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Shanks

Alors que nous naviguions tous les quatre sur les eaux de Grande Line, bien avant ma rencontre avec Luffy, j'ai fait la connaissance de l'un de mes plus fidèles compagnons. Après être arrivé sur l'île de Cristal, nous nous sommes rendues dans le centre-ville où les villageois nous avaient conseillé de nous faire prédire l'avenir.

Personnellement, tout ce qui est prédiction et ligne de la main moi je n'y crois pas trop ! Mais pour la simple curiosité de la chose, nous y sommes allé. C'est dans une petite ruelle sombre que nous avons trouvé la boutique de prédiction soi-disant infaillible.

Après y être entré, une vieille femme aux cheveux grisonnants est venue à notre rencontre et s'installa face à moi. Elle tourna plusieurs fois ses mains autour de la boule de cristal qui se trouvait sur la table devant elle et se mit à murmurer toutes sortes de mots plus étranges les uns que les autres. Elle fit alors une étrange prédiction au sujet d'un homme dans les bois qui courait un danger. Il était reconnaissable au pendentif en forme de loup qu'il gardait autour du cou...

Après notre visite touristique, nous nous sommes rendue dans une taverne pour nous désaltérer et repenser à la prédiction de cette diseuse de bonnes aventures. Ce n'est qu'après notre troisième verre, qu'il est entré et s'est écroulé couvert de sang sur le pat de la porte. Ben et moi nous sommes précipités pour l'aider et l'avons assis sur une chaise pour qu'il reprenne des forces.

Il n'arrêtait pas de répéter la même chose : « ils sont mort... Je les ai tué... c'est ma faute... » Nous avons essayé de lui faire reprendre ses esprits, nous lui avons donné de l'eau et de quoi manger. Ce n'est que quelques minutes plus tard, que j'ai remarqué le pendentif à son cou, le symbole du loup, comme dans la prémonition de la Bohémienne.

Que s'est-il passé exactement ? Demandais-je.

Il... Il a surgi de nulle part, comme la dernière fois... je... je pensais que si ont été plus nombreux, on arriverait à le tuer mais... il est trop rapide...

- Qui ça « il » ?

- Mais enfin, la bête ! S'écria le villageois.

Vous venez d'arriver ici non ?

- On est que de passage. Leur expliqua le second.

Ça explique que vous ne soyez pas au courant !

- De quoi au juste ?

- Il y a quelques mois de cela, une bête a fait son apparition dans la forêt qui entoure ce village. Quiconque s'aventurait dans la forêt disparaissait ! On ne sait pas ce qu'est cette chose ! à vrai dire, personne ne l'a vue réellement... Certains disent que c'est le diable en personne !

- Le diable ? Et puis quoi encore ? Je n'ai rien entendue d'aussi stupide...

- Capitaine !

- On va vous en débarrasser de votre bête si elle vous fait si peur que ça !

- Vraiment ? Enfin... Vous êtes sûr ? Tous nos meilleurs hommes ont été tués par cette chose !

- J'en ai vu d'autres !

Nous sommes partis, épées et revolvers à la main en direction de cette forêt lugubre où rôdait la "bête" qui hantait les pensées de ses pauvres villageois. Alors que nous étions sur le point d'y entrer, un homme armé de tout un attirail de fusil et de couteau nous arrêta.

Il nous proposa son aide et s'est avec une pointe d'amertume que j'ai acceptée. Je ne savais pas ce qui allait se passer mais jamais je n'aurais pensé qu'un homme puisse se montrer plus cruel qu'une bête. Et s'est à ce moment-là que l'on se demande lequel des deux est le plus humain...

Je peux vous poser une question ? Demanda Yassop à l'homme qui les avait rejoint.

Je vous écoute !

- Vous savez ce que l'on va affronter là-dedans, pas vrai ?

- Ça se pourrait...

- Alors qu'est-ce que c'est ?

D'un coup, il nous fit signe de nous arrêter et de nous disposer de sort à former un cercle. Je ne savais pas ce qui nous attendait mais lui de toute évidence savait exactement ce à quoi nous avions affaire. Bête, mutant, Zoan ou Démon ? À ce moment-là, tout ce qui pouvait m'importer était la sécurité de mes compagnons...

Nous entendions autour de nous les pas feutrés de l'animal, les branches et les feuilles se briser sous ses pattes et puis... plus rien... Comme si la terre entière s'était arrêtée de tournée... Comme si elle avait arrêté de respirer... Comme si nous avions cessé de vivre...

Amènes-toi fils de pute, je t'attends !!

L'homme se mit à hurler et tirer des rafales de balles en direction des buissons à quelques mètres de nous, nous faisant sursauter avec un tel vacarme. Quelque chose en sortit pour se réfugier dans la forêt. Il nous fit signe de le suivre et de prendre en chasse l'animal. Plus nous avancions et plus je me demandai ce que pouvait bien être cette chose.

