𝕀𝕏𝕏 - 𝕃𝕖 𝔹𝕒𝕡𝕥𝕚𝕤𝕥𝕖 𝕤𝕠𝕞𝕓𝕣𝕖 𝕕𝕒𝕟𝕤 𝕝𝕒 𝔻𝕖𝕓𝕒𝕦𝕔𝕙𝕖 -
https://youtu.be/ndrDQvM_tRc
John avait attendu ce moment depuis la veille avec la plus grande impatience. Il ,'en avait pas dormi, ne serait qu'une demi-heure ! Il ne savait pas pourquoi il était si excité et si hyperactif. Sans doute le mélange entre l'impatience de revoir Klaro et la peur de se faire prendre la main dans le sac !
Il avait tout planifié, de A à Z ! Il avait feint un mauvais rhume, très mauvais qui le clouait au lit. Il avait très bien joué la comédie d'ailleurs ! Il avait l'air en tel piteux état que personne ne rechigna quand il demanda à ce que personne ne traîne dans les couloirs du bunker aux alentours de sa chambre. Il était fier de son coup ! Après tout, peut-être n'était-ce pas assez évident, mais John était un très bon manipulateur. Ca venait de son enfance, pour manipuler au mieux les gens qui l'entouraient pour avoir la paix plus facilement.
C'est aussi pour ça qu'il est devenu avocat. Car oui, avant tout ce remu ménage, John était un avocat prestigieux. Qui l'eut cru ! Difficile de l'imaginer aussi avec une toge d'avocat !
Ca l'avait confronté à toutes sortes d'injustices et d'abus au sein des lois, un petit plus qui l'a conduit au rôle qu'il jouait aujourd'hui au sein de cette secte. Mais désormais, les choses avaient changé. Il se sentait comme renaître depuis quelques temps. De nouveau horizons, de nouvelles découvertes, de nouveaux plaisirs inconnus. Toujours on lui avait diabolisé ce genre d'inconnu, mais maintenant, à cet instant très précis, John s'en foutait royalement. Il avait clairement envie de foutre ces idéaux loin de ses pensées, et de faire ce qu'il avait envie.
Peut-être que Klaro le manipulait. Non, il le manipulait, c'était certain ! Il le menait presque au doigt et à l'oeil, presque. Mais John s'en fichait un peu de ça aussi.
Joseph et les autres furent vite prévenus de son absence dû à son "mauvais état", et personne ne se doutait de rien. Il savait que ça ne marcherait qu'une fois, mais c'était déjà une sacrée réussite. Maintenant, il devait sortir sans se faire repérer. Et puis, où irait-il ensuite ?
Il savait que Klaro était retourné à Fall's End. Comme souvent, il avait entendu des échos, comme quoi il serait revenu après une longue journée d'absence. D'ailleurs, il n'en revenait toujours pas que Faith ait ordonné à l'un de ses hommes d'aller le droguer à la Grâce. Il aurait pu se faire tuer en plus de ça !
John n'était pas très proche de Faith. Après tout, elle n'était pas leur vraie sœur, plutôt une sœur adoptive. Et John n'avait jamais ressenti le besoin d'avoir une proximité avec elle. Il préférait se charger de sa région pendant que Faith continuait à courir gaiement dans ses champs de fleurs. Mais cette fois, il lui en voulait. D'ailleurs, qu'est-ce qu'elle avait bien pu lui dire ?
Il ne savait pas que Joseph lui avait fait la proposition de rejoindre leurs rangs, mais à vrai dire, ça ne l'étonnerait pas, il le lui avait déjà proposé lors du Baptême.
John attendit patiemment que le soleil soit au bord de son sommeil pour sortir de son lit, cessant de jouer les malades, et sortit discrètement de sa chambre. Par chance, et comme il l'avait prévu, personne n'était dans ce couloir. Il devait maintenant sortir du bunker au plus vite. Il arpenta les couloirs voisins sur ses gardes, et s'approcha des salles de communication à proximité de l'escalier principal qui menait à la sortie. Fort heureusement, très peu de fanatiques étaient ici. La majorité travaillaient en dehors maintenant, pour combattre la résistance qui ne faisait qu'accroître de jour en jour, et ça n'était pas pour lui déplaire !
