3.

Je sors du vestiaire, et demande à la dame qui m'a fait ma prise de sang le chemin pour la salle de sport.

~*~*~

- Prenez le premier couloir à gauche, puis l'intersection tout droit et enfin vous verrez la porte du gymnase. m'informe-t-elle d'un air aimable.

Je tente de me mettre en route après avoir suivie attentivement ses explications. Comme prévu, j'arrive devant le gymnase, et commence à courir : les autres sont déjà là.

- Mademoiselle Scott, commencez à vous étirer, je vous expliquerai le déroulement lorsque tout le monde sera présent.

Je ne suis peut-être pas la plus en avance, mais je ne suis apparemment pas non plus en retard !Alors que j'étire les différentes parties de mon corps, j'observe les autres adolescents. Une en particulier m'intrigue : elle est blonde, les cheveux au carré un brin décoiffée.

Je n'arrive pas à détacher mes yeux de son dos. Elle ressemble comme deux gouttes d'eau à ma meilleure amie, Ashley, disparue depuis que l'on avait une dizaine d'année à notre actif.

Mais alors qu'elle se retourne tous mes espoirs s'effondrent. Elle a les yeux marrons, contrairement à Ashley, qui les avait bleus.

Ashley, c'était mon petit rayon de soleil personnel ; on était sans cesse collées l'une à l'autre. Une heure sans sa compagnie et c'était la mort assurée.

Et un jour, elle est partie. On ne s'est même pas dit au revoir.

Je m'en rappelle comme si c'était hier : je rentrais de l'école, un après-midi d'été. J'étais plutôt morose car Ashley n'était pas venue en classe. A l'époque, je pensais qu'elle était malade.

Je marchai d'un pas lourd dans la rue menant à chez moi et j'ai vu une voiture noire passer à côté de moi. Instinctivement, j'ai jeté un œil à l'intérieur. Ashley y était assise, en pleurs. Son grand frère était à côté d'elle, et ses parents devant. Des cartons encombraient l'espace, comme s'ils déménageaient. Mais pourquoi ne jamais m'en avoir parlé ?

Je ne l'ai plus jamais revue, sauf dans quelques uns de mes rêves. Et mon cœur saigne toujours. Depuis, j'ai eu d'autres amies, mais plus des copines avec qui passer du bon temps, plutôt qu'une moitié avec qui partager ses secrets...

- Eh ! Ça va ?

Soudain, la fille que j'observais il y a quelques instants interrompt mes pensées.

Je balaie l'air de la main, signe que rien de grave n'est arrivé, et rajoute un peu pour la forme :

- Oui, ne t'inquiètes pas, je t'ai juste prise pour quelqu'un d'autre.

Je lui adresse un sourire que j'espère rassurant. Elle n'insiste pas et retourne voir l'entraîneur qui nous a fait signe de nous approcher entre temps.

Je m'avance vers lui d'un pas nonchalant, et l'écoute d'un oreille distraite :

- On va commencer par vous faire tester le parcours, puis vous le ferez une deuxième fois, où cette fois-ci vous serez évalués.

Il frappe alors dans ses mains, comme pour nous incitez à nous lancer.

Je m'élance la première, et attrape la première corde. Facile.

Mes mains bougent toutes seules, attrapent les cordes, les barres, les ballons. Mes pieds suivent, courent, s'accrochent et avancent. Sans que je ne m'en rende compte, j'arrive au bout du parcours.

Je penche la tête dans le but de reprendre mon souffle. Au bout d'une minute ou deux, je me relève doucement et parcours la salle du regard, machinalement. Curieusement, le regard du prof est braqué sur moi ; je ne peux que le remarquer, j'ai l'impression d'être un lapin pris dans les phares d'une voiture.. J'attends que le reste des adolescents aient fini le parcours, mais même alors que le dernier s'écroule par terre il continue à me détailler du regard.

Je prends alors mon courage à deux mains et lance :

- Quoi ? J'ai mes règles c'est ça ?

Je me contorsionne pour essayer de vérifier si mon arrière-train est tombé sous le coup des anglais, mais rien de ce côté là.

L'entraîneur, le visage fermé, s'approche jusqu'à ce que mon nez soit à quelques centimètres de son torse :

- En 20 ans de carrière, je n'ai jamais vue de performances aussi époustouflantes... Tu peux m'expliquer comment tu as fait ?