Après plusieurs heures de traques, elle avait fini par nous échapper. La poursuite de l'animal nous conduisit dans un coin reculé de l'île où se trouvait un village fantôme, désertée par les habitants. Les maisons délabrées tombaient en ruine et l'on pouvait voir sur les murs la moisissure s'installer ainsi que la végétation qui reprenait petit à petit ses droits.

Qu'est-ce qu'on chasse exactement ? Demandais-je.

Quoi, vous l'avez jamais vue ?

- On vient d'arriver ici...

- Vous êtes de passage et vous aidez ses crétins de villageois ?

- Où est le problème ?

- Ils n'ont pas voulu m'écouter quand je leur ai dit de quitter l'île ! D'aller faire leur vie sur un autre morceau de terre... Je les ai prévenue qu'elle allait toutes finir par les tuer ! Et voilà où on en est aujourd'hui... J'en suis réduit à faire équipage avec une bande de pirates froussards !

- Hey ! Vos réflexions vous les gardez pour vous ! Parce que nous aussi ça ne nous fait pas plaisir de faire équipage avec vous ! Fou dangereux de la gâchette ! S'écria Yassop.

Bon ça ne répond toujours pas à ma question... C'est quoi qu'on chasse exactement ?

- Le loup-garou ! Affirma-t-il un sourire au coin des lèvres, comme si la réponse l'amusait.

Quoi ? C'est une blague ? Demandèrent les pirates.

Où Lycanthrope si vous préférez...

- Attendez, vous allez me dire que vous êtes un chasseur de loup-garou c'est ça ? Pourquoi pas des vampires aussi pendant que nous y sommes ? S'exclama le second en riant.

Je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer de vampire pour l'instant mais je peux vous assurer que les lycan ça existe et celui qui est sur cette île n'est pas comme ceux que j'ai pu chasser...

- Vous vous payez nos têtes c'est ça ?

- Est-ce que j'ai une tête à plaisanter ?

- Heu... Non pas vraiment...

- Ce loup-garou est plus rapide et plus fort que la moyenne, de plus, il est bien plus malin que c'est congénère !

- Depuis quand vous chassez les lycan ? Demanda Lucky.

Depuis qu'un de ces salopards à tuer ma femme et ma fille ! Affirma-t-il en rechargeant son arme. Et quand je suis sur une piste, je ne la lâche pas et je lui laisse pas le temps de se reposer !

Nous étions donc embarqués dans ce qui semblait être une chasse au loup, sortie des comtes de fée avec cet homme plus remonté que jamais et bien décidé à exterminer leur espèce. Plus nous avancions dans la forêt et plus j'avais cette dérangeante impression d'être espionné.

Mes compagnons ne semblaient pas ressentir la même chose que moi. Ils suivaient l'homme d'un pas sûr qui semblait savoir ce qu'il faisait. De temps en temps, il regardait le sol et cherchait des traces de sang, trouvait des branches brisées, signe du passage de la bête.

Plus nous la traquions et plus nous avancions en direction des montagnes. Il nous arrêta, dans ce qui semblait être un camp. En fait, un convoie de transport de prisonnier... Il y avait une cellule, des sacs de couchage, des tentes et un endroit où faire du feu.

Sans vraiment que je ne m'en rende compte, nous nous sommes retrouvés pris au piège. Il nous avait incité à faire une pause, nous nous sommes installés autour du feu et pendant que nous discutions, il en avait profité pour prendre nos armes.

Debout ! Ordonna-t-il.

Oh ! Qu'est-ce que tu fais ? Demandais-je en me levant.

Entrez dans la cellule ! Dit-il en pointant une arme en direction de mes compagnons. Vous trois vous entrez, le roux, tu restes avec moi...

- Ok...

- Capitaine ?

- Faites ce qu'il dit, tout se passera bien !

J'ai regardé mes hommes entrés dans la cellule. Il ferma la porte à clef et m'enchaîna à la roche où étaient plantés des pieux. Il me demanda de ne rien tenter et si j'avais le malheur de faire quoique se soit, il n'hésiterait pas à me descendre.

Avant de partir, il me fit une entaille dans la main avec un couteau et me laissa seul alors que je ne savais pas ce qui allait bien pouvoir suivre. Du moins... j'avais une petite idée de ce qui allait se passer mais je m'efforçais de ne pas y penser. À vrai dire, ça ne me plaisait pas trop de devoir jouer les appâts.

Quelques minutes plus tard, je put apercevoir ces yeux jaunes me fixer en direction de la forêt. Mes craintes se confirmaient, j'allais bel et bien servir d'appât... L'homme qui nous accompagnait, quant à lui, était en hauteur derrière moi et se préparait à ouvrir le feu. S'il ratait son coup et que je mourais, je suppose qu'il recommencerait avec l'un de mes compagnons.

Et puis soudain le loup sortit des bois, longeant la forêt en passant près de la cellule où se trouvaient mes hommes qui s'étaient regroupés au centre de celle-ci. Son pelage avait une couleur blanche, il avait une taille et une corpulence plus imposante qu'un loup normal... Il devait se douter que c'était un piège, je le voyais observer l'endroit, renifler un peu partout tout en s'approchant de l'endroit où je me trouvais.

