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Les affrontements qui eurent lieu sur cette terre, changèrent sa face à jamais au point où après leur départ, elle sombra dans les eaux tumultueuses du nouveau monde, disparaissant à jamais.
Mira
Une fois mon récit sur ma rencontre avec Garp terminé, Makino en resta quelque peu sans voix. Tout comme les autres, elle s'étonna de l'âge que je devais avoir, m'interrogeant à la suite sur ce que j'avais pu voir à travers le monde en ses très nombreuses années d'existence. Je ne me suis pas franchement étalé sur le sujet, lui expliquant brièvement ce que j'étais mais me gardant de lui dire ce qui peuplait notre monde.
Tout ce qu'on pouvait raconter sur le folklore, les légendes, les contes pour enfants avaient toujours une part de vérité et parfois bien plus que ce qu'on pourrait le croire. Ainsi, il m'était arrivé de rencontrer un vampire, d'autres lycan, un wendigo et même un démon... Ce dernier était loin de ceux à quoi je m'attendais. Malgré son air froid et son désir de solitude constant, on avait finit par sympathiser lui et moi. On s'était apprivoiser mutuellement...
"On avait appris à cohabiter ..."
C'était lui qui m'avait appris tout ce que je savais sur la médecine. Comment nettoyer une plaie, recoudre, préparer des onguents, des médicaments... Il m'avait même appris quelques bases en magie, notamment l'art des potions que je ne pratiquais pour ainsi dire jamais. Non pas que cela ne me tentait pas mais j'étais vraiment nul dans ce domaine et je préférais le laisser faire... Pour un démon, je dirais que c'est quelqu'un de bien. Quelqu'un sur qui je pouvais compter.
Après notre discussion, alors que le soleil se levait et que ses quelques rayons venaient illuminer la pièce, j'ai laissé Makino et ai regagné la cabane, trouvant deux petites marmottes à l'intérieur, profitant de leurs heures de sommeil. Ils étaient tellement mignons quand ils dormaient... J'ai esquissé un sourire avant de m'allonger à leurs côtés, sombrant petit à petit dans les bras de morphée.
Quelques jours étaient passé le soleil était pratiquement à son zénith, la rénovation de la cabane était enfin terminée et avec Ace et Sabo, on profitaient du calme de la forêt, allonger sur un grand matelas à regarder le plafond et écouter le chant des oiseaux. Après tous ses efforts, on avaient bien mérité de se reposer un peu. Comme midi approchait, nous sommes sorti pour pêcher quelques poissons dans la rivière qui passait non loin.
Il y avait quelques crocodiles qui lézardaient sur le bord de la rive mais tant qu'ont les laissaient tranquilles, ils ne nous attaquaient pas et puis ils devaient être en pleine digestion vue leur gueule rester grande ouvertes pour régulariser leur température corporelle. Nous nous sommes assis au bord de l'eau, gardant un oeil sur les lézards au cas où et avons pêchant les poissons dont nous avions besoin pour notre repas. Le poisson frais grillé au feu de bois, c'était un plat qui me rappelait tellement de bons souvenirs...
A l'époque où je vivais en meute, on en mangeait souvent, ça et le cerf mariné au miel. C'était ce que je préférais par-dessus tout. Une fois les six poissons pêcher, nous sommes retourné à la cabane pour les préparer et les mettre à griller sur le feu. En quelques jours, j'avais eu le temps de leur apprendre quelques recettes également, pour qu'ils ne mangent pas la même chose tous les jours non plus. Sabo s'était montré le plus attentif quant à Ace, c'était entrer par une oreille et ressortir par l'autre...
Le petit blond avait l'habitude de préparer les repas de toute façon et apprendre quelque chose de nouveau le mettait dans une telle joie. A vrai dire, un rien lui donnait le sourire à ce petit garnement et il savait transmettre sa joie de vivre aux autres. J'étais vraiment très heureuse de voir que Ace avait trouvé quelqu'un comme lui qui savait lui changer les idées quand il se mettait à broyer du noir. Sur ce point-là, il était très différent de son père qui lui avait l'air toujours joyeux...
Alors que les poissons grillaient et qu'on pouvaient déjà profiter de leurs odeurs alléchantes, mon corps fut soudainement parcouru par un long frisson qui me fit me redresser doucement. Cela provenait de la place, plus au Sud. Je connaissais cette sensation, c'était le Haki du capitaine...
- Quelque chose ne va pas Mira ? S'interrogea le brun.
