𝕏𝕏𝕀 - 𝕃𝕒 ℙ𝕦𝕣𝕚𝕗𝕚𝕔𝕒𝕥𝕚𝕠𝕟 -

https://youtu.be/apUoGrHdhPc

Klaro se réveilla, pour la énième fois, avec un mal de tête, des courbatures atroces et une drôle d'impression, comme s'il venait d'oublier tout ce qui lui était arrivé. Il comprit cependant qu'il était dans la pire position à l'heure actuelle. Il sortit peu à peu de sa torpeur et regagna lentement ses esprits. Sa vue était encore brouillée, et une voix retentissait à ses côtés, comme des appels incessants et paniqués. Sa tête lui donna de profonds vertiges, les premières secondes, il avait l'impression que la pièce se retournait à moitié, avant d'enfin distinguer celle-ci.

Un endroit sombre, désolé, lugubre et froid. Il était ligoté avec les poignets dans le dos, attaché à un vieux tuyau passant à la verticale sur le mur. Il avait l'impression d'être dans une cave, plutôt grande et vide, avec des murs en crépis rêches et dégoutants. Il tourna la tête et vit qu'il n'était pas seul ! Celui qui l'appelait n'était autre que Nick, lui aussi attaché, et torse nu, tout comme lui à cet instant.

Il ne voyait pas grand chose dans le noir, mais plus sa vue s'habituait, plus il avait l'impression de voir une marque sur son poitrail qui n'était pas là auparavant.


"Klaro !... Klaro ! Putain dis-moi que tu m'entends bordel !"


Continua ce dernier avant que le noiraud ne secoue vivement la tête pour reprendre ses esprits et dégager sa mèche de cheveux de son visage en soufflant dessus.

Il parvint à y voir un peu plus clair, et vit Nick, recouvert d'hématomes et de quelques égratignures, alors qu'il ne portait plus ses lunettes. Celles-ci étaient sur le sol, brisées, et un énorme bleu devenu presque violet ornait sa pommette droite, un coup de poing, très certainement. Il portait toujours fièrement sa casquette, et c'était toujours ça de gagné. Et la marque étrange sur son poitrail prenait tout son sens tandis qu'elle se distinguait. Il y était marqué le mot "GREED".

Le péché de l'Avarice, était désormais tatoué sur son torse. Tatoué n'importe comment d'ailleurs, bien évidemment, et encore saignant, lui boursouflant la peau. C'était vraiment du travail d'empoté.


"Putain, mec... J'ai cru que t'allais jamais te réveiller ! dit Nick, d'une voix paniquée et soulagée à la fois, le souffle court.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? On est où ? Klaro leva les yeux, et essaya de comprendre à quel bâtiment correspondait cette cave, mais sans franc succès.

-Cette bande d'enfoirés nous ont cueillis quand on s'est crashé ! Ils nous ont enfermé ici, et j'ai eu droit à... A cette merde là !"


Dit-il en désignant son tatouage, le regardant un bref instant en baissant la tête.

Klaro n'avait pas la moindre idée de ce qui allait se passer, mais il savait très bien que ça n'annonçait absolument rien de bon... Si Nick y avait eu droit aussi, alors ils devaient s'attendre au pire. Il se souvenait de ces histoires qu'on lui racontait, qu'ils arrachaient la peau pour extirper et libérer les gens de leurs péchés qui leur collent à la peau. Klaro y avait échappé de justesse la dernière fois, mais cette fois-ci... Le simple fait que Nick soit aussi concerné le révoltait, il prendrait sa place s'il pouvait, sans hésiter. Il se sacrifierait une fois de plus pour ces gens, pour lui surtout, qui l'avait sauvé et aidé de nombreuses fois.

Nick s'apprêtait à ouvrir la bouche de nouveau, mais sursauta et tourna précipitemment la tête quand la porte en haut des escaliers de la pièce sombre claqua suite à un passage. La pièce n'était pas beaucoup éclairée, une vieille lampe à huile leur empêchait d'être dans le noir total, alors que la flamme légère et vacillante agitait leurs ombres derrière eux, comme des masses difformes et monstrueuses bien plus grandes qu'eux. Il n'y avait pas grand chose ici, juste quelques bidons de Grâce fermés, quelques caisses remplies de ces maudites fleurs, des tables recouvertes de tout un tas de conneries qu'utilisent les fanatiques.

En parlant de fanatiques, l'un d'eux descendit, accompagné de son accolyte. Ils avancèrent vers les deux hommes attachés comme des chiens galeux à un poteau. Les deux étaient armés, et la folie se lisait dans leurs yeux. La folie que Joseph leur faisait passer pour de la Foi.

L'un d'eux observa Klaro d'un mauvais oeil, comme s'il le connaissait déjà, et qu'il lui en voulait à mort, alors que le second s'occupait de sortir une machine à tatouer d'une boîte qu'il avait ramené, et posé sur la table voisine.


