𝐔𝐧𝐝𝐞𝐫 𝐭𝐡𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐫𝐬 - 5

« Ad vitam aeternam. »

Orphée allait en finale. Orphée avait vaincu les favoris du tournoi football Frontier international. Et Orphée affronterait Inazuma Japon.

« On se retrouvera en finale, Paolo ! »

Paolo était heureux. Il allait honorer la promesse faite à Mark, lors d'un entraînement nocturne.

« Tu n'as pas honte de l'avoir autant fatigué, Mark Evans ? »

Mark leva les yeux vers les escaliers menant au terrain du quartier Japonais.

« Tu... Tu es de l'équipe de Paolo, non ?

— Exact. Je suis le capitaine d'Orphée, Éléonore Drake. Et cette chose est à moi, dit-elle en montrant Paolo du doigt.

— Je... Je suis désolé, on s'est tellement entraînés que... Rit Mark, se frottant la nuque.

— C'est pas mon problème. Debout, Paolo ! »

Éléonore, accroupie devant l'italien, le secoua doucement avant de soupirer et de le mettre sur son dos.

« Je le ramène, si tu n'y vois pas d'inconvénient. On a besoin de lui.

— Tu veilles sur lui ?

— Oui. Il est un peu comme un petit frère. Mais bon, je m'occupe aussi du reste de mon équipe. Il faut bien, tant qu'Hide n'est pas là.

— Tu es un peu leur grande sœur ou leur maman, alors ! »

Leur grande sœur ? Peut-être bien, mais pas leur maman, ça, c'était sûr. Elle soupira et lança au gardien :

« Bonne chance à vous, Inazuma Japon.

— Merci ! Eh, Paolo ! On se retrouvera en finale, d'accord ? »

Éléonore monta les dernières marches avant de regarder Mark une dernière fois. Elle partit sans un mot de plus, avec Paolo endormi sur son dos.

« On trinque ! Lança Raffaele, sortant Éléonore de ses pensées.

— Qui est l'abruti qui a ramené de l'alcool ? Luca ou Raffaele ? Demanda Dante.

— Les deux. »

Éléonore soupira. Elle prit les deux bouteilles de whisky et resservit tout le monde, sans un mot, avant de se resservir à son tour. Elle quitta le dortoir d'Orphée, voulant prendre l'air. Dehors, les habitants du quartier Italien faisaient la fête. Elle les observait, silencieusement. Elle leva les yeux vers le ciel.

« Hide...

— Encore à rester dans ton coin ? »

Gianluca s'assit à ses côtés, sur les marches d'entrée. Il lui sourit.

« Tu n'es pas avec les autres ? Demanda Éléonore.

— Je te cherchais. On a passé le mondial sans le capitaine. Tu étais notre capitaine, tout le long. On te l'a un peu imposé, d'ailleurs, sans vraiment réfléchir à ce que tu ressentais. Est-ce-que le départ d'Hide t'a rendu triste ? Étais-tu satisfaite des matchs joués ? Que ressentais-tu quand tu encaissais un but ? Comment réagissais-tu en voyant l'absence d'Hide tous les soirs ?

— Gianluca...

— Je suis peut-être stupide, mais je n'ai pas cessé de te regardé, Éléonore. Depuis que tu es arrivée dans l'équipe, j'ai voulu mieux te connaître, mieux te comprendre. Hide avait raison. Tu n'es pas là par hasard. Et je ne regrette pas d'avoir proposé aux autres que tu sois notre capitaine.

— C'est... Grâce à toi ?

— Ouais. Je crois que maintenant, j'arrive enfin à te comprendre. Tu es comme nous. Tu es humaine, même si Caleb continue de t'appeler Terminator.

— Pardon ?

— C'est May qui m'a raconté ça. »

Il but une gorgée de sa boisson, avant de continuer :

« Elle m'a aussi dit que mes doutes étaient fondés. Tu comptais cacher ton amour à Hide encore longtemps ?

— Ça aussi, tu l'avais vu ?

— Je commençais à avoir des doutes. Lui, ça crevait les yeux, mais toi... »

Gianluca se leva, et se dirigea vers la porte d'entrée.

« Je te laisse, capitaine.

— Que je vous retrouve pas en train de baiser dans la salle de bain, avec Michele, demain matin.

— Hé !

— Je suis capable de remarquer des trucs, moi aussi. Comme le fait que vous le fassiez tous les matins. »

Éléonore esquissa un sourire. Gianluca rentra, rouge de gêne. Elle baissa les yeux et finit son verre, avant de se lever.

