, c'est rien, je te l'ai dis, lui répète-je en caressant ses cheveux bruns.

Zaven ne dit plus rien et se contente de me garder dans ses bras ce qui me va amplement.

Cependant, je ne sais pas si c'est une bonne idée de lui demander qui sont Jam et Eve. Néanmoins, j'ai envie de le savoir, j'ai envie de le connaître un peu plus.

- Zaven ? l'interpelle-je pour m'assurer qu'il m'écoute.

Il fait un bruit d'approbation alors je lâche son cou et reste assise sur son bassin.

- Tu as dit quelque chose pendant que tu dormais, déclare-je doucement.

- Qu'est-ce que j'ai dit ?

- Tu as appelé des gens, affirme-je.

Zaven se tend un peu puisque ses mains qui étaient sur mes cuisses, commencent à les serrer et sa mâchoire à tressauter.

- Qui ça ?

- Jam et Eve.

Zaven soupire et baisse les yeux. Je sens que ces personnes ont à voir avec son passé et non son présent.

- Qui... Qui sont-ils pour toi ? ose-je lui demander.

Le brun relève les yeux vers moi et caresse mes cuisses en soupirant.

- Ce sont les gens chez qui je vivais avant d'aller en prison, m'avoue-t-il.

Le J et le E me disent quelque chose... Ah je sais, la bague que j'ai trouvé dans la boîte sous le lit de Zaven. Est-ce que cette bague appartient à Jam ou Eve ?

- Ce ne sont pas tes parents ? lui demande-je perplexe.

Zaven secoue la tête en mordant nerveusement sa lèvre inférieure.

- Mes parents habitent en Arizona. Je ne les connais pas, j'ai toujours vécu de famille d'accueil en famille d'accueil jusqu'à ce que je parte en prison pour l'incendie involontaire.

Je pose mes mains sur les siennes et les caresse de mes pouces d'un geste rassurant et tendre.

- La bague dans ta boîte, elle leur appartient ? lui demande-je.

Zaven hoche la tête.

Je crois que j'ai compris.

L'incendie, cette boîte, la prison, ses parents biologiques, Jam et Eve.

- Zaven ? l'interpelle-je.

Le brun relève les yeux vers moi et je prends une inspiration de courage pour exposer ma vision des choses.

Avant de lui dire ce que je pense, je me penche vers lui puis l'embrasse brièvement en caressant sa joue.

Je me redresse puis plonge mon regard dans le sien pour lui faire par de mes pensées.

- Je crois que j'ai tout compris, déclare-je certaine de moi-même.

Zaven déglutit et baisse les yeux l'air coupable. Je caresse ses mains qui sont toujours sur mes cuisses pour attirer son attention, et il relève les yeux vers moi avec une expression craintive qui prouve qu'il a sûrement peur de ma réaction sur son passé.

- Tu as incendié la maison de ta famille d'accueil et... Jam et Eve y sont restés, proclame-je sans vraiment savoir comment le dire.

Zaven ferme alors ses yeux, sa mâchoire tremblote me prouvant que j'ai raison et que Jam et Eve sont bien... parties.

Je me rappelle maintenant de sa réaction quand je lui ai dit que Peter n'avait plus aucune famille. Ça aurait dû m'aider à le comprendre.

Le voyant mal, je ne peux m'empêcher de le reprendre dans mes bras. Zaven me serre fort contre lui en sanglotant ce qui m'étonne venant de lui, mais je ne dis rien. Je me contente de le prendre dans mes bras et de le rassurer comme je le peux.

- Ça va aller... lui murmure-je dans le creux de l'oreille.

Pendant des dizaines et des dizaines de minutes, nous enlacés avec pour seul bruit, nos respirations et les sanglots de Zaven. Je lui susurre des mots rassurants pendant tout le long et ne cesse de lui dire que je ne le laisserai pas tomber pour ça.

Après un moment, je me redresse légèrement et essuie de mes pouces manucurés les quelques larmes de Zaven, puis j'embrasse ses lèvres avant de m'assoir à côté de lui.

Zaven se redresse à son tour et s'assoit en tailleur comme moi. Je prends ses mains dans les miennes et brise ce silence de mort.

- Peu importe si tu le voulais ou non. Maintenant, la seule et unique chose qui m'importe c'est toi et moi. Si tu ne veux pas m'expliquer, je comprends et je ne te le demanderai pas mais sache qu'à présent, je suis avec toi et que ça ne sera pas moi qui te laisserai tomber, déclare-je en serrant ses mains dans les miennes.

- Merci, mais maintenant que tu as compris, je vais t'expliquer, me dit-il d'une voix éraillée.

Malgré tout, c'est normal que je veuille en savoir plus mais dans tous les cas, je respecte son choix. Et si Zaven veut m'en dire plus, il a le droit de le faire.

- Jam et Eve étaient ceux que j'ai toujours préférés en comparaison de mes autres parents adoptifs. Sauf que j'étais un fouteur de merde. Le soir qui a précédé mon arrestation, j'ai... je suis sorti par ma fenêtre que j'ai du coup laissé ouverte. Je n'ai pas fait attention avant de partir mais une de mes cigarettes était mal éteinte et de ce que m'ont dit les policiers, un feu s'est allumé pendant que Jam et Eve dormaient.

Zaven cherche ses mots, et inconsciemment, nous lions nos doigts. Je l'incite du regard à continuer et à finir son récit malgré la difficulté qu'il a à en parler.

- Jam s'est réveillé et à vu l'incendie dans ma chambre. Il a appelé les pompiers et à balancer certaines de mes affaires en dehors de la pièce soit les autres trucs de la boites. L'alliance est celle de Eve qui est la seule que les pompiers ont retrouvé. Malgré tout, les pompiers sont arrivés et ont sorti Jam sauf qu'Eve était encore à l'intérieur... Il y est retourné et ils ne sont jamais ressortis, proclame Zaven en baissant la tête.

Je lui relève le crâne en attrapant son menton et lui souris pour le rassurer.

- Ça n'est pas ta faute, ils sont sûrement heureux que tu n'y sois pas parce que le feu se serait sûrement déclaré pendant que tu y étais et Dieu seul sait comment tu aurais fini, lui assure-je à quelques centimètres de lui.

- Ouais mais...

- Mais rien du tout Zaven. C'est tragique et je suis d'accord mais tu n'as pas laissé cette cigarette intentionnellement et si tu y étais resté... imagine-je en sentant mon nez me piquer, je ne sais pas comment j'aurai pu survivre sans toi.

Zaven ne dit rien et se contente de me prendre une nouvelle fois dans ses bras.

J'aime ça.

Enfaite, je crois que je l'aime de plus en plus.

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