"Alors, c'est lui ? Le gars qui nous fout des bâtons dans les roues à longueur de journée ? fit le premier en regardant son camarade qui hocha de la tête, sans le regarder, préparant sa machine. Bah putain, je m'attendais pas à tomber sur un playboy qui tient plus à sa manucure qu'à sa vie, vu à quel point il a l'air suicidaire !

-Désolé si t'es complexé par ta tronche... Et ton halène aussi ! Faut dire que ça sent bizarre depuis que vous êtes rentrés !"


Répondit le noiraud en haussant un sourcil. Vraiment, ils n'avaient rien de mieux à sortir ? C'était même plus drôle à la fin. Nick, en revanche, trouva la situation et la répartie du noiraud hilarantes, et pouffa de rire. C'était surtout pour les narguer encore plus.

Le barbu n'eut pas l'air d'apprécier -comme c'est étrange- et attrapa Klaro par la mâchoire, la serrant avec force. Il poussa un grognement lourd et bref, avant de lui répondre, presque à cracher son venin sur sa figure.


"On va bien voir si tu vas autant faire le malin à la fin de la journée ! Rira bien qui rira le dernier... Tiens, si ça ne te dérange pas, on aimerait que tu sois un peu plus présentable ! Je sais pas qui t'as fais ces tatouages mais c'est du grand n'importe quoi, on va t'offrir un petit recouvrement !"


Dit-il avec un sourire mauvais aux lèvres, lâchant violemment sa mâchoire, alors que le second fanatique derrière lui était munis de sa machine, qui émit un bruit de vibration tout droit sortit des enfers. Lui aussi se mit à sourire, et s'apprêta à faire un pas en avant, mais s'arrêta net à l'ordre que venait de donner une voix derrière eux.


"Ca suffit ! hurla la voix, laissant ensuite un bref instant de silence, avant d'ajouter d'une voix bien plus calme. Ce ne sera pas nécessaire. Vous pouvez remonter."


Les deux fanatiques se lancèrent un regard, avant de regarder derrière eux et d'acquiescer bien sagement, ce qui étira le sourire de Klaro. Le type avec qui il venait d'avoir une altercation plutôt houleuse lui lança un dernier regard sombre en le voyant sourire, avant de repartir. Klaro avait rapidement reconnut la voix, et quand il eut fini de suivre les deux énergumènes du regard jusqu'à les voir disparaître, il tourna enfin les yeux vers Joseph, qui se tenait un peu plus loin devant eux, debout dans l'ombre, tenant son livre Saint tout de blanc.

Il fit un pas, et entra dans la lumière de la lampe à huile. Il était on ne peut plus présentable ! Habillé d'un superbe costume gris aux coutures parfaites, il avait l'air d'un véritable homme d'église, sauf qu'il était loin de prêcher la paix. Il était soigneusement coiffé, comme à son habitude, et ne semblait ne jamais retirer ses lunettes.

Joseph regarda du coin de l'oeil Nick, qui ne sembla pas l'intéresser le moins du monde. Il l'avait simplement regardé de haut, d'un air inquisiteur, avant de fixer Klaro droit dans les yeux, observant la lueur qui se créait avec le reflet de la faible lumière et qui éclairait son visage.


"Voilà que nos chemins se croisent à nouveau.

-On dirait bien."


Une tension étrange était palpable. Joseph tentait de rester poli, et Klaro aussi, mais lui, c'était plus dans l'ironie. Nick assista à la scène, sachant que les deux s'étaient déjà croisés. Il verrait presque un éclair lier leurs regards, tant ils se toisaient l'un l'autre.


"C'est l'heure."


Ajouta simplement Joseph d'une voix sèche sans intonation, avant de tourner les talons dans le plus grand des calmes pour retourner au sommet des escaliers, et disparaître, les laissant une fois de plus seuls au monde. Qu'est-ce qu'il racontait encore celui-là ?

Les deux compagnons comprirent vite une fois que quatre fanatiques descendirent peu après que le Père soit remonté. Le groupe se divisa en deux parties, afin de détacher les prisonniers et de les agripper fermement par les bras afin de les forcer à avancer et à monter en haut de l'escalier.

La cave était simplement celle d'une petite bicoque miteuse, Klaro n'en avait jamais vu de pareil là où il était allé, mais il comprit davantage une fois dehors : ils étaient en plein coeur du village de Joseph. Ca aussi, il n'avait fait qu'en entendre des rumeurs, mais une voix au fond de lui, lui hurlait que c'était le repère du Gourou de cette secte de demeurés.

Le sol était boueux et glissant. Les maisons aux alentours de ce petit village étaient plus proches du mobil-home aménagé pour bidonville que de la vraie maison. Il y avait des grillages partout, des barrières, des armes, des hommes aux allures pas commodes, des miliciens par ci et par là, des chiens qui s'excitaient et aboyaient sur eux à travers le grillage d'un enclos, et des gens, habillés de blanc, qui avaient l'air de vivre le pire moment de leur vie dans un endroit crasseux et malfamé, mais de façon tout à fait consciente, qui regardaient les deux hommes torses nus se faire tirer sur le chemin. Certains s'étaient mis à leur hurler dessus, les traitant de "pécheurs", de "démons" ou "d'hérétiques", crachant même à leurs pieds. 

