Défi 6 - Brûlure [Itachi Uchiwa]

Bijour.

Ce défi a été initié par Klynde et j'ai enfin un petit peu d'inspi pour le relever!

Voici les règles à respecter:

Nombre de mots: Entre 1000 et 2000
Œuvre: Naruto
Univers original ou non: Original
Protagoniste à choisir: Itachi ou Mizuki
Cinq mots à placer: Populaire / Tarte / Cendre / Ivre / Plume
Thème: Trahison
Genre: Libre
Limite de temps d'écriture : Aucune

Bonne lecture :')


***


Itachi était à deux doigts du vide.

Il voyait tout. Les reliefs au loin, les rivières qui serpentaient et se nouaient autour des collines, les vallées ouvertes et les hameaux qui ne formaient qu'une tâche insignifiante parmi l'immensité du paysage. Pas un nuage dans le ciel, rien qu'une immensité de bleu.

Rien ne bougeait. Tout était grand et petit à la fois, dans un tout pas assez précis pour déceler un infime mouvement. Le monde semblait être en pause, et Itachi souhaitait que cela soit le cas. Il brûlait, tant il aurait aimé que tout ceci reste figé pour l'éternité. Pas besoin de pleurer sur le passé, pas besoin de craindre l'avenir. L'inertie du monde aurait été son refuge serein, la beauté simple du paysage son sanctuaire. Si les secondes n'avaient pas eu le malheur de défiler, il se sentirait bien. Si bien.

Mais un courant d'air chaud lui caressa le visage pour lui dire qu'il vivait encore, là, dans la réalité, aussi magnifique que monstrueuse. Des oiseaux s'envolèrent brusquement, laissant derrière eux quelques plumes s'effondrer dans le vide. Le même vide devant lequel Itachi se tenait.

Il inspira longuement. 

Et il sauta.

Il l'avait fait tant de fois. Et pourtant, il vivait sa chute comme si elle avait été la toute première.

Itachi aimait ce sentiment de flottement que lui offrait le vide sous ses pieds. Il aimait brûler ainsi. Il laissait toujours ces quelques affreuses secondes défiler comme si elles avaient été des heures, le temps de commencer à sentir son cœur s'accélérer sous la pression et les caresses du vent se muer en secousses. Il aimait cette sensation de ne plus s'appuyer sur rien, de n'avoir plus rien à quoi se tenir. Il se sentait ivre, mais son enivrement était clair, limpide. Il voyait tout, encore mieux qu'en haut. Ce n'était pas logique, et il le savait; mais Itachi n'avait plus envie de s'élever. 

Puis venait le moment où il fallait choisir de se laisser partir ou de se sauver. Et malgré la souffrance que lui infligeait son âme écorchée à chaque seconde qui défilait, il ne partait jamais. Et Dieu, ce qu'il aurait aimé être faible.

Il cessait alors d'être une trainée de cendres s'évaporant dans l'air et plantait sèchement son kunaï dans la falaise qui le suivait tranquillement dans sa chute.

Il avait l'impression d'être écartelé à chaque fois. Cela lui faisait tellement mal aux bras. Le manche devenait brûlant, crépitant, et il n'avait pour souhait le plus profond que celui de lâcher prise.

Mais Itachi tenait bon. Il se disait qu'il avait le pouvoir de trancher la falaise en deux, comme il aurait aimé hacher ce sentiment malade qui se terrait en lui depuis de longues années déjà. Mais on ne pouvait torturer un sentiment. Alors, il griffait la falaise.

Il se fichait éperdument des gravats et des poussières qui lui tombaient dans les yeux. Dans les derniers mètres de sa descente, il ne voulait voir rien d'autre que le ciel.

Puis ses pieds se reposaient sur une attache, et la vie reprenait. C'est de cette seule façon qu'il aimait retourner à la réalité. Pas en se réveillant le matin d'un beau rêve, pas en souffrant de cet enfer qui lui revenait à la figure de temps en temps. Juste en tombant. C'était bon, de tomber.

Parfois, Kisame l'attendait sur la terre ferme et sans s'offusquer de cette étrange manie qu'était celle de fendre le vide, il lui demandait nonchalamment s'il n'avait pas une envie de tarte. C'était bien ce que Itachi appréciait chez le déserteur de Kiri, le fait qu'il n'en avait jamais rien à faire. Il ne lui posait jamais de questions. Et c'était bien ainsi.