« On gagnera la finale. Comme ça, je pourrai partir sans regret envers toi, Hide. »

La finale contre Inazuma Japon eut lieu une semaine et demi plus tard. Les deux équipes s'étaient croisées quelques fois, à l'aéroport ou à la plage pour une journée détente. Et évidemment, les garçons finissaient à moitié noyés.

« J'ai jamais signé pour devenir secouriste ! Lâcha Nelly, en paréo bleu clair, penchée au dessus de Mark.

— Je l'aurais bien sauvé, mais il va y avoir des allusions homosexuelles, lâcha Jude.

— ON SAIT TOUS QUE T'ES BI JUDE ! Cria Caleb, sur un transat, sous son parasol.

— OUAIS ET IL EST OÙ LE PROBLÈME ?!

— J'ai compris, je vais m'en occuper, soupira Axel. Comme d'hab'.

— Et pourquoi ce ne serait pas Caleb, vu qu'il fait le fier ? Lâcha May.

— LES GARS, ON PEUT SAUVER MARK OU ÇA SE PASSE COMMENT ?? » Cria Xavier, qui secouait Mark, alors que Jordan tentait de le calmer.

Caleb se leva, et passa au soleil, malgré son teint vampirique. À croire qu'il y tient. Il se mit à genoux et vint faire du bouche à bouche à Mark, sous les yeux ébahis de May et Célia, de mèche, comme toujours, et de David, qui jouait les touristes en prenant des photos.

« Ils font peur.

— Les mecs, quelqu'un peut m'aider à noyer Luca ? Lança Raffaele.

— J'ai rien dit. » corrigea Paolo.

Éléonore sirota son thé glacé, observant les Inazuma Japon.

« Donc, Caleb et Mark E., je note...

— T'as pas chaud avec ton pull ?

— Non. Et je ne vous laisserai pas l'honneur de me regarder en maillot de bain. Pour la simple et bonne raison que je ne l'ai pas pris.

— Du coup, tu te baignes à poil ?! Cria Luca.

— QUE QUELQU'UN LE NOIE SINON JE M'EN CHARGE ! »

En clair, une journée normale pour les deux équipes avant le match. Ils partirent à peu près en même temps, passant par l'hôpital pour être sûrs que Luca et Mark n'étaient pas morts. Inazuma Japon repartit, laissant son capitaine et Caleb, qui avait insisté pour rester. Orphée les suivit, laissant Luca à son sort.

« Tu vas où, Élé ? Demanda Paolo, voyant la gardienne sortir du dortoir.

— Je vais me promener un peu. T'en fais pas pour moi. Je serai en forme pour demain. »

La châtain se tourna, et partit en direction de la plage. Elle devait trouver une solution à son insomnie. Elle retira ses chaussures une fois sur le sable. Elle écouta le bruit des vagues de longues minutes, avant de retirer son pull, et ses vêtements. Une fois en maillot une pièce noir, elle plongea dans l'eau.

Depuis quand aimait-elle autant la mer ? Ce n'était qu'une grande étendue d'eau salée. La même eau salée qui coulait si rarement de ses yeux. Elle revint à la surface, et retira son élastique, le mettant à son poignet. Elle se mit à flotter dans l'eau, fermant les yeux doucement.

« Éléonore ? C'est toi ? »

La châtain se remit debout, fixant la silhouette sur la plage. Nelly. Elle aussi ne trouvait pas le sommeil ?

« Tu m'as fait peur, j'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose...

— Non, tout va bien. C'est juste que je préfère me baigner la nuit et pas le jour. »

Éléonore rejoignit la manageuse d'Inazuma Japon, et attrapa une serviette, qu'elle noua autour de sa taille. Elles s'assirent sur un demi-tronc d'arbre, qui servait de banc.

« Et toi, que fais-tu là ?

— Je n'arrive pas à trouver le sommeil. Les visages d'Hector et Mark tournent dans ma tête.

— Comment ça ?

— Les Little Gigantes était une équipe sortie de nulle part. On répétait sans cesse que leur équipe n'atteindrait pas le monde. Mais David, le grand-père de Mark, leur a redonné de l'espoir. Ils se sont élevés si haut... Et leurs rêves sont retombés, comme tous les autres. Les Licornes, les Knights of Queen, les Empereurs... Toutes les équipes ont perdu espoir. Hector était si déçu que ça m'a tordu le cœur.