Klaro n'était jamais venu ici, c'était étrange, il avait l'impression d'avoir changé de pays, ou d'époque. Il regarda tout autour de lui, constatant des ravages des histoires de Joseph qui montaient à la tête de ces pauvres gens perdus et dans le besoin, avant de regarder droit devant lui tandis qu'ils approchaient de leur destination finale.

Une église, de taille moyenne, voir un peu trop petite. Le ciel, qui indiquait une fin d'après-midi, donnait une teinte rosée aux planches en bois peintes de blanc. Le toit était gris, la porte avait la peinture écaillée, et des écriteaux gravés au couteau. Au dessus de la porte se trouvaient de superbes formes, des spirales, faites de fer, aussi peintes en blanc, et qui représentaient en son centre, comme toujours, la croix de Joseph.

Une église, de laquelle il pouvait entendre des voix chanter, sûrement d'un haut parleur. L'un des hommes à l'entrée leur ouvrit la porte, et les laissa pénétrer dans l'enceintre sacrée, déjà souillée par leur présence... Ou plutôt, il les laissa se faire traîner de force à s'en écorcher les genoux.

L'intérieur était plutôt sombre, la lumière dissimulée par les arbres. Une petite fenêtre en vitraux se trouvait au fond sur le mur un peu en hauteur. Une estrade s'y trouvait également, et la musique arriva sur sa fin. De chaque côtés se trouvaient des bancs, cependant vides. Klaro savait que les prochaines minutes allaient être douloureuses, cependant, elles ne le seraient pas que pour lui...

John détestait cette attente, il n'avait fait que ça ces derniers temps, même si ce n'était pas pour les mêmes raisons. Il appréhendait les jours plus que jamais auparavant dans sa vie, mais aujourd'hui, il sentait que quelque chose d'étrange se tramait. Son frère ne laissait jamais planer le mystère aussi longtemps, ce genre de surprises, ça durait deux minutes le temps qu'ils soient seul à seul pour qu'il puisse lui expliquer ce qui se tramait. Cette histoire de "surprise" ne lui plaisait pas. Mais alors pas du tout. Si c'était ça l'impression que ça faisait d'attendre ses cadeaux à sa fête d'anniversaire, c'était pas son truc finalement.

Joseph l'avait amené jusqu'à son île, et jusqu'à ce petit village miteux qui, autrefois, paraissait comme une oeuvre d'art aux yeux du cadet, mais aujourd'hui... Il se demandait bien comment il avait pu être aussi aveugle pour ne jamais voir la misère qui s'en écoulait, et se sentir bien en voyant ces gens qui avaient juste l'air de fous sortis d'un asile. L'endroit lui fila un frisson de gêne, alors qu'il vit de nombreuses personnes démunies le saluer avec le plus grand des respects, parfois même de façon abusive, si bien que ça en devenait ridicule.

Il ne savait toujours pas s'il était possédé par le Diable, et il savait encore moins s'il était possédé avant, ou après sa rencontre avec Klaro, mais une chose était sûre, aujourd'hui, les choses lui paraissaient très différentes. Le filtre qu'il avait toujours eu devant les yeux s'était comme envolé, laissant place à la réalité qui lui noua la gorge.

Joseph l'avait ensuite amené jusqu'à son église, et décidemment, chaque pas qui le rapprochait d'elle le mettait de plus en plus mal à l'aise... Il craignait d'entrer dans la maison de Dieu, comme si la main de ce dernier allait le pointer du doigt dès qu'il passerait la porte. Pire encore, il avait peur que son frère ne sache pour ses batifolages avec leur "ennemi commun"... Pour être tout à fait honnête, John ne savait même pas comment son grand frère réagirait. Serait-il capable de le tuer ? De le renier ? Allait-il le prendre pour un fou ? Allait-il l'abandonner lui aussi ? Ces idées ne lui plaisaient pas le moins du monde. Il ne voulait pas perdre la famille qu'il avait déjà perdu, mais à la fois, il ne voulait pas cesser de vivre ces incroyables expériences qui s'offraient à lui.

La porte leur fut ouverte, et Joseph s'arrêta à peine pour saluer le fanatique qui leur ouvrit la voie. Ce dernier offrit un signe de tête à John comme salutation, et le brun lui rendit des plus brièvement, avant d'observer l'intérieur de l'église. Elle était vide, mis à part le reste de sa famille et quelques fanatiques. Les bancs ne contenaient personne. Jacob et Faith les attendaient, et Joseph s'arrêta près de l'estrade, se tournant vers son jeune frère s'étant arrêté à l'entrée de l'église.


"Viens John, mon frère..."


Dit le Père en tendant une main bienveillante dans sa direction, abordant un superbe sourire chaleureux. John comprit donc qu'il ne craignait rien, il le savait. Son frère avait beau être des plus énigmatiques, il le connaissait un minimum.

Il déglutit discrètement avant de faire un pas et d'avancer vers eux, l'appréhension ayant noué son estomac.

