0.1


🔴 J'espère que vous avez lu la page précédente car je vous aurais prévenu ! Ne soyez pas choqué. L'histoire traite de sujets vraiment graves.




Les premières lueurs du jour se faufilèrent timidement à travers les rideaux. Il était tôt, si tôt que les écoliers auraient déjà dû être assis en classe, s'il n'y avait pas eu ces vacances estivales. Les travailleurs, eux, se hâtaient de rejoindre leurs bureaux. Mais en cet été enchanteur, bien des chanceux étaient partis en quête d'aventures avec leur famille ou leurs amis. D'autres, plus solitaires, avaient choisi de se nourrir du soleil et des vagues. Les plus studieux, quant à eux, s'affairaient paisiblement, assis à leur bureau ou emmitouflés dans leur couette, savourant la douceur de cette saison bénie des dieux.

Dans un paisible quartier de Daegu, où les maisons s'alignaient telles des soldats en rang serré, deux voitures de police étaient stationnées devant l'une d'entre elles depuis plusieurs minutes.

Tout semblait tranquille dans ce quartier, où les voisins se connaissaient tous et échangeaient des sourires chaleureux. Pourtant, la réalité était loin d'être aussi douce.

La maison en question, blanche comme neige, était entourée d'élégantes fleurs et d'un gazon parfaitement ordonné. Tout, de l'extérieur, semblait propre et bien rangé.

Un étrange personnage à la chevelure sombre, habillé de noir et arborant un blason autour de son cou, descendit d'un véhicule aussi noir que la nuit. Il tenait une cigarette entre ses doigts fins, qu'il porta à ses lèvres avant d'enflammer le bout avec un briquet tiré de sa veste. Le regard perdu sur la demeure qui s'élevait devant lui, ses cheveux voltigeant au gré du vent, il secoua la tête avec une touche de désillusion.

À peine venait-il d'être promu inspecteur de la brigade des mineurs qu'il se retrouvait déjà confronté à une affaire épineuse.


« Inspecteur Kim », appela un policier en uniforme qui se précipita vers lui. « Nous sommes prêts à entrer », informa-t-il.


« Ok... Allons-y », répondit l'inspecteur après avoir écrasé sa cigarette d'un geste sec de sa semelle.


L'inspecteur Namjoon s'avança avec détermination, son arme à la ceinture, suivi des autres policiers. Ils atteignirent la porte de la maison, où deux agents étaient postés de chaque côté. Deux autres les suivaient, se faufilant lentement avec une légère courbure dans leur démarche. Soudain, l'un des policiers fit passer Namjoon devant lui, et d'un coup de pied rapide, enfonça la porte.

La voix de l'inspecteur résonna alors dans la pièce.

"Police ! Les mains en l'air !"


À l'intérieur, un homme était assis calmement, une bière à la main - comme s'il les avait attendus-. Cet homme - Kim Bae - fut alors arrêté pour pédopornographie, prostitution infantile, viol et abus sur mineur de moins de quinze ans. En l'occurrence, son propre fils.

Les mots sortaient de la bouche de l'officier, sombres et inquiétants, avertissements contre toutes les menaces qui planaient dans l'air. Le silence était de mise, tout ce qui était dit serait retenu contre Bae. Les perceptions changent rapidement devant la tragédie, et Namjoon se sentit nostalgique de l'espoir qu'il avait en la nature humaine.

L'homme fut violemment propulsé au sol, sans ménagement, comme si la terre avait été son seul repère. Les menottes se refermèrent sur ses poignets avant qu'il ne soit traîné dehors, comme une immondice qu'on aurait jetée sur le trottoir.

L'inspecteur s'engouffra dans la salle à manger, éclairé par les rayons de soleil qui perçaient timidement les volets fermés. Son regard se posa sur le verre de lait abandonné sur la table, à côté d'une tartine de pain mordillée. Un frisson parcourut son échine, comme s'il entrevoyait l'innocence bafouée d'un enfant.

“Inspecteur ? Le gamin est là-haut. Nous avons appelé une ambulance qui est en chemin”, annonça un homme en uniforme.


Acquiesçant silencieusement, l'inspecteur emboîta le pas de son collègue jusqu'au palier. Devant la porte close, il interrogea d'une voix rauque :

“Comment va-t-il ?”