- Je ne sais pas trop... Affirmais-je en me levant.
- Qu'est-ce que tu fais ? Demanda le blond.
- Je reviens, restez là...
Je ne me suis pas plus étalé sur le sujet lorsque je sentis cette odeur âcre de sang porter par le vent marin se caresser à mes narines. Quelque chose s'était passer au village et cela devait être grave si le capitaine avait jugé bon d'utiliser l'inclinaison des rois. Sans attendre, je me suis dirigé vers la plage me laissant guider par l'odeur, imaginant les scénarios les plus probables. J'ai couru aussi vite que je le pouvais, atteignant la lisière de la forêt quelques minutes plus tard.
Si je m'attendais à ça... Shanks était pratiquement revenue sur la plage, il avait de l'eau jusqu'au bassin à peu près et il tenait Luffy contre lui avec le seul bras qu'il lui restait. A cet instant, je n'ai pas réfléchi, je me suis dirigé en sa direction pour l'aider à revenir sur le sable et le soutenir comme je pouvais. J'ai retiré la ceinture de cuire qui entourait son pantalon pour la passer autour du bout de bras gauche qu'il lui restait afin de lui faire un garrot et éviter qu'il ne perde plus de sang.
Luffy n'arrêtait pas de pleurer et le rouquin faisait ce qu'il pouvait pour le consoler, le serrant doucement contre lui. Quand à moi, Shanks m'a simplement décroché un sourire qui se voulait rassurant mais je voyais à sa mine crisper qu'il souffrait énormément. Ben est ensuite arrivé. J'ai arraché Luffy des bras du capitaine, alors que le second laissa le rouquin s'appuyer contre lui... Nous nous sommes ensuite dirigés vers le navire, au rythme où Shanks pouvait se déplacer.
Ben le traînait par instants avec lui tellement il n'avait plus la force de faire quoi que ce soit. Une fois arrivé à proximité du navire, Yassop et Lucky accouraient vers nous. J'ai alors confié Luffy au cuistot tandis que Yassop attrapait les jambes du capitaine et avec Ben, ils l'ont descendu jusqu'à l'infirmerie. Alors que j'allais pour les rejoindre et prodiguer les soins nécessaires à Shanks, je sentis la main imposante de Lucky attraper mon bras.
- ça va aller Mira ? Tu veux que quelqu'un vienne avec toi ?
- ça ira je pense... Merci Lucky...
- Si t'as besoin, hésite pas à demander, d'accord ? Affirma-t-il dans un sourire.
J'ai acquiescé d'un petit mouvement de tête avant de descendre à l'infirmerie. Ben et Yassop sont alors sortit, fermant la porte derrière eux mais restant dans le couloir au besoin.
Shanks
Je pouvais sentir mes membres s'engourdir petit à petit et des fourmillements arriver aux extrémités de mon corps, au bout des doigts, des orteils, de la tête... Elle tournait, j'avais l'impression de l'avoir constamment dans un bocal et de voir des étoiles quand je gardais les yeux ouverts. J'entendais Ben et Yassop me parler mais je ne comprenais rien à ce qu'ils me disaient, c'était comme si j'avais la tête sous l'eau. Une fois sur le lit, je voulais fermer les yeux, m'endormir mais ça me lançait tellement...
Je pouvais sentir les pulsations de mon coeur dans mon épaule gauche, l'entendre résonner dans mes oreilles au point d'en devenir sourd. J'avais la gorge sèche, l'impression d'avoir un pivert dans le crâne... J'ai porté ma main à ma blessure, la serrant aussi fort que je le pouvais, enfonçant presque mes ongles dans ma chaire afin de me faire oublier un tant soit peu cette douleur. Ma main se crispait tellement... Et puis je sentis celle de Mira me l'attraper délicatement et me forcer à retirer mes doigts de ma blessure.
Elle m'a décroché un sourire, se penchant à la suite en ma direction pour déposer ses lèvres contre mon front. Même si je souffrais, ça allait un peu mieux... Tant qu'elle était là, avec moi, ça allait...
- ça va aller Mira ?
- Oui... Il va bien falloir de toute façon... Ajouta-t-elle en décrochant un petit sourire.
- Désoler... Je te fais encore des frayeurs...
- C'était héroïque... Et inconscient surtout...
- Toutes les actions héroïques ne sont-elles pas inconscientes ? Ah ah... Aïe...
