░C░h░a░p░i░t░r░e░ ░4░3░

Il était comme Shanks, dépourvut de manières. Bien que je sois moi-même un pirate, je savait respecter quelques règles de politesses tout de même... Et puis, il y avait quelque chose qui me chiffonnait avec lui, plus je le regardait et plus j'avais l'impression d'avoir Shanks à côté de moi...

Mihawk

Je ne pouvais pas empêcher mes yeux jaunes de détailler les traits de son visage. Il y avait tellement de similitudes avec le rouquin et plus je l'observais plus ça me sautait aux yeux ! Est-ce qu'ils étaient de la même famille ? Ça expliquerait en partit pourquoi Shanks était ici... Mais il y avait également quelque chose qui me dérangeait chez lui, je n'arrivais pas vraiment à mettre la main dessus, mais c'était quelque chose d'étrange comme avec l'autre...

- Bien... Qu'est-ce que tu voulais savoir au juste ?

Qu'est-ce que je voulais savoir ? Tous en réalité ! Pourquoi Shanks, était-il ici sans son équipage ? Où étaient-ils tous passé ? Est-ce que Mira allait bien ? Pourquoi il avait perdu un bras ? Tant de questions et je ne savais pas vraiment par laquelle commencer au final. Tant de questions et je ne savais pas vraiment par laquelle commencer au final. Je me suis servi un peu de riz et quelques morceaux de poissons avant de lui poser celle qui me semblaient être la plus importante.

- Qu'est-ce qui est arrivé à son bras ?
- Hum... Il l'a perdu en sauvant un garçon de la noyade, me semble-t-il, mais je ne pourrait pas t'en dire plus sur le sujet, je pense que c'est à lui de t'expliquer toute l'histoire... Affirma-t-il dans un soupir.
- Très bien. J'imagine que c'est à cause de ça qu'il s'est retrouvé ici ?
- Oui, il m'a demandé de l'entraîner pour qu'il puisse protéger son équipage... Il ne se sentait plus capable de le faire après la perte de son bras...
- Comment est-ce que tu le connais ? Tu faisais parti de l'équipage de Roger toi aussi ?
- Non, pas du tout ! C'est Bast qui me la amener ici en sachant que je pourrais lui venir en aide...
- Je vois. Répondis-je en marquant une petite pause. Et le reste de l'équipage, où est-il ?
- Ils ont décidé, en attendant, de reprendre la mer sans lui en apprenant que son entraînement prendrait minimum trois ans...

J'ai laissé un long soupir de soulagement traverser mes lèvres, bien que je savais au fond de moi qu'ils ne l'auraient jamais laissé tomber, c'était toujours plus rassurant de l'entendre de la bouche de quelqu'un au moins. Comme Shanks ne m'avait donner aucune explication, mon esprit avait divaguer sur tellement de possibilités qu'à un moment donné, j'ai vraiment craint le pire. Puis après ce sentiment de soulagement, d'autre questions me venaient à l'esprit, mais elles ne concernaient pas directement le rouquin. Je savais que c'était inconvenant de ma part de les poser à cet homme surtout qu'il avait eut l'amabilité de répondre déjà à quelques-unes de mes interrogations pourtant, elles me brûlaient les lèvres...

- Cet homme qui a amener Shanks ici, tu pourrais m'en dire plus à son sujet ?
- Bast ? Mon gars si tu veux des informations sur lui, tu n'as qu'as aller les lui demander toi-même ! Je veux bien te répondre pour Shanks parce que c'est ton ami, mais ça s'arrête là !
- Bien.