Mais cette fois ci, son cruel coéquipier n'était pas là. Et Itachi en était d'autant plus soulagé. Il n'avait envie de voir personne.

Alors, il s'allongeait dans l'herbe. Et il pensait.

Itachi se disait souvent que ça ne servait à rien de ressasser ce qui avait déjà été marqué au fer rouge dans le temps. Parce que s'il y avait eu un moyen de changer les choses, il n'aurait pas si mal. Il n'aurait pas envie de tomber. Et il ne brûlerait pas. 

Mais ce genre de pensées s'accrochaient tout de même à lui, sans lui laisser le temps de respirer.

Il se disait qu'il aurait aimé ne pas avoir été aussi populaire à l'école. Que les yeux n'auraient pas dû se tourner vers son aura étincelante. Il n'avait jamais voulu briller. Et à la place de lui laisser la liberté de mener son existence comme il l'entendait, on lui avait mis le feu. 

Ce que personne n'avait jamais su, c'est qu'il n'était pas taillé pour ça. Comme il aurait aimé apporter l'espoir autour de lui plutôt que le sang la trahison. Et il savait que ce regret éternel ne cesserait jamais de le poursuivre. Il se rassurait en disant que dans la mort, il avait sauvé des vies. Mais il était conscient que ça n'effacerait jamais les tâches de sang indélébiles sur ses mains. Et ces tâches le brûlaient. Il se demandait comment sa peau faisait pour ne pas s'émietter.

Mais Itachi avait encore un espoir. Balbutiant, mais bien réel. Lorsqu'il regardait le ciel, il se disait que si le monde avait été aussi monstrueux, les nuages auraient été écarlate plutôt qu'immaculés. Mais en attendant, c'était ses pupilles qui avaient viré au rouge. Et la pureté des nuages qui se reflétaient dans ses yeux auparavant était parti avec.

Mais les nuages ne brûlaient pas encore. Alors il y avait encore de l'espoir.

Itachi eut alors une pensée pour son petit frère. Comme il en avait toujours dans ces moments là. Il imagina quelques instants ce que ça aurait pu être de le voir grandir. D'avoir enfin assez de temps pour lui. Il en avait, du temps, maintenant. Mais Sasuke n'était pas là. Et ce temps... Il ne savait plus s'il avait envie qu'il passe, qu'il s'arrête ou qu'il remonte.

C'est lorsqu'il sentit son cœur se serrer qu'il chassa ces douloureuses pensées de son esprit. Itachi avait encore des choses à faire. Il savait qu'il était condamné, et que sa trahison, même s'il ne l'avait jamais souhaité, ne lui serait jamais pardonnée. Il s'était fait une raison.

Itachi se leva. Son regard s'attarda sur le manteau aux nuages aussi écarlate que ses yeux gisant sur le rocher où il l'avait laissé. Grisonnant sous la poussière tombée de sa dernière chute.

Mais il n'alla pas la chercher. Pour une fois, Itachi voulait se laisser le temps de respirer.

Il remonta la falaise sous le soleil bien trop chaud pour son âme froide, mais qu'il accueillit allègrement dans la beauté de sa nouvelle chute rédemptrice, dans ce vide qui était le seul à lui ouvrir les bras.

Et pour une fois, au lieu de se consumer, Itachi se sentit briller.


***


- 1142 mots - 


J'espère que ça vous a plu. J'ai récemment rêvé que je sauvais Itachi, et ça m'a un peu remuée et donné envie d'écrire quelque chose sur lui. J'ai surtout maudit mon réveil qui a sonné au moment où j'allais faire éclater la vérité :')

J'aimerais beaucoup me remettre à écrire tout plein de défis, mais le temps me manque. Je suis tout de même contente d'avoir réussi à écrire ce petit one-shot intempestif!


Voici mon défi:

Nombre de mots: Au moins 1000
Œuvre: Naruto
Univers original ou non: Libre
Protagoniste à choisir: Tsunade, Jiraya ou Orochimaru
Cinq mots à placer: Tube / Tournesol / Bleu / Dictateur / Betterave
Thème: Libre
Genre: Romance
Limite de temps d'écriture : Aucune


Bonne soirée!

Emweirdoy

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