░C░h░a░p░i░t░r░e░ ░4░0░
Mais voilà, Bast ne s'est pas arrêté là, même s'il savait que son peuple avait tout ce qu'il lui fallait, lui avait soif d'aventure, de découverte et de connaissances surtout alors il est entré dans Midgard, curieux de voir ce qu'il allait bien pouvoir y trouver...
Shanks
Je buvais ses paroles, j'écoutais les récits de ses histoires mais lorsqu'il commença à conter ses aventures sur Midgard, je l'ai arrêté. Je ne voulais pas apprendre l'Histoire de notre monde de cette façon, je voulais la lire sur les ponéglyphes de mes propres yeux, trouvé ses gigantesques stèles disséminer un peu partout dans notre monde, les rassemblées et les mettre bout à bout pour connaître la vérité. Comment le gouvernement mondial a réellement été fondé, qu'est-ce qu'il y avait avant sa création et surtout, comment atteindre le One Piece et cette dernière île du nouveau monde ? Bien sûr, la récompense que soi-disant Roger avait laissé ne m'intéressait pas, ce qui me poussait à aller sur cette île était tout simplement la curiosité...
Je savais que le démon pouvait me donner toutes ses informations, toutes les réponses à mes questions mais je désirais plus que tout apprendre par moi-même. J'avais soif de découverte comme lui et ça je savais qu'il le comprenait parfaitement...
- Dis-moi Bast...
- Oui, capitaine ?
- Tu pourras m'apprendre à les lire ?
- Quoi donc ?
- Les ponéglyphes, je souhaite apprendre...
- Oui, bien sûr !
Ce soir-là, en compagnie du démon, j'ai bu, mangé, ris et discuté comme jamais je ne l'avais fait auparavant. A ses côtés, je me sentais bien, j'avais cette impression comme avec Roger que j'étais capable de soulever des montagnes et d'affronter le monde entier sans crainte. C'était assez étrange car la réticence que j'avais eu au début, à notre rencontre, cette crainte sourde qui restait au fond de moi était toujours là pourtant mais c'était comme si elle s'était tue, comme si je m'y étais habitué quelque part... Est-ce que c'était une bonne chose ? Je n'en savais rien mais je lui accordais ma confiance malgré tout et je savais qu'au fond de moi, je pouvais le considérer comme un ami et que lui-même me voyais comme tel. Puis la soirée approchait de son terme, la nuit était bien tombée sur la ville, l'alcool que nous buvions commençait à me faire tourner la tête tandis que le démon semblait être plus joyeux de son côté. L'établissement où nous étions allait bientôt fermer ses portes et je n'avais pas envie que cette soirée ne prenne fin.
Pourtant avec l'aide de Bast, j'ai traversé les rues jonchées encore de passants tardifs, m'appuyant sur son épaule en riant et continuant de discuter de tout et de rien. J'avais l'impression que mes paroles n'avaient plus aucun sens de toute manière mais malgré ça, je restais lucide. Même avec son gabarit féminin, il n'avait aucun mal à me supporter et m'aider à marcher. Ensemble, nous sommes rentrés au palais, il m'a soutenu dans les escaliers qui menaient à ma chambre et m'a accompagné jusqu'à mon lit où je me suis écroulé comme une masse, emportant le démon avec moi dans l'euphorie. Nous étions allongés l'un à côté de l'autre, reprenant notre souffle des rires qui n'en finissaient plus puis j'ai laissé un long soupire sortir d'entre mes lèvres avant de me tourner en sa direction. J'admirais à nouveau les traits fins de son visage, ses yeux rouges, ses longs cils, sa peau qui avait profité du soleil et pour finir ses lèvres pulpeuses dont j'avais une furieuse envie de m'éprendre...
