3





Jung Kook s'était toujours considéré comme quelqu'un de plutôt sain et posé.

Pas le genre à succomber à des addictions dangereuses, à devenir obsédé par quelque chose ou perdre le contrôle de lui même.

Ses amis proches, avaient cette même image de lui, loin de celle que les inconnus se faisaient.

En vrai, ses proches le taquinaient même souvent sur la vie ennuyeuse qu'il menait.

Il ne buvait pas beaucoup et n'avait jamais touché à une cigarette de sa vie.

Il n'était pas très à l'aise lors de soirées en boîtes de nuit et préférait être uniquement entouré de ses amis.

À vingt-deux ans, il avait eu très peu de relation amoureuse et sa libido était calme au point "d'inquiéter" son obsédée de meilleur amie et son Casanova de grand frère.

Jung Kook avait eu un petit ami au début du lycée et une copine à la fin.

C'est tout.

Après ça, il n'avait rien connu de plus, que des tentatives n'ayant mené à rien de sérieux.

Quelques rendez-vous pour apprendre à se connaître, quelques baisers, caresses et nuits agréables, oubliées dès le lendemain.

Mais Jung Kook n'était pas en manque ou pressé, même si Changmin, son aîné, lui répétait que baiser une fois tous les 36 du mois n'était pas sain pour son esprit et que la frustration allait lui ramollir les neurones.

Oui, son grand frère était un génie, mais lui sortait tout de même ce genre de bêtises à chaque fois que son absence de vie sexuelle était abordée.

Donc, beaucoup trop régulièrement.

Sans compter Ziwen, son démon de meilleure amie, qui avait autant d'amants que d'expériences à partager.

C'est à dire, énormément.

La petite brune minuscule, sans qui il ne pouvait pas vivre, n'envisageait pas de passer une seule journée sans plaisir, qu'il soit solitaire ou partagé.

"- Tu dois trouver ton truc ! Je suis persuadée que tu n'es pas frigide ou à demi mort !" Lui répétait-elle souvent. "On a grandi ensemble et je te connais par cœur ! Crois-moi, il y a un pervers qui sommeil en toi ! C'est obligé puisque tu es ma moitié !"

C'est à cause de ses paroles que Jung Kook maudissait Ziwen, lui faisant porter la responsabilité du chaos qu'était devenu sa vie, un soir, alors qu'il traînait sur le net.

Tout ce qu'il cherchait à la base, c'était des commentaires sur sa musique.

Pas des critiques, des avis détaillés ou une analyse, mais plus quelque chose en rapport avec le ressenti.

Les émotions.

Le frisson.

Parce que c'est ce qui comptait pour lui, pour cela qu'il composait et écrivait.

Mais jamais il n'aurait cru tomber un soir, sur un jeune homme dans une culotte en dentelle noire, à quatre pattes sur un tapis, se doigtant d'une main, tout en tentant de maintenir sa sucette rose dans la bouche, de l'autre.

Ses mèches orangées encadrant ses yeux de chats, cernés de noir.

Sa peau pâle rougie par le plaisir et sans doute la chaleur.

La petite chaîne pendant à son téton, s'agitant à chaque mouvement de son corps.

Le morceau de piano était triste, presque désespéré, mais malgré tout puissant.

Vivant.

Jung Kook ne l'avait absolument pas composé en songeant à quelque chose de sexuel et pourtant, il avait été subjugué.

Non pas, énervé, dégouté, déçu ou blasé que l'inconnu utilise l'une de ses œuvres.

Mais bel et bien subjugué.

Face à son écran, il avait soudain eut l'impression d'avoir composé la mélodie, spécialement, uniquement, pour ce moment.

Pour le spectacle qu'il avait sous les yeux.

Pour ce corps qui se déhanchait, se tordait, s'enflammait, en osmose parfaite avec chacune des notes.

Ce n'est que lorsque la vidéo s'était coupée, un message demandant de s'abonner pour voir la suite, qu'il était revenu sur terre.

Qu'il avait réalisé qu'il était douloureusement tendu, transpirant et presque à bout de souffle.

Kitty.

Cet inconnu l'avait comme envoûté, lui faisant perdre toute notion de temps et d'espace.

Toute sa raison.

Refermant brusquement son ordinateur, mal à l'aise, comme si tout le monde savait ce qui venait de se passer, il s'était précipité sous la douche.

Se glaçant jusqu'au os pour soulager son problème, refusant de se toucher.

Avec un bouquin dont il avait relu des dizaines de fois les mêmes pages, incapable de se concentrer, il s'était mis au lit.

Pour finir moins d'une heure après, la main autour de sa queue tendue, l'esprit envahi par le chaton en dentelle responsable de son état.

Il s'était endormi en se promettant d'oublier toute cette histoire.

Et avait pris un abonnement premium en même temps que son café du matin.

À une époque, Jung Kook s'était cru sain, posé et maître de lui même.

Aujourd'hui, il était obsédé, maladivement attaché, à un inconnu dont il ne connaissait même pas le nom.

Inconnu qui lui faisait face, qui venait de s'adresser à lui.

Là, au milieu du café qu'il fréquentait quotidiennement depuis des années.

Inconnu à qui il ne pouvait définitivement pas dire, les seuls mots qui tournaient en boucle dans son esprit.

"La musique sur laquelle tu as joui deux fois hier, dans ta jolie culotte bleue, c'est moi qui l'ai composée.

Spécialement pour toi, en espérant que tu l'utilises."



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top