- C'est vrai oui... Mais si tu pouvais éviter ce genre de chose à l'avenir, ce serait bien...
- J'y veillerai...
Nous nous sommes souri et je l'ai laissé relâcher ma main et prendre soin de moi comme elle l'avait toujours si bien fait jusqu'à maintenant. Elle prit un verre qui traînait sur le bord de la table de chevet et le remplit d'eau pour me faire boire un peu. Par la suite, elle sortit de ses tiroirs une seringue et de quoi m'anesthésier. Elle prépara la perfusion avec la poche de sang qu'il fallait. J'étais bien content que tous les mois, elle passait tout une journée à recueillir le sang d'un peu tout l'équipage pour des cas comme celui-ci.
Une fois la perfusion mise, elle m'a injecté l'anesthésiant, s'asseyant sur le bord du lit et venant passer une de ses mains dans mes cheveux roux alors que je m'endormais progressivement. Elle se pencha à nouveau en ma direction pour déposer un baiser sur mes lèvres, auquel je n'avais même plus la force de répondre. Elle pleurait... Je voulais la consoler mais mon corps n'a pas lutté bien longtemps contre le sommeil et la dernière chose dont je me souviens avant de dormir, c'était les yeux jaunes larmoyants de ma blanche...
Puis ...
J'avais froid, ma tête tournait toujours autant. J'avais envie de me redresser mais c'était comme si une énorme pierre était posée sur l'intégralité de mon corps. Mes yeux avaient du mal à s'ouvrir et quand finalement j'y suis arrivé, j'ai eu du mal à m'habituer à la luminosité de la pièce. Elle était assez sombre, éclairé avec uniquement la lueur d'une bougie. Je voyais flou, je voulais passer ma main gauche sur mes yeux mais...
La douleur me rappelait subitement à l'ordre alors que j'essayais de lever le bras pour passer la main qu'il me manquait sur le visage. Cela me revenait... Ce n'était pas un rêve alors ? J'avais vraiment sacrifier un bras pour sauver ce gamin...
- Mira... ?
Ma voix était faible, cassante, à bout de souffle... Je cherchais dans la pièce avec le peu de lumière qu'il y avait la chevelure blanche de ma compagne. Je tâtonnais avec la main droite le matelas, espérant qu'elle se trouvait à mes côtés. Je sentis alors une main chaude, imposante attraper la mienne et la serrer doucement. J'étais incapable de voir avec exactitude qui était là tellement ma vision était floue mais sa voix à l'intonation grave... Je ne l'avais jamais entendu...
- Du calme... Tu as besoin de repos...
- Où est... Mira...
- Elle va revenir... Il faut que tu dormes...
- J'ai froid...
- Je vais arranger ça... Dors maintenant...
Je sentais sa main se resserrer sur la mienne et quelques instants plus tard, une douche chaleur grimper le long de mon bras. Arriver au niveau de mes omoplates, elle se diffusa dans la totalité de mon corps. Elle était douce mais assez chaude pour me réchauffer et c'était étrange mais j'avais aussi l'impression que ma douleur s'estompait. Je me sentais bien. J'étais fatigué mais je me sentais bien... Alors que mes yeux se fermaient, que j'étais sur le point de gagner le sommeil, je l'entendis se lever sans pour autant qu'il ne lâche ma main.
J'ai difficilement tourné la tête en direction du bruit de la chaise qui se reculait, apercevant une petite lueur rouge, entendant dans le même temps un petit "zip" provenant d'un briquet. L'odeur de cigarette ne tarda pas à venir se frotter à mes narines. Ce n'était pas celle que Ben avait l'habitude de fumer, elles ressemblaient plus aux miennes... Et au moment où la flammèche vint éclairer son visage, je n'ai pas pus le distinguer correctement mais... J'ai pu apercevoir très clairement ses yeux, d'un rouge égal à ceux des rubis...
Je ne connaissais beaucoup de légendes sur les humains aux yeux rouges. On les disait maudit ou habiter par le diable... Alors peut-être que je ne me trouvais pas dans l'infirmerie... Peut-être que je ne m'étais pas réveillé... Peut-être que j'étais mort ou entre les deux mondes... Peut-être que c'était un démon qui me tenait la main... Ou la mort... Malgré ces réflexions qui pouvaient paraître effrayantes, j'en conviens, j'en ai esquissé un petit sourire au coin des lèvres.
Si je devais mourir, que mon heure était venue, alors autant le faire comme le capitaine... En souriant !
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