Il approcha de son frère, qui posa délicatement sa main sur son épaule, avant de lui demander de rester ici, tandis que lui se dirigea vers la sortie de l'église à nouveau... Où allait-il ? Qu'avait-il fait ? John ne serait pas aussi tendu s'il avait l'habitude de ce genre de réunion de famille au sein même de l'église personnelle de Joseph. Tout ceci cachait quelque chose de certainement horrible.

Et en effet, John n'aurait pas pu imaginer pire que ce qui allait arriver...

Joseph revint, quelques brèves minutes plus tard, et s'approcha de nouveau de son frère, se tenant droit et maintenant porteur d'un regard sérieux et glacial. John avait eu le temps de repérer une boîte en métal sur le banc du premier rang, le genre de boîte dans lequel il rangeait ses lames de découpe lors des Confessions... Non, ce devait être simplement un étui.

Son regard resta bloqué sur la boîte alors que la porte s'ouvrit dans un lourd grincement, faisant entrer un puissant faisceau lumineux. Il releva les yeux, et vit du coin de l'oeil la pire image, annonçant la pire des situations... Son regard se vissa sur Klaro, torse nu et traîné par deux fanatiques, accompagné de Nick Rye, lui aussi escorté par deux grands gaillards.

Il découvrit le torse nu de Klaro dans des circonstances bien différentes de la dernière fois. Etant donné le lieu, la boîte en étui... John avait compris.

C'était l'heure de la Purification.

Joseph l'avait fait venir pour purifier Klaro de ses mains, persuadé qu'il ressentirait un besoin de vengeance, ou simplement pour sa gloire, ou pour faire son travail comme il se devait. John se mit à paniquer intérieurement, serrant les poings pour contenir la peur qui l'animait. Il ne pouvait pas faire ça, et en même temps, il le devait, sinon, c'était la fin, pour tout les deux. Enfin, surtout pour Klaro sans doute.

John se retrouva face au pire dilemme auquel il aurait pu être confronté...

Il en était venu à se demander si Dieu le punissait pour ce qu'il avait fait. Ou bien était-ce encore l'une de ses stupides épreuves ? Joseph avait l'air tout à fait fier de lui, Faith et Jacob s'étaient approchés du bord, afin de mieux observer le spectacle. C'est là que John se mit à éprouver un certain dégoût de sa famille...

Ils allaient regarder ça, comme s'il s'agissait d'une attraction, comme si c'était la plus normale des situations, sans même se douter que John allait lui aussi souffrir de ce qu'il allait faire. Le sentiment qui l'émanait à cet instant était indescriptible. Il chercha un moyen de se rassurer dans le regard de Klaro, mais n'y vit que de l'incompréhension. Il ne manquerait plus qu'il croit que John l'ai trahi.

John n'avait jamais ressenti un tel sentiment de mal-être, et jamais il ne s'était retrouvé dans un tel pétrin tout au long de sa miteuse vie parsemée d'embûches.


"John, voici l'homme qui nous a causé tant de soucis, mais surtout l'homme qui t'as kidnappé, et qui créer encore plus de remu ménage au sein de ta région... commença Joseph en avançant vers les deux hommes, forcés d'être à genoux à quelques mètres de l'estrade, maintenus par les hommes. Tu as commencé quelque chose, John, il est temps pour toi de le finir, comme tu l'as toujours fais. Comme nous l'avons toujours fait. Car tel est la volonté de Dieu."


Dit le Père d'une voix plutôt sévère à l'égard de John. Il posa une main sur le front de Klaro, afin de le faire un peu redresser la tête, le forçant à croiser son regard. Et comme toujours, fidèle à lui même, le noiraud ne se gêna pas pour le défier, tout comme il y a quelques instants dans la cave.

Il retira délicatement sa main de son front, avant d'avancer vers le banc du premier rang, et de retirer lentement le couvercle de l'étui en métal, sortant un couteau au manche en ivoire et à la lame parfaitement aiguisée et même décorée de quelques gravures. Il tenait le couteau par la lame, et approcha John, afin de lui tendre le manche. Joseph avait parfois eu du mal avec les pratiques de John, pas par rapport à leur manque de moralité, mais plutôt par doute, si John ne faisait pas ça simplement par plaisir de faire souffrir, mais aujourd'hui, il serait fier de le voir faire, même si c'était avec un certain plaisir coupable.

Le cadet des Seed fixa la lame avec un élan d'hésitation, et ravala de nouveau sa salive avant de prendre délicatement l'arme du futur crime. Joseph se tourna ensuite vers les deux hommes à genoux et torses nus, avant d'ouvrir le livre qu'il tenait sous le bras, comme signe d'ouverture vers la Sainteté.


"Eh bien, lequel de ses messieurs souhaite commencer ?"


Sa voix sonna avec un brin de sadisme, saupoudré d'un fond démoniaque, résonnant dans toute la pièce alors que Klaro aurait juré avoir vu un sourire sur le coin de sa lèvre à droite.