J'aurai dû m'en douter. « Ma curiosité me perdra un jour » ais-je songer dans un soupir. Je suis resté en compagnie du rouquin un moment, jusqu'à terminer mon repas à vrai dire qui se déroula dans le silence. Ça ne me déplaisait pas, loin de là. J'aimais le calme et il valait toujours mieux que les braillements et les plaintes incessantes qui avaient le don de me casser les oreilles. L'équipage de Shanks était toujours si bruyant et parfois d'une telle vulgarité que ça en était effarant. À bien y réfléchir, je ne m'entendais bien qu'avec Mira et cette réflexion me fit esquisser un sourire. Je ne comprenais pas pourquoi, est-ce qu'elle n'était pas restée avec Shanks au vu de son poste en tant que médecin, ça aurait été plus logique. Quoi que l'autre semblait avoir autant de connaissance qu'elle. Après avoir terminé mon assiette, j'ai attendu qu'il en soit de même pour le rouquin avec qui je partageais mon repas avant de me lever. J'ai pris soin de le remercier pour avoir eu l'amabilité de répondre à mes questions et j'ai entrepris de regagner la chambre où devait se trouver Shanks.

Sur le chemin, je me suis arrêté pour contempler le grand jardin fleuri où gazouillaient quelques oiseaux. L'atmosphère paisible des lieux invitait à s'asseoir et se prélasser simplement au soleil, mais ce n'était pas vraiment dans mes habitudes. Je préférais rester enfermer entre les quatre murs d'une bibliothèque, profiter de l'odeur de cuir tanné des vieux livres, de l'obscurité et la fraîcheur de la pièce. Peut-être accompagner ma lecture d'un café, d'un verre de vin ou d'un thé qui finirait sans doute par se refroidir tellement je serai plongé dans cette dernière. Pourtant, je ne pus empêcher mes yeux jaunes de se poser sur cette chevelure corbeau ébouriffé et l'aspect abattu que prenait la courbure de son dos me pinça le cœur. « Sottise ! » ai-je simplement songé tout en refermant les yeux. Mais malgré cette pensée, j'ai descendu les quelques petites marches qui menaient au sentier de gravillon et me suis approcher d'un pas feutré.

Loin de moi l'idée de le déranger ou le sortir de ses pensées alors je me suis simplement assis à côté de lui sur le rebord du bassin où venait nager des carpes koï. Les rayons du soleil venaient taper dans mon dos et apporter une douce chaleur apaisante à la totalité de mon corps. Bien que je n'appréciais pas trop la chaleur, préférant les jours de pluie et les rudes froids d'hiver, je devais admettre que cela faisait un bien fou. Lentement, j'ai laissé mon regard se perdre dans la végétation des lieux, entre les buissons de buis parfaitement taillé, les bambous qui se dressaient majestueusement au-dessus de nos têtes, les pétales de fleur de cerisiers qui volaient au grès de la brise d'été et les clochettes de glycine qui se mouvaient gracieusement sous le passage du vent chaud. Parfois, j'observais le pauvre hère qui se tenait à mes côtés. Ses yeux rouges semblaient fixer un point imaginaire à l'horizon alors que la cigarette au bout de ses lèvres se consumait progressivement.

Ils semblaient perdus dans le fil de ses pensées, comme s'il ne pouvait en revenir. Une cendre chaude tomba alors sur le revers de sa main, et même là, il n'en bougea pas d'un pouce. S'était comme si le temps s'était tous simplement arrêter autour de lui et je doutais qu'il ait non seulement remarqué ma présence. À vrai dire, à bien le regarder, c'était comme s'il était parti, comme s'il était mort là, assis sur le rebord du bassin à contempler le vide. Je connaissais que trop bien cette sensation d'absence dans la contemplation des souvenirs. Oui, à n'en pas douter, c'était probablement cela. « Qu'aurait fait Mira à ma place pour l'aider ? » me demandai-je en reportant mon regard sur le jardin. En avais-je seulement envie à vrai dire ?

Ce type avait eu le don de me glacer le sang lors de notre première rencontre, mais à le voir maintenant dans cet état, il ressemblait plus à un agneau effarouché qu'à un loup affamé, ma peur en était presque risible et pourtant... Il y avait cette petite voix au fond de moi qui me criait de me méfier. Oui, « méfiez-vous de l'eau qui dort » comme disait le proverbe. Quelle drôle de sensation que je ressentais là... Est-ce que tu avais ressenti la même chose à son égard Shanks ?