Il esquiva les regards de ces derniers, passant de justesse entre les mailles du filet, et arriva enfin aux escaliers de métal qui montaient en spirale jusqu'à la porte blindée. John sortit la clé qu'il cachait dans son épais manteau en cuir noir, accrochée à son cou tel un collier, et déverrouilla la lourde porte, avant de l'ouvrir le plus délicatement possible.
Il l'entrebâilla, histoire de passer tout juste dans l'ouverture, avant de refermer la porte à clé comme si de rien n'était. Maintenant, il était face aux multiples gardes autour de l'entrée, cachée dans un petit bâtiment. Il contourna le gros camion qui avait fait sa livraison cet après-midi et alla s'enfoncer dans les fourrés et les broussailles à proximité.
Il courut pendant plusieurs minutes, avant de s'arrêter, la respiration haletante et le coeur battant à milles à l'heure. Il se retourna et observa son bunker en travers de la nuit. Il avait réussi, mais maintenant, il devait faire tout le chemin jusqu'à Fall's End, sans croiser ni les fanatiques, ni les résistants, ce qui n'était pas une mince affaire...
Klaro avait encore dormi un sacré bout de temps. Mary lui avait proposé il y a de cela une heure, lors du couché du soleil, de se joindre à eux en bas, mais il refusa humblement. Il avait encore besoin de se remettre s'il voulait être prêt pour la suite, et cette fois, la blonde n'insista pas, et le laissa seul à l'étage, avec interdiction à quiconque de monter pour le déranger.
Même si tout le monde était en bas, et que ça lui aurait plu de passer un moment avec eux, il ne se sentait pas encore d'attaque pour ça. En revanche, une chose était sûre et certaine...
Il s'ennuyait à mourir ici !
Il souffla en cherchant quoi faire. D'abord, il était resté allongé sur son lit, droit comme une planche avec les doigts entremêlés sur son estomac. Ensuite, il avait cherché quelque chose d'amusant à faire. Il avait trouvé quelques bouquins qu'il avait feuilleté, et ça l'avait bien occupé deux minutes avant qu'il n'en ai assez de lire des magasines sur la pêche à la mouche. Après, il avait décidé d'inspecter l'état de ses cicatrices, et ça aussi, ça avait vite fait de l'ennuyer tant c'était rapide et peu divertissant.
Maintenant torse nu après son auto-inspection, il décida de s'offrir un bain. Un bon bain chaud bien mérité. Dommage qu'il n'ai pas une demi-douzaine de bougies et des bombes de bain sous la main. Pourquoi pas un CD de Lionel Richie, ou une compilation des meilleures chansons sensuelles des années 2000 ! Malheureusement, ici, tout ce qu'il pouvait trouver, c'était des CD de musiques country, ou des DVD sur les exploits de Clutch Nixon.
Il entra dans la salle de bain pour préparer son occupation du soir. Il fit couler l'eau, attendant d'obtenir la bonne température en passant sa main sous le robinet.
Un bruit sourd retentit dans la pièce d'à côté, accompagné d'une exclamation à demi-muette. Il n'entendait pas grand chose à travers le mur ! Il ferma l'eau en fronçant le regard, en se demandant bien quel type bourré avait bien pu venir jusqu'à sa chambre en ayant simplement perdu son chemin vers les toilettes.
Klaro poussa un lourd soupir d'agacement, avant d'ouvrir la porte et de regarder celle menant à l'extérieur; vers le couloir... Mais celle-ci était close. Cependant, derrière lui, il put discerner à l'oreille un grognement de douleur et d'inconfort. En tournant la tête, il écarquilla les yeux en tombant sur la scène à laquelle il s'attendait de voir le moins.