John et le duo face à lui étaient en pleine confrontation, face à face. John était loin d'être ravi par cette idée, et Nick n'avait pas la moindre idée que John allait souffrir lui aussi dans les minutes qui allaient suivre. L'aviateur avait le regard rempli de haine depuis quelques instants, pendant que Klaro attendait. Il ne savait pas comment prendre les choses, et il se demandait surtout ce qui allait se passer après.

John les regarda, et avait déjà le corps paralysé à l'idée de faire une telle chose à Klaro, même s'il avait voulu ça au départ. A choisir, il préférerait Nick. On se demande pourquoi.


"John ! Il s'agit bien de Nick Rye, n'est-ce pas ? Klaro a beau avoir causé bien plus d'embûches que lui, il est ici depuis bien plus longtemps. Combien de fois lui as-tu proposé ton aide ? Il est temps de lui offrir le Salut, et tu le sais... Par ailleurs, gardons le meilleur pour la fin. Alors fais ça vite, veux-tu ?"


Ajouta Joseph, qui n'arrangeait en rien les choses. Nick avait en effet toujours refusé les propositions de John. Il lui avait refusé de lui céder son domaine familial, et encore plus de lui céder sa confiance et la vie de sa famille. Le Baptiste comprenait le choix de Nick, car s'il avait accepté, sa famille aurait été détruite, comme toutes les autres, et ce n'était que maintenant qu'il s'en rendait véritablement compte.

Il s'était approché d'un pas, lui faisant face. Comme quoi, Joseph lui avait un peu sauvé la mise sans même s'en rendre compte. L'aviateur le fixa droit dans les yeux, avec un rictus qui le faisait grogner, alors que John se posa milles et une questions. Klaro allait tout voir, qu'allait-il penser de lui après ça ? Ils étaient de très bons amis, allait-il le haïr ? Qu'est-ce qui se passerait ensuite ?


"Non ! hurla Klaro, afin d'être correctement entendu par tous. Il poussa un lourd soupir, se dévouant en fixant le sol. Je veux absoudre mes péchés."


John le fixa soudainement, les yeux exorbités. Comment pouvait-il lui faire ça ?! Était-ce Dieu qui le punissait de nouveau ? Plus les minutes passaient, plus la punition était insupportable pour le jeune homme à l'esprit sensible ces derniers temps. Il avait l'impression d'être de retour à l'enfance, où la peur le gagnait aisément, et le contrôlait comme une marionnette, où il ne savait ni quoi dire ni comment agir, prit de court par deux côtés qui le tiraient, quitte à le démembrer. Un garçon au milieu d'un conflit dont il ne voulait plus prendre part et dont il ne comprenait plus rien.

Nick quitta son regard haineux pour fixer son ami juste à sa droite, et vint s'agiter, mais se fit rapidement maitriser par les deux hommes qui le maintenaient.


"Quoi ?! Attends, tu déconnes ?!

-Monsieur Rye, Klaro a parlé, il souhaite absoudre."


Dit Joseph, levant sa main comme pour inciter l'aviateur à se taire promptement. Klaro avait cessé de se débattre, si bien que les deux fanatiques ne mettaient plus aucune force pour le maintenir comme ils le voulaient.

Joseph approcha, lentement, avec sa majestuosité et sa prestance, avant de se tenir juste en face de Klaro, le fixant de ses yeux au travers des verres ambrés de ses lunettes. Klaro devait à nouveau l'admettre : cette homme dégageait quelque chose d'incroyable. Ca le tuait de l'admettre, mais c'était comme ça.

Le noiraud était partagé entre plusieurs sentiments et plusieurs envies. Il était partagé entre la colère et l'admiration. Entre le dégoût et le respect. Entre l'envie de le massacrer et l'envie de percer ses secrets. C'était comme si une lumière vive émanait de lui. Impossible de savoir si elle était divine ou issue de sa folie, si elle était bonne ou mauvaise, angélique ou démoniaque. Cette lumière se reflétait dans ses yeux, dans son visage, dans ses mots, et elle touchait tout le monde.

On ne pouvait pas décrire une telle chose, il fallait le voir et échanger un regard avec lui pour véritablement comprendre, et réaliser. Le Père posa un genou au sol, maintenant encore plus proche qu'avant, et surtout, à sa hauteur. Il avait fermé son livre d'un clappement bref, alors qu'il posa délicatement sa main sur l'épaule de Klaro. Il plongea son regard dans le sien, ses yeux hypnotisant accordant une attention toute particulière au rebelle.

Son visage se détendit soudain, désormais bien moins sévère. On pourrait y lire une certaine forme de sympathie, très légère, quoique très proche de la neutralité. Il inclina lentement et très légèrement sa tête de haut en bas, comme pour approuver, avant de dire d'une voix douce et claire, tandis qu'un faible sourire se forma et éclaira son visage d'un semblant de tranquillité.


"Tu ne le regretteras pas, je t'en fais la promesse."


A peine eut-il achevé ces mots, que les deux fanatiques qui le tenaient le plaquèrent au sol, face contre terre, la joue collée sur le sol en planches de bois. Finalement, il regrettait déjà ! Son torse était compressé contre le sol de bois plutôt frais et désagréable, alors que les os de ses épaules se mirent à craquer face au traitement rude qu'il recevait.