Après cette petite réflexion personnelle, je me suis relevé dans un soupir, quittant d'un pas tranquille le jardin et laissant sur le rebord du bassin l'homme qui se trouvait perdu dans ses pensées. Pour lui, s'était sans doute comme si je ne m'étais jamais trouvé ici à ses côté j'imagine. D'un pas lent, presque sans volonté, je me suis dirigé vers la chambre du rouquin, trouvant Shanks toujours profondément endormi et malgré tout assez paisible dans son sommeil malgré la douleur qui devait le faire tressaillir. J'ai tiré la chaise de bureau jusqu'au lit et me suis assit là, attendant que Morphée le rejette de ses bras pour pouvoir discuter calmement de la situation dans laquelle il se trouvait. Je voulais en savoir plus sur ce qui se passait exactement et éventuellement pouvoir l'aider, car d'aussi loin que je pouvais m'en souvenir, Shanks m'avait toujours tendu la main alors aujourd'hui s'était à mon tour de lui venir en aide.

Je me trouvais sur le point de m'assoupir lorsque ne l'entendis sortir de son sommeil, le lit grinçant légèrement sous ses mouvements tandis qu'il essayait de se redresser. Je l'ai observé faire, sans pour autant lui venir en aide, telle que je le connaissais, il aurait râlé plus qu'autre chose... Une fois assit, il a passé sa main sur son visage, dont l'expression traduisait la fatigue malgré le temps qu'il avait passé à dormir. Je me suis levé pour lui servir un verre d'eau devenu tiède à cause de la chaleur et lui ai tendu. Il l'a saisi et m'a remercié dans un faible sourire avant de le porter à ses lèvres et en boire le contenu dans un geste tremblant. Sa blessure devait encore le faire souffrir et je ne pouvais pas faire grand-chose pour lui, mise à part lui apporter un peu de compagnie...

- Shanks, ton bras... Ais-je commencé.
- Ce n'est rien ! Répondit-il dans un sourire. Il ne me fait plus vraiment mal à vrai dire !
- Comment est-ce arrivé ?
- Sur Est Blue, j'ai rencontré un gamin qui a tenu les mêmes paroles que Roger... Affirma-t-il dans un sourire, le regard pensif. Il veut devenir roi des pirates ! Ajouta-t-il en relevant la tête vers moi. Alors je lui ai donné le chapeau de paille que mon capitaine m'avait légué et j'y ai laissé mon bras lorsque je l'ai sauvé de la noyade... C'est un monstre marin qui me la arracher ! Un sacré bestiau !
- Oui, je me doute bien...

Entendre que cette blessure ne le faisait déjà plus souffrir me retirait un poids des épaules. Malgré ce qu'on pouvait penser, j'appréciais Shanks, il était comme ma famille et probablement la seule en réalité. J'aimais passer du temps en sa compagnie malgré le bruit constant et les situations rocambolesques dans lesquels il pouvait m'entraîner parfois. Mais je me disais que sans ça, ça ne pouvait pas être Shanks. Lorsque j'étais avec lui, je me retrouvais toujours dans des situations loufoque et finissais toujours par me demander pourquoi je le suivais dans ses mésaventures et le pire, c'est que je ne regrettais jamais de l'avoir suivi...

- Tu as des nouvelles de Mira ?

- Oui, on s'écrit... Je crois bien que je n'ai pas ouvert sa dernière lettre, elle doit être sur le bureau... Affirma-t-il dans un soupir.

Je me suis levé de ma chaise et j'ai fait quelques pas en direction de la montagne de papier qui couvrait ce dernier pour y trouver tout au-dessus de la pile, bien placer en évidence, la lettre en question qui n'était pas encore ouverte. Je l'ai prise, me suis saisi du coupe papier afin de l'ouvrir, tenter de la lire en premier, mais au lieu de cela, je lui ai apporté afin qu'il puisse en prendre connaissance avant moi. Il la déplia et ses yeux verts parcoururent le papier de haut en bas, de long en large tandis qu'un sourire se dessinait progressivement sur ses lèvres.