John venait de grimper sur le balcon, ou venait de sauter du toit sur le balcon, au choix, et était maintenant à moitié étalé au sol, cherchant à se relever en marchant sur son long manteau. Sans doute venait-il de tomber en ayant raté son rattrapage. La porte-fenêtre étant grande ouverte, il ne pouvait pas le manquer.
"Qu-... John ?! Mais qu'est-ce que tu fous ici ?!"
John cessa de geindre en se frottant le bas du dos, toujours assis au sol, et leva son regard, figé dans une semi-grimace mêlée à de grands yeux surpris. Limite plus que Klaro à ce moment-là, comme s'il venait de tomber du ciel sans comprendre ce qu'il faisait ici.
"Je... Euh...
-T'es complètement fou ?! Tu vas te faire tuer si quelqu'un te vois ! s'exclama Klaro en vérifiant que sa porte était bien fermée à clé avant d'aller rapidement vers le balcon, veillant à ce que personne ne l'ai vu.
-Je sais, mais-
-Tais-toi, et rentre !"
Klaro le coupa net dans son élan avant de le pousser à l'intérieur une fois que le brun s'était levé. Il ferma la fenêtre, puis les rideaux, à l'exception d'un petit espace. Les rideaux n'étant pas assez longs, la clartée de la lune éclaira une infime partie de la pièce tout en longueur.
Klaro souffla en se tenant le front, avant de secouer doucement la tête. Qu'avait-il donc dans le crâne celui-là ? Il s'était emmerdé à le libérer, et le revoilà venu en plein dans la tanière des résistants d'Holland Valley. Il croisa les bras avant de le regarder, les sourcils froncés.
"Qu'est-ce que tu veux ?
-Moi ? Je veux rien ! voilà la chose à laquelle John avait oublié de penser : ce qu'il allait lui dire. Il n'avait attendu qu'une chose : venir ici, et le voilà maintenant pris au dépourvu. On aurait presque dit un gamin prit en flagrant délit et tout timide sans savoir comment argumenter.
-Alors pourquoi tu viens ici alors que je suis sûr que tout les gens du niveau d'en dessous seraient prêts à t'arracher la tête, à te défoncer, et à te trucider s'ils te voyaient ?! dit Klaro à voix basse mais avec presque un brin de voix en colère, prenant garde à ne pas attirer l'attention et avançant d'un pas vers lui en faisant de grands gestes avec ses bras pour appuyer ses propos.
-Je... Voulais voir comment tu allais ! Dès que j'ai su ce qui s'était passé avec Ambrose et avec Faith, je voulais savoir ! C'est pas moi qui ai ordonné à Ambrose de te trouver en plus de ça !"
Avait répondu John sur le même ton, cependant bien moins sûr de lui.
D'ailleurs, quand Klaro s'approcha, malgré le peu de lumière pour les éclairer en plus de la lampe de chevet aux couleurs tamisées, il remarqua que John s'était presque pomponné avant de venir. Il s'était encore habillé de sa chemise bleue à reflets et de son veston sans manches gris. Il portait une énorme boucle de ceinture, comme toujours, avec un jean censé être propre à la base, mis à part les chevilles, maintenant sales après son escapades dans les bois. Pareil pour ses chaussures qui avaient laissé quelques traces de terre sur le balcon et dans l'entrée. Sa barbe était toujours bien taillée, ses cheveux étaient brillants et toujours bien coiffés vers l'arrière, mais surtout, John dégageait une odeur qu'il ne dégageait pas d'ordinaire.
Klaro pouvait sentir un parfum doux et éveillant les sens s'extirper de sa présence. Sûrement un flacon supra cher que seuls les riches beaux gosses pouvaient s'offrir. John s'était préparé comme un adolescent le ferait lors d'un rendez-vous interdit, ce qui était un peu le cas, mis à part que le noiraud n'était absolument pas au courant de sa venue.
Mine de rien, ce détail avait vite fait d'estomper sa colère pour laisser place à un sourire amusé. John le regarda d'un drôle d'air, plissant légèrement son front, avant d'hausser les épaules, le ton sérieux.
"Quoi ?
