« Frustration »

Lentement mes yeux papillonnent malgré la lumière. J'ai vraiment mal au crâne. Je ne me rappelle pas vraiment d'hier soir, je me rappelle de l'interview, de l'ascenseur où il y avait Zaven, il m'a dit qu'il y restait parce que j'y étais et plus rien.

Je déglutis puis tourne ma tête sur la droite puis vers la gauche.

Je ne suis pas dans ma chambre.

Surprise, je me redresse subitement ce qui intensifie mon mal de tête puis arpente des yeux la pièce. Mes vêtements sont posés sur une chaise dans la coin de la pièce, alors je regarde ma tenue, qui se trouve être un t-shirt noir trop grand pour moi.

Mais qu'est-ce que j'ai foutu bon sang... ?

Je continue de regarder où je me trouve lorsque je vois une veste en cuir noir dans la penderie encore ouverte. Zaven.

Le blouson fait tilt dans ma tête alors je me lève doucement. J'attrape mon crâne qui tourne lorsque je pose un pied sur le sol, et me rattrape au mur.

Quand je suis plus ou moins stabilisée, je me redresse très lentement et marche jusqu'à la porte, qui selon moi m'indique la sortie de cette chambre.

Effectivement, je me retrouve dans le petit salon que je connais bien. Je m'avance et cherche le propriétaire des yeux mais personne.

Il est parti ?

Je souffle puis retourne dans la chambre où je remarque enfin le verre d'eau avec des calmants sur la table de chevet. Je me jette dessus puis m'affale sur le lit en regardant le plafond.

Des bribes de souvenirs me reviennent peu à peu. Matthew est la cause de mon mal de crâne, enfin ses souvenirs en sont la cause.

Je cherche mon téléphone des yeux et le trouve avec mes vêtements. Un message apparaît.

Je n'y avais pas pensé mais si Zaven insiste tant. Ça me changera les idées.

Je décide dans un premier temps de regarder l'heure, il ne reste qu'une demi-heure de cours. Je vais essayer d'en savoir plus sur le brun rapidement sinon, on peut oublier Star Givenchy.

Je m'arrête au beau milieu de la pièce, les poings sur les hanches, je cherche où pourrais bien être les secrets de Zaven Darrow.

Je décide de m'approcher de l'armoire où je ne vois vraiment que du noir et du blanc, voir un peu de gris et de bleu nuit mais rien de bien coloré. Je soulève des vêtements, les trifouille et y mets presque la pagaille. Cependant, je n'y trouve rien.

Je décide donc d'ouvrir le tiroirs de sa table de chevet, que je referme aussi tôt.

Non mais ce mec est sérieux ?! Il me répugne. Des préservatifs et des tonnes d'autres choses que je préfère censurer à mes pensées. Je frisonne de dégoût mais me ressaisi vite en me rappelant de ma mission.

Je m'abaisse avec précaution afin de voir sous le lit puis regarde avec hésitation ce qui l'arpente. Heureusement, rien de choquant pour mes yeux. Seulement une vielle boîte à chaussures en carton que j'attire à moi.

Je m'assois en tailleur sur le sol et pose cette boîte sur mes cuisses. J'ouvre le couvercle puis trouve plusieurs choses. Un petit livre photo selon moi, un petit carnet, une sorte de scratch noir avec inscrit Darrow sur l'un des côtés et une bague dorée que je prends entre les doigts.

Je regarde l'anneau avec intensité et lorsque je regarde l'intérieur, j'ai comme l'impression d'y voir des gravures. Je force mes yeux à regarder plus intensément les gravures puis nettoie l'anneau avec mon t-shirt noir - qui appartient réellement à Zaven. Quand je regarde une seconde fois, je parviens à discerner un J et un E qui s'entremêlent.

Je me demande sincèrement à qui appartient cette bague.

Néanmoins, j'entends du bruit dans l'entrée alors je referme vite la boite en ayant remis l'anneau, puis la fait glisser sur le sol.

J'ai à peine le temps de sortir la tête de sous le lit que la porte s'ouvre. Je replace mes cheveux puis regarde Zaven qui arque un sourcil.

- Qu'est-ce que tu foutais ? demande-t-il.

- Je cherchais mon téléphone, mens-je en secouant l'objet dans ma main.

Zaven acquiesce tandis que je me relève. Nous nous regardons de la tête aux pieds quand Zaven soupire. Je fronce les sourcils et il secoue la tête.

- Tu devrais y aller, me dit-il.

- Pourquoi ? m'enquis-je d'une voix plus aiguë.

Zaven pince l'arrête de son nez puis relève les yeux vers moi.

- Parce que tu ne devrais pas être ici. Tu ne devrais pas être avec moi, Givenchy. Je ne sis même pas pourquoi je t'ai aidé, souffle-t-il.

- Je ne fouillais pas Zaven, mens-je encore une fois.

- C'est pas ça Star, soupire-t-il en baissant la tête.

Je m'avance vers lui et attrape son visage en coupe malgré ma taille qui est relativement petite comparée à la sienne. Je souris faiblement en caressant le haut de ses joues de mon pouce, tandis que ses yeux se perdent dans les miens et vice-versa.

- Ça ne signifiait rien, proclame-t-il dans un murmure.

- Je n'ai jamais dit le contraire, rétorque-je sur le même temps.

Je sens les mains de Zaven remonter sur ma taille et m'attirer davantage à lui. Ses pouces, comme les miens, caressent mes hanches et intensifie mon petit sourire.

Doucement, nos visages se rapprochent l'un de l'autre, sans cesser de se regarder pour être certain du consentement de l'autre. Nos souffles se mêlent rapidement alors que je fais davantage glisser mes mains sur l'arrière de son cou.

Ses lèvres viennent frôler les miennes et dès cet instant, je ferme les yeux. Sauf que jamais je ne sens ses lèvres sur les miennes malgré son souffle qui s'étale sur ma peau.

Je réouvre les yeux frustrés et vois Zaven avec un air moqueur. Je fais mine d'être outrée alors que je suis surtout frustrée, je frappe son épaule ce qui nous éloigne.

- T'es vraiment qu'un abruti Zaven.

- Tu m'en devais une Givenchy, ricane-t-il.

Je cherche dans mes souvenirs jusqu'à ce moment, où je lui avais clairement dit que j'étais une garce tandis que nous nous rapprochions. Je souris et secoue la tête.

- Tu veux jouer à ça Zaven ? m'enquis-je avec l'air d'une vicieuse.

- Jouer à quoi ?

- Tu verras bien, conclus-je avec un clin d'œil.

Je récupère mes affaires puis sors de la chambre et de l'appartement en courant, tellement rapidement que j'ai peur que mon coeur ne s'en aille de ma poitrine. Une fois devant ma chambre, je l'ouvre rapidement, heureuse que personne m'ait vu.

Je balance mes affaires puis enfile un maillot de bain parce que je n'ai pas oublié mon après-midi plage avec les filles et sûrement les garçons.

Ah ! Et pour ce qui est de Zaven, il a décidé de me frustrer en ne m'embrassant pas ?! Eh bien, mon très cher Zaven bienvenue dans la pire vengeance de Star Givenchy.

Sa frustration dépassera bien la mienne.