— Je me doute. On ne peut accomplir son rêve qu'en écrasant ceux des autres. C'est une réalité affligeante.

— Parfois, je rêve que Mark perd la finale. Qu'il est dévasté. Il est allé si loin, parti de tellement peu... J'aimerais beaucoup qu'il réussisse à atteindre son rêve. S'élever en haut du monde. Rendre fier son grand-père. »

Éléonore l'observa, et, voyant qu'elle ne disait rien, Nelly ajouta :

« Je ne vous demande pas de perdre, évidemment ! Célia m'a dit que si il y avait égalité, vous gagneriez au niveau des buts. Juste... J'espère que vous ferez un beau match, et que Mark s'en souviendra longtemps.

— Nelly... Tu ne serais pas amoureuse de Mark, par hasard ?

— Qu-Quoi ?! »

Elle détourna le regard, rouge de gêne, avant de se défendre :

« Je l'étais. C'est une des raisons qui m'a poussée à devenir manageuse, d'ailleurs. Mais j'ai passé beaucoup de temps avec Hector. Il a ce quelque chose que Mark n'a pas.

— La capacité de voir autre chose que du football ? Ironisa Éléonore.

— Déjà, oui. Puis... Je pense que Mark n'est pas vraiment intéressé par les filles.

— Parce que tu crois qu'il est attiré par les hommes ? J'aurais plutôt dit par le football.

— Dites donc, on vous entend à deux kilomètres. »

Jude descendit les escaliers et rejoignit les deux jeunes filles.

« Qu'est-ce-que tu fais là ?

— Je cherchais May. Je pensais qu'elle était avec toi.

— Qu'est-ce-que ça fait, réellement, d'être amoureux ? Demanda Éléonore.

— Être amoureux ? Répétèrent les deux lycéens de Raimon.

— Vous êtes déjà tombés amoureux, non ?

— Oh, je vois ce que tu veux dire, dit Nelly. J'avoue qu'on met un petit moment à s'en rendre compte, mais il est assez simple de se rendre compte de ses sentiments. Tu as envie de passer plus de temps avec la personne, de la connaître mieux, de veiller sur elle...

— Ce qui explique que Nelly ait rejoint le club de Raimon.

— Jude ! Je t'interdis !

— C'est ce qui s'est passé, pourtant. Toi, la jeune fille de bonne famille, es tombée amoureuse de Mark, d'une famille modeste, et s'est mis à son niveau en lui préparant des boulettes de riz.

— Tu peux parler, tu n'en avais jamais mangé avant que Célia t'en propose, et maintenant, tu en manges une dizaine !

— Tu es jalouse de mon amour envers les boulettes de Célia, c'est tout. »

Éléonore leva les yeux vers les deux jeunes gens.

« Vos parents... Ils vous donnent beaucoup d'affection ? »

Jude baissa les yeux vers la châtain :

« Mon père adoptif, pas vraiment. Enfin, c'est assez rare, mais on s'entend assez bien. Heureusement, j'ai Célia et May qui prennent le relais.

— Je m'en doutais...

— J'ai toujours été assez proche de mon père, même avec ses obligations. C'est surtout quand mes parents ont divorcé que nous nous sommes rapprochés. Il lui arrive de m'envoyer plusieurs messages par jour pour me demander si je vais bien.

— Moi... Je n'ai jamais réellement été très proche de mes parents. Peut-être que c'est pour ça que je n'arrive pas vraiment à faire la différence entre ami et amour. May pense que c'est de l'amour, mais vous savez comment elle est...

— Un mélange de Célia et Caleb, au secours, rit Jude, qui, à l'instant d'après, imaginait les deux concernés se marier.

— C'est Nakata, qui te préoccupe tant ?

— Je ne sais pas si c'est sa présence en tant que capitaine qui me manque ou lui. Il est parti sans prévenir, sans Luca, ce qui est rare, et il ne donne pas de nouvelles...

— Tu étais heureuse qu'il parte seul ?

— Je crois. Peut-être. J'en sais rien.

— Ça t'est déjà arrivé de vouloir te réveiller à ses côtés, comme s'il était revenu dans la nuit ?

— ... Tant de fois. J'ai l'impression qu'il était là, contre moi, à m'observer avec un sourire, la nuit. Sa présence... Me manque. Elle nous manque à tous.

— Je sais, désolé de te réveiller, mais s'il te plaît...

— Jude ? Qu'est-ce-que tu fais ? Demanda Nelly, voyant Jude au téléphone.