-Tu t'apprêtes à me faire une petite danse ? Je sais pas, on dirait que tu t'es fais tout propre tout beau, et en plus tu débarques en grimpant sur mon balcon comme un prince charmant, c'est un peu suspect !"
Et c'est reparti. Le point un peu contraignant pour John avec Klaro, c'est qu'il avait toujours le chic et les bons mots pour l'embarrasser.
Heureusement qu'il faisait trop sombre. John avait senti ses joues chauffer d'un seul coup. Il était aussi rouge qu'une pivoine, et ce jusqu'aux oreilles. Il toussa dans son poing pour s'éclaircir la gorge, avant de reprendre son sérieux et d'hausser les sourcils en levant le menton d'un air hautain.
"Ha. Ha. C'est vraiment hilarant.
-Sérieusement, y a que ça qui t'amène ? Tu aurais dû te douter que ça allait, puisque que je suis revenu !"
Dit Klaro en allant s'installer contre la commode, les bras croisés. De plus, John venait enfin de remarquer que son interlocuteur était torse nu, et sans gêne en plus.
Malgré la pénombre, il pouvait discerner avec minutie ses muscles, ses courbes et les lignes de ses tatouages et cicatrices, cependant, il ne pouvait qu'imaginer le grain de sa peau et la chaleur de sa chair. Le brun ravala sa salive, presque de travers, et n'eut d'autre choix que de détourner le regard en espérant ne plus avoir à le regarder.
"Je voulais savoir comment tu allais, c'est tout, je voulais aussi te prévenir que des offensives vont être lancées... J'ai réussi à en éviter quelques unes, mais ça ne va pas durer, Joseph a voulu lancer une attaque directement contre Fall's End, et j'ai réussi à l'en dissuader, et j'ai aussi saboté un convoi armé qui devait faire tout le tour de Holland Valley par la route principale, mais ça risque de changer au cours de la semaine prochaine !
-Ah, je vois... Klaro resta silencieux un instant, fixant le parquet, avant de sourire et de relever les yeux vers lui d'un air bien plus apaisé. Merci, merci beaucoup... T'imagines pas à quel point ça me tue de pas pouvoir expliquer aux autres que tu les aides en ce moment... Et t'imagines pas non plus à quel point je suis heureux de constater que je me suis pas trompé sur ton sujet !"
En effet, Klaro savait qu'il pouvait faire confiance à John et le libérer. Enfin, il ne pensait pas la même chose au début de leur rencontre, mais les choses avaient heureusement fini par changer.
John se tourna à nouveau vers lui, cessant de le fuir du regard, et esquissa un infime sourire au coin des lèvres. Ca lui apporta un certain réconfort et un certain sentiment de satisfaction de savoir qu'il les aidait bel et bien. Qu'il apportait quelque chose et qu'on le remerciait comme il se devait. Même s'il ne portait pas encore certains des résistants dans son corps, comme Nick, ou pire, Mary ! Mais c'était Klaro qui le remerciait, et ça représentait beaucoup pour lui.
Klaro se retira de la commode qui le maintenait, alors qu'il marcha vers le brun. John ne savait pas à quoi s'attendre, si bien que sa poitrine fut martelée par la chamade que jouait son coeur. Ses mains devinrent moites en un quart de seconde alors que ses oreilles lui donnaient une sensation de brûlure intense.
Le noiraud était désormais face à lui, proche. Pas énormément, mais déjà beaucoup trop pour que John parvienne à vraiment le supporter. Il pouvait maintenant encore mieux discerner ses détails, et... Le pansement qu'il avait sur l'arête de son nez aussi !
Ca n'était pas très voyant, et ce n'était pas horrible à regarder, mais John venait à peine de s'en aperçevoir. Il vit aussi les multiples bleus qui recouvraient ses hanches et ses bras. Ca ne faisait aucun doute, Ambrose était derrière tout ça. Ambrose qui, autrefois, était son fidèle bras droit, son petit favoris, devenait maintenant son pire problème. Sa nouvelle source d'angoisse.
