5.

Et elle repart, me laissant seule avec mes questions.

Des patients ? Je ne pense pas être malade mentalement, et encore moins physiquement.

Et pourquoi mes parents n'ont pas eu leur mot à dire ? Car c'est certain qu'ils ne m'auraient pas envoyé ici sans me consulter avant, et encore moins sans leur dire au revoir...

*~*

Effectivement, mon doigt a à peine le temps de presser le bouton que les attaches disparaissent miraculeusement dans le lit.

Contrairement aux apparences, la chambre est entièrement automatisée. C'est ma mère qui m'a appris à reconnaître la technologie. Le miroir de l'armoire semble contenir une caméra, ce qui renforce mon impression d'être prisonnière et surveillée. La porte, en bois et apparence totalement inoffensive compte en fait les allées et venues. J'imagine que si je sors sans y rentrer à la fin de la journée, cela activera l'alarme que je décèle juste au-dessus.

Je décide de laisser mes interrogations au fond de mon cerveau.

Il y a des priorités dans les dizaines de pensées qui assaillent mon pauvre cerveau qui a du mal à suivre.

Premièrement, soulager ma vessie. Deuxièmement, analyser mon environnement, et éventuellement me sortir d'ici. Troisièmement, et dernièrement, me trouver à manger qui soit de préférence sans aucune substance soporifique.

Je me dirige vers les toilettes, et une fois mon affaire finit, chercher mes habits. Car, en effet, une espèce de robe de chambre de très mauvais goûts m'habille. Malheureusement, aucune trace de mon débardeur ou de mon cargo vert.

Après un rapide tour des yeux de la chambre, je repère une armoire, et pioche dedans le premier pantalon et tee-shirt à ma portée.

Je revêts ces vêtements sans vraiment y prêter attention, mais sous la couette pour éviter que le malade qui me surveille à travers les caméras n'aient accès à mon corps.

Je sors de ma chambre presque immédiatement. A ma droite, des escaliers. Je les emprunte, imaginant qu'ils mènent au rez-de-chaussée où se trouvent le réfectoire.

A peine descendue que des odeurs inconnues m'assaillent, ainsi que des cris, des rires et des pleurs.

Je pousse la lourde porte, et m'introduit dans ce qui ressemble à un réfectoire. Un peu étourdie, je mets quelques secondes à me mettre en marche vers le self.

Machinalement, je me sers un peu de tout, et vais m'asseoir.

Je chercher des yeux une table libre, un peu à l'écart, quand une voix me tire de mes pensées :

— Hey ! Tu es nouvelle ? Viens t'asseoir avec nous !

Le garçon a qui appartient cette voix possède des cheveux bleu électrique, et un immense sourire illumine son visage.

Je le regarde, un peu perdue, avant de lui emboîter le pas : après tout, qu'est-ce que cela me coûte ?

Il s'assoit — ou plutôt s'avachit — sur une table. Je m'assois en face de lui, à côté d'une fille aux cheveux châtain.

La discussion est animée, et je me contente de l'écouter, à défaut d'y participer.

Je tourne la tête pour rire à une blague de ma voisine quand je croise le regard d'un gars. Ce dernier me fixe d'un air indéfinissable. Ses yeux, sombres, semblent m'appeler, me supplier. Je finis par détourner le regard, à contre-cœur. Mais je sens toujours son regard aiguisé sur moi.

Finalement, une voix grave et chaude s'élève au-dessus des autres, interpellant l'ensemble de la tablée :

— Qui es-tu ?

Un peu perdue, je cherche à qui il peut bien s'adresser. Mais toutes les têtes sont tournées vers moi, ce qui m'aide à comprendre qu'il me parle.

A moi.

Un peu perdue, je ne sais pas quoi répondre. " Sarah ", je ne trouve pas ça génial comme nom. Et puis, tant que je ne sais pas où je suis et pourquoi, autant donner le moins d'informations sur moi.

Et si je me trouvais un nom de code ?

Je réfléchis, et le seul qui me vienne en tête est " Foxy ". C'est comme ça que Ashley m'appelait...

Et puis non. De toute façon, l'administration de cet endroit doit déjà savoir comment je m'appelle...

— Sarah dis-je en m'adressant à toute la tablée.

Il rétorque alors :

— Moi, c'est Ash. Et Ash tout court, pas Ashton.

S'ensuit une ribambelle de noms que je ne retiens pas le moins du monde. Car son regard est toujours posé sur moi.