— Je t'en supplie, n'épouse pas Caleb ! Jamais ! Non, jamais ! »

Éléonore se releva, avec Nelly.

« Il commence à se faire tard. Je vais rentrer.

— Merci de m'avoir écouté.

— Ne t'en fais pas. Si jamais tu as à nouveau besoin de moi, tu n'as qu'à appeler chez nous.

— Ça ne te dérange pas ?

— Il faut bien s'entraider, non ? Surveiller ces idiots, ça épuise ! »

Éléonore esquissa un sourire. Elle quitta la plage, en direction de son dortoir. Parler avec Nelly et Jude lui avait fait du bien.

« Jude et May sont donc ensemble... Intéressant à savoir, ça. »

Devant la porte, elle entendait encore ses camarades crier. Il était vingt-trois heures, ils allaient devoir se calmer un peu. Mais au moment d'ouvrir la porte, elle se retourna. Elle observa autour d'elle. Elle l'avait entendue.

« Éléonore. »

Elle n'était pas folle, elle avait entendue cette voix. La voix d'Hide. Elle finit par baisser les yeux, déçue.

« Espèce d'abruti... »

Et elle entra dans le bâtiment, avec la ferme intention de foutre quelques claques. Finalement, elle était peut-être bien une mère de substitution pour eux. Elle espérait juste que cela ne dure pas. Non, c'est vrai. Ça ne durerait pas. Le match de demain était le dernier à leurs côtés.

« Crampons ?

— C'est bon.

— Gourdes ?

— C'est bon !

— Serviettes ?

— Ouep !

— Michele ?

— Présent.

— Gianluca ?

— Aux toilettes !

— Les gants de Gigi ?

— Retrouvés !

— L'hétérosexualité de Paolo ? Quoi ?! »

Un rire échappa à Raffaele, puis aux autres. Éléonore fit la moue.

« Qui est le con qui a rajouté ça à la liste ?

— C'est Luca !

— Whah l'autre, hé ! Pour une fois que j'ai rien fait !

— Bon, il a fini de se masturber, Gayluca ? Demanda fortement Raffaele.

— Ta gueule ! Lança l'intéressé, des toilettes.

— Bordel de merde... Et dire qu'on va en finale...

— J'aurais plutôt dit en maternelle, lâcha Dante.

— Je reprends. L'hétérosexualité de Paolo ?

— Inexistante, répondit l'intéressé, en soupirant.

— Le respect au sein d'Orphée ?

— C'EST UNE LÉGENDE ! Lâchèrent-ils, en chœur.

— GIANLUCA, ON Y VA !

— C'est bizarre Michele a dit exactement pareil hier soir... Dit Angelo.

— Bougez-vous avant que je m'énerve. »

Éléonore ouvrit la porte. Les supporters tenaient des drapeaux, les couleurs de l'Italie sur leurs joues ou lançaient des confettis. Les Italiens avancèrent jusqu'au bus. Luca passa devant tout le monde :

« Preum's au fond !

— VAS-Y J'AVAIS DIT FIRST HIER ! » Râla Raffaele.

Et le bordel revint au sein d'Orphée. Trente secondes. Ils avaient tenu TRENTE SECONDES À PEINE. Éléonore laissa Gianluca entrer avant de monter à son tour. Elle saisit le micro et hurla dedans.

« C'est bon ? J'ai l'attention de tout le monde ?

— Madre dio, mes oreilles... Chouina Luca.

— C'est le karma, ça.

— On va au stade Titanesque. Ça veut dire qu'on va en finale. On va devenir les meilleurs adolescents du monde du football. On est plus en primaire ! Alors, s'il vous plaît, pendant le temps qu'on passera là bas, j'aimerais que vous repensiez à votre ville natale. À votre famille. À notre pays. Comportons-nous comme des futurs champions. Et faisons tous honneur à nos villes natales. Pour nos familles. Pour nous-même. Pour toutes les équipes qui se sont arrêtées. Pour Hide. Pour tous ces joueurs qui ont du potentiel mais qui n'ont pas été sélectionnés. Pour eux, nous reviendrons en Italie, avec la coupe du FFI. Est-ce-que c'est compris ?!

— Oui, capitaine ! Clama l'équipe, en chœur.

— Et sachez que même si on perd, même si Orphée éclate après ça, je suis heureuse d'avoir été dans cette équipe. Vous êtes tous géniaux, même si j'ai l'impression d'être votre mère. Je suis fière de vous et du trajet qu'on a accompli. Alors merci. Merci de m'avoir acceptée dans l'équipe.