John attrapa presque violemment la main de Klaro pour lever légèrement son bras, l'exposant à la lumière de la lune qui passait dans la fente des rideaux.
"C'est Ambrose qui t'as fait ça ?!
-Qui d'autre ? Faut dire qu'il m'a pas loupé, à chaque fois il faut qu'il me saute dessus par derrière cette enflure..."
Pourquoi Joseph aurait demandé à Ambrose de le tuer ? Il savait pertinemment qu'il fallait bien plus qu'un seul homme, malgré sa force, pour être certain de l'arrêter. Ambrose avait certainement dû aller trop loin, comme à chaque fois...
John se souvenait qu'au début, quand il avait recruté l'albinos, ce dernier ne se gênait pas pour avoir recourt à la violence, même des pires façons, mais à chaque fois, John avait fermé les yeux. Pour lui, le plus important était le résultat à l'époque. Il eut vite fait de comprendre qu'à ne pas dresser de limite à ce type, il avait créé un monstre. Il se sentait coupable et se disait que s'il ne l'aurait pas laissé impuni, Klaro n'aurait pas ces horribles tâches pour gâcher son corps si parfait à ses yeux.
Et à force d'y regarder de plus près, le Baptiste posa les yeux sur d'énormes cicatrices sur ses métacarpes et ses phalanges. Des cicatrices à peu près symétriques, sur les deux mains d'ailleurs, qui n'étaient pas là par hasard. Il leva les yeux vers Klaro, qui souffla et se contenta d'expliquer en haussant des épaules.
"J'avais ça bien avant d'arriver, c'est pas bien grave !
-Comment c'est arrivé ?
-J'ai pas envie d'en parler."
C'était la première fois que Klaro répondait aussi froidement et sèchement à John, et qu'il se fermait de cette façon. Cependant, le brun n'insista pas. Il comprenait qu'il ne veuille pas lui avouer, soit par honte, soit par pudeur de son passé. Il savait qu'il devrait attendre encore un peu pour en venir aux aveux sur leurs vies et leurs démons d'entant, et John n'attendait que ça. Pouvoir enfin parler à coeur ouvert. Recevoir et offrir. Surmonter ensemble. Ca l'attirait ce côté légèrement distant, ça lui donnait plus qu'envie de gagner sa confiance et l'inciter à lui avouer un tas de choses normalement inavouables.
John ne lâcha pas sa main, au contraire. Klaro fut prit de surprise quand le Baptiste osa approcher sa main vers son visage pour venir poser un chaste baise sur la cicatrice de son pouce. Ca pour une surprise ! La deuxième fois que John faisait un geste entreprenant. Après leur baiser dans le sous-sol du bunker, voilà que John voulait jouer les gentleman avec un baiser de main. S'il ne savait pas vraiment énoncer ses désirs par les mots, Klaro n'avait aucun mal à les comprendre dans ses gestes et dans ses regards.
Il voyait très bien qu'il hésitait, mais qu'il le voulait, et il était temps de passer au niveau suivant de leur petit jeu.
A peine John avait achevé son bref baiser et qu'il réalisait son geste, que les lèvres de Klaro venaient de pratiquement fondre sur les siennes. Ayant rouvert les yeux, il tomba nez à nez avec le noiraud, littéralement. Leurs nez se frôlaient, tout comme leurs lèvres. A la limite du toucher. Leurs souffles s'entremêlaient, pendant que le brun comprenait l'intension de l'autre. Il voulait le tester à nouveau, et jouer avec son incertitude.
John ne savait pas ce qu'il lui prenait. Sans doute en avait-il assez de se défiler et d'attendre indéfiniment, de désirer encore et encore, de fantasmer sans jamais oser passer le pas. Malgré sa peur et son stress, le brun fit abstraction de tout ce qu'on lui avait mis dans le crâne. Que ce genre de plaisir, c'est mal, surtout avec un autre homme. Ca suffit ces conneries.
