⭐Son regard
Je la connaissais, et je savais que lorsqu'elle vous lançait un regard noir ce n'était pas nécessairement voulu, que vous n'étiez pas toujours visé. Que parfois il suffisait juste que ce soit parce qu'elle pensait à autre chose et alors là, tout se lisait sur son visage : la joie, la haine, la peur et tout le reste.
Et cette fois-ci quand elle m'a regardé, elle m'a regardé avec peine. Je ne pensais pas être visée par se regard, du moins ne pas en être la cause -même si nous n'étions pas en très bon terme elle et moi- alors j'ai marché vers elle mais elle s'est immédiatement levée et m'est passée à côté sans me regarder, sans me calculer.
J'ai attrapé son poignet lorsqu'elle est arrivée à mon niveau et elle a fait volte-face. Je me souviens que son regard m'avait pétrifié, son regard humide de larmes. Des larmes de peine...
Et alors je m'en suis voulue, voulue de l'avoir tant blessée et de l'avoir tant fait attendre.
— On peut parler maintenant si tu veux...
En réalité même si j'avais conscience que je fonçais droit dans un mur en disant ça, je crois que je voulais voir quels dégâts je serais capable de causer sur moi-même.
J'avais aussi besoin de savoir qu'elle allait bien même si j'avais conscience que ce n'était pas le cas. Mais je voulais l'entendre dire pour ensuite pouvoir lui répondre que je savais qu'elle mentait. J'avais besoin de savoir à quel point je l'avais blessée avec mon attitude. J'avais besoin de savoir qu'elle ne m'en voulait pas...
— Pas maintenant désolé. Elle essuie rapidement ses yeux pour ne pas que je puisse voir ses larmes mais c'était déjà trop tard. Plus tard ok ?
Mais je secoue la tête de gauche à droite pour lui dire que non : pas plus tard, maintenant. C'était capricieux de ma part, je l'ai faite attendre un mois et maintenant que je suis disposée à lui parler c'est maintenant ou jamais? Je devrais m'éstimer heureuse qu'elle veuille bien me parler. J'ai tiré sur son poignet pour qu'elle me suive et je me suis dirigée vers les salles d'examen qui sont au rez-de-chaussée parce qu'il n'y a jamais personne ici d'habitude et cette fois encore il n'y avait personne, par chance.
— Écoute, quand tu ne voulais pas parler je t'ai laissée respirer et quand tu as voulu revenir sans t'excuser comme ça sans raison je t'ai laissée faire aussi alors s'il te plait, pas maintenant. On peut parler ce midi ou à la pause de quinze heures si tu préfères mais pas maintenant. Plus j'entendais sa voix se briser peu à peu, et plus je me brisais.
Je n'avais plus vraiment très envie de parler maintenant que je la voyais pleurer face à moi. J'étais mal à l'aise et je ne savais plus quoi faire : faire comme si elle ne pleurait pas ou lui demander se qui n'allait pas au point qu'elle se mette à pleurer au lycée? Devant tout le monde, là ou elle devennait le plus vulnérable -chose dont elle avait horreur-.
— Je suis désolée, vraiment. Je ne voulais pas te blesser j'ai juste cherché à me protéger sans me soucier de se que tu pouvais ressentir et j'en suis sincèrement désoler, crois-moi, je ne voulais pas te blesser.
— Encore heureux que tu n'ais pas voulus me blesser volontairement, mais ça ne change rien au fait que ton comportement était égoïste.
Sans me laisser le temps de répondre elle c'est dégager de mon emprise et est partie vers les escaliers derrière moi. Sa voix était froide, si froide qu'elle m'avait laisser tellement surprise que je n'ai pu réagir.
Quand je suis retournée au près de mes potes, l'une d'elle m'a demandé si tout allait bien. J'ai fait comme toujours : j'ai souris en lui disant que tout allait super bien et j'ai ensuite participé à la conversation du groupe comme si de rien était même si mon amie n'était pas stupide et qu'elle avait compris que rien n'allait. Que tout s'effondrait dans ma tête.
⭐Son regard.
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