— C'est bien un discours de fille, ça.

— Gianluca ! Fit Michele.

— Mais bon, moi, j'ai adoré ce discours, pas vous ? Digne d'un vrai capitaine. »

Les bras croisés derrière sa tête, Gianluca ferma les yeux, tandis qu'un sourire ornait son visage. Paolo se mit à applaudir, et le reste de l'équipe suivit. C'était parfait. Ou presque. Il restait une place libre, près de Luca.

Hide.

Éléonore reprit sa place, tout devant, et sortit son téléphone.

"Hidetoghiandola Nakatorta"

> Envoyer un message

De Éleone congelato

> On va à la finale, au stade Titanesque.
> PS : Pense à m'enlever ce surnom de merde.
> RePS : T'as intérêt à être là.

Éléonore sourit doucement en voyant à nouveau le surnom de merde d'Hide. Elle leva ensuite les yeux vers la route et observa le paysage. Le trajet fut assez rapidement terminé. Orphée descendit du car, acclamé par les supporters. Avec Éléonore devant, ils se rendirent aux vestiaires. Une fois changés et prêts, ils arrivèrent sur le terrain. La foule était en ébullition. Le tableau géant montrait zéro à zéro, pour l'instant. Mais Éléonore avait assez regardé les matchs
d'Inazuma Japon. Ils gagneraient.

« Tout le monde est prêt ? Ça va être l'heure.

— Désolé, je ne suis pas encore prêt. »

Éléonore lâcha un soupir, et écarquilla les yeux. Hide fit un pas vers elle. Il dépassa Gigi, et leva les yeux vers elle. Elle resta ainsi de longues minutes, les yeux dans les siens. Elle posa une main sur sa bouche lorsque tout lui revint, et retint ses larmes.

« Pardonne-moi d'être en retard, et d'avoir été ah... »

Il s'interrompit, lorsqu'elle lui sauta au cou, pour l'enlacer. Orphée les observait sans rien dire. Les Inazuma Japon aussi, à vrai dire.

« Élé... ?

— Pourquoi il a fallu que tu t'en ailles encore... ?

— Excuse-moi. Cette fois, je resterai à tes côtés. Il n'empêche, je ne m'attendais pas à ce que tu m'accueilles aussi bien. Je m'attendais à une gifle.

— Tais-toi, sinon je t'en fous une. »

Accrochée au maillot du basané, le numéro sept, elle frotta sa tête contre son torse, avant de s'écarter.

« Je t'ai autant manqué que ça ?

— La ferme... On a une finale à gagner.

— Compris. »

Il posa un baiser sur sa main et attrapa le brassard de capitaine que Michele lui tendit.

« Merci, les gars.

— À ton service, répondit le rose. Il n'empêche que j'ai failli y passer.

— Et t'as intérêt à nous filer nos cinquante euros.

— Juré. »

Les deux équipes entrèrent sur le terrain. Paolo salua Mark, Éléonore fit un signe à Jude et May, puis à Nelly. Une fois que tous eurent leur position, la ballon fut accordé à Inazuma Japon, et la finale débuta.

« Ça s'est passé à la fois très vite et très lentement. Je ne me souviens pas de tout. Je sais qu'il y avait deux partout, à la fin de la deuxième prolongation. On avait zéro partout à la fin de la première mi-temps, et un partout à la fin de la seconde. On s'était mis d'accord de ne pas gagner grâce aux buts, avec Inazuma Japon. Il a récupéré le ballon, à peu de secondes avant la fin. Il m'a appelé. Je n'ai pas réfléchi. J'ai couru hors de mes cages. Le plus grand sprint de ma vie. C'était à la fois un appel pour le jeu et pour nous. »

« Éléonore ! J'ai besoin de toi ! »

La châtain arriva au niveau du basané. Il lui passa le ballon. Elle envoya le ballon en l'air. Il s'entoura d'ailes blanches, faites de flammes blanches, puis retomba près d'Éléonore, qui tira dedans, avec Hide.

« Nouveau phœnix blanc ! »

Le phœnix blanc s'élança vers les cages, se teintant d'or, telle une résurrection sur place. Le ballon finit au fond des filets, tandis que les deux joueurs reprenaient leur souffle. Et puis, ils résonnèrent. Les trois coups de sifflet finaux. Éléonore leva les yeux vers le tableau des scores. Elle tomba sur ses genoux, près d'Hide. La foule recommença à crier, tandis que le commentateur dit :

« Avec le score de trois à deux, Orphée, l'équipe d'Italie, remporte le football Frontier international !! »

« On a... Gagné... Souffla Paolo.