“Il est inconscient... Son père... Cet homme a dû lui donner quelque chose comme un somnifère ou une drogue ayant les mêmes effets…

L'inspecteur hocha simplement la tête, avant de franchir le seuil de la chambre, souhaitant ardemment que le temps puisse effacer la douleur de cet enfant, comme une vague qui efface les traces sur le sable.


Au rythme des pas feutrés de l'inspecteur, la porte s'ouvrit sur une pièce à la taille idéale. Les murs d'un bleu profond étincelaient sous les rayons étirés du soleil levant. Des peintures d'oiseaux, libres et insouciants, avaient pris leur envol dans un ciel bordé de nuages si beaux qu'ils semblaient irréels. Au fond, contre le mur de gauche, une garde-robe renfermait des vêtements soigneusement pliés. Au milieu de la pièce, un lit aux draps bleus apaisants semblait garder son occupant, qui sommeillait encore.



L'inspecteur avala nerveusement sa salive avant de s'approcher du lit. Un tas de cheveux châtains jaillit de sous la couverture, suivi d'un visage familier qu'il avait vu mille fois dans les vidéos qui leur avaient été fournies pour dénoncer les actes atroces commis par cet imposteur qui se disait père. L'enfant, bien que profondément endormi, était tourmenté, agité, comme si les horreurs qu'il avait subies le hantaient même dans son sommeil.


La rage se mit à bouillonner en lui. Comment peut-on infliger pareille horreur à un innocent enfant ? Comment un père peut-il sombrer si bas, jusqu'à prostituer son propre fils pour de l'argent ? Aucune excuse ne saurait justifier une telle abomination.

"Inspecteur ?" Une voix l'arracha à ses pensées tourmentées. "L'ambulance est là, nous pouvons partir."

Il acquiesça d'un signe de tête, mais son esprit était déjà ailleurs. Il se rendrait à l'hôpital plus tard. Pour l'heure, il devait trouver des indices sur les criminels de ces vidéos abjectes.


"Allez-y sans moi. Je resterai ici un peu plus longtemps, pour fouiller les lieux."


L'autre hocha la tête et s'esquiva. L'inspecteur resta seul, plongé dans ses réflexions. Comment peut-on être aussi inhumain ? Les larmes montèrent aux coins de ses yeux, mais il s'obligea à les retenir. Il n'avait pas le droit de céder à ses émotions. Il devait trouver ces monstres, pour que justice soit rendue.






°





L'inspecteur avait les yeux plongés dans le vide, l'esprit encombré par des pensées sombres. Il avait attendu des heures dans le couloir de l’hôpital pour enfin voir l'adolescent blessé. Jo Meena, psychologue, vint à sa rencontre. Une amitié les liait, des années d'expérience commune. Ils échangèrent de chaleureuses accolades.


“Jo Meena, mon amie de toujours !”

“Inspecteur Namjoon, vous semblez en avoir vu de toutes les couleurs.”


“Je suis reconnaissant que tu sois venue”, répondit-il, prenant le mug de café qu'elle lui tendait.

“Tu sais bien que c'est mon travail,” sourit-elle. “Alors, quel est ton rapport cette fois-ci ? Quelle triste histoire t'a-t-on confiée ?”

Le jeune inspecteur, la mine grave et la voix tremblante, soupira longuement avant de se saisir de sa boisson et d'inviter son amie à le suivre jusqu'à l'ascenseur. Ils s'y engouffrèrent en silence, Namjoon se préparant mentalement à narrer l'histoire de ce pauvre enfant qu'il avait suivi de près.


C'est alors qu'il commença à parler, doucement d'abord, avant d'évoquer plus en détail le sort tragique de Kim Taehyung, un garçon de quatorze ans, contraint à jouer des rôles inappropriés devant des caméras avides de déviances. Et cela durait depuis deux ans. La psychologue, le visage fermé, marquait chaque détail dans son esprit, cherchant à comprendre en silence.


Alors qu'ils atteignaient le troisième étage, Namjoon finit son récit en précisant que la mère de l'enfant est décédée il y a quatre ans, foudroyée par un cancer du sein. Ils sortirent de l'ascenseur pour rejoindre la chambre où une mission difficile les attendait.