Il oublia cette vie qu'il avait passé et qu'il menait aujourd'hui, il oublia même qu'il était juste au dessus de la mort qui s'enfilait des dizaines de bières à la minute. A vrai dire, le risque de se faire surprendre faisait monter l'adrénaline à un point que John devait faire quelque chose pour extériorisé ce surplus d'énergie.
Il finit par coller ses lèvres contre les siennes, et tout deux échangèrent un baiser d'abord simple et sans grande arrière pensée, avant que Klaro ne prenne les devants. Il savait que John venait de faire un sacré pas en avant, et qu'il avait besoin d'être récompensé pour ça. En fait, il avait besoin d'être récompensé pour tout ce qu'il avait fait pour les aider ces derniers jours.
Le baiser devint un peu plus profond, plus langoureux. John avait d'abord peur, ne savait pas quoi faire de ses mains ni de ses lèvres. Mais Klaro faisait les choses si bien qu'il se perdit dans ce torrent de nouveaux plaisirs, goûtant encore et encore ses lèvres au parfum si sucré et appétissant, sans s'en lasser une seule seconde. Le noiraud avait posé l'une de ses mains sur le côté droit du cou de John, pendant que l'autre passait sous son veston, cherchant à remonter légèrement sa chemise.
Quand il y parvint, John sentit une puissante charge électrique lui donner un frisson incontrôlable. Il en eut la chair de poule ! La simple sensation de ses doigts contre sa peau lui offrait enfin du réconfort. Au fond de lui, et sans vouloir l'admettre à ses départs, il avait rêvé de cet instant.
Klaro continua le baiser, ne lui laissant pas le temps de reprendre son souffle, alors que sa deuxième main passa aussi sous sa chemise et qu'il l'amena contre le meuble voisin, bloquant son corps entre le sien et le mobilier. John avait inconsciemment commencé à retirer son manteau tant il avait chaud et tellement il l'incommodait dans un moment pareil, avec une tel proximité.
L'idée de se dévêtir pleinement lui faisait un peu peur, mais l'envie prenait le dessus. Finalement, il finissait par comprendre pourquoi les péchés étaient tant en vogue sur Terre !
Les sensations incroyables, tout ses sens en plein éveil, c'était inestimable. John se disait qu'il ne voudrait échanger ce qu'il vivait là pour rien au monde à cet instant précis. Il avait de plus en plus chaud, et ses vêtements devenaient particulièrement incommodants.
Klaro semblait être du même avis, mais étant déjà torse nu, il fit en sorte qu'il en soit de même pour son partenaire de ce soir. Il retira rapidement le lourd manteau que portait John, le laissant tomber en glissant du rebord du meuble, avant de retirer aussi son veston qui le gênait au plus haut point.
Après quoi, le reste était bien plus simple. John ouvrait toujours sa chemise, de façon à dévoiler l'énorme cicatrice en travers de son torse sous son trapèze, formant le mot "SLOTH" en lettres capitales et mal inscrites, surmonté d'une ligne pour barrer ce péché.
Les péchés, John allait y succomber. Et contrairement à ses promesses et ses résolutions, il allait le faire avec un plaisir démesuré. L'Enfer ne lui faisait plus peur, tant que c'était avec lui qu'il irait. John en vint même à se demander à quel point Klaro était callé en la matière, combien de partenaires et d'expériences du type avait-il eu dans sa vie pour être porteur d'une telle dextérité et attention. Ses mains savaient parfaitement suivre ses désirs sans même que le brun n'ait à les énoncer. Elles le devinaient seules et avec facilité, comme aimantée et déjà prêtes à lui faire subir tout les plaisirs interdits.
Klaro déboutonna soigneusement la chemise bleue du brun déjà bien entamée, avant de laisser ses mains glisser sur son torse et son estomac, passant par ses reins enflammés. John avait l'impression d'avoir un essaim de bourdons dans l'estomac, une sensation à la fois si déroutante et pourtant si exquise. Il commençait à perdre son souffle, mais ne voulait en rien que son partenaire ne lui laisse le temps de respirer. Ses baisers étaient amplement suffisant pour lui servir d'oxygène. Sa peau était entièrement parcourue de frissons immensément puissants, allant même traverser les zones qu'il ne touchait pas.