— On a gagné !! Cria Angelo. On a réussi, Paolo !

— On a gagné ! » Renchérit Gianluca.

Hide soupira, un sourire satisfait sur les lèvres. Il observait le reste de l'équipe sauter sur Paolo.

« Tu vois ? On a réussi. Et tout ça, c'est grâce à toi.

— Non. C'est grâce à nous tous. On a pu réaliser le rêve de Paolo. On a réussi à te sauver, toi. Ça me suffit amplement.

— Élé... »

Il s'accroupit près d'elle, en souriant, et lui essuya ses larmes.

« Tu as été géniale en mon absence, amore.

— C'est pas avec ton italien de débutant que tu réussiras à me faire sourire.

— Alors pourquoi tu souris ? »

Éléonore se releva.

« Je peux quitter Orphée sans regret, à présent.

— Éléonore. Tu n'as pas à partir.

— Si. Je suis désolée, c'est comme ça.

— Non, tu ne comprends pas. Tu peux rester. Pourquoi crois-tu que j'ai été absent ?

— Hide...

— J'ai appelé May après que Gigi ait mis de quoi te faire dormir dans ton plat, le soir des révisions. Elle m'a tout raconté. Elle l'a vite évoqué à Gianluca, et il a lâché que tu devrais partir après le FFI à cause de ton père. Je suis parti, cette nuit là, pour le Japon. Je suis allé voir ton père. Et contre vos victoires au FFI sans moi, excepté la finale, j'ai eu le droit d'interférer dans sa décision. C'est terminé. Fini les études politiques, Éléonore. Tu es libre. Et je le suis aussi. »

Éléonore fixa Hide de longues minutes.

« Pourquoi as-tu fait ça, Hide ?

— Pourquoi ? Tout simplement parce que je suis ton âme-sœur. Et parce que cette fois, dans cette vie là, je te veux à mes côtés pour de bon. »

Il lui attrapa les mains, en souriant. Elle détourna le regard, les yeux rougis. Elle finit par se blottir contre lui, pleurant discrètement.

« Éléonore, s'il te plaît, épouse moi.

— Oui...

— Laisse-moi avoir des enfants avec toi.

— Oui...

— Laisse-moi mourir avec toi, une fois que nous serons vieux.

— Oui...

— Éléonore ?

— Oui...

— Je n'ai jamais cessé de t'aimer. Peu importe ton nom, ton physique ou l'écart entre nous. Cette fois, nous sommes au même niveau. »

Il passa une main dans ses cheveux, doucement. Elle redressa la tête, et elle vint l'embrasser.

« On s'est mariés au printemps suivant, entre deux années scolaires. Comme nous avions tous les deux la nationalité italienne, il était à la fois majeur et mineur. C'est pour ça qu'on s'est mariés en Italie. »

« Nouveau Phœnix blanc, Éléonore Nakata.

— Si j'en crois mon téléphone, c'est Éléonore Nakatorta.

— J'emmerde ton téléphone, d'accord ? »

« C'est les derniers mots que nous avons échangé avant de devenir mari et femme.

— Éléonore ? Tout va bien ? »

Hide pénétra dans le salon. Il baissa les yeux vers Éléonore, assise sur le canapé, en robe blanche, motifs marguerite, avec Gioia, en pyjama, près d'elle.

« Je lui racontais notre histoire.

— Ça m'intéresse, ça ! Tu en es où ?

— Au mariage. »

Ils échangèrent tous deux un baiser, lorsque Hide se mit sur le canapé.

« Tu piques.

— Tonton Hide y pique ! Fit la brunette aux yeux rouges.

— Laissez-moi tranquille avec ma barbe, ronchonna Hide.

— Je disais donc, reprit Éléonore avec un sourire, on s'est mariés au printemps suivant. On avait déjà loué un appartement depuis peu. On y a vécu... Cinq, six ans ? Et après, on a acheté la maison. Et puis tu es née, ton papa a failli faire une syncope et une crise de fanboy aiguë en même temps, je suis devenue marraine, et caetera.

— C'est déjà fini ?

— Je garde le reste pour la prochaine fois, promis. Allez, va te coucher. »

L'enfant embrassa les deux adultes sur la joue avant de partir avec son doudou. Hide passa un bras au dessus des épaules de sa femme.