Il s'est tourné à son tour doucement en ma direction, un fin sourire décorait ses lèvres tandis que l'expression de son visage était plutôt douce à cet instant. Nous nous sommes regardé un moment. Il s'est doucement redressé en prenant appuie sur son avant-bras, se trouvant légèrement au-dessus de moi à présent. Nos yeux semblaient se chercher, comme s'ils voulaient s'accrocher à un point de repère trouvé dans le regard de l'autre, demandant une ultime permission. Il glissa une main dans ses cheveux noirs, rabattant l'une de ses mèches à l'arrière de son oreille, le tout accompagné d'un petit sourire. J'ai laissé le visage du démon s'approcher du mien, jusqu'à ce que nos nez ne s'effleur, jusqu'à ce que nos souffles emplit des senteurs d'alcool ne s'écrasent contre nos lèvres. J'aimais Mira, de tout mon coeur mais j'éprouvais du désir pour ce démon, un désir si ardent qu'il m'était difficile de le réfréner. L'ivresse devait jouer, je l'avoue. Le fait que je n'avais pas eu de femme dans mon lit depuis un certain temps aussi et puis Mira me manquait terriblement...
Le démon s'est doucement redressé dans un léger soupir à la suite, j'étais presque déçu de cette coupure de proximité si soudaine. Il s'est levé du lit en me saluant chaleureusement avant de commencer à partir jusqu'à ce que je ne referme ma main sur son poignet afin de le retenir. Ma prise était assez ferme et le geste avait dû le surprendre puisqu'il s'est retourné face à moi, l'air interrogateur.
- Tu... Tu ne veux pas rester discuter ?
- Discuter ? De quoi est-ce que tu veux parler ?
- Je... Je ne sais pas... Des démons, des mondes où tu es allé... Ou d'autre chose, ça m'est égal...
- Je t'en ai déjà assez dit pour ce soir tu ne crois pas ? Affirma-t-il dans un soupir. En plus avec le taux d'alcool que tu as ingéré je ne suis pas sûr que tu puisses retenir notre conversation...
- Allez ! J'ai envie de passer un peu plus de temps avec toi ! Et puis ça te changera de la solitude dans laquelle tu te plonges ! Dis-je en resserrant mes doigts sur son poignet.
- Elle me convient figures toi.
- Ne fais pas ta mauvaise tête Bast !
- Je n'ai plus envie de discuter. Je veux juste aller me coucher alors maintenant lâche moi.
- Allez quoi ! Tu pourrais te débrider un peu non ? T'es pas marrant à être sérieux tout le temps !
- Et toi t'es un vrai gamin capricieux.
Tandis que ma main était toujours refermée sur son poignet, je l'ai brusquement tiré en ma direction, lui faisant perdre momentanément l'équilibre afin de le faire tomber contre moi. J'ai à la suite glissée mon bras le long de son dos afin de le garder près de moi et l'empêcher de prendre la fuite. Je sais vue comme ça, ça pourrait passer pour du harcèlement... Remarque avec le recule et dans un état sobre, ça devait probablement en être puisqu'il m'avait clairement dit qu'il voulait partir mais je ne voulais pas être seul. Je ne voulais pas que la soirée que nous avions passée tous les deux se finisse comme ça. Je n'attendais pas de marque d'affection, je voulais simplement discuter, l'avoir près de moi encore quelques instants même s'il reprenait sa forme d'homme, je m'en foutais à vrai dire... Je voulais qu'il me parle, qu'il se livre à moi à propos de la souffrance qu'il ressentait, de la perte de ses proches, de ses inquiétudes pour l'avenir, de ce qu'il comptait faire plus tard...
Après tout on était amis lui et moi, alors pourquoi est-ce qu'il ne se confiait pas à moi ? Pourquoi est-ce qu'il ne venait jamais me trouver lorsqu'il avait le besoin de parler ? Pourquoi, lorsque son fardeau lui pesait tant, il ne venait pas me trouver pour en discuter ? Cette réflexion m'attristait tellement. Quand je le voyais se morfondre, ça me rendait malade. Je sentais mon coeur devenir aussi lourd qu'une pierre et j'avais l'impression que le ciel s'affaissait sur mes épaules. J'étais incapable de supporter tout ça... Alors que je songeais à tout cela, le démon se débattait pour échapper à mon étreinte mais je le sentais restreindre sa force, il ne voulait pas me blesser.
