Nonchalance comme bouclier,

Paroles blessantes comme épée,

Regard noir comme esquive,

Mon cœur est à la dérive.

Derrière un masque je me mure,

Comme si je n'entendais pas vos murmures,

Mais même mon sourire figé

Ne cache pas mon cœur brisé.

Elles viennent me voir quotidiennement

Depuis longtemps maintenant

Sœur Anxiété, Angoisse

Et Dépression passent et repassent.

Alors, comme tous les soirs,

Me réconforte Frère Rasoir.

Il se positionne sur mon bras,

Tranche ici et coupe là.

Le lendemain matin,

Je fais mine que tout va bien,

Et vous ne voyez guère

Que je vis un vrai Enfer.

En ce beau jour de Mai,

C'est du toit que je vais sauter.

J'ouvrirai les bras à la Mort,

Elle accueillera mon corps.

Vous sentirez-vous coupables

D'avoir été incapables

De faire quoique ce soit pour moi

Pour que je ne saute pas ?

C'est la dernière fois que je me blesse,

Et sur ces rimes je vous laisse,

Au revoir, êtres perfides.

C'était ma lettre de suicide.