« Aussi curieuse que sa mère...

— Ouais. Bon, tu es prête ?

— C'est bon. »

Elle se leva, avec l'aide de son mari, et arriva dans l'entrée. Elle salua les deux Sharp.

« Désolée de ne pas pouvoir rester plus.

— Ce n'est rien. Faites gaffe sur la route, dit Jude.

— Courage, Élé. »

La châtain posa un baiser sur le front de May, puis suivit son mari jusqu'à leur voiture.

« Tu es sûre que c'est aujourd'hui ?

— Certaine. Ou du moins qu'il n'y en a plus pour longtemps.

— Espérons que ton instinct ne se trompe pas...

— Tu dis ça comme si tu ne voulais pas que ça arrive.

— J'ai jamais dit ça.

— Insinué alors ?

— Mais je... Roooh t'as fini oui ? » râle Hide, démarrant la voiture.

Éléonore rit doucement. Elle observa le paysage, parfois son mari. Et dès que la voiture s'arrêta, il posa une main sur son ventre.

« Tu me dis si ça ne va pas.

— C'est promis. »

Ils sortirent tous deux, fixant l'hôpital d'Inazuma, en face d'eux.

« Prête ?

— Seulement si tu me laisses pas. » ironisa Éléonore, en attrapant la main de son mari.

Il lui sourit, posa un baiser sur ses lèvres, et marcha à ses côtés.

« En effet, votre col a commencé à se dilater, dit la sage-femme. Vous ne ressentez rien ?

— Pas grand chose, non. J'imagine que ça ne va pas tarder.

— Exact. Allongez-vous, je vais appeler le docteur pour qu'on vous prépare. »

Éléonore se rassit, posant une main sur son ventre. Hide entra avec le docteur. Il vint prendre la main de la châtain doucement.

« Je vais rester avec toi, d'accord ?

— Je sais. Je n'en ai jamais douté. Et puis tu me l'as promis à notre mariage.

— Éléonore, tu ne m'as pas dit comment tu voulais qu'on l'appelle. Le bébé, si c'était une fille.

— J'avais compris qu'on ne parlait pas du poisson rouge, idiota.

— On a pas de poisson rouge.

— Pas encore. »

Hide tenait la main d'Éléonore. Il ne la quitta qu'un court instant ; lorsqu'elle dût enfiler la tenue réservée aux femmes enceintes.

« Hide, je ne vais pas m'en aller.

— Je sais...

— Tu devrais te changer aussi.

— Je sais...

— Je t'aime.

— Je sais... »

La main pâle d'Éléonore se posa sur la tête du basané.

« Tu pourras tenir ton fils, cette fois. »

Hide esquissa un sourire. Il posa un baiser sur les lèvres de la châtain, et il lui lâcha la main pour se changer. Elle l'observa, plus précisément son alliance dorée, puis la sienne, à son doigt. Dès qu'il revint, Éléonore posa sa main sur celle d'Hide, provoquant un "ting".

« Arrête de stresser. Tout se passera bien.

— Excuse-moi.

— Pardonnez-moi, dit le médecin, madame, mais avez-vous demandé une césarienne ou un accouchement naturel ?

— Une césarienne. Ça me fera une cicatrice de plus. » plaisanta Éléonore.

Hide pouffa. Ils échangèrent un dernier baiser, un dernier regard, et il lâcha sa main doucement.

« M'sieur Nakata ? »

Hide tourna la tête vers les deux jeunes hommes, qui s'approchaient.

« Victor, Arion ? Vous venez voir Sol ?

— Ouais. Quel abruti s'est tordu la cheville.

— Victor, arrête de te moquer, râla Arion.

— Il est quand même tard pour une visite, non ? Dit Hide.

— On avait entraînement. C'est le coach Blaze qui nous a laissé passer, répondit Arion.

— Arioooooon ! T'es venu !

— Sol, je t'ai déjà interdit de sortir sans tes béquilles !

— Je me muscle l'autre pied ! » Plaisanta Sol.

Sous le regard désespéré de Camélia, Sol rejoignit le brun et le ténébreux à cloche pied.

« Nickel, quand tu sortiras, tu seras un champion à la marelle, ironisa Victor.

— B'jour m'sieur Nakata ! Vous allez bien ? Demanda Sol.

— C'est à toi que je devrais poser la question, coglione.

— Je vais bien ! Et m'dame Élé ?