- Parle-moi Bast ! Dis-moi ce que tu as sur le coeur...
- T'es lourd à la fin ! Je t'ai dit que je ne voulais pas discuter !
- T'es une vraie tête de mule ma parole !
- Et toi t'es plus borné qu'une chèvre !
Je n'ai pas eu le temps de répliquer que je sentis les doigts du démon se faufiler contre mes côtes et appuyer sur la fêlure. C'était bas comme méthode mais la vive douleur que j'ai ressentie à cet instant me fit relâcher ma prise et il put ainsi se libérer facilement de notre proximité qui devait le gêner. Je ne l'ai pas laissé tranquille pour autant, remarque, j'aurai probablement dû... Déjà parce que ma blessure me faisait un mal de chien et de l'autre par qu'avec nos chamailleries, on allait finir par réveiller tous les résidents du palais ! Mais voilà, comme l'avait si bien dit ce chère Bast j'étais aussi borné qu'une chèvre et quand j'avais une idée en tête, elle n'était certainement pas ailleurs. Alors dans un certain élan un peu maladroit à cause de l'alcool, je me suis accrocher au démon, qui râlait tout autant que moi. On était tellement occupé à se chamailler tous les deux à hausser le ton de notre dispute que ni l'un ni l'autre n'avons entendu Redra entrer dans la pièce.
Je n'ai réalisé sa présence que lorsque son poing s'est abattu contre ma joue, me faisant voler à l'autre bout de la pièce où mon dos se heurta lourdement contre le mur, accentuant ma douleur. Bast quant à lui, se reçut un violent coup de genou dans l'estomac et un coup de pied dans les côtes qui le projeta à l'opposé de moi. Le rouquin se tourna alors en ma direction, la mine contrariée et fatiguée qu'arborait son visage en disait suffisamment long. À cet instant, je ne faisais pas le fier et préférai me faire tout petit afin d'échapper à la rogne de mon mentor même si cela ne servait à rien aux vues du savon qu'il me passa...
- Il y a des gens qui essaient de dormir ici. Affirma-t-il sur un ton sec. Alors la prochaine fois que j'ai à me lever pour vous séparer j'en prends un pour taper sur l'autre. Maintenant, tu files te coucher et plus vite que ça ! Demain, blessé ou pas blessé, je vais te faire passer l'envie de me réveiller en beau milieu de la nuit !
Comme à un gamin à qui on venait de faire la leçon, j'ai acquiescé d'un petit mouvement de tête sans bouger le moindre autre muscle, de peur qu'il m'en remette une si je venais bronché. Il s'est approché de Bast qui en avait aussi prit pour son grade et l'a attrapé par la peau du cou, le traînant à l'extérieur de la pièce en râlant. La porte de la chambre s'est refermé derrière eux alors qu'un long soupir de soulagement traversa mes lèvres. Quelque chose me disait que ça allait être dure demain... J'ai regagné mon lit, songeant aux supplices qui m'attendaient au lever du jour, tant et si bien que je n'ai pas réussi à fermer l'oeil de la nuit. Résultat, je me suis lever la boule au ventre, un pivert dans le crâne et toujours cette vive douleur au niveau des côtes. Je n'avais aucune envie de sortir de mon lit mais je savais que si je ne me levais pas, Red viendrait me chercher et je ne souhaitais aucunement le contrarier encore plus...
Avec un peu de mal, je suis sorti des draps et me suis dirigés vers ma salle de bain afin de passer un peu d'eau sur mon visage. J'avais vraiment une tête à faire peur avec ses cernes et cette expression dépitée... J'ai soupé longuement avant de regagner le salon où se trouvait déjà le rouquin. Bast n'était pas là et Red avait l'air de mauvais poil. Il n'a pas décroché un seul mot durant le repas et lorsque je tentais d'établir un semblant de conversation, j'avais droit à un simple "hum" ronchon et désapprobateur qui me faisait froid dans le dos. Avant de sortir de table, il jeta un coup d'oeil en ma direction tout en me disant sur un ton assez sec que je savais ce que j'avais à faire pour la matinée. J'ai terminé mon petit déjeuner avant de regagner ma chambre et mettre des vêtements plus adaptés pour un jogging. En venant ici, comme je n'avais pas trop d'affaires, Bast m'avait donné quelques vêtements à lui. Même s'ils étaient un peu grands pour moi et que nous n'avions pas le même style de fringues, j'appréciais l'attention.