Joseph se releva, maintenant aux côtés de son jeune frère, tétanisé alors que l'instant décisif approchait. Il fixa le corps de son amant secret sur le sol, alors que le tatouage "LUXURY" était en évidence sur sa nuque, son plus grand péché.

Le Père posa délicatement sa main sur l'épaule de son frère, avant de le regarder légèrement en coin.


"Allez, mon frère... Il est temps de faire ce pourquoi Dieu t'as choisi."


John n'arrivait pas à croire que cette situation était réelle. Était-ce un cauchemar ? Une hallucination ? Une plaisanterie ? En tout cas, ce n'était plus drôle du tout maintenant. En fait, ça ne l'a été à aucun moment.

Il serra à nouveau les poings et grinça des dents. Si ça continuait, les autres allaient se douter que quelque chose clochait, quoique, il fallait être aveugle pour ne pas voir son malaise... Joseph fronça le regard discrètement, alors que son visage prit une dimension sombre et peu rassurante. Il reserra sa poigne sur l'épaule de son frère, avant d'ajouter d'une voix noire et autoritaire.


"John. Fais-le. Maintenant."


Ledit John eut un frisson d'effroi quand il entendit la voix de son frère lui parler ainsi. Jamais il ne lui avait parlé de la sorte, jamais il ne s'était mis "en colère" avant. Le timbre de sa voix lui rappelait d'horribles souvenirs. Il lui rappelait la voix que prenait son père de substitution étant enfant. C'était cette voix qu'il avait, avant de le plaquer sur le sol du salon, et de le frapper avec sa ceinture en cuir.

Il fut donc contraint d'au moins se mettre à genou, juste à côté de Klaro qui resta au sol. Nick, juste derrière lui, tenta de lui bondir dessus pour sans doute le frapper et l'empêcher de commettre ce qu'il allait faire, mais fut évidemment retenu. L'aviateur se mit à hurler, insulter ses assaillants, et maudissait la famille Seed. John et Klaro se regardaient, calmement, alors que les cris de Nick résonnaient en fond.

Klaro leva les yeux vers lui et le fixa afin de lui faire comprendre... Qu'il pouvait le faire. Que ce n'était pas bien grave. Qu'il pouvait tenir. Et que de toute façon, ils n'avaient pas le choix. John, quant à lui, était effrayé à l'intérieur, totalement désemparé, mais mettait en oeuvre ses talents d'acteur et de manipulateur-menteur pour paraître des plus neutres, même si Klaro voyait le contraire dans ses yeux. Lui qui avait prit l'habitude de faire ça chaque jour, il était aujourd'hui confronté à une douleur comparable à toutes celles qu'il avait causé. Voilà. C'était ça, sa véritable punition. Sa sentence pour ces crimes.

Il avala durement sa salive, décontenancé par les cris de Nick qui les interdisait de faire ça, qui leur promettait de leur arracher les yeux quand il en aurait l'occasion. Klaro tourna sa tête dans l'autre sens, posant son autre joue contre le parquet, et ne chercha pas à se débattre, il voulait simplement souffrir en paix. Il fixa le mur en face de lui, et se perdit dans ses pensées.

Il se demandait bien ce qu'il avait fait dans sa vie pour en arriver là, quoique, il en avait bien une petite idée mais... N'avait-il pas assez payé ? N'avait-il pas trop payé d'ailleurs ? N'avait-il pas été mal jugé ? Devait-il encore souffrir ? Quand sera-t-il en paix ? Quand pourra-t-il vivre ? Il se souvenait de tout ce qu'il avait vécu ici, et comprit qu'il était loin d'être au bout de ses peines. Il s'était engagé ici, et devait maintenant en accepter les conséquences. Il ferma les yeux, alors qu'une larme de fatigue coula de sa paupière.

Les deux fanatiques laissèrent la place au brun pour que celui-ci se positionne au dessus du dos du jeune homme. Ses mains tremblaient un peu, et ses yeux étaient fixés sur ce dos dénudé qu'il s'apprêtait à mutiler de la pire des façons, et qu'il avait déjà bien amoché avant cela. Il fixa encore ce foutu "Sinner" en travers de son corps, comme s'il n'avait pas assez subit comme ça !

Il serra les dents, posant une main sur son omoplate que le noiraud comprit et interpreta comme étant un toucher d'excuse sincère.


"Désolé... Je suis désolé..."


Chuchota-t-il alors qu'il venait d'enfoncer la lame de son couteau sous la peau du noiraud. Ses mots s'étaient dissimulés derrière le hurlement strident de douleur que venait de pousser Klaro, et qui lui perça la poitrine d'une douleur pire que toutes celles qu'il avait connu. John fit en sorte que ce soit rapide, il passa sa lame afin d'arracher la peau à vif, il avait d'ailleurs fait ça de manière très maladroite, tant il était pressé d'en finir et tant l'adrénaline lui brûlait le corps.