— Arrête, si elle t'entend elle va râler, rigola Hide, avant de reprendre : je suppose qu'elle va bien.

— Votre tenue... Elle est en train d'accoucher ? Non, c'est pas vrai ?? Fit Sol, tout à coup survolté.

— Quoi ?! Depuis quand ??

— Tu le saurais si tu séchais moins les cours, Victor... »

Hide sourit et ajouta que Sol avait raison. La professeure des trois étudiants était bel et bien dans la salle d'à côté.

« Ah, une césarienne ? Je me demandais pourquoi vous étiez pas à ses côtés.

— On a pas le droit ? Demanda Arion.

— Nan. C'est le règlement.

— Le règlement s'impose aussi pour toi, Sol ! Dit Camélia, forçant Sol à s'asseoir sur une chaise. Bonjour, Hide. Comment vas-tu ?

— Bien. Et Raimon, depuis le dernier FFI ?

— Plutôt bien. Mark est devenu l'entraîneur de Raimon, avec Caleb.

— Ils sont encore ensemble, ces deux là ?

— Étonnamment, oui. »

Camélia lui raconta ensuite que Nelly était partie avec Hector en voyage humanitaire après leur mariage, Célia habitait avec Isabelle – ce qui fit sourire Hide – et Silvia et Erik étaient ensemble.  Tout comme Xavier et Jordan, d'ailleurs.

« Et de votre côté ?

— Gianluca et Michele se sont mariés y a deux semaines, Gigi y a bientôt un an... Paolo et Mark Krueger sont partis en vacances en Amérique... Rien de neuf quoi.

— AITOR ! MON AMOUR, TE VOILÀ ! »

Camélia s'apprêta à crier sur Sol, mais en voyant le roux faire un plat par terre, elle se tut.

« Karma, lâcha Victor en ricanant.

— Sol ! Ça va ? S'enquiéra Arion.

— Tu peux arrêter de simuler, Sol. Je te connais, à force, fit Aitor en s'accroupissant.

— T'es pas drôle... »

Aitor aida Sol à se redresser, et lui vola un baiser. Le bleuté leva les yeux vers Hide et lui fit un signe de tête, avec un léger sourire.

« C'est m'dame Élé que vous attendez ? Demanda ensuite le bleuté.

— Oui. J'espère que c'est bientôt fini, je m'impatiente, moi...

— Depuis combien de temps ?

— Environ une heure.

— Ça ne devrait plus tarder. Entrons. » dit Camélia.

Hide la suivit. Dans la salle d'à côté, les deux médecins étaient séparés du visage endormi d'Élé par un rideau bleu. L'un d'eux vit Hide du coin de l'œil.

« Vous arrivez au bon moment, monsieur. C'est presque terminé. »

Il eut le temps d'observer Éléonore quelques minutes avant d'entendre un cri. Il se leva presque immédiatement. Cette fois, il était là. L'un des deux hommes lui tendit une paire de ciseaux pour couper le cordon. Il accepta, et, surmontant son stress, il fit comme on lui indiqua. Il vint s'asseoir près de la châtain, lui souriant doucement.

« Tu ne peux pas savoir à quel point je t'aime, Éléonore... »

Il se redressa quand le second médecin apparut près de lui, et lui tendit un beau bébé.

« Félicitations. Un beau garçon de deux kilos six cents.

— Merci. Mais c'est elle qui faut féliciter, à mon avis. »

Hide sourit, et posa un baiser sur le front de la nouvelle maman. Camélia, près de la porte, sourit. Un peu moins quand les quatre adolescents décidèrent de se taper l'incruste. Mais ça ne faisait rien. Hide serra fortement la main de sa femme, et son fils, dans ses bras.

« Je te propose de le nommer comme le précédent.

— Comment ça ?

— Il s'appelait Hayato.

— Alors Hayato. »

Le basané ferma les yeux, repensant à ce souvenir qui remontait déjà à quelques mois. Il s'endormit à leurs côtés, souriant sous les étoiles, alors qu'il en avait deux magnifiques à ses côtés.

◤❦◢

*Danse de la joie*

On est arrivé au bout, yay !

Déjà. Oof. Bref, c'était censé être un Three-shot blablabla.

Pour les précisions ; Aitor et Sol sont aussi des âmes sœurs ptdr comme d'hab', Éléonore est prof d'université etttt je crois que c'est tout. Hésitez pas à me demander si j'ai oublié de préciser un truc fbkfbdkhfeih

#Historia

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