Une voix de robot annonce alors :

— Sarah Scott est appelée au bureau de Monsieur Polishard, je répète, Sarah Scott est appelée au bureau de Monsieur Polishard.

Je me lève alors, manquant de renverser mon plateau, un peu stressée. Qui est ce Monsieur Polishard ? Où est son bureau ?

Heureusement - ou malheureusement vu l'état dans lequel je suis lorsqu'il me regarde — Ash se lève :

— Je t'accompagne.

Qui l'a sonné lui ? Personne.

" Peut-être a-t-il reçu un message céleste grâce à son cerveau rempli de vide intersidéral et aspirant toute forme de vie intelligente ? "

Malgré tout je suis plutôt contente qu'il m'accompagne, ça m'évitera de me perdre.

Alors qu'il me rejoint, je remarque qu'il est très grand, et plutôt musclé dans le genre " Militaire grande carrure ".

Il m'adresse un haussement de sourcil, du style " arrête de me reluquer et avance ".

Je réponds d'un haussement d'épaules, malgré mes mains moites et mon cœur qui bat à cent à l'heure. Nous marchons d'un pas tranquille dans les couloirs, lorsqu'il me demande d'un air malicieux :

— Alors comme ça tu t'appelles Sarah... Pourquoi ?

" Mais quelle question idiote ! Parce que c'est le prénom que mes parents m'ont attribué. "

— Pourquoi Ash ?

— Tu marques un point. Tu me racontes, je te raconte.

Dans ma tête, je me demande s'il est débile ou stupide. Mais je finis par répondre, curieuse :

— Okay. Tu commences.

— Ah, mais c'est qu'elle est dure en affaire la petite !

Je ne sais pas pourquoi le " petite " m'agace... Mais je ne préfère me taire, et attendre son récit.

— Alors... En fait, mes parents, à ma naissance, voulaient m'appeler comme mon grand-père, Ashton, en hommage. Mais c'est lui qui s'est rendu compte que j'étais une Anomalie, alors... Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui.

Interloquée, je le regarde, m'attendant à ce qu'il éclate de rire. Pourtant, il est on ne peut plus sérieux.

— Tu te moques de moi ? Une anomalie ? C'est quoi ça ?

— Ben oui. C'est même pour ça que tu es...

Subitement, il se frappe le front :

— Mais je suis bête !! Tu es nouvelle c'est ça ? Bien sûr que tu es nouvelle... Je t'aurais déjà vue sinon.

Il marmonne quelques mots, puis se réécrit :

— C'est quoi ton nom de famille ? Le son que crachotait l'annonce n'était pas vraiment clair...

— Scott. Sarah Scott.

Il se retape le front, puis se plonge dans un étrange mutisme. Je trottine à ses côtés pour suivre le mouvement, mais n'ose pas rompre le silence, presque religieux.

Enfin, nous arrivons devant une porte. Il me laisse devant, avant de me lancer, déjà à quelques mètres :

— A plus Princesse. On se voit demain !

Le tout, ponctué d'un petit clin d'œil.

Princesse ? Eh ben voyons. C'était sûr. Un gars comme lui ne peut penser qu'à draguer.

Je soupire, puis toque à cette fameuse porte, avant de me raviser et d'ouvrir en grand le battant.

On ne change pas une équipe qui gagne !

Une grosse voix, grave, résonne dans le couloir :

— Entrez !

Je rétorque :

— Merci, c'est déjà fait, ne vous inquiétez pas.

Je m'installe donc devant le bureau devant moi. Comme dans les films, une chaise noir typique est tournée vers le mur du fond. Elle se retourne, lentement, comme pour faire durer le suspense. Je la fixe, essayant de deviner qui se cache derrière ce dossier noir.

Un fluette silhouette se tient devant moi. Comment peut-elle avoir une voix plus grave ?

— Papa ? La fille est arrivée ! lance le petit garçon d'une voix un peu plus normale pour son âge.

En se dirigeant vers la sortie, il lance d'une voix malicieuse :

— Alors ? Mon modificateur de voix, il est pas mal non ?

La réécriture avance, et je recommence à avoir envie d'écrire ^^ J'espère que ça vous a plu aussi ^^' même si je publie pas souvent ( dire que je ne suis qu'en Seconde... La Première va faire mal XD )

Bref, à bientôt pour la suite ^^ n'hésitez pas à me donner votre avis, négatif ou positif :)






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