J'ai tiré sur mes chaînes pour essayer de me détacher et je pense que le bruit a dû l'attirer puisqu'en quelques secondes, il s'est retrouvé face à moi, les babines retroussées... Son souffle brûlant sur mon visage et son haleine ne me rassurait pas le moins du monde mais bien vite, il arrêta de grogner et dressa ses oreilles vers l'avant. Un bruit l'avait alerté... Même moi je l'avais entendu, ce petit "clic" qui provenait du chasseur...

Et en deux bonds, il se retrouva sur le rocher où était grimper l'homme qui nous avait piégé. Je pouvais sentir les petits morceaux de gravats qui tombaient sur ma tête. Je ne pouvais voir ce qui se passait mais j'ai entendu plusieurs coups de feu avant de voir ce chacal dégringoler les rochers en tenant son couteau en main. Le loup l'a alors rejoints et donner un violent coup dans les côtes, le faisant s'écraser contre la montagne. De là où j'étais, j'ai pu entendre les os de son corps se briser...

Le lycan s'approcha de lui à pas feutrés, il se méfiait. L'homme était incapable de se relever et nous, nous ne pouvions rien faire pour l'aider. Ben attrapa un bout de bois près de la cellule et le lança sur la tête de l'homme-loup dans l'espoir de le faire changer de cible. Mais ce n'eus pas l'effet escompté...

Hey ! Ça fait mal enfoiré !

- Bah voilà autre chose...

- Hey le sac à puce attaque-toi à quelqu'un de ta taille ! Affirmai-je en tirant sur mes chaînes.

Parce que tu crois que tu es en mesure de faire quelque chose enchaîner comme ça ?

- Pourquoi est-ce que tu t'en prends à lui ?

- Ce serait plutôt à lui qu'il faudrait poser la question ! Ce gars me colle au train comme la puanteur au derrière d'un phacochère !

- Tu as tué tous ses gens ! Hurla le chasseur à l'agonie. Tu as tué ma femme et ma fille !

- Quoi ? Tu débloques mon gars... Personnellement, je n'ai jamais fait de mal à un humain, je cherche plutôt à les protégés !

- Te fou pas de moi !

- Qu'est-ce que tu comptais faire toi avec ces types ? T'en servir d'appât ? Mais tu ne sais même pas ce que tu essayes d'attraper en finale ! Dit le loup-garou en reprenant sa forme humaine. Tu n'es qu'une pauvre tâche qui sait pas quoi faire de sa vie alors tu cherches un but à atteindre pour ne pas sombrer ! Tu me fais pitié...

En fin de compte, le loup-garou en question était une femme. Elle était grande, les cheveux longs et de couleur blanc comme la neige. Une fois qu'elle eut fini son sermon, elle libéra mes compagnons de la cellule où ils étaient enfermés et vint ensuite vers moi pour me détacher.

Elle déchira un bout de son t-shirt pour en faire un bandage et le poser sur ma plais puis elle se dirigea vers le chasseur qui l'avait traqué pendant tout ce temps et l'aida à se relever. Elle nous conduisit à travers les bois jusqu'au village où nous avions accosté et le laissa à l'entrée de l'hôpital.

Mais si ce n'était pas vous qui avez tué tous ses gens, qui le faisait ?

- Vous avez deux options, soit je vous mens et vous pouvez continuer à dormir sur vos deux oreilles pour le restant de vos jours, soit je vous dis la vérité et vous n'oserez plus jamais fermer l'œil de votre vie !

- Je vais prendre le risque de la vérité ! Affirmai-je en souriant.

Un vampire... ça faisait quelque temps que j'étais sur sa trace mais bon maintenant il est mort...

- Vous vous en êtes occupé ?

- Il a bien fallu que quelqu'un s'en charge sinon qui sait le nombre de victimes qu'il aurait pu faire encore !

- Et le villageois revenu au village il y a deux jours ?

- Il est arrivé au mauvais moment, je l'ai protégé du mieux que j'ai pu !

- Qu'est-ce que vous allez faire maintenant ?

- Maintenant ? Je ne sais pas...

- Vous avez quelque part où aller ?

- Je vais là où l'on a besoin de moi... Là où me porte le vent...

- Pourquoi vous ne viendriez pas avec nous ?

- Vous êtes sûr de vouloir de quelqu'un comme moi avec vous ?

- Oui, pourquoi pas !

- Bon et bien c'est d'accord !

- Heu au fait... Juste comme ça, les nuits de pleine lune ça craint ? Enfin je veux dire...

- Vous en faites pas, je n'ai jamais mordu ni mangé personne !

- Ah temps mieux alors ! Dis-je en affichant un grand sourire.

Nous on aurait préféré ne rien savoir ! Affirmaient en coeur les trois autres hommes.

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