A
Je m'attendais à une réponse mais elle ne vint jamais.
Je tourne donc la tête vers lui pour la troisième fois et le vis me détailler de tout mon long.
Je rougis, gênée, et m'exclame en le voyant persister:
- Ça va j'te dérange pas ?
Ce dernier fronce les sourcils et dévie ma question en s'exclamant à son tour:
- Putain, j'avais pas remarqué ton visage si enfantin avec cette nuit noire.
Je pris tout d'un coup un air outré, le trouvant très culotté.
- De quoi tu parle ? Tu dois avoir le même âge que moi !
Il lâche un rire nerveux et tire une nouvelle fois sur sa clope.
- J'suis vraiment pas sûr de ça.
La fumée sortait de sa bouche durant ses paroles.
C'était étrangement sexy.
- Ah ouais ? Genre t'as pas 16 ans ? 17 alors ? Ou bien 15 ?
Il ouvre les yeux, comme pour être sûr de ce qu'il venait d'entendre, et écrase sa cigarette dans le sable en secouant la tête.
- Eh l'écologie trou du cul !
Il ne m'écoute pas et laisse tomber son dos contre le sable, plaçant ses bras sous sa tête.
- Alors tu as 16 ans hein ?
Je souffle et ressent un frisson quand le bruit des vagues fut un peu plus prononcé.
- Ouais et ?
Il ne répond pas et je compris assez vite pourquoi car un bruit de briquet s'enclenche peu de temps après, juste derrière moi.
Une petite lumière vint une fois de plus illuminer la nuit, et la voix rauque de mon partenaire se mit de nouveau a retentir:
- J'en ai 20, bientôt 21.
Je me retourne vers mon interlocuteur et ouvre grand la bouche, lâchant une injure incompréhensible.
Il rit en vue de ma réaction mais se fit couper par mon cri:
- 20 ANS ?? MAIS T'AS L'AIR D'UN BÉBÉ !!
Il éclate de rire et plaque sa main droite en plein dans son visage.
Son rire est vraiment sexy.
Roh ferme la.
Il se rassied et prend une grande inspiration.
- Bon, j'vais me présenter maintenant qu'on a commencé à se parler, au point où on en est.
Il pivote son corps vers moi, totalement en face de ma personne, et me tend la main, que je serre en retour.
- Nick Austin, 20 ans. Enchanté...
- July. July Baker.
- Enchanté July Baker.
On se lâche les mains et mon téléphone se mit a vibrer dans ma poche de jean.
Je le pris et vis avec horreur le nom de mon père.
Nick remarque que mes larmes montent et fronce les sourcils.
- Ne décroche pas si tu n'en a pas envie.
J'hoche la tête, peu sûre de vouloir faire ce qu'il dit, et éteins finalement mon écran avant de le ranger dans ma poche.
En voyant mes poiles s'iriser le long de mes bras, Nick se déshabille de sa longue veste et me la tend pour la poser sur mes épaules.
- Tu n'es pas obligé..
- Je sais mais tu sanglote et tu as froid. Je vais au moins essayer de résoudre un des deux problèmes.
Je le remercie en rougissant, et lui se retourne une fois de plus face à la mer.
- Bon, tu te décide à me raconter ce qu'il t'arrive ?
Je souffle grandement, sentant ma tristesse monter jusqu'aux étoiles.
- Qu'est-ce que tu veux savoir ?
- Pourquoi une fille de 16 ans pleure et hurle de désespoir au milieu de la nuit dans une plage déserte ?
- Parce que le monde me déteste.
« Aidez-moi, c'est comme si les murs s'effondraient. Parfois j'ai envie d'abandonner. Aucun médicament n'est assez fort ».
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