- Elle va bien ?
- Oui, très bien... Elle a retrouvé la meute dont elle faisait partit sur une petite île dans le Nouveau Monde...
- Je vois... Si elle va bien, c'est le principal... Affirmais-je dans un souffle de soulagement. Tu es donc venu ici pour reprendre du poil de la bête ?
- Oui, on peut dire ça... Redra me fait suivre un entraînement très rigoureux et douloureux surtout ! Je crois qu'il prend un malin plaisir à me martyriser ! Affirma-t-il dans un rire.
- Oui, je vois ça... Et donc l'autre gars avec toi, il s'occupe de tes blessures si j'ai bien compris... Pourquoi tu n'as pas demandé à Mira de le faire ?
- Selon lui, j'aurais été trop distrait par sa présence...
- Depuis quand tu écoutes ce qu'on te dit au juste ? Rétorquais-je l'air surpris.
- Depuis qu'il fait parti de mon équipage... J'ai appris à tenir compte de ses conseils...
- Sans vouloir te vexer, je ne pense pas que tu ai à apprendre d'un jeunot, tu as tout de même fait partit de l'équipage du roi des pirates et ça -
- Il n'est pas ce que tu crois qu'il est Mihawk !

Le timbre de sa voix affirmé et qui haussait le ton me fit me taire sur le coup. Je n'étais pas habitué à autant d'assurance et d'autorité de la part de Shanks qui, lorsqu'il s'adressait à moi, avait plut un ton taquin et jovial, du moins, dans ses habitudes. Pourquoi une réaction aussi virulente tout à coup ? Et tendis qu'il restait là, à fixé la lettre qu'il avait finie par froisser entre ses doigts, je remarquais ses lèvres se pincer, comme s'il se retenait de m'avouer une quelconque vérité. S'il y avait bien une chose dont j'avais horreur avec lui, c'étaient les petites cachotteries qu'il avait le don de me faire, elles finissaient toujours par me conduire dans des situations rocambolesques...

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Comment ça « qu'est-ce qu'il y a ? »
- Quand tu fais cette tête-là, c'est que tu essaies de me cacher quelque chose.
- Mais pas du tout ! S'offusqua-t-il. Je ne vois pas ce qu'il te fait dire ça !
- Si tu vois très bien... Tu te pinces la lèvre inférieure. Tu fais toujours ça quand tu essaies de me dissimuler la vérité et tu sais que je finis toujours par le savoir alors dis le moi, ça nous fera gagner du temps !
- T'es vraiment insupportable pour ça Mihawk... Pourquoi il faut toujours que tu analyses les gens comme ça ?
- Question d'habitude. Allez, crache le morceau ! On ne va pas y passer la journée et au jeu de la patience, tu sais que c'est moi qui gagne toujours.
- Pff... Vous avez vraiment la même putain d'arrogance tous les deux ! Soupira-t-il.
- Avec qui ?
- Laisse tomber...

Il s'est laissé tomber en arrière, jusqu'à laisser son dos appuyer contre la tête du lit dans un long soupir, détournant le regard pour laisser ses yeux verts se perdre sur le balcon de la chambre dont la fenêtre était restée ouverte pour laisser passer un peu d'air frais. Sa main était toujours crispée sur le papier de la lettre et je me suis posé la question si les nouvelles n'étaient pas mauvaise finalement. J'ai toutefois préféré garder le silence, attendant que se soit lui qui reprenne notre conversation, le silence ne me dérangeant pas particulièrement et comme je m'y attendais, il n'a pas pu garder sa langue bien longtemps liée. Il n'a toutefois pas jugé utile de me regarder pour me lancer la bombe qui allait suivre.

- C'est un démon...

- Je te demande pardon ?

- Bast est un démon...

Par réflexe, j'ai porté ma main gauche à la croix que j'avais toujours autour du cou et l'ai serré entre mes doigts, si c'était une plaisanterie, très franchement, il m'en avait fait des meilleurs... Mais le connaissant, à l'intonation aussi sérieuse de sa voix, son affirmation était belle et bien vrai et cette pensée me glaça une nouvelle fois le sang. Comment, c'était possible ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top