Mais sa phrase ne sonne pas très impressionée, ni même amicale ; il semble plutôt m'accuser de quelque chose, et je le soupçonne de m'accuser de dopage.

J'ouvre la bouche pour m'expliquer :

- ...

Mais je n'ai même pas le temps de prononcer un mot que plusieurs militaires entrent en trombe dans la salle. Celui qui ressemble le plus au " chef " s'avance vers l'entraîneur et chuchote quelques mots. Ce dernier hoche la tête et me lance un regard semblant me dire que j'aurais du y réfléchir à deux fois.

Que se passe-t-il ?

Deux militaires s'approchent de moi et me prennent chacun un bras.

Effrayée, je me débats, balançant mes membres un peu partout au hasard. Au bout de quelques secondes, un cri de douleur retentit, m'indiquant que je suis sur la bonne voie. Malheureusement, d'autres accourent à la rescousse des deux militaires déjà sur le coup.

En quelques secondes, je suis encerclée, incapable de me mouvoir. On traverse les couloirs, eux, impassibles, et moi, hurlante.

Au bout d'un moment, nous arrivons devant une porte. Ils me poussent dedans, et m'enferment à double tour. J'essaie de ne pas paniquer et fais l'état des lieux, pour voir si quelque chose ne pourrait pas me servir : une banquette en fer avec un drap blanc dessus et... C'est tout. La pièce est entièrement blanche, à l'exception de la banquette qui est grise claire. Le sol est rempli de taches marronnasses, et une odeur nauséabonde s'en échappe.

Soudain, je perds le contrôle. Je tombe à genoux, et hurle :

- A L'AIDE !! S'IL VOUS PLAÎT !!!

Mais personne ne vient me dire de me taire. Je suis réellement seule.

Je me mets à frapper le sol.

Pourquoi ?

J'ai beau trouvé le système un peu éclaté, je n'ai jamais pris la parole contre.

Et contrairement à ce que semblait penser l'entraîneur, je n'ai jamais touché à aucune substance, alcool, drogue ou dopage.

~*~*~

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là lorsque la porte s'ouvre. Un homme en costard-cravate entre, et referme soigneusement la porte. Je n'ai même plus la force de me débattre. J'ai soif, faim et envie d'aller aux toilettes. Mais hors de question d'avouer tout ça à cet inconnu.

Il se plante devant moi, et ouvre la bouche :

- Sarah... Sais-tu pourquoi tu es là ?

Je décide de m'amuser un petit peu. De toute façon, je suis incapable de rester muette plus de quelques secondes :

- Waw. Vous pourrez me donner le titre du manuel de kidnappage que vous avez lu que je ne l'achète pas ? Il n'a pas eu l'air de beaucoup vous aider pour les interrogatoires. Vous semblez un peu perdu. Je peux peut-être vous aider ? J'ai de l'expérience dans le domaine. Seulement, pour mes prétentions salariales, je souhaite 10% de plus que vous. Je m'en voudrais de vous offenser mais je suis clairement plus apte à pratiquer cette fonction que vous.

Il se pince l'arrête du nez, puis lève un doigt :

- Seulement 1% de plus que vous ? Je suis désolée, je vais devoir refuser ce poste. Vous comprenez, avec mes compétences je peux aspirer à bien mieux.

Il soupire, puis réponds :

- Très bien, je vais être obliger de continuer cette petite conversation tout seul. Tout d'abord, je vais t'expliquer le pourquoi du comment de ton arrestation. Puis, tu me suivras bien gentiment jusqu'à ta nouvelle maison. D'accord ?

Il détache les syllabes, articulant comme si j'étais demeurée. Sérieux, j'ai plus quatre ans, je t'en foutrais des " nouvelles maisons " moi.

Intérieurement, je suis intriguée, épuisée, contrariée et exaspérée. Mais à l'extérieur, je ne laisse rien paraître. Je le laisse poursuivre, m'étant lassé de ce petit jeu, et me contente de lever les yeux au ciel en essayant d'en apprendre le plus possible.


Allez, 1320 mots ! 

Je précise que c'est une réécriture, et que... J'ai commencé ce livre à 14 ans, donc c'est vraiment pas fameux ^^'.


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