Les cris, les gémissements, les grognements de souffrance de son amant lui donnaient les larmes aux yeux, cependant, il dû tout mettre en oeuvre pour les retenir. Il devait jouer la comédie, comme il l'avait toujours fait, et il n'avait même pas le droit d'expulser la douleur qui le prenait à la poitrine.

Cela dura quelques secondes à peine, mais cela parut bien plus long pour les deux. Klaro sentit un liquide chaud couler de sa chair meurtrie, alors que son dos entier était traversé par une vague de douleur intense et insupportable, il pouvait ressentir chaque millimètre, chaque parcelle, chaque atome  de la lame toucher son être devenu si sensible, lui donnant d'horribles charges électriques.

John voyait le sang couler, lui tachant les mains et giclant même légèrement sur ses avant-bras. Il parvint à complètement retirer le morceau de chair sur lequel était inscrit ce foutu pécher, la Luxure. Ce pécher que lui même avait écrit, ce pécher qu'il lui avait tatoué, et qui l'avait condamné à ce qui venait de se passer.

Le Baptiste, pour la première fois depuis longtemps, ressentit un malaise en tenant ce morceau de peau, tâché de sang, alors que, croyez-le ou non, ça n'avait jamais vraiment été le cas auparavant.

Les deux fanatiques avaient lâché le corps du jeune homme, alors que John s'était relevé et s'était reculé, presque en titubant. Le jeune homme ne cessa de geindre encore, lui qui aurait cru pouvoir se retenir, la douleur avait été bien trop énorme et incommensurable, si bien qu'il sentit son esprit vaciller, et la perte de sang n'arrangea rien.

John avait les yeux brillants, haletant et le coeur battant. Il leva les yeux vers son frère, qui fit la pire chose au monde. La pire chose qu'il pourrait faire dans un instant pareille, il le faisait.

Il lui sourit.

Il lui sourit, de manière beaucoup trop sincère à son goût, et inclina la tête en fermant les yeux, en signe d'approbation. Comme s'il était fier de son jeune frère. Comme si John avait bien fait. Comme s'il avait bien obéi à son cher grand frère. Ou comme s'il avait bien accompli sa fichue punition.

Le Père approcha, tenant un étrange appareil métallique dans les mains, qu'il tendit à son cadet. Une agrafeuse. C'est que ça deviendrait presque burlesque. John prit délicatement l'agrafeuse, tâchant les mains de son frère au passage avec le sang du noiraud, et serra la mâchoire alors qu'il s'empressa d'agrafer le morceau de peau sur le mur, afin de s'en débarrasser au plus vite. Il avait l'impression que le tenir plus longtemps allait le faire vomir, ou le rendre complètement fou.

Nick regarda son ami, étalé au sol, avec son visage tourné dans le sens opposé. Il ne savait même pas s'il était encore conscient ou non, voir s'il était bien vivant. En vérité, il était entre les deux. Ses paupières à demi-fermées, il regarda le sol renversé de l'église, alors que sa vue se troublait. Il se sentit soudain fatigué, alors que l'air semblait lui brûler sa nouvelle blessure.


"Parfait. Mais nous sommes loin d'avoir fini. Il faut le libérer d'autres péchés encore. Tu l'as marqué de tout les péchés possibles et imaginables. Je m'en remets donc à ton jugement, et j'estime qu'il faut le débarasser entièrement de ces souillures !"


Dit Joseph, comme si tout ça ne suffisait pas. Jacob et Faith avaient tout observé, sans broncher, cependant, le grand frère se permit d'intervenir, s'approcha de Klaro, les bras croisés et le regard rude, avant de se pencher pour regarder le visage du jeune homme étalé et au bord de l'évanouissement.


"Je sais pas s'il tiendra. Ce serait dommage de le tuer... Il pourrait être un très bon élément !

-Allez tous crever ! Jamais de la vie il vous rejoindra !"


S'exclama Nick qui se fit plaquer contre le mur derrière par les deux gorilles agrippés à lui depuis tout à l'heure, et qui allaient sûrement lui flanquer un coup dans l'estomac pour le calmer.

A l'instant où son dos rencontra le mur, une explosion survint juste derrière le mur en question, faisant exploser les vitres aux alentours. Les deux fanatiques lâchèrent prise afin de s'abaisser et de se protéger. Nick fit de même une fois les bras libres, les positionnant sur sa tête pour éviter un accident.

John et Joseph avaient reculé à l'unisson, s'emporta presque l'un l'autre dans leur élan, alors que le reste de leur famille et des fanatiques s'étaient jetés face contre terre pour ne pas recevoir un éclat de verre au visage, ou s'éviter une balle perdue. Car oui, maintenant, des coups de feu étaient tirés.

Les débrits de verre rebondirent sur le sol en planches, alors que dehors, un boucan incessant se faisait entendre. Evidemment, il ne fallait pas s'attendre à ce que les Résistants abandonnent leur charmant sauveur ! Les deux avaient disparu la veille, le Carmina ayant été retrouvé en plein milieu d'une rivière, endommagé et sans signe de son propriétaire, les Résistants avaient été suffisamment rapides pour agir.