“Cela me rappelle l'histoire de la petite Hana…”


La psychologue semblait plongée dans ses souvenirs, le regard lointain posé sur quelque chose d'invisible. Les mots semblaient sortir de sa bouche comme de douces notes de musique, un brin mélancoliques. Elle se remémorait ces tragiques histoires qui se répétaient bien trop souvent, où la mère disparaissait laissant le père s'acharner sur leur enfant.


À l'évocation de la petite Hana, elle laissa échapper un long soupir empreint de tristesse. Mais elle se ressaisit vite pour évoquer l'espoir que Taehyung, lui aussi, puisse un jour retrouver une vie paisible. Car la psychologue avait aidé bien des enfants tout au long de sa carrière, et elle était déterminée à faire de même pour le jeune Taehyung. Après tout, ses compétences avaient été sollicitées car quelqu'un croyait en elle..

Une inspiration profonde et un regard échangé entre l'inspecteur et la psychologue suffirent pour s'accorder sur leur méthodologie. Ils franchirent ensemble la porte de la chambre de l'adolescent. Le docteur, qu'ils avaient salué au préalable, se tenait à l'entrée pour leur faire part des résultats de l'examen.

"Nous avons dû intervenir rapidement pour vider son estomac, il avait absorbé une dose massive de Zolpidem, un somnifère dont l'effet est redoutable. Il était sûrement en état de confusion lors de votre arrivée", expliqua doucement le praticien, souci manifeste pour le jeune homme qui dormait dans son lit. "Nous avons également remarqué des marques sur son corps, essentiellement sur ses poignets et ses chevilles... Et il n'accepte la présence de personne auprès de lui..."



Les paroles du médecin firent échos dans le silence oppressant de la chambre. Namjoon, ému par la gravité de la situation, se dirigea avec précaution en direction de l'adolescent. Il s'avança légèrement, lentement, comme s'il risquait de briser l'atmosphère feutrée du lieu.


Meena approcha d'un pas léger jusqu'au lit du garçon, tandis que l'inspecteur préféra prendre place un peu plus loin. Taehyung était là, allongé, retranché sous les draps, comme réfugié dans un cocon protecteur. Ses longs cheveux châtains voilant son visage, il refusait obstinément de relever la tête.


Alors, Meena doucement entrouvrit la conversation : 

"Bonjour Taehyung... Mon nom est Jo Meena, mais tu peux m'appeler comme tu le souhaites." Fit-elle dans un sourire délicat.


Le garçon fermait obstinément les lèvres. Il avait juré de ne parler à personne, ni à elle, ni à quiconque. Il se demandait même pourquoi il était ici. Peut-être avait-il encore succombé à une overdose ? S'il en était ainsi, son père avait l'habitude d'appeler un médecin ami pour le soigner à la maison. Il ne risquerait jamais de l'emmener à l'hôpital, à moins que... peut-être étaient-ils complices, ces gens aussi ?

« Peux-tu me parler de la dernière chose dont tu te souviens ? » demanda gentiment la psychologue.



Cela sonnait faux, incroyablement faux, et Taehyung se méfiait. Combien de personnes son père avait-il amenées à la maison pour feindre la gentillesse, avant de l'abuser et de donner de l'argent ? Des tas.

Taehyung ne faisait plus confiance à personne, surtout pas aux adultes.

Taehyung se sentait méfiant. Les adultes ne semblaient plus avoir sa confiance et il se barricadait dans une armure invisible pour se protéger de leurs mensonges, qui n'avaient pour but que d'exploiter son innocence. Les silhouettes de la psychologue et de l'inspecteur planaient encore dans la pièce, telle une ombre inquiétante, avant qu'ils ne finissent par laisser le jeune garçon se reposer. Pourtant, cette paix n'arrivait pas à apaiser son esprit bouleversé, il n'avait pas daigné répondre à la moindre des questions posées. Il préféra s’enfermer dans son mutisme.





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Ah ah ah😅 j'attends vos retours...
Je sais que j'ai frappé fort pour un premier chapitre qui aurait dû être doux mais tout ce qui sera noté dans les chapitres de "Don't cry" est important pour l'histoire.
Il est donc important que je commence là

À bientôt pour le prochain chapitre.

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