Comme chaque matin, je suis sortis du palais afin de courir à travers les rues de la ville qui prenaient peu à peu vie. Les échoppes des commerçants se mettaient en place progressivement, les enfants émergeaient de leur lit, de bonnes odeurs de cuisine s'échappaient des fenêtres entrouvertes des habitations, les cloches du temples carillonnaient et quelques bateaux de pêche rentraient au port. Alors que je passais à proximité de ce dernier, je fus interpellé, par une voix grave que je connaissais bien. Je me suis arrêté, courant sur place un instant, tout en saluant d'un lever de main les yeux de faucon qui me scrutaient de haut en bas. Il soupira d'un petit soufflement de nez avant de lever un sourcil interrogateur lorsque ses yeux s'arrêtèrent sur le bout de bras gauche qu'il me restait.
- Qu'est-ce que... Bon sang Shanks, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?
- Ah ça ! Rien d'important, je t'expliquerai !
- Comment ça rien d'important ?
- Ça te dérange si on discute en courant ? J'ai des horaires à respecter et si je suis pas dans la cour d'ici dix minutes je vais me faire trucider...
- Des horaires à... Respecter ? Attends -
- Le dernier arrivé est un poisson pourri !
Je ne lui ai pas vraiment laissé le temps de parler que j'ai repris ma course à travers les rues de la ville, laissant le choix au corsaire de me suivre ou non mais je crois bien que son esprit de compétition a pris le dessus puisqu'il n'a pas tardé à me rattraper. Mine de rien, ça me faisait du bien de le voir, ça allait me changer du ronchon de service et de la tête rousse avec qui je passais le plus clair de mon temps ! Arrivé dans la cour, je me suis arrêté pour regarder le pirate arrivé quelques secondes après moi, légèrement essoufflé alors que je riais de bon coeur. Il n'avait plus l'habitude de courir autant visiblement et moi ça me rappelait nos débuts en tant que pirate, lorsqu'on essayait d'échapper à la marine. Tandis que je lui donnais une petite tape franche et amicale dans le dos, je sentis les yeux de Redra se poser sur moi, me faisant frissonner de la tête aux pieds.
- Tu crois que c'est le moment de te marrer face de tomate ?
- Hi ! Non, non ! Je me remets au boulot !!
- T'as intérêt, j'aime pas beaucoup les tire au flanc ! Affirma-t-il en partant.
- Mais où est-ce que j'ai atterri moi... Soupira le corsaire.
- Tant que tu es là, tu me files un coup de main ?
- Est-ce que j'ai vraiment le choix ?
Il soupira longuement avant de m'accompagner et m'aider comme l'avait fait Bast les jours précédents. Mes côtes me faisaient toujours autant mal et je ressentais une douleur lancinante qui me faisait grimacer lorsque j'entamais la série d'abdos quotidiens. Mihawk m'observait faire, sans un mot, même si son expression était quelque peu neutre dira-t-on, je voyais à ses yeux qu'il se posait mille et une questions. Au bout de la vingtième contraction de mes muscles, la douleur fut tellement forte que je me suis laissé retomber sur la terre battue injuriant le plus vieux métier du monde. Je me suis redressé difficilement, soulevant à la suite le t-shirt que je portais afin d'apercevoir le bleu sur mes côtes dont le diamètre s'était élargi depuis la dernière fois. Avec l'aide du corsaire, je me suis levé et appuyé sur lui pour pouvoir marcher et trouver mon médecin. Je ne savais pas où Bast se trouvait mais ça devenait assez urgent que je lui mette la main dessus...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top