Mary May et Jérôme avaient prévenu le reste de leurs hommes par radio, et comme Dutch tomba sur la nouvelle, il leur donna le nom d'un allié de taille, et haut en couleur...


"Mangez-vous ça bande de bouffeur d'hosties de mes couilles !"


S'exclama une femme pilotant un hélicoptère, et dont on pouvait difficilement deviner l'âge, étant donné le décalage entre sa façon de s'habiller et la maturité qu'elle dégageait. Elle avait l'air de prendre un malin plaisir à dégommer plusieurs fanatiques à la seconde, alors que des véhicules munis de mitrailleuses vinrent semer le massacre au sol. Les renforts étaient arrivés, un peu en retard certes, mais mieux valait tard que jamais.

Il s'agissait d'Adelaide Drubman, une femme plus proche de la ménopause que de la crise d'ado', et qui pourtant se sentait si jeune. Ca la réussissait, comme quoi, l'âge, c'est bien dans la tête que ça se passe. Elle avait des cheveux blonds très courts attachés en chignon avec un foulard rose autour de la tête. Elle était maquillé de façon très kitsch, du far à paupières bleu avec un rouge à lèvres rose fushia. Elle portait aussi d'énormes anneaux en guise de boucles d'oreilles, habillée d'un t-shirt noir avec une chemise rose pâle attachée en nœud sous sa poitrine, et aux manches très courtes, et aussi vêtue d'un simple jean.


"Je prends vraiment mon pied là ! C'est tout ce que vous avez bande de tocards ?! Lâchez mes petits choux tout de suite avant que je fasse un carnage !"


Grogna-t-elle en lançant une nouvelle salve de tirs. Joseph et sa famille fut emmenée en urgence hors de l'église, escortée par une vingtaine d'hommes et de femmes. Certains tombèrent, percés par les tirs, afin de protéger leur Père bien aimé et les siens. Tous furent amenés jusqu'à une camionnette, qui fonça hors du village. John, qui n'avait pas eu le temps de saisir, toujours sous le choc de ce qu'il venait de faire, et qui se fit amener de la sorte sans explications, lança un dernier regard vers l'église qui disparut peu à peu, alors que le village était mis à feu et à sang.

Les fanatiques avaient fait tout leur possible, et certains s'étaient sacrifiés pour que la famille soit absolument sauvée, tout avait été si rapide... Il n'avait même pas eu le temps de savoir non plus si Klaro allait bien. Il lui avait arraché la peau, et ne pouvait lui fournir aucune explication. Cette journée allait sans doute devenir la pire de toute sa vie...

Nick se redressa et fonça sur Klaro pour le redresser, passant son bras autour de son cou. Il était au bord de la perte de conscience, et c'est que mine de rien, il pesait lourd pour l'aviateur ! Une autre explosion résonna aux abords de l'entrée de l'église, faisant trembler le bâtiment. Nick se hâta vers la sortie, traînant le corps de son ami.

Il croisa un fanatique qui courait pour sauver sa vie, et se prit plusieurs balles de la mitrailleuse du Tulip, l'hélicoptère de la vieille dame. Celle-ci aperçut Nick sans grand mal, ayant un peu faillit lui tirer dessus aussi, et aussi comme elle le connaissait bien -enfin, elle fantasmait surtout sur son petit derrière et son style d'aviateur-. Elles'approcha en profitant de la distraction qu'offrait les autres au sol pour se poser au plus vite non loin de là.

Nick en profita pour entamer le chemin jusqu'au lieu d'atterrissage, et arriva jusqu'à l'engin alors que celui-ci venait à peine de toucher le sol. Il fit monter Klaro en premier avant de suivre et de se mettre à hurler.


"Vite ! Ramène-nous chez toi Addie !

-Ok mon p'tit sucre ! Je suis sur le coup !"


Et sans plus attendre, la blonde s'éloigna, virant à l'opposé avec son engin, alors qu'elle parla en travers de la radio pour prévenir le reste des attaquants.


"J'ai récupéré les deux beaux petits culs, je répète, les deux petits culs sont safe ! Je rentre !"


Nick aurait ris en temps normal, mais l'état de Klaro le ramena vite à la réalité et ne lui donna pas franchement envie de rire. Il se demandait comment la secte pouvait être aussi mesquine pour les attraper et comment elle pouvait être aussi débile de les laisser fuir aussi facilement, à croire qu'ils le faisaient exprès ! Et c'était loin d'être la première fois. Combien de fois ils ont manqué une occasion en or de tuer Klaro, combien de fois ils l'avaient relâché délibérément. Ca cachait quelque chose...

Une secousse fit gémir Klaro, qui entendait à moitié, mais ne voyait plus, les yeux clos, et le corps affaiblis plus que jamais. Son sang tâcha l'habitacle d'Adelaide, qui fit pencher son Tulip vers l'avant pour accélérer.


"Allez mes petits sucres ! Je vous ramène chez tata Adelaide !"


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