Klaro commençait à faire glisser le tissu soyeux le long des épaules et des bras du brun, dévoilant ainsi son torse tatoué et parfois recouvert de quelques vilaines cicatrices qui ne demandaient qu'un peu d'attention. John savait qu'il approchait du point où il ne pourrait plus faire demi-tour. Mais devinez quoi ? C'était loin d'être dans ses projets.
Pour une fois dans sa vie, il voulait s'accorder un moment de pure plaisir. Une ectasie corporelle et mentale. Il allait tout faire pour enfin s'offrir le paroxysme du plaisir charnel... Avec quelqu'un qui savait y faire. Sur ce point, il n'avait donc aucune inquiétude à se faire ! Klaro trouvait ce juste milieu, le faisant à la fois languir, sans trop attendre. Il n'allait ni trop vite, ni trop lentement. Il avait déjà dévêtis la partie supérieure de John, il en vint ensuite à défaire l'énorme boucle en métal de sa ceinture.
La Baptiste avait toujours un peu de mal à réaliser ce qu'il faisait, et ce qu'il lui accordait de faire. Il lui offrait son corps mais aussi son âme, lui dévoilant tout ses points faibles et ses envies. Son coeur était au bord de l'implosion, ses tympans tambourinaient dans ses oreilles, alors que son corps entier bouillonnait d'impatience et d'appréhension. Il n'avait plus aussi peur qu'au début, Klaro s'y prenait si bien et le mettait tellement à l'aise qu'il en oublia tout ses complexes et toutes ses craintes.
Enfin, après ces quelques jeux et embrassades, John eut un avant-goût des plaisirs du corps que Klaro connaissait si bien, et qu'il pouvait mener du bout des doigts à sa guise. Ce dernier était venu lui mordre le bas du cou et la chair tendre de ses épaules, alors que sa main avait une poigne ferme sur une nouvelle source de plaisir. Le cadet des Seed ne put retenir un soupir d'aise, mais aussi comme tentative de se détendre d'avantage.
Bientôt, leurs corps s'étaient liés d'une première façon, sans même que les deux soient totalement dévêtis. Le brun rougit à son maximum quand il comprit que sa main n'était plus seule sur sa peau si fragile et si réceptive. Il n'eut pas besoin de baisser les yeux pour comprendre ce qu'il se passait. D'une dextérité irritante, Klaro apporta du plaisir à chacun de façon équivalant, en continuant de dévorer la pomme d'Adam de son amant, ne lui laissant aucun répits.
C'était un maître dans l'art de ces plaisirs, il savait où toucher, où masser, où peloter, où caresser. Les corps en ébullition lors de ce genre de rapports n'avaient aucun secret à ses yeux, il pouvait enfin mettre à l'oeuvre ses doigts divins, et donner sa version du pouvoir du "Oui".
A ce sujet, John gémissait de plus en plus fort, malgré ses tentatives de se retenir. Même si au rez-de-chaussée, le vacarme n'en finissait pas, il ne pouvait pas se permettre d'attirer l'attention si une âme trop curieuse s'aventurait près de la chambre à l'étage. Il en vint à agripper sauvagement l'épaule de son partenaire, y enfonçant ses ongles presque à sang, avant de se mordre le haut du poignet de son autre main.
Après d'interminables minutes passées ainsi, alors que Klaro étalait son savoir faire et ses talents sur le corps désireux du Baptiste, ce dernier fut directement amené sur le lit, afin de poursuivre cette nuit torride aux horizons infinis et aux possibilités sans retenues. John se laissait totalement guider, il se contentait de subir les assauts de plus en plus bestiaux de celui qui était supposé être son ennemi. Ses mains reprenaient leurs fonctions baladeuses sur ses reins et son torse, alors que la nuit continua son déroulement. La lune éclaira faiblement leurs corps en pleine fusion, comme un regard timide entre les rideaux.
Chacun ne pouvait percevoir clairement qu'une infime partie du corps de l'autre, et devina ainsi aisément le reste de ses formes dans le noir. Ni l'un ni l'autre ne parla, simplement parce qu'ils savaient tout deux que cela arriverait un jour, et qu'ils ne communiquaient qu'avec leurs corps. Leurs ébats venaient de passer à la vitesse au dessus, et Klaro, en bon professionnel qu'il était, prit garde au confort de son amant, le laissant s'accommoder à sa nouvelle "technique".
Le brun eut un mal fou à s'y faire, mais aidé par les caresses et les baisers du noiraud, il fut enfin prêt à le recueillir correctement. Klaro commença ainsi leur danse, faisant violemment valser et tourbillonner les papillonnements des reins de John, qui laissa place à un plaisir encore plus extra qu'il n'aurait pu l'imaginer, ou le ressentir dans ses rêves.
Il n'y a pas à dire, il ne s'était pas trompé. Klaro était parfait pour lui faire découvrir de telles choses, et il espérait en découvrir d'autres par le futur. Tout les jours s'il le pouvait.
Leur échange dura de longues, très longues minutes, qui devinrent même quelques heures sans doute. Peut-être un peu moins, peut-être un peu plus. Ce n'était pas ce qui occupait le plus pour John en ce moment. Son esprit était trop ailleurs, trop haut, trop proche du septième ciel pour compter les secondes. Tout deux étaient en harmonie parfaite, presque synchrones. Si bien que les deux avaient atteint le paroxysme de leur euphorie presque à l'unisson. Et John n'était pas déçu du voyage.
Ca valait le coup d'avoir fait tout ce chemin, d'avoir joué les malades imaginaires et de s'être vautré sur le balcon. Cet ultime plaisir était l'un des plus grands délices auxquels il n'avait jamais eu la chance de goutter.
Il serra une dernière fois la peau des omoplates de son partenaire, lui soutirant une grimace en déformant les cicatrices que lui avait affligé l'ange déchu, et sentit toute cette pression retomber lentement. Il reprit enfin son souffle, alors qu'il tira le noiraud vers lui pour échanger à nouveau un tas de baisers langoureux et envieux.
Le temps passa à nouveau, sans pouvoir le comptabiliser, et les deux reprenaient leur souffle, allant même jusqu'à s'engouffrer dans les draps afin de récupérer après cet échange houleux, mais on ne peut plus satisfaisant.
Le dîner des Seed s'était achevé il y a de cela un sacré moment. Joseph avait d'ailleurs quitté Faith et Jacob plus tôt que prévu, n'étant visiblement pas très alléché par le repas du soir. Inutile de préciser que la cause n'était autre que l'état préoccupant de son frère, et Klaro qui se dressait toujours en travers de son chemin.
Aussi, il se souvenait que John n'était pas tombé malade depuis des années. Il était trop occupé par ses devoirs au sein de sa milice religieuse pour vraiment avoir le temps de tomber malade. Quand bien même lorsque c'était le cas, John ne restait pas enfoui dans son lit, bien au contraire. Joseph lui répétait toujours de se reposer, mais ce dernier était toujours trop obsédé par ses engagements pour se permettre du repos et des soins.
Joseph n'était pas dupe, il avait remarqué depuis longtemps que Klaro jouait un rôle important dans le déséquilibre dans le coeur et l'esprit de son jeune frère. Mais il avait des doutes quand à la nature de ce déséquilibre.
Ambrose avait échoué, et ce, pour la deuxième fois. Lui n'avait pas réussi à le convaincre, et Faith s'était contenté de le mener à la Grâce pour un bref échange, plutôt que de le lui amener directement, et une fois revenu sur les lieux, Klaro était déjà parti du chalet.
Joseph allait devoir mettre son plan à exécution. Il allait devoir libérer son frère, et surtout le tester. Le Père aimait inexorablement son jeune frère, mais il doutait sur sa franchise ces derniers temps. Il sentait qu'